Accueil > Dictionnaire > Définitions du mot « je »
Je
Sommaire
Variantes | Singulier | Pluriel |
---|---|---|
Masculin et féminin | je | nous |
Définitions de « je »
Trésor de la Langue Française informatisé
JE, pron. pers. et subst. masc.
Wiktionnaire
Pronom personnel - ancien français
je \Prononciation ?\ (pluriel : nos ou nous)
- Je.
Nom commun - français
je masculin singulier
-
(Psychologie) (souvent entre guillemets) Entité perçue par le sujet comme le cœur et l’essence même de son existence en tant qu’individu.
- C’est la personne, le « je », qui opère la synthèse et l’unité des forces vitales. Nous disons d'une façon imagée que celles-ci doivent être toutes « prises en mains » dans les grands bras du « je ». — (Michel Quoist, Construire l’homme, Éditions de l’atelier, Paris, 1997, page 64)
- Quand est-ce que je deviendrai un « je » et un « moi » véritable, un « je » et un « moi » personnel, un « je » et un « moi » unique? — (Maurice Zundel, Silence, parole de vie, éditions Anne Sigier, 1990, page 104)
Pronom personnel - français
je \ʒə\ masculin et féminin identiques singulier
-
Pronom de la première personne du singulier. Peut aussi bien être masculin que féminin. Utilisé exclusivement en tant que sujet. Devant une voyelle ou un h muet, il s’élide en j’.
- Je suis en France.
- Je m’appelle « Isabelle ».
- J’habite à Paris.
- J’organise un voyage.
- (Informel) Hé ! J’te cause !
- (Informel) J’prendrais bien un p’tit verre, et toi ?
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
, dit de la première personne du singulier. Il sert à désigner Celui, celle qui parle ou qui écrit. Quand il est placé devant un verbe commençant par une voyelle ou une h aspirée, son e est élidé. Je dis. Je fais. Je lirai. J'aime. J'écrirai. J'honore. Je hais. Je vous assure que... Je m'y trouverai.
JE, qui aujourd'hui est toujours atone, pouvait être autrefois fortement accentué et avait le sens que nous donnons à Moi. Nous en gardons un souvenir dans la formule administrative : Je soussigné... certifie que... Il arrive souvent que JE soit placé immédiatement après le verbe dans les phrases interrogatives, exclamatives, etc. Que ferai-je? Où suis-je? Osez-vous, lui répondis-je, me parler de la sorte? Puissé-je vous voir aussi heureux que vous le méritez! Fam., Je ne sais quoi, ou, comme nom, Un je ne sais quoi. Voyez SAVOIR.
Littré (1872-1877)
-
1Il s'emploie toujours comme sujet de la proposition, et jamais comme régime ou complément : je dis, je fais, je lirai, je hais.
Quand le verbe commence par une voyelle ou une h non aspirée, on élide l'e : j'aime, j'honore.
-
2Il est quelquefois séparé du verbe dans certaines formules, par l'énonciation des qualités de celui qui parle. Je soussigné, conservateur des hypothèques, certifie que…
L'ancienne langue, pour laquelle moi était toujours un régime, et qui disait : qui a fait cela ? je, permettait les séparations de je et de son verbe. Cette tournure se trouve encore dans Scarron :
Je qui chantai jadis Typhon D'un style qu'on trouva bouffon
, Scarron, Virg. I. Dans la langue actuelle, quand on veut employer une tournure semblable, il faut dire : moi qui, je… Moi qui vous parle, je l'ai vu de mes yeux. -
3Il se met après le verbe, dans les façons de parler interrogatives ou admiratives, comme : que ferai-je ? que répondrai-je ? où suis-je ?
Il s'y met quand le verbe se trouve enfermé dans une espèce de parenthèse, comme :
Vous remarquerez, lui dis-je, que… Osez-vous, lui répondis-je, me parler de la sorte ? Moi, j'ai blessé quelqu'un ? fis-je tout étonnée
, Molière, Éc. des f. II, 6.Il s'y met quand on l'emploie par manière de souhait, comme : Puissé je de mes mains te déchirer le flanc !
Voltaire, Fanat. V, 2.Il s'y met dans ces phrases-ci et autres semblables : Dussé-je en périr, fussé-je au bout du monde, quand je devrais en périr, quand je serais au bout du monde.
Eussé-je un faible cœur Jusques à n'en pouvoir effacer votre image
, Molière, le Dép. IV, 3.Il s'y met dans des phrases où le doute s'exprime, comme : Peut-être irai-je, peut-être n'irai-je pas. Encore ne sais-je.
