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Fourré

Définitions de « fourré »

Trésor de la Langue Française informatisé

FOURRÉ, subst. masc.

Ensemble particulièrement touffu de plantes, de broussailles ou d'arbustes à branches basses, situé dans un bois. Fourré d'épines, de ronces; pénétrer, se cacher dans un fourré. De chaque côté de la route, le fourré était épais et pouvait aisément cacher des malfaiteurs (Verne, Île myst.,1874, p. 477).Sur l'autre pente, poussent des fourrés impénétrables de buis, de myrtes, de lentisques et de genévriers (Bosco, Mas Théot.,1945, p. 135):
1. Bientôt deux hommes mal vêtus, mais bien armés, se levèrent derrière une cépée, à quelques pas d'Orso. On eût dit qu'ils s'étaient avancés en rampant comme des couleuvres au milieu du fourré de cistes et de myrtes qui couvrait le terrain. Mérimée, Colomba,1840, p. 84.
P. métaph. C'est l'inventeur lui-même qui décrit (...) toujours avec cette force inimitable de l'idée à sa naissance. Car elle pousse, elle aussi, dans un fourré d'idées (Alain, Propos,1912, p. 133).Il [Léon Blum] avait, lui aussi, réadopté la règle fondamentale du régime parlementaire français : qu'aucune tête ne dépasse les fourrés de la démocratie! (De Gaulle, Mém. guerre,1959, p. 259):
2. Qu'allait-il faire de cette force? L'employer, à son tour, à explorer les fourrés inextricables de la pensée moderne? Ils ne l'attiraient point. Il sentait peser sur lui la menace des dangers qui s'y tenaient embusqués. Ils avaient écrasé son père. Plutôt que de renouveler l'expérience et de rentrer dans la forêt magique, il y eût mis le feu. Rolland, J.-Chr.,Nouv. journée, 1912, p. 1529.
REM.
Fourrée, subst. fém.,hapax. Synon.Dès qu'il approchait d'une fourrée, d'une bruyère ou de tout autre endroit giboyeux, il remontait son fusil (Jouy, Hermite,t. 4, 1813, p. 181).
Prononc. et Orth. : [fuʀe]. Ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. 1690 expr. lieu fourré « garni d'arbustes, de buissons, de bois épais » (Fur.); 1776-1778 fourré subst. masc. « endroit d'un bois garni d'arbustes serrés » (Rousseau, Rêveries du Promeneur solitaire, Septième Promenade ds Œuvres, éd. B. Gagnebin et M. Raymond, p. 1071). Part. subst. du verbe fourrer*. Fréq. abs. littér. : 254. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 179, b) 531; xxes. : a) 438, b) 370.

FOURRÉ, ÉE, part. passé et adj.

