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Étoiler

Définitions de « étoiler »

Trésor de la Langue Française informatisé

ÉTOILER, verbe trans.

I.− Emploi trans.
A.− Littér. [Correspond à étoile I] Parsemer (le ciel) d'étoiles (ds Guérin 1892, Nouv. Lar. ill.-Lar. Lang. fr., Rob.).
B.− P. anal.
1. [P. réf. à la disposition des étoiles dans le ciel; le suj. désigne des végétaux] Parsemer à la façon des étoiles. Ces petites fleurs bleues qui étoilent les rives des fleuves allemands (Murger, Scènes vie jeun.,1851, p. 18).Ces plantes frêles mais vivaces qui, quand c'est le printemps, étoilent çà et là la neige des pôles (Proust, Swann,1913, p. 385).
2. [P. réf. à la forme de l'étoile]
a) Parsemer de motifs décoratifs figurant des étoiles. Il fallait peindre la voûte, l'étoiler d'or (Huysmans, Là-bas,t. 1, 1891, p. 183).
b) P. ext. Laisser une empreinte, une marque en forme d'étoile. De larges gouttes de pluie commencèrent à étoiler le trottoir (Martin du G., Thib.,Cah. gr., 1922, p. 636).Les lourds véhicules (...) étoilaient de boue les vitrines des magasins (Peisson, Parti Liverpool,1932, p. 25).À la place du cœur, une tache rouge étoilait la chemise [de Castaing] (H. Bazin, Tête contre murs,1949, p. 342).
En partic. Occasionner une déchirure, une fêlure en forme d'étoile. La balle siffla entre ses bois, étoila derrière lui l'écorce d'un vieux chêne têtard (Genevoix, Dern. harde,1938, p. 145).Ils n'écornèrent qu'une table et n'étoilèrent qu'une glace (Vialar, Carambouille,1949, p. 222).Comme un coup d'épingle traverse l'épaisseur des pliures et étoile ensuite, de place en place, la feuille ouverte de papier (Cocteau, Fin Potomak,1940, p. 64).
3. [P. réf. à l'éclat de l'étoile; le suj. désigne une source lumineuse] Ponctuer de lumière(s). Et des parcelles d'or, ainsi qu'un sable fin, Étoilent vaguement leurs prunelles mystiques (Baudel., Fl. du Mal,1857, p. 105).L'obscurité profonde, que les feux étoilaient de rouge (Zola, Débâcle,1892, p. 122):
... Quasimodo, inspectant Paris du haut de son clocher, n'y voyait plus briller qu'une lumière, laquelle étoilait une vitre à l'étage le plus élevé d'un haut et sombre édifice, à côté de la porte Saint-Antoine. Cet édifice, c'était la Bastille. Cette étoile, c'était la chandelle de Louis XI. Hugo, Notre-Dame de Paris,1832, p. 484.
II.− Emploi pronom.
A.− [Correspond à étoile I] Se couvrir d'étoiles. Je regardais le ciel S'étoiler (...). Je pensais : « La nuit vient; tout va bientôt se taire; C'est l'instant de l'amour, et Vénus a brillé » (Dierx, Poèmes,Crépuscule, 1864, p. 14).Le jour s'étant éteint, la nuit s'étoilait peu à peu, surtout vers l'Orient d'où montent toutes les étoiles (Bosco, Mas Théot.,1945, p. 335).
B.− P. anal.
1. [P. réf. à la disposition des étoiles dans le ciel] Les basilics et les mélisses s'étoilaient de fleurettes blanches (Huysmans, Oblat,t. 2, 1903, p. 240).
2. [P. réf. à la forme de l'étoile] Se déchirer, se fêler en étoile. Une vitre de la devanture venait de s'étoiler brusquement (Hugo, Misér.,t. 2, 1862, p. 303).Un petit coup sec vint à sonner contre la fenêtre dont un carreau s'étoila, comme s'il eût été frappé d'un grêlon (Gautier, Fracasse,1863, p. 398).
3. [P. réf. à l'éclat de l'étoile]
a) S'allumer. Les lampes des chapelles commençaient à s'étoiler, tant les voûtes devenaient noires (Hugo, Misér.,t. 2, 1862p. 293).
b) [Le suj. désigne un lieu] S'éclairer de points lumineux. Le village s'étoilait de points lumineux (Zola, Terre,1887, p. 114).Tous les feux du ciel et de la terre s'allument. Les maisons de proche en proche, le firmament d'espace en espace s'étoilent à la fois (Pesquidoux, Chez nous,1923, p. 203).
c) P. métaph. Les yeux de la jeune femme s'étoilèrent (Proust, Sodome,1922, p. 852).
Prononc. et Orth. : [etwale], (il)étoile [etwal]. Ds Ac. 1798-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1120 cel estelet (Benoit L'Apostoile, Voyage de Saint Brendan, éd. E. G. R. Waters, 1284); 2. 1636 étoilé « façonné en étoile » (Monet); 3. 1690 s'estoiler « fêler en forme d'étoile » (Fur.). Dér. de étoile*; suff. *; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 57.
DÉR.
Étoilement, subst. masc.[Correspond à étoiler IB et IIB] Rare. Action d'étoiler, de s'étoiler; résultat de cette action. a) [P. réf. à la disposition des étoiles dans le ciel] C'est l'étoilement de la verdure, au fond de mon jardin, par toutes ces roses (Goncourt, Journal,1883, p. 262).b) [P. réf. à la forme de l'étoile] P. ext. Synon. fêlure en étoile.Il a le fendillement vitreux, l'étoilement d'un carreau fraîchement cassé (E. de Goncourt, Mais. artiste,1881, p. 298).c) [P. réf. à l'éclat de l'étoile] Entrant par les hautes fenêtres du dortoir, venant blanchir imperceptiblement l'étoilement de ses quatre veilleuses accroupies sur leurs lits d'huile grasse (Courteline, Femmes d'amis,Tante Henriette, 1894, p. 62). [etwalmɑ ̃]. 1resattest. a) ca 1185 estellement « l'ensemble des étoiles » (Alexandre de Paris, Alexandre, III, 4971 in Elliott Monographs 37, p. 254) attest. isolée; b) 1845 étoilement « fêlure en forme d'étoile » (Besch. Suppl.); c) 1870 « disposition rayonnante, en étoile » (Lar. 19e); du rad. de étoiler, suff. -(e)ment1*. Fréq. abs. littér. : 3.

