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Notre

Variantes Singulier Pluriel
Masculin et féminin notre nos

Définitions de « notre »

Trésor de la Langue Française informatisé

NOTRE, NOS, adj. poss.

Adjectif possessif de la première personne du pluriel, des deux genres, de forme atone, correspondant au pronom personnel nous, exprimant l'appartenance, la possession, la référence à nous, indiquant qu'il y a plusieurs «possesseurs», dont le locuteur, par opposition à mon, ma, mes (indiquant qu'il n'y a qu'un «possesseur»); lorsqu'il y a un seul élément (être ou chose) «possédé», il prend la forme notre; lorsqu'il y a plusieurs éléments «possédés», il prend la forme nos.
I. − Valeurs sém.
A. − Valeurs de «possession» (rapport de possession ou rapport personnel référant à nous). Qui est à nous, qui nous appartient, qui nous concerne.
1. [Représentant deux ou plusieurs pers., dont le locuteur]
a) Notre, nos + subst. désignant une pers., pour exprimer une relation familiale (parenté) ou sociale (vie sociale, amitiés, relations de travail, de voisinage, etc.).Notre père, notre mère, nos parents, nos enfants, nos neveux et nièces; notre directeur, nos employés, notre jardinier, nos voisins, nos clients, nos domestiques, nos invités. Un matin Dream est convoqué chez notre grand patron, le phraseur (Peisson,Parti Liverpool,1932, p.90).Notre petite va faire sa Première Communion de jeudi en quinze (Mauriac,Myst. Frontenac,1933, p.179):
1. Pour nous, modestes chercheurs, pour nous, débutants qui, hier encore, vivions dans le rayonnement des maîtres, notre garçon de laboratoire, c'est beaucoup mieux qu'un serviteur: c'est l'égal d'un secrétaire, c'est un ami, c'est un témoin... Duhamel,Combat ombres,1939, p.68.
[En s'adressant à qqn] À notre cher défunt, regretté...; à nos chers amis, auditeurs, lecteurs. Des petits cadres noirs, des couronnes de verre, Ayant trois mots gravés en or: «À notre mère!» (Rimbaud,Poés.,1871, p.38).
b) Notre, nos + subst. désignant une chose concr. ou abstr., pour exprimer l'appartenance à des pers. physiques ou morales, ou une appropriation plus large.Notre maison, notre jardin, notre nouvel appartement, notre voiture; notre mariage, notre lune de miel, notre voyage de noces; nos peines et nos joies, notre espérance, nos projets, le cadet de nos soucis; de notre côté, pour notre part, à notre insu. Vous et moi avons fait notre devoir (Vigny,Mém. inéd.,1863, p.98):
2. [Les religieuses] ne disent de rien ma ni mon. Elles n'ont rien à elles et ne doivent tenir à rien. Elles disent de toute chose notre [it. ds le texte]; ainsi: notre voile, notre chapelet; si elles parlaient de leur chemise, elles diraient notre [it. ds le texte] chemise. Hugo,Misér., t.1, 1862, p.580.
Notre, nos + adj. au compar., pour former un adj. au superl. rel.Nos moindres soucis, nos plus chers désirs, notre meilleur ami; de notre mieux. Serviteurs, apportez-nous un pot de notre meilleur Cray Billon pour ces gentilshommes! (Claudel,Raviss. Scapin,1952, p.1315).
[Avec les subst. d'action, indique un rapport de personne référant à nous et renvoie]
[aux agents de l'action] Notre voyage (= le fait que nous voyagions), notre arrivée, notre départ, notre retour. Marie ne voulait pas parler, mais devant l'insistance du procureur, elle a dit notre bain, notre sortie au cinéma et notre rentrée chez moi (Camus,Étranger,1942, p.1190).
[aux patients de l'action] Notre récompense (= le fait que nous soyons récompensés); à notre aide, à notre service; nos lecteurs, nos représentants, nos juges, nos persécuteurs. C'est Mademoiselle qui est venue si vite à notre secours?... Je vous remercie (Balzac,Annette, t.1, 1824, p.109).
2. [Représentant un groupe soc. plus large, une collectivité (groupe ling., socio-culturel, territorial, etc.)] Notre association, notre société; notre bonne ville; pour des raisons indépendantes de notre volonté. C'est Noël, aujourd'hui; Noël est notre fête, À nous, enfants (Vigny,Destinées,1863, p.94).
En partic. Du pays auquel nous appartenons. Notre patrie, notre langue, notre nationalité, notre armée, notre marine, notre gouvernement, notre Président, nos ministres:
