La langue française

Accueil > Dictionnaire > Définitions du mot « simonie »

Simonie

Variantes Singulier Pluriel
Féminin simonie simonies

Définitions de « simonie »

Trésor de la Langue Française informatisé

SIMONIE, subst. fém.

DR. CANONIQUE. Volonté délibérée de vendre ou d'acheter un bien spirituel ou intimement lié au spirituel (bénédictions, grâces, bénéfices ou dignités ecclésiastiques) pour un prix temporel (somme d'argent, présent matériel, protection ou recommandation); pratique qui en résulte. Condamner la simonie; commettre une simonie. Le chapitre louait alors, moyennant d'assez fortes redevances, à certaines familles seigneuriales ou même à de riches bourgeois, le droit d'assister aux offices, exclusivement, eux et leurs gens, dans les chapelles latérales, situées le long des deux petites nefs qui tournent autour de la cathédrale. Cette simonie se pratique encore aujourd'hui (Balzac,MeCornélius, 1831, p. 202).Daimbert, définitivement convaincu de simonie et de détournement des fonds ecclésiastiques, fut encore condamné par le cardinal-légat et par le synode (Grousset,Croisades, 1939, p. 103).
P. anal., rare. Tout se fait par l'intermédiaire de l'avoué ou du notaire. Les procès (...) ont pris le caractère de l'époque; on se les dispute; on en fait trafic; on les met aux enchères ou l'on s'en charge au rabais. Jamais simonie pareille ne fut donnée en spectacle (Reybaud,J. Paturot, 1842, p. 108).
Prononc. et Orth.: [simɔni]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1170-80 symonie (Guillaume de St-Pair, Mont-Saint-Michel, éd. P. Redlich, 2346); ca 1180 simonie (Vie de St Gilles, éd. G. Paris et A. Bos, 2247). Empr. au lat. médiév.simonia (1082 ds Nierm.), dér. de Simon, n. d'un magicien qui avait tenté de corrompre les apôtres Pierre et Jean pour obtenir le pouvoir de conférer le Saint-Esprit par l'imposition des mains (Actes 8, 9-24). Fréq. abs. littér.: 50. Bbg. Chautard Vie étrange Argot 1931, p. 293.

Wiktionnaire

Nom commun - français

simonie \si.mɔ.ni\ féminin

  1. (Religion) Trafic des choses spirituelles, des dignités ecclésiastiques, des grâces sacramentelles, moyennant argent ou un avantage temporel.
    • Un seul péché excitait ma curiosité et mon inquiétude. Je craignais de l’avoir commis sans le savoir. Un jour, je pris mon courage à deux mains, et je montrai à mon confesseur l’article qui me troublait. Voici ce qu’il y avait : « Pratiquer la simonie dans la collation des bénéfices. » Je demandai à mon confesseur ce que cela signifiait, si je pouvais avoir commis ce péché-là. Le digne homme me rassura et me dit qu’un tel acte était tout à fait hors de ma portée. — (Ernest Renan, Souvenirs d’enfance et de jeunesse, 1883, collection Folio, page 86.)
    • Au Moyen Âge, la simonie était un vrai fléau pour le clergé, car les prêtres s’adonnaient au trafic de reliques et de sacrements, tant et si bien qu’ils s’enrichissaient sans vergogne, sans se soucier de la règle de pauvreté instituée par saint Benoît. — (Collectif, Le Routard : Portugal, collection Guide du Routard, 2017, p. 382)
    • Le trafic des indulgences est un acte de simonie.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

SIMONIE. n. f.
Trafic des choses spirituelles, des dignités ecclésiastiques, des grâces sacramentelles, moyennant argent ou quelque avantage temporel. Prendre ou donner de l'argent pour un bénéfice est une simonie. Simonie expresse. Simonie tacite.

Littré (1872-1877)

SIMONIE (si-mo-nie) s. f.
  • Convention illicite par laquelle on reçoit une récompense temporelle, une rétribution pécuniaire pour quelque chose de saint et de spirituel, tel que les sacrements, les prières de l'Eglise, les bénéfices, etc. Si l'on donne un bien temporel pour un bien spirituel, c'est une simonie visible, Pascal, Prov. VI.

HISTORIQUE

XIIe s. Là puet le poi vaillant symonie eshaucier [la simoinie peut élever celui qui vaut peu], Th. le mart. 62.

XIIIe s. Se les cozes saintes sunt baillies à loier, ce est simonie, Beaumanoir, XXXVIII, 14. Simonie et lignages, prieres et servises Donnent hui dignités, provendes et yglises, J. de Meung, Test. 513.