I.− Part. passé de fourrer*.
II.− Emploi adj.
A.− [Avec ou sans compl. indiquant la matière] Doublé de fourrure, et p. ext. de quelque chose qui protège.
1. [Le subst. désigne un vêtement] Garni extérieurement ou intérieurement de fourrure ou de tissu chaud. Bonnet, gants fourrés; pantoufle fourrée de vair. [Un passant] ganté de noir (...) enveloppé d'une vieille houppelande bleu de roi, fourrée de douteux astrakan (Villiers de L'I.-A., Contes cruels,1883, p. 216).La patronne devenue visiteuse dans l'emmitouflement de son manteau fourré de grèbe, aussi duveteux que les blanches fourrures qui tapissaient ce salon (Proust, J. filles en fleurs,1918, p. 601):
1. ... des houssures et caparaçons de toutes sortes; les uns de drap de Damas, de fin drap d'or, fourrés de martres zibelines; les autres, de velours, fourrés de pennes d'hermine; les autres, tout chargés d'orfèvrerie et de grosses campanes d'or et d'argent! Hugo, N.-D. Paris,1832, p. 244.
P. métaph. Revêtus d'une hypocrisie bien fourrée, comme d'une saine douillette cuirassée de pointes inabordables (Mussetds Le Temps,1831, p. 120).
P. méton. [Le subst. désigne une pers.] Vous êtes là, monsieur le procureur, chaudement fourré et ganté pour l'hiver! (Bertrand, Gaspard,1841, p. 95).Ce personnage, tout au rebours de la dame fourrée qui était presque devant lui, ne portait qu'un petit paletot fort sec (Kock, Compagnons Truffe,1861, p. 52).
Les Chats Fourrés (v. chat I C 1 a).
2. [Le subst. désigne un animal] Dont la peau est couverte de poils, ou de duvet épais. Les renards fourrés et les ours blancs pénètrent jusqu'au sein de la zone glaciale (Bern. de St-P., Harm. nat.,1814, p. 376).[Un lapin] parlait (...) de cinq lapereaux fourrés de duvet (Colette, Pays. et portr.,1954, p. 103).
Emploi subst. à valeur de neutre. Ces derniers [les renards roux] ne diffèrent de ceux de France que par la douceur et le fourré de leur poil (Voy. La Pérouse,t. 3, 1797, p. 148).
3. [P. anal. d'aspect; en parlant d'une région, d'une étendue de terrain] Qui est couvert d'une végétation épaisse, touffue. Notre élève s'instruit peu à peu; bientôt il sait franchir un buisson, se frayer une route dans un bois fourré, sauter un fossé (De Laclos, Éduc. femmes,1803, p. 436):
2. Au lieu d'espaces unis, rarement interrompus par des chemins, partout des sentiers creux, fossés et levées de terre garnies de buissons et d'arbres. Ce morcellement de détail laisse rarement place à des vues d'ensemble; et, quand un point dominant s'offre par hasard, c'est un pays fourré qu'on découvre... Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum.,1921, p. 187.
Emploi subst. à valeur de neutre. Nous avançâmes avec peine, tantôt dans le fourré du bois, tantôt dans les longues herbes, tantôt à travers les tiges hautes des joncs (Lamart., Voy. Orient,t. 2, 1835, p. 19).
Au plus fourré (de). À l'endroit le plus dense, le plus touffu (de). Au plus fourré du bois. Synon. au plus épais (de).Il avançait ainsi au plus fourré de la cavalerie (Hugo, N.-D. Paris,1932, p. 520).Tapis au plus fourré du feuillage, nous attendions un moment de trêve (Sainte-Beuve, Volupté,t. 2, 1834, p. 243).
B.− Garni intérieurement ou extérieurement d'une matière différente de celle qui constitue l'objet considéré.
1. [Avec ou sans compl. indiquant la matière] ART CULIN. Garni d'une substance destinée à agrémenter, à compléter (un mets).
Bonbon, chocolat, gâteau fourré. Dans lequel on a introduit de la confiture, de la crème, etc. Son tiroir-caisse était garni de dattes fourrées à la pistache ou de pâtes de fruits (Martin du G., Confid. afric.,1931, p. 1112).Des gâteaux fourrés au chocolat ou semés d'amandes, de cannelle, de vanille, d'angélique (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 259).
Pain fourré. Que l'on ouvre lorsqu'il est encore chaud pour y mettre du beurre, de la charcuterie, etc. Salade de légumes à la russe, petits pains fourrés à la duchesse (Mallarmé, Dern. mode,1874, p. 736).Tartes à cerises, fraises, compotes et crèmes, œufs durs, pains fourrés, langues, jambons et pâtés, disparaissaient rapidement (Van der Meersch, Empreinte Dieu,1936, p. 107).
Langue fourrée. Langue de bœuf, de mouton, de porc, que l'on recouvre d'une autre peau avant de la faire cuire. Les langues fourrées de Strasbourg, rouges et vernies, saignantes à côté de la pâleur des saucisses (Zola, Ventre Paris,1873, p. 636).
2. [Sans compl.] Enrobé, recouvert d'une matière de bonne qualité servant à en dissimuler une autre de moindre valeur.
a) Domaine concr.
Bijou fourré; médaille, monnaie fourrée. Fait(e) d'un métal sans valeur et recouvert(e) d'une fine couche de métal précieux. Synon. plaqué.Millot expliqua gravement, aux auditoires ahuris, que bijoutier de son état, la juiverie l'avait ruiné grâce à la concurrence des bijoux fourrés (Bernanos, Gde peur,1931, p. 213).Des deniers fourrés, qui n'ont plus d'argent qu'une mince pellicule recouvrant une âme de métal vil (L'hist. et ses méth., 1961, p. 346).
Botte de foin fourrée. Dont l'intérieur est constitué de foin médiocre et l'extérieur de bon foin. (Dict. xixeet xxes.).
b) Au fig. (Actions, paroles) qui, sous des apparences trompeuses, dissimulent quelque piège, quelque traîtrise. Les intrigues fourrées et les rivalités de Monsignori qui peuplent les ruelles voisines du Vatican (Morand, Londres,1933, p. 218).On regrette qu'un tel langage vous remette en mémoire, bien plutôt que les franches fureurs d'Alceste, les insolences fourrées de l'hypocrite Arsinoé (Guéhenno, Jean-Jacques,1950, p. 203):
3. Voilà donc le livre [de Costar] lancé, et dédié par une adresse piquante à Balzac lui-même, qui ne pouvait guère se plaindre des malices fourrées et du contrecoup qu'il en recevait, se les étant lui-même attirés par son insistance. Sainte-Beuve, Caus. lundi,t. 12, 1851-62, p. 219.
♦ (dans le domaine de l'escr.)Coup fourré Coup que porte et reçoit en même temps chacun des deux adversaires. (Dict. xixeet xxes.). P. ext., fam. Attaque perfide qui, menée contre un adversaire sans méfiance, met à profit ses faiblesses. Je n'ai jamais jugé à propos de m'échauffer le sang pour les coups fourrés de cette vieille guenon nommée Fortune (J. de Maistre, Corresp.,1786-1805, p. 384).Tous les combats de Saint-Jérôme [un homme de loi], jusqu'à présent ont été plus ou moins des coups fourrés. Il n'y a même pas eu de cliquetis d'armes (Giono, Chron.,Noé, 1947, p. 127).
Paix fourrée. Paix illusoire masquant de mauvaises intentions. En revenant de Chartres, il se jouait avec une patène ou paix d'église, la mettait dans sa fourrure, et plaisantait sur la paix fourrée (Barante, Hist. ducs Bourg.,t. 3, 1821-24).De fausses ententes, de faux accords, de fausses pénétrations, de fausses intelligences, (...) des paix boiteuses, des paix fourrées (Péguy, V.-M., comte Hugo,1910, p. 676).
Fréq. abs. littér. : 387. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 393, b) 841; xxes. : a) 643, b) 480.