3. Il y a dans un spectacle comme celui du théâtre Balinais quelque chose qui supprime l'amusement, ce côté de jeu artificiel inutile, de jeu d'un soir qui est la caractéristique de notre théâtre à nous. Artaud,Théâtre et son double,1938, p.72.
3. [Représentant la généralité des hommes, l'espèce hum. en gén., l'humanité] Qui est le nôtre, auquel nous appartenons en tant qu'hommes. Notre âme, notre corps, notre coeur, notre conscience, notre esprit, notre organisme; notre monde, notre planète; notre époque, notre siècle, notre temps; nos actes. Il en est de notre vie comme de notre globe: notre enfance est son premier pôle, et notre vieillesse en est le dernier; c'est sur eux que roulent toutes les harmonies de notre vie (Bern. de St-P.,Harm. nat.,1814, p.134).La vie est courte et l'art long! Et puis, à quoi bon? N'importe, «il faut cultiver notre jardin» (Flaub.,Corresp.,1859, p.349).L'immortalité de l'âme de notre béatitude future (Gilson,Espr. philos. médiév.,1931, p.177).
RELIG. Notre Père qui es/êtes au cieux (prière du Pater des chrétiens); Notre-Seigneur, Notre-Sauveur Jésus-Christ. Louange à Notre-Père, (Amour à Notre-Mère), Et gloire à Jésus-Christ (Nouveau,Valentines,1886, p.246).Marie voulait s'appliquer à Jésus-Christ Notre Sauveur de toutes les forces de son âme (Jouve,Scène capit.,1935, p.20).
Notre-Dame* et v. dame1I A 1 b α.
4. [Par syllepse de la pers., à la place de mon, ma, mes]
a) [Représentant une seule pers. qui parle en son nom propre]
Plur. de majesté ou plur. officiel. [Correspondant au nous de majesté; dans le lang. officiel de personnalités, de dignitaires ecclésiastiques, d'autorités administratives dans l'exercice de leur fonction (souverains, papes, évêques, ministres, maires de communes, etc., dans leurs discours ou leurs écrits officiels)] Tel est notre bon plaisir; à nos bien-aimés fils les archevêques et évêques: notre bénédiction apostolique; notre attention a été attirée sur un cas grave. Notre Conseil d'Etat entendu, nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit (Ac.1835).Le Roi d'Espagne: La Reine de Castille, notre épouse et associée, s'intéresse à lui (Claudel,Chr. Colomb,1929, 2epart., p.1173).V. nous I A 4 a ex. de De Gaulle:
4. catherine: (...) Vous-même avez tiré l'horoscope de ce mois de juillet, et le résultat de vos calculs a été qu'aucun malheur réel ne menaçait notre personne, ni celle de notre auguste fils... Dumas père, Henri III,1829, I, 1, p.120.
Plur. de modestie. [Correspondant au nous de modestie, notamment chez les écrivains dans leurs ouvrages, dans leurs préfaces] Notre but, notre intention, notre propos est de...; notre analyse, notre exposé; à notre avis. Nous avons distingué dans notre premier chapitre trois problèmes particulièrement significatifs pour la philosophie de la culture (Maritain,Human. intégr.,1936, p.81).Comme nous l'avons dit dans notre introduction (Bachelard,Poét. espace,1957, p.146).
[Dans la bouche ou la pensée d'une pers. se parlant à elle-même] Ayons au moins la gloire de notre infamie, se dit-il en se raffermissant sur ses jambes (Gautier,Fracasse,1863, p.266).
b) [Dans la lang. jur. ou admin., désigne le mandataire qui parle au nom de qqn (avocat, notaire, etc.)] Notre dot à nous, est la terre de Loustrac (...). Ces propriétés, dont les titres sont chez moi, proviennent de la succession de nos père et mère, excepté la maison de Paris, laquelle est un de nos acquêts (...). −Qu'apportez-vous (...)? −Nos droits, dit Solonet (Balzac,Contrat mar.,1835, p.246).
B. − Valeurs styl., hypocoristiques
1. Fam. [Pour marquer l'affection, la sympathie personnelle à l'égard de qqn, ou des nuances très diverses, de la camaraderie au mépris, à l'ironie] (La personne) à laquelle je m'intéresse personnellement, aux intérêts, aux soucis, à la santé de laquelle je prends part. Notre Pierre a été bien fatigué; comment va notre malade? notre gaillard, nos lascars, nos bougres. Bonjour, mon fiston (...). Comment va notre petite santé? (Balzac,Illus. perdues,1837, p.71).La Marquise: Eh bien! déjà partis, nos messieurs? (Mérimée,Deux hérit.,1853, p.67).Kate apprivoise notre sauvage (...). Je n'en ai jamais tant obtenu (Nizan,Conspir.,1938, p.125).
2. [Pour marquer une valeur d'habitude ou la convenance] Qui nous est habituel ou qui nous convient. À notre heure, à nos heures; nos petites habitudes; ce n'est pas notre genre:
5. −Vous êtes ici en vacances, on me l'a dit. Je vous ai vu plusieurs fois assistant à notre partie de bridge qui est devenue un besoin pour la plupart d'entre nous. Simenon,Vac. Maigret,1948, p.53.
[Appliqué à un objet que l'on s'est pour ainsi dire approprié par son travail, par son étude] Nos petites économies; nous savons nos auteurs, nous connaissons nos classiques; nous gagnons nos x francs par mois. Nous travaillons nos huit heures par jour (Martin du G.,Thib., Pénitenc., 1922, p.693).
3. [Pour marquer l'intérêt supposé commun au sujet parlant (auteur, narrateur, récitant) et à l'interlocuteur ou une sympathie à l'égard du personnage principal du récit] Dont il s'agit, dont il est question, dont nous parlons. Notre héros donc... Notre bretteur était là depuis quelques minutes quand la porte du cabaret s'entr'ouvrit (Gautier,Fracasse,1863p.316).«Il y a du lion dans l'air, par ici», se dit notre homme, et il renifla fortement de droite et de gauche (A. Daudet, Tartarin de T.,1872, p.125).
4. Vx, pop. et région. [Devant un appellatif, pour marquer le respect envers un supérieur hiérarchique, p. ex. des serviteurs s'adressant à leurs maîtres; parfois p. iron.] Notre petite dame, notre femme. Et que fait-il, ce garde du commerce? −Not'maître, il conduit les gens en prison (Jouy,Hermite, t.3, 1813, p.67).Stéphanette: C'est donc vrai, berger, que vous êtes sorciers, vous autres? Le berger: Nullement, notre demoiselle (A. Daudet, Lettres moulin,1869, p.47).
C. − Valeurs collective et distributive
1. [Choix entre notre ou nos]
a) [Si chaque possesseur ne possède qu'un seul être ou objet, on emploie]
α) [notre si on veut insister sur l'individualité des possesseurs] Amis, prenons tous notre verre: Le Sénat s'assemble aujourd'hui (Béranger,Chans., t.2, 1829, p.27).
β) [nos si on veut insister sur la pluralité des éléments possédés par le groupe] Nous dansons vers nos chapeaux, et en me regardant dans la glace pour coiffer le mien je chipe une bougie (Colette,Cl. école,1900, p.215).
b) [Notre reste au sing. devant un subst. abstr.] Notre enfance. Voulons-nous continuer notre marche, commandant? (Vigny,Serv. et grand. milit.,1835, p.59).
c) [Même si un seul élément est «possédé», le plur. nos prévaut si la phrase indique]
α) [une idée de réciprocité] Nous nous embrassons, Rostand et moi, malgré nos chapeaux (Renard,Journal,1897, p.451).
β) [une idée de jonction] Ta poitrine sur ma poitrine, Mêlant nos voix, Lents, nous gagnerions la ravine (Rimbaud,Poés.,1871, p.65).
γ) [une idée de compar.] Faisant abstraction de la différence de nos natures, je me surpris à le regarder avec quelque envie (Toepffer,Nouv. genev.,1839, p.106).Elle ne tenait pas assez de compte du degré de génération qui nous séparait et de la distance énorme de nos âges (Sand,Hist. vie, t.2, 1855, p.285).
2. [Choix entre notre/nos, votre/vos et son/sa/ses]
a) [Après on ou un suj. indéterminé ou impers., on emploie]
α) [notre, nos si le locuteur s'inclut dans le groupe] Nous, on l'a eu, notre armistice, on l'a depuis bientôt deux mois (Vercel,Cap. Conan,1934, p.16).On est encore ensemble, Azarius. On a encore not' force, not' santé. Qu'est-ce que tu veux qui nous arrive de pire? (Roy,Bonheur occas.,1945, p.346).
β) [votre, vos ou son, sa, ses si le locuteur s'efface et ne s'inclut pas dans le groupe] V. son/sa/ses.
b) [Après chacun reprenant le pron. pers. nous, on emploie]
α) [notre, nos] V. chacun I A 3 a, leur1.L'usage ordinaire est de mettre notre, votre si chaque possesseur a un seul être ou objet et nos, vos si chaque possesseur a plusieurs êtres ou objets (Grev.1975,§ 428 a).
β) [Exception] Nous gagnâmes chacun nos places (Duhamel,Désert Bièvres,1937, p.116).Voir Grev. 1975, §428 a, note 3.
II. − Fonctionnement syntaxique
Rem. Notre, nos est toujours antéposé au subst. qu'il détermine.
A. − Répétition
1. [Elle se fait normalement, notamment]
a) [devant des subst. coordonnés désignant des êtres ou des pers. de catégories différentes] Nos enfants et nos cousins.
b) [devant des adj. qualifiant des subst. désignant des êtres (ou des choses) différents ou bien des adj. ou des subst. exprimant des qualités opposées] Nos grands et nos petits côtés. Nous avons tous nos défauts et nos qualités (Balzac,Lys,1836, p.89).