Si je vous ouvre mon cœur, peut-être serai-je à vos yeux bien moins sage que vous
, Molière, l'Avare, I, 2.Il s'y met aussi quand le verbe est précédé de la conjonction aussi ou de certains adverbes, comme : Aussi puis-je vous assurer… ; en vain prétendrais-je le persuader ; inutilement voudrais-je m'y opposer.
Lorsqu'il est ainsi placé après le verbe, c'est toujours immédiatement, sans qu'on puisse rien mettre entre deux.
-
4Dans ces circonstances, c'est-à-dire je étant placé après son verbe, si le verbe est au présent de l'indicatif et de la première conjugaison, on accentue l'e final, et d'un e muet on fait un é fermé.
Mais où cherché-je ailleurs ce qu'on trouve chez nous ?
Boileau, Épître I.Elle me fuit ! veillé-je et n'est-ce point un songe ?
Racine, Iphig. II, 7.On l'accentue encore, si le sens de la phrase demande l'emploi du présent du subjonctif ou de l'imparfait du même mode, comme : je dusse, je puisse, on écrira : dussé-je, puissé-je.
Puissé-je de mes yeux y voir tomber ce foudre
, Corneille, Hor. IV, 5.Dussé-je après dix ans voir mon palais en cendre
, Racine, Androm. I, 4.On accentue l'e final du verbe, parce qu'alors le verbe et le pronom ne forment qu'un seul mot et que dans notre langue il est impossible qu'un mot se termine par deux syllabes muettes.
-
5Quand le verbe qui doit être suivi du pronom je se trouve d'une seule syllabe ou terminé par deux consonnes, on prend alors une autre tournure pour ne pas choquer l'oreille, et, au lieu de dire : dors-je, mens-je, m'endors-je, on dit : est-ce que je dors ? est-ce que je mens ? est-ce que je m'endors ?
Cependant on trouve de ces monosyllabes avec le pronom je dans les meilleurs auteurs.
Ne sens-je pas bien que je veille ?
Molière, Amph. I, 2.Ne tiens-je pas une lanterne en main ?
Molière, ib. I, 2. Dans toutes ces expressions l'oreille doit être juge. C'est par plaisanterie que P. L. COURIER fait dire à un soldat :je sers ; mais à quoi sers-je ?
Courier, 2e lettre particulière. Le principe par lequel l'oreille juge, c'est d'admettre dors-je, sers-je, etc. quand ils ne portent pas l'accent phraséologique, et de les rejeter quand ils le porteraient. -
6Je, comme tous les pronoms personnels, se répète forcément dans deux cas : premièrement, quand il y a deux propositions de suite où l'on passe de l'affirmation à la négation et de la négation à l'affirmation ; secondement, quand les propositions sont liées par toute autre conjonction que les conjonctions et, mais, ni.
Dans tous les autres cas, on consulte l'harmonie et l'élégance de la phrase pour répéter ou non le pronom.
Quand le moment viendra d'aller trouver les morts, J'aurai vécu sans soins, et mourrai sans remords
, La Fontaine, Fabl. XI, 4.Misérable ! et je vis ! et je soutiens la vue De ce sacré soleil dont je suis descendue
, Racine, Phèdre, IV, 6.Un rapport clandestin n'est pas d'un honnête homme ; Quand j'accuse quelqu'un, je le dois et me nomme
, Gresset, Méchant, V, 4. - 7Je ne sais quoi, ou, substantivement, un je ne sais quoi, voy. SAVOIR.
HISTORIQUE
IXe s. Si salvarai eo [je] cest meon fradre Carlo
, Serment. Si io returnar non l'int puis [si je ne l'en puis détourner]
, ib.
Xe s. E io ne dolreie [je ne serais pas dolent] de tanta millia hominum, si perdut erent ?
Fragment de Valenc. p. 469.
XIe s. Jojetai vos choses de la nef pur poür [peur] de mort
, Lois de Guill. 38. Bel sire niés [neveu], et je et vous irons
, Ch. de Rol. LXVIII.
XIIe s. Et je, qui sui au mourir
, Couci, IV. Jes [je les] ai laissez au reigne d'Aumarie
, Ronc. p. 167. Qu'il me prendroit, et je lui à mari
, ib. 170. Amis, dist-ele, verrai vous je jamais ?
Raoul de Camb. 234.
XIIIe s. Helas ! or n'oserai je mais devant lui aler
, Berte, CXXXIX. Repentir ? las ge que feroie ?
la Rose, 4165.
XVe s. Voir est que je, qui ai empris… ai, par plaisance… frequenté plusieurs nobles et grands seigneurs
, Froissart, Prol.