Wiktionnaire

Nom commun - français

fourré \fu.ʁe\ masculin

  1. Endroit d’un bois, d’une forêt, etc., où il y a un assemblage épais d’arbrisseaux, d’arbustes, de broussailles. — Note : On dit : le fourré d’un bois, ou, absolument, le fourré.
    • L'épaisseur du fourré les empêchait d'apercevoir le Victoria, dont ils ne pouvaient être bien éloignés. — (Jules Verne, Cinq semaines en ballon)
    • Les chasseurs sortirent du fourré avec la plus grande précaution. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
    • M. Norman, tourna sur la droite et s’engagea dans un sentier qui menait à travers un fourré vers quelques huttes. — (Dillon, Voyage dans la mer du sud, Revue des Deux Mondes, 1830, tome 1)
    • C’étaient de hautes falaises rocheuses, des cascades et de larges fleuves bouillonnants et désolés, des bouquets d’arbres et des fourrés de plus en plus rabougris. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 265-266 de l’édition de 1921)
    • Il est très répandu sur les terrains permiens des vallées voisines du Rabin et de la Savoureuse où il forme des fourrés impénétrables ; […]. — (Gustave Malcuit, Contributions à l’étude phytosociologique des Vosges méridionales saônoises : les associations végétales de la vallée de la Lanterne, thèse de doctorat, Société d’édition du Nord, 1929, p. 130)
  2. (En particulier) (Sylviculture) Peuplement constitué de jeunes tiges de hauteur comprise entre 1 m et 3 m.
    • [P]euplement mité par la tempête et composé de 6−7 m²/ha de GB surmontant une régénération suffisante (semis, fourré, gaulis et/ou perches). L’ensemble du peuplement adulte peut être récolté en un seul passage. — (Thierry Sardin, Massif Vosgien : sapin, épicéa et pin sylvestre, Office national des forêts, 2012, ISBN 978-2-84207-356-5)