2.
a) [La non-répétition a lieu dans les mêmes cas que pour les autres adj. poss.] V. leur2/leurs.
b) En partic.
[Lorsque les subst. coordonnés représentent la même pers. ou la même chose] Notre maître et seigneur; notre oncle et parrain. Les Mémoires de notre vieil aventurier et médecin qui s'était improvisé auteur pour finir sa vie en paix (Cendrars,Bourlinguer,1948, p.16).
[Avec des subst. formant groupe] Nos père et mère; en notre âme et conscience; nos amis et connaissances.
[Avec des adj. voisins de sens ou exprimant des qualités compatibles entre elles] Notre brave et fidèle serviteur. Notre seul et légitime souverain (Scribe,Bertrand,1833, iv, 12, p.211).
Rem. Cependant, pour marquer l'insistance, on peut répéter. La présomption de cet écolier tragique, qui s'avise de vouloir faire parler les Romains après notre grand, notre sublime Corneille (Jouy, Hermite, t.2, 1812, p.7).
B. − Renforcement de notre, nos
1. [Par seul, propre (sens réfl.)] Notre propre image. Non seulement nous n'avons plus le respect de l'écriture des autres, mais même de notre propre écriture (Gide,Journal,1905, p.192).
2. [Par un compl. précisant l'identité ou le nombre: à nous, à nous deux, à tous, à lui (eux, elles, etc.) et à moi, etc.] Nos parents, à Julien et à moi, donnaient deux sous à chacun, ces jours de sortie (Gide,Si legrain, 1924, p.403).Mon idée! N'exagère rien. C'est notre idée à tous (Duhamel,Désert Bièvres,1937, p.11).
Prononc. et Orth.: [nɔtʀ ̭] devant voyelle et h non aspiré: notre oncle, notre habit [nɔtʀ ɔ ̃kl̥]...; [nɔtʀ ə] devant consonne et h aspiré: notre mère, notre hache [nɔtʀ əmε:ʀ]... Pop. not' (Sand, Hist. vie, t.4, 1855: not'dame et Claudel, J. d'Arc, 1939, p.1224: not'roi). Ac. 1694 et 1718: nostre; dep. 1740: notre; dep. 1835: nos. Étymol. et Hist. Art. et adj. poss. I. Masc. A. Cas régime sing. nostre 1. 842 art. poss. (Serments de Strasbourg ds Henry Chrestomathie, p.2, 3: Pro Deo amur et pro christian poblo et nostro commun salvament); fin xes. (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 80: Per mals conselz van demandan Nostre sennior cum tradissant; 142: Vers nostre don son aproismad); ca 1190 no dial. (Floovant, éd. F.H. Bateson, 733); ca 1228 id. pic. (Gerbert de Montreuil, Violette, éd. D.L. Buffum, 1372); 2. adj. poss. a) ca 1100 associé à l'art. dém. [indique ici la proximité d'intérêt] (Roland, éd. J. Bédier, 2583: Cest nostre rei por quei lessas cunfundre?); ca 1223 associé à l'art. indéf. (Gautier de Coinci, Miracles, éd. V. F. Koenig, 2 Mir 9, 1114: Un nostre enfant noz norrirez); b) ca 1140 réfère à l'art. déf., en l'absence d'un subst. non répété: emploi dit de ,,pron. poss.`` (l'art. fonctionne comme un pron., qualifié par le poss., v. G. Moignet, Gramm. de l'a. fr., p.121) (Pèlerinage de Charlemagne, éd. G. Favati, 820: Ma dame la reïne, ele dist mult que fole, Que mesprisat barnet si ben cumme le [ms. la] nostre!). B. Cas suj. sing. nostre 1. adj. poss. a) fin xes. associé à l'art. déf. (Passion, 417: Lo nostrae seindrae en eps cel di Veduz furae veiades cinc); ca 1100 (Roland, 1444); b) ca 1100 assume la fonction d'attribut (Id. 922: Se lui servez [Mahomet], l'onur del camp ert nostre; 1211: Ferez i, Francs, nostre est li premers colps!); ca 1340 nos dial. pic. (Bastard de Bouillon, 5704 ds T.-L.); c) fin xiiies. associé à l'art. dém.; emploi de ,,pron. dém.`` [indique ici la proximité d'intérêt] (St Julien, 716, ibid.: Ainc ne sot tant dire cist nostres Ne li autre qu'i vaille un gant); 2. ca 1100 art. poss. (Roland, 1: Carles li reis, nostre emperere magnes); fin xiies. nos région du Nord-Est (Raoul de Cambrai, éd. P. Meyer, 2231); 1erquart xiiies. id. pic. (Renclus de Molliens, Carité, 102, 2 ds T.-L.); ca 1228 id. pic. (Gerbert de Montreuil, op. cit., 1545), cf. 1521 Fabri, Rhétor., L. II, p.132 ds Hug.: En picart, l'en a coustume de dire ,,no maistre`` pour ,,nostre maistre``. C. Cas régime plur. 1. adj. poss. fin xes. associé à l'art. déf., emploi de ,,pron. poss.