XVIe s. Ce ne suis-je pas qui en suis cause, mais Jupiter et la deesse de necessité
, Calvin, Instit. 146. Quand la mere oublieroit ses enfans, encor ne t'oublieray-je jamais
, Calvin, ib. 150. Voulant doncques (je vostre très humble esclave) accroistre voz passe-temps
, Rabelais, Pant. II, prol. De l'endurer lassé je ne suis pas, Ny ne seroy-je, allassé-je là bas…
, Ronsard, 54. Remply-je ce que je luy donne ?
Ronsard, 376. Mais pourquoy sens-je en mon age imparfait Avant le temps le mal qu'elle me fait ?
Ronsard, 928. Rougis-je ? escume-je ? tressauls-je ? fremis-je ?
Montaigne, III, 142. Je trouve dans le commun langage ces façons de parler… Cependant que j'irons au marché, pour nous irons : j'avons bu, pour nous avons ; allons m'en, de par le diable, pour allons nous en ; j'allons bien, pour nous allons bien
, Palsgrave, f° 125 au verso. Pensez à vous, o courtisans, Qui, lourdement barbarisants Toujours, j'allions, je venions, dites
, H. Estienne, Du langage français italianisé. J'avons esperance qu'il fera beau temps
, Lettre de François 1er citée par GÉNIN, Variations, p. 291.
Étymologie de « je »
Nivernais, i ; picard, ege, ej, euj'' ; provenç. eu, ieu, io ; espagn. yo ; portug. eu ; ital. io ; du lat. ego ; goth. ik ; allem. ich ; lithuan. isz ; zend, azem ; sanscr. aham.
- Du latin populaire *eo (panroman), en latin classique ego. L’ancien français (langues d’oïl) avait, en plus, deux formes toniques, jou au nord et à l'est et gié ailleurs, éliminées avant le moyen français (la forme jou survit cependant en picard dans l'inversion du pronom et du verbe pour poser une question — que foais-jou ? pour que fais-je ? par exemple — ainsi que dans nombre de parlers lorrains, champenois, bourguignons et comtois, en général sous la forme djou ou jo).
Phonétique du mot « je »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
je | ʒœ |
Fréquence d'apparition du mot « je » dans le journal Le Monde
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Évolution historique de l’usage du mot « je »
Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.
Citations contenant le mot « je »
-
Je pense, donc je suis.
René Descartes — Discours de la méthode -
Je devrais raccrocher, je suis une erreur.
Ylipe — Textes sans paroles -
Une impossibilité à se projeter dans l’avenir compliquée à vivre, selon le journaliste, pour les personnes touchées de plein fouet par les conséquences de l'épidémie. À cela s’ajoute la difficulté de constater que tout le monde a repris le travail au regard des nombreux bouchons sur les routes françaises aux abords des grandes villes.
France Bleu — Jean-Pierre Pernaut : "Je ne comprends pas pourquoi on peut s’entasser dans le métro et pas aller au cinéma" -
Je crois ce que je dis, je fais ce que je crois.
Victor Hugo -
Je vais où je m'ignore.
Jean Cayrol -
"La nuit, je dors mal car je pense à l'avenir." - Philippe Soria, cuisinier du restaurant montpelliérain l'Acolyte.
France Bleu — Covid-19 : "Comme les restaurants sont fermés, je me fais parfois des petits plats pour ne pas perdre la main" -
Je : cette apparition mince et floue, qui figure en tête de la plupart de nos phrases.
Francis Ponge — Réflexions sur les statuettes, figures et peintures d'Alberto Giacometti, Gallimard -
Je n'enseigne pas, je raconte.
Michel de Montaigne -
Le jeune supporter, la vingtaine, n’en revient toujours pas… quelques jours seulement après avoir posté une vidéo sur son compte twitter pensant que celle-ci ne dépasserait pas sa communauté.
France 3 Hauts-de-France — VIDÉO. "Je n’arrêterai jamais de faire des vidéos sur le RC Lens" : Thibaut, harcelé sur les réseaux sociaux, témoigne -
Parfois je pense ; et parfois je suis.
Paul Valéry
Traductions du mot « je »
Langue | Traduction |
---|---|
Anglais | I |
Espagnol | yo |
Italien | io |
Allemand | ich |
Chinois | 一世 |
Arabe | أنا |
Portugais | eu |
Russe | я |
Japonais | 私 |
Basque | nik |
Corse | i |
Synonymes de « je »
Source : synonymes de je sur lebonsynonyme.frCombien de points fait le mot je au Scrabble ?
Nombre de points du mot je au scrabble : 9 points