Adjectif - français

fourré \fu.ʁe\ masculin

  1. Vêtu de fourrure.
    • Je reconnus derrière la glace Mme Trépof que deux chevaux noirs et un cocher fourré comme un boyard menaient grand train. — (Anatole France, Le crime de Sylvestre Bonnard, Calmann-Lévy ; éditions Le Livre de Poche, 1967, page 68.)
  2. Garni de fourrure.
    • Des gants fourrés.
    • Il avait des habits de gentilhomme sous un long godebert qui est une mante fourrée de dos de lièvre de Norvège. — (Victor Hugo, L’Homme qui rit, 1869, édition 1907)
  3. (Par extension) Garni intérieurement.
    • Ses bras, à la fois mignons et potelés, sortaient de manches à sabots fourrées de dentelles. — (Honoré de Balzac, La Cousine Bette, 1846)
    • Un magret fourré au foie gras.
  4. (Escrime) Se dit d’un coup porté et reçu en même temps que l’adversaire.
  5. (Par extension) (Familier) Perfide.
    • Il avait mis un moment avant de répondre, craignant le coup fourré. — (M. Alexis. M, Porte-feu, 1996)
  6. Dont l'intérieur est de qualité inférieure. (Par extension) Faux.
    • Médaille, pièce de monnaie fourrée, médaille, pièce de monnaie dont le dessus est d’or ou d’argent, et le dedans d’un métal inférieur.
    • Botte de paille, botte de foin fourrée, botte dans laquelle, parmi de bonne paille ou de bon foin, on a mêlé de la paille ou du foin de moindre qualité.
    • (Sens figuré) (Familier) Paix fourrée, fausse paix, faite de mauvaise foi par les deux parties, chacune ayant intention de la rompre, lorsqu’elle le croira utile à ses intérêts.
  7. Relatif aux fourrés.
    • Pays fourré, pays rempli de bois, de haies, etc.
    • L’armée se trouvait dans un pays fourré.
    • Bois fourré, bois qui est fort garni de broussailles et d’épines.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

FOURRÉ. n. m.
Endroit d'un bois, d'une forêt, etc., où il y a un assemblage épais d'arbrisseaux, d'arbustes, de broussailles. Entrer, pénétrer dans le fourré d'un bois, ou, absolument, dans le fourré. Se réfugier, se cacher dans un fourré.

Littré (1872-1877)

FOURRÉ (fou-ré, rée) part. passé de fourrer
  • 1Garni de fourrures. Un manteau fourré. Les voilà tous deux arrivés Devant sa majesté fourrée, La Fontaine, Fabl. VII, 16. Les hermines dont ils [les magistrats] s'emmaillotent en chats fourrés, Pascal, Puiss. tromp. imag. 2 (édit. FAUGÈRE). Il trouve de pédants un escadron fourré, Boileau, Sat. VIII. Et se moquait très librement Des bavards fourrés de l'école, Voltaire, Épît. LXVI.

    Qui a une peau bien garnie de plumes. Les oiseaux presque nus, tels que l'autruche, le casoar, le dronte, ne se trouvent que dans les pays chauds ; tous ceux des pays froids sont bien fourrés et bien couverts, Buffon, Ois. t. I, p. 60, dans POUGENS.

    Fig. Ce chapitre est encore fourré d'historiettes agréables…, Diderot, Réflex. sur l'Esprit.

    Un innocent fourré de malice, homme malicieux qui feint d'être simple et bon. Qu'un serpent fourré de malice Avait occis en trahison, Scarron, Virg. VI.

  • 2Langue fourrée, langue de bœuf, de cochon, de mouton, recouverte d'une peau et que l'on fait cuire selon certaine manière.

    Dans le nord de la France, pain fourré, pain qu'on a ouvert tandis qu'il était encore chaud, et dans lequel on a introduit du beurre ou du jambon.

  • 3Garni d'arbres, d'arbustes, etc. Pays fourré. Le maréchal de Lorge voyait des coteaux fourrés dont il ne connaissait ni les revers ni ce qui y pourrait être de troupes, Saint-Simon, 22, 260. Il se tient ordinairement dans des endroits fourrés, dans les bruyères et même dans les bois, d'où lui est venu le nom allemand Wald-lerche, Buffon, Ois. t. IX, p. 107.