`` los nostres (Passion, 10: Peccad negun unque non fiz, Per eps los nostres fu aucis); 2. art. poss. noz ca 1050 (St Alexis, éd. Chr. Storey, 618: De noz pechez sumes si ancumbrez); ca 1100 (Roland, 2148). D. Cas suj. plur. 1. art. poss. a)ca 1050 nostra (St Alexis, 12: Nostra anceisur ourent cristïentét); 1100 nostre indique ici la proximité d'intérêt (Roland, 1255: Nostre Franceis n'unt talent de fuïr); id. noz (Id., 2178; 2484); b) ca 1190 associé à un adj. indéf. (Floovant, 686: Tuit nostre home le servent); 2. adj. poss. ca 1100 nostre associé à l'art. dém. (Roland, 2715: Cist nostre deu sunt en recreantise). II. Fém. A. Cas suj. sing. 1. art. poss. fin xes. nostra (Passion, 14: Cum aproismed sa passïuns −cho fu nostra redemptïons −...); ca 1100 (Roland, 1713: ...«Forz est nostre bataille»); 1190-1200 (Conon de Béthune, Chansons, éd. A. Wallensköld, IV, 3, 8, p.226); 2. adj. poss. associé à l'art. déf. ca 1165 (Benoît de Ste-Maure, Troie, 18397 ds T.-L.: la nostre gent). B. Cas régime sing. 1. art. poss. ca 1100 nostre (Roland, 804: «Pernez mil Francs de France, nostre tere»); fin xiies. no région du Nord-Est (Raoul de Cambrai, 2004); 1erquart xiiies. id. pic. (Renclus de Molliens, Miserere, 148, 11 ds T.-L.); 2. adj. poss. associé à l'art. déf. nostre ca 1100 (Roland, 189: Si recevrat la nostre lei plus salve; 374: ... en la nostre marche); ca 1190 emploi de ,,pron. poss.`` attribut (Floovant, 653: La loi de Mäonmot la nostre ne vaudrai). C. Cas régime plur. noz 1. art. poss. fin xes. (Passion, 503: Fraindre devem noz voluntez); ca 1100 (Roland, 42:... de noz muillers); 2. adj. poss. ca 1165 associé à l'art. déf. les noz genz (Benoît de Ste-Maure, Troie, 10520 ds T.-L.); ca 1210 emploi de ,,pron. poss.``, forme anal. des noes [batalles] pic. (Robert de Clari, Constantinople, éd. Ph. Lauer, XLVII, p.49, 75). D. Cas suj. plur. noz 1. art. poss. ca 1100 (Roland, 949: Noz espees sunt bones e tranchant); 2. ca 1210 pic. adj. poss. associé à l'art. déf., forme anal. les noes batailles (Robert de Clari, op. cit., XLVIII, p.50, 14). III. Emploi subst. A. Plur. 1. cas suj. ca 1100 li nostre désigne ceux d'un même camp, les défenseurs d'une même cause (Roland, 1628: Mult decheent li nostre!); 2. cas régime ca 1100 les noz (Id., 1191; 1951); ca 1275 les nostres (Adenet Le Roi, Beuve de Conmarchis, éd. A. Henry, 1590). B.Sing. «notre bien, ce qui nous appartient» ca 1120-50 (Grant mal fist Adam, I, 110 ds T.-L.: Le nostre doner). IV. Représentant une seule personne, correspond à nous ,,de majesté`` 1241, v. nous II C. Le poss. nostre, art. [atone] et adj. [tonique] est issu du lat. nŏster. Le paradigme type de l'a. fr. est le suivant: masc. sing., cas suj., cas régime [formes atones, formes toniques] nostre (< noster; nostru); masc. plur., cas suj. [atone, tonique] nostre (< nostri); fém. sing., cas suj., cas régime [id.] nostre (< nostra); masc. et fém. plur., cas régime [forme tonique] nostres (< nostros; nostras), [forme atone] noz; cette dernière forme représente prob. le masc. nŏstros avec, en position proclitique, chute du r dans le groupe de quatre consonnes constitué par la chute du o final et aboutissement de *nosts à noz. À partir de noz, s'est peu à peu constitué un paradigme de l'art. poss. (masc. sing. cas suj. nos, régime no; plur. cas suj. no, régime nos; fém. sing. no, plur. nos) en usage notamment dans le domaine pic. où il est même employé en position tonique (G. Moignet, op. cit., pp.40-42; Gossen, §68; FEW t.7, p.195b, note1; v. aussi Fouché, pp.169-170). Le lat. noster exprime l'appartenance, le possesseur étant l'ensemble des personnes indiquées par nous; il peut être employé comme attribut et faire fonction de pron.; dès l'époque class., il peut indiquer un rapport de proximité d'intérêt: noster Ennius (Cicéron, Pro Archia, 22); hic noster «cet orateur, dont nous parlons» (Id., Orator, 99); nostri «les nôtres (compatriotes, soldats, amis...)»; d'une pers. noster est «il est avec nous, dans notre camp» (Id., Ad Quintum, 1, 1, 10); noster, subst., désignation familière du maître par les esclaves: Horace, Satires, II, 6, 48 désigne dans ce cont. Horace lui-même. Au Moy. Âge, noster, utilisé par une autorité, exprime le plur. dit ,,de majesté`` (ixes. autorité eccl., autorité civile ds Nov. gloss.). Fréq. abs. littér. Notre: 63859. Nos: 53913. Fréq. rel. littér. Notre: xixes.: a) 91683, b) 77416; xxes.: a) 84590, b) 101002. Nos: xixes.: a) 104600, b) 62563; xxes.: a) 63817, b) 69124.