Wiktionnaire

Verbe - français

étoiler \e.twa.le\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. Parsemer d’étoiles.
    • Le ciel s’étoile.
    • Et là, dans cette nuit qu’aucun rayon n’étoile,
      L’âme, en un repli sombre où tout semble finir,
      Sent quelque chose encor palpiter sous un voile… —
      C’est toi qui dors dans l’ombre, ô sacré souvenir ! »
      — (Victor Hugo, in Demain dès l’aube, page 154, 1990, 2002, Hachette)
  2. Se couvrir d’étoiles ou de choses en forme d’étoile.
    • […]; au pied des cornouillers étoilés d’or pirouettaient les premiers lapins, […]. — (Jean Rogissart, Mervale, Éditions Denoël, Paris, 1937, page 16)
    • Dans les monnaies, les flans s’étoilent, quand ils ne sont pas assez recuits.
  3. (Figuré) Consteller.
    • […]; puis, ayant longé un champ d’avoine, étoilé de bluets et de coquelicots, nous arrivâmes en un verger où des vaches, à la robe bringelée, dormaient couchées à l’ombre des pommiers. — (Octave Mirbeau, Le Père Nicolas, dans Lettres de ma chaumière, 1885)
  4. Fêler en forme d'étoile.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

ÉTOILER. v. tr.
Parsemer d'étoiles. Le ciel s'étoile. Il signifie aussi Fêler en forme d'étoile. Des bouteilles qui s'étoilent. Dans les monnaies, les flans s'étoilent, quand ils ne sont pas assez recuits. Glace étoilée. Carreau de vitre étoilé.

Littré (1872-1877)

ÉTOILER (é-toi-lé) v. a.
  • 1Garnir d'étoiles. Ta main du paon superbe étoila le plumage, Delille, Imagin. V.

    Éclairer comme fait une étoile. À peine quelque lampe au fond des corridors Étoilait l'ombre obscure, Hugo, Crép. 33.

  • 2Fêler en étoile. Étoiler une glace. On a étoilé ces bouteilles.
  • 3S'étoiler, v. réfl. Se fêler en forme d'étoile. Prenez garde que vos bouteilles ne s'étoilent.

REMARQUE

L'Académie n'a étoiler ni au sens de garnir d'étoiles, ni à celui de fêler ; elle n'a que s'étoiler, se fêler.

HISTORIQUE

XIIIe s. Li ciex fu cler et estelez, Ren. 1133. Il vous fust avis que la terre Voisist [voulût] emprendre estrif et guerre Au ciel d'estre miex estelée ; Tant iert [elle était] par ses flors relevée, la Rose, 8467.

XIVe s. Cheval bay obscur, estoilé au front, Bibl. des Chart. 3e série, t. II, p. 128.

XVe s. À la premiere porte de Saint-Denis… y avoit un ciel tout estellé, Froissart, III, IV, 1.

XVIe s. Nuict estoillée, La Boétie, 508.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

ÉTOILER. - HIST. Ajoutez :

XIIe s. Une porpre noire, estelée D'or…, Perceval le Gallois, V. 2991.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Étymologie de « étoiler »

Étoile ; wallon, siteulé, étoiler ; provenç. estelat, étoilé ; espagn. estrellado ; ital. stellato.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

(XIIe siècle) Verbe dérivé de étoile, avec le suffixe -er.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « étoiler »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
étoiler etwale

Évolution historique de l’usage du mot « étoiler »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « étoiler »

  • Cette propulsion augure de l'explosion qui va étoiler ce texte en un puzzle lentement recomposé. Alternant cr... Le Point, Livre – Bilal, nu dans l'inconnu - Le Point
  • L’objet a pulvérisé la vitre, traversant la rame avant d’étoiler la vitre opposée. L’attaque n’a pas fait de victime et le jeune homme, reconnu par les fonctionnaires, a donc été arrêté peu après. Il sera présenté au tribunal judiciaire pour comparution ce lundi après-midi. , Faits-divers - Justice | Arrêté après avoir jeté un pavé sur des policiers
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  • L’objet a pulvérisé la vitre, traversant la rame avant d’étoiler la vitre opposée. , Faits-divers - Justice | Arrêté après avoir jeté un pavé sur des policiers

Traductions du mot « étoiler »

Langue Traduction
Anglais star
Espagnol estrella
Italien stella
Allemand star
Chinois
Arabe نجمة
Portugais estrela
Russe звезда
Japonais
Basque izar
Corse stella
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Synonymes de « étoiler »

Source : synonymes de étoiler sur lebonsynonyme.fr

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Étoiler

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