    Bois fourré, bois qui est très garni de broussailles et d'épines. Dans les plus creux vallons fondre en désespérés, Percer rapidement les bois les plus fourrés, Ignorer où l'on va, n'avoir qu'un chien pour guide, Regnard, Démocr. I, 6.

  • 4Médaille, monnaie fourrée, celle dont l'intérieur n'est pas d'or ou d'argent, comme les faces. On voit encore dans les cabinets, des médailles qu'on appelle fourrées, qui n'ont qu'une lame d'argent qui couvre le cuivre, Montesquieu, Espr. XXII, 13.

    On dit aujourd'hui médaille plaquée.

    Botte de paille, botte de foin fourrée, botte où, parmi la bonne paille ou le bon foin, on a mêlé de la paille, du foin de mauvaise qualité.

    Fig. Paix fourrée, paix fausse, peu sincère, comme est fausse une médaille fourrée. Ces deux confidents [de Richelieu, Brézé et la Meilleraie] avaient fait entre eux une paix fourrée, Retz, I, 12. La cour de France, en 1644, procura une paix fourrée [entre les Barberins et le duc de Parme], Voltaire, Pol. et législ. Droits des hommes.

    Paix fourrée, se dit particulièrement de la paix qui fut faite avec les huguenots à Longjumeau en 1568.

  • 5 Terme d'escrime. Coup fourré, coup que l'on donne en même temps que l'on en reçoit un ; locution qui vient de ce que le coup donné et reçu est considéré comme ayant sa fourrure, ce qui en fait un coup double, un coup fourré. Qu'ils… Se donnent l'un à l'autre autant de coups fourrés, Régnier, Ép. II. Ce sont deux grands athlètes qui font un coup fourré, Diderot, Salon de 1767, Œuv. t. XIV, p. 54, dans POUGENS.

    Fig. Coup fourré, coup qui rend la pareille, moyen par lequel on déjoue quelque chose. Et contre cet assaut je sais un coup fourré, Molière, l'Ét. III, 6.

    Coup fourré, mauvais offices que se rendent deux personnes en même temps l'une à l'autre.

    Porter un coup fourré, rendre en secret un mauvais office à quelqu'un. Il [Maupertuis] me porte tous les coups fourrés qu'il peut, et j'ai peur qu'il ne me fasse plus de tort qu'à Koënig, Voltaire, Lett. Mme Denis, 22 mai 1752.

  • 6Introduit, mis dans. Le bâton fourré dans un trou. J'ai bien plus besoin, moi, de la consolation de vous faire encore ma cour, de vous voir et de vous entendre, que vous n'en avez d'être fourré dans mes gazettes, Voltaire, Lett. Richelieu, 25 nov. 1752. On vous [Polonais] liera par des traités ; il n'y aura pas une guerre en Europe où vous n'ayez l'honneur d'être fourrés, Rousseau, Pologne, X.

    Il se dit souvent en cas d'emprisonnement. On m'a parlé d'un homme de Nancy qu'on dit fourré à la Bastille sur la dénonciation d'un jésuite, Voltaire, Lett. Boisgelin, mars 1767.

    Familièrement. Être fourré, toujours fourré chez quelqu'un, être très souvent chez lui. Jeannot est avec sa tante, qui doit le mener tantôt à la foire ; car il faut toujours que cet enfant soit fourré chez elle, surtout les fêtes, Marivaux, Marianne, 3e part.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1. FOURRÉ. Ajoutez :
7Épée fourrée, voy. ÉPÉE au Supplément.
Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Étymologie de « fourré »

Du participe passé de fourrer.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « fourré »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
fourré fure

Fréquence d'apparition du mot « fourré » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « fourré »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « fourré »

  • Je me retrouvais à la page un de l'imbroglio où l'on m'avait fourré
    Leopold Marechal — Le Banquet de Severo Arcángelo

Traductions du mot « fourré »

Langue Traduction
Anglais thicket
Espagnol matorral
Italien boschetto
Allemand dickicht
Chinois 灌木丛
Arabe غابة
Portugais moita
Russe заросли
Japonais 茂み
Basque sastraka
Corse machja
Source : Google Translate API

Antonymes de « fourré »

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Nombre de points du mot fourré au scrabble : 8 points

Fourré

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