Wiktionnaire

Nom commun - français

notre \Prononciation ?\ masculin au singulier uniquement

  1. Langue gur parlée au Bénin.

Adjectif possessif - français

notre \nɔtʁ\ masculin et féminin identiques, singulier

  1. Première personne du pluriel au singulier. Qui nous appartient. Plusieurs possesseurs (dont l’un est le locuteur) et un seul objet.
    • Nous mangeons notre repas.
    • Notre pays.
    • Notre patrie.
    • Notre plus grand espoir.
  2. Mon, ma. Note d’usage : Utilisé par le roi et encore par les évêques dans leur mandements et par les juges, quand ils disent nous au lieu de moi.
    • Par notre arrêté de ce jour.
  3. S’emploie d’une manière indéterminée pour rappeler une personne dont on a déjà parlé.
    • Notre homme se garda bien de venir au rendez-vous.
    • Notre auteur passe ensuite à un sujet différent.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

NOTRE. adj. possessif des deux genres
, qui répond au pronom personnel Nous. Notre pays. Notre patrie. Notre plus grand espoir. Il fait au pluriel Nos. Nos parents. Nos biens. Un de nos meilleurs poètes. Il est employé, au lieu de Mon, par une personne souveraine, un évêque ou quelque autre personnage important. Notre Conseil d'État entendu, nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit. Voyez Nous. Il s'emploie aussi dans le langage populaire comme synonyme de Mon. Notre femme, notre ménagère, notre maître, etc.

NOTRE se dit d'une manière indéterminée pour rappeler une personne dont on a parlé. Notre homme n'en voulut pas démordre. Notre auteur passe ensuite à un sujet différent.

Littré (1872-1877)

NOTRE (no-tr'), au pluriel NOS (nô ; l's selie : nô-z hommes) adj. poss. qui précède toujours son substantif.
  • 1Qui est à nous. Notre père. Notre fille. Nos deux amis. Notre excellente mère. Notre hôte cependant s'adressant à la troupe : Que vous semble, a-t-il dit, du goût de cette soupe ? Boileau, Sat. III.
  • 2Notre, parmi le peuple, est quelquefois synonyme de mon. Ainsi un artisan dit : notre femme, notre ménagère, notre servante, notre maître, etc.
  • 3Employé au lieu de mon par le souverain, les évêques, etc. dans les mêmes cas où ils emploient nous pour je ou moi. Notre ordonnance. Notre mandement.
  • 4Notre, avec un sens indéterminé, se dit des gens dont nous parlons. Toutes deux firent tant, que notre tête grise…, La Fontaine, Fabl. I, 17. Nos deux époux suivaient, ne marchant qu'avec peine, La Fontaine, Philém. et Baucis. Voilà comment s'y prit notre assiégeant, La Fontaine, Magn. C'est un air pour une sérénade, que je lui ai fait composer ici, en attendant que notre homme fût éveillé, Molière, Bourg. gent. I, 1. M. le baron de Sercour (c'était le nom de notre dévot), Marivaux, Marianne, 9e part. M. Swift est Rabelais dans son bon sens et vivant en bonne compagnie ; il n'a pas, à la vérité, la gaieté du premier, mais il a toute la finesse, la raison, le choix, le bon goût qui manque à notre curé de Meudon, Voltaire, Dict. phil. Prior, etc. Si notre Alexandre avait connu cette invention [la poudre à canon], il n'aurait pas eu besoin de sa valeur pour conquérir le monde, Voltaire, Dial. d'Évhémère, XXIX, 12. Il n'est point ordinaire que la chair d'un oiseau de proie soit bonne à manger, comme l'est celle de notre caracara, Buffon, Ois. t. IV, p. 158.
  • 5Notre, placé devant les adjectifs ou adverbes comparatifs, fait un superlatif relatif. Notre meilleur ami. Nos plus beaux arts. Nos moindres ennuis.

HISTORIQUE

IXe s. Pro Deo amur et nostro commun salvament, Serment.

XIe s. Charles li reis nostre emperere magne, Ch. de Rol. I. Enveions i les filz de nos moillers [femmes], ib. III. Se li servez [Mahomet], l'honur del champ ert [sera] nostre, ib. LXXII. Ce dist Rolans : nostre home sont mout proz, ib. CX.

XIIe s. Nos bons Franzois n'ont cure du fuïr, Ronc. 60. Legerement aurez les nos vengez, ib. 70. Or vont li nostre à grant destrucion, ib. 76. Car pleüst Deu, le nostre creator…, ib. 79. Pour un des noz cinq des paienz prenez, ib. 101.

XIIIe s. À notre gent françoise la fist li rois monstrer, Berte, III. Ha ! rois Pepins, fait-ele, vo bien ne sont pas no [nôtres], ib. XXX, 11. Ainsi ont no ministre cest ordre devisé, ib. XLV. Si lui donriens [donnerions] no [notre] terre et trestout nostre avoir, ib. LXV.

XVIe s. La victoire est nostre, compagnons, la victoire est nostre, Amyot, Lucul. 54. Apportons-y seulement du nostre, l'obeissance et la subjection, Montaigne, II, 226.

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Étymologie de « notre »

Berry, noute, notre, le noûte, le nôtre ; picard, no ; provenç. nostre ; esp. nuestro ; port. nosso ; ital. nostro ; du lat. noster, de nos, nous. L'ancienne langue avait, de cet adjectif, deux formes qui se suppléaient : notre au singulier et nostre au pluriel ; et nos qui était à la fois la forme du singulier et celle du pluriel.

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Phonétique du mot « notre »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
notre nɔtr

Fréquence d'apparition du mot « notre » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « notre »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « notre »

  • Ce soir, nous sommes deux devant ce fleuve qui déborde de notre désespoir. Nous ne pouvons même plus penser. Les paroles s’échappent de nos bouches tordues, et, lorsque nous rions, les passants se retournent, effrayés, et rentrent chez eux précipitamment.On ne sait pas nous mépriser.« Nous pensons aux lueurs des bars, aux bals grotesques dans ces maisons en ruines où nous laissions le jour. Mais rien n’est plus désolant que cette lumière qui coule doucement sur les toits à cinq heures du matin. Les rues s’écartent silencieusement et les boulevards s’animent: un promeneur attardé sourit près de nous. Il n’a pas vu nos yeux pleins de vertiges et il passe doucement. Ce sont les bruits des voitures de laitiers qui font s’envoler notre torpeur et les oiseaux montent au ciel chercher une divine nourriture.Aujourd’hui encore( mais quand donc finira cette vie limitée) nous irons retrouver les amis, et nous boirons les mêmes vins. On nous verra encore aux terrasses des cafés.Il est loin, celui qui sait nous rendre cette gaieté bondissante. Il laisse s’écouler les jours poudreux et il n’écoute plus ce que nous disons.  » Est-ce que vous avez oublié nos voix enveloppées d’affections et nos gestes merveilleux? Les animaux des pays libres et des mers délaissées ne vous tourmentent-ils plus? Je vois encore ces luttes et ces outrages rouges qui nous étranglaient. Mon cher ami, pourquoi ne voulez-vous plus rien dire de vos souvenirs étanches? L’air dont hier encore nous gonflions nos poumons devient irrespirable. Il n’y a plus qu’à regarder droit devant soi, ou à fermer les yeux: si nous tournions la tête, le vertige ramperait jusqu’à nous.Itinéraires interrompus et tous les voyages terminés, est-ce que vraiment nous pouvons les avouer ? Les paysages abondants nous ont laisser un goût amer sur les lèvres. Notre prison est construite en livres aimés, mais nous ne pouvons plus nous évader, à cause de toutes ces odeurs passionnés qui nous endorment.
    André Breton et Philippe Soupault —  Les Champs magnétiques
  • J’ai fait un voyage sur le plus beau bateau qui ait jamais été construit ; particularité étrange, à bord de ce transatlantique, passagers et hommes d’équipage étaient à cheval !Le capitaine, cavalier émérite, montait un pur-sang de courses, il portait un costume de chasse et sonnait du cor pour diriger la manœuvre, quant à moi, ayant horreur de l’équitation, j’avais pu obtenir de passer mes journées sur le cheval de bois de la salle de gymnastique. Nous débarquâmes sur une terre nouvelle où les chevaux étaient inconnus ; les indigènes prirent pour un animal à deux têtes les passagers montés de notre navire, ils n’osèrent s’en approcher en proie à la terreur ; moi seul, reconnu semblable à ces êtres primitifs, je fus fait prisonnier par eux. C’est de la prison ou l’on m’enferma que j’écrivis les lignes qui vont suivre. Cette prison était une île absolument déserte le jour, mais la nuit, les habitants d’une grande ville continentale ou le mariage et l’union libre étaient également défendus, s’y donnaient rendez-vous pour faire d’amour, j’ai pù ainsi rapporter de mon exil la plus splendide collection de peignes de femmes qui soit au monde, depuis le triste celluloïd jusqu’à l’écaille la plus transparente, couverte de pierres précieuses. J’ai offert cette collection à l’un de mes oncles, conchyliologiste distingué, chez lequel elle fait pendant à une vitrine de coquillages indiens.
    Francis Picabia — Jésus-Christ Rastaquouère
  • Notre vie disais-tu si contente de vivreEt de donner la vie à ce que nous aimionsMais la mort a rompu l’équilibre du tempsLa mort qui vient la mort qui va la mort vécueLa mort visible boit et mange à mes dépens.
    Paul Eluard — Le Temps déborde
  • Au bout du petit matin, une autre petite maison qui sent très mauvais dans une rue très étroite, une maison minuscule qui abrite en ses entrailles de bois pourri des dizaines de rats et la turbulence de mes six frères et sœurs, une petite maison cruelle dont l’intransigeance affole nos fins de mois et mon père fantasque grignoté d’une seule misère, je n’ai jamais su laquelle, qu’une imprévisible sorcellerie assoupit en mélancolique tendresse ou exalte en hautes flammes de colère; et ma mère dont les jambes pour notre faim inlassable pédalent, pédalent de jour, de nuit, je suis même réveillé la nuit par ces jambes inlassables qui pédalent la nuit et la morsure âpre dans la chair molle de la nuit d’une Singer que ma mère pédale, pédale pour notre faim et de jour et de nuit.
    Aimé Césaire — Cahier d’un retour au pays natal
  • En conséquence, quand nous fûmes rentrés à la maison, et que nous eûmes pris notre thé, j’attirai Biddy dans notre petit jardin qui longe la ruelle…
    Charles Dickens — Les grandes Espérances
  • Nos danses dans les rues et dans des bastringues, elles-mêmes quasi désuètes, en ont à leur manière pris la suite, mais désacralisées, sauf peut-être pour quelques lampées de patriotisme, motivées seulement dans la conscience claire des danseurs par quelques images d’Épinal de notre histoire.
    Marguerite Yourcenar — Le Temps
  • Le mort est encore en morceaux. Le jour où l’on enterre, nous nous dispersons en piétinements, en mains d’amis vrais ou faux à serrer, en préoccupations matérielles. Le mort mourra demain seulement, dans le silence. Il se montrera à nous dans sa plénitude, pour s’arracher, dans sa plénitude, à notre substance. Alors nous crierons à cause de celui-là qui s’en va, et que nous ne pouvons retenir. Je n’aime pas les images d’Épinal de la guerre.
    Antoine de Saint-Exupéry — Pilote de guerre
  • Parce que nous sommes des métis culturels, parce que, si nous sentons en nègres, nous nous exprimons en français, parce que le français est une langue à vocation universelle, que notre message s’adresse aussi aux Français de France et aux autres hommes, parce que le français est une langue “de gentillesse et d’honnêteté”.
    Léopold Sédar Senghor — Ethiopiques
  • Voici des hommes noirs debout qui nous regardent et je vous souhaite de ressentir comme moi le saisissement d’être vus. Car le blanc a joui trois mille ans du privilège de voir sans qu’on le voie ; il était regard pur, la lumière de ses yeux tirait toute chose de l’ombre natale, la blancheur de sa peau c’était un regard encore, de la lumière condensée. L’homme blanc, blanc parce qu’il était homme, blanc comme le jour, blanc comme la vérité, blanc comme la vertu, éclairait la création comme une torche, dévoilait l’essence secrète et blanche des êtres. Aujourd’hui ces hommes noirs nous regardent et notre regard rentre dans nos yeux ; des torches noires, à leur tour, éclairent le monde et nos têtes blanches ne sont plus que de petits lampions balancés par le vent…
    Jean-Paul Sartre — « Orphée noir »
  • De Moscou à Paris, en passant par Varsovie et Berlin, une immense dérive gagne notre continent désaccordé. La guerre approche, des truands en tout genre trafiquent au long des routes. Dans leur croisade pour la reconquête du monde occidental, catholiques et orthodoxes rivalisent d’invention.
    Danièle Sallenave — Les trois minutes du diable
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Traductions du mot « notre »

Langue Traduction
Anglais our
Espagnol nuestra
Italien nostro
Allemand unsere
Chinois 我们的
Arabe لنا
Portugais nosso
Russe наш
Japonais 私たちの
Basque gure
Corse i nostri
Source : Google Translate API

Synonymes de « notre »

Source : synonymes de notre sur lebonsynonyme.fr

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Notre

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