XIVe s. Es estas de ce monde tant de symonie a, D'envie, d'avarice, plus qu'on ne vous dira, Guesclin. 11751.

XVe s. Tant avez fait d'armes huy par dessus tant de preud'hommes en chevalerie, que le pris et honneur vous est octroyé sans discorde et sans simonie ; si en recevez ceste couronne, Perceforest, t. IV, f° 58.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Étymologie de « simonie »

Provenç. espagn. et ital. simonia, de Simon le magicien, qui voulut acheter de saint Pierre le don de conférer le Saint-Esprit.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

(XIIe siècle) Du latin ecclésiastique simonia, du nom de Simon le Magicien, qui selon les Actes des Apôtres, tenta de soudoyer Pierre et Jean.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « simonie »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
simonie simɔni

Fréquence d'apparition du mot « simonie » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « simonie »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « simonie »

  • Mais, avouons-le, la doctrine des indulgences reste assez obscure et ne met pas tout de suite à l’aise. Certains savent également que l’histoire de l’Église a connu, sur ce point précis, des abus particulièrement funestes allant jusqu’à la simonie (vente de choses sacrées, ndlr).
    Aleteia — Le retour des indulgences
  • L’époque contemporaine fait plutôt pâle figure, par comparaison, sur fond de crise des vocations, de déclin du baptême, de sécularisation générale de l’occident chrétien. Les affaires de pédophilie actuelles ont même l’air un peu plus grave que le commerce des indulgences, et que les affaires de simonie et de népotisme qui conduisirent autrefois Luther à partir en guerre contre la papauté. Le pape François semble même avoir donné raison à ceux qui craindraient le pire, en évoquant publiquement, l’autre jour, un risque de schisme — autre grande spécialité de l’église catholique. 
    France Culture — Les papes, fruits d'une histoire providentielle ?
  • Grégoire VII prend donc un certain nombre de mesures pour restaurer la primauté de l’Eglise sur tous les pouvoirs temporels existants, en même temps que son relèvement moral, spirituel et mystique: la réforme grégorienne est alors engagée. Il commence par proscrire le mariage et le concubinage des prêtres puis condamne fermement la simonie (le commerce de biens spirituels). Il s’attelle ensuite à la formation des curés.
    cath.ch — Noël au Vatican: Grégoire VII arrêté en 1075   – Portail catholique suisse
  • Pape de 1049 à 1054, Bruno d'Eguisheim initie une réforme de l'Eglise. Il lutte contre la simonie et le nicolaïsme. Grand voyageur, il sillonne la chrétienté occidentale pour affermir son autorité. Il est également à l'origine du schisme d'Orient qui conduit à la séparation entre Rome et Constantinople.
    Léon IX, le pape alsacien
  • Cette réforme, qui tient son nom du pape Grégoire VII (1073-1085), a commencé en fait dès l’époque de Léon IX (1049-1054) qui, lors d’un concile tenu au Latran en 1049, décida d’interdire ce qu’il considérait comme les deux maux principaux de l’Eglise. Le premier, la simonie, était le fait de vendre ou d’acheter des charges ou sacrements ecclésiastiques, et le second, le nicolaïsme, était le mariage ou le concubinage des clercs.
    Le Monde.fr — La realpolitique papale ne date pas d’hier
  • La simonie désigne le fait de pouvoir acheter des charges ou sacrements ecclésiastiques. Le nicolaïsme, lui, est le mariage ou le concubinage des prêtres qui était autorisé en dehors des ordres majeurs durant toute la première partie du Moyen Âge. Ces deux pratiques donnaient finalement une grande importance aux laïcs. D’une part, le mariage des prêtres entraînait la naissance d’héritiers qui revendiquaient ensuite dans leur patrimoine les biens de leur père. D’autre part, la simonie permettait aux familles fortunées d’acheter un certain nombre de hautes fonctions ecclésiastiques et d’ainsi posséder une forme d’influence sur l’Église.
    La Croix — Au XIe siècle déjà, la place des laïcs dans l’Église posait question
  • Premier pape de la réforme grégorienne, de 1049 à 1054.  Né en Alsace, il est élève de l’école épiscopale de Toul, puis chanoine de sa cathédrale et enfin évêque. Il se préoccupera de la vie régulière des monastères de son diocèse. Nommé pape par l’empereur, il n’accepta cette charge qu’après son élection par le peuple de Rome. Il parcourut l’Occident pour éviter les pratiques de la simonie qui achetait les charges épiscopales et monastiques.
    Aleteia — Saint Léon IX - Dimanche 19 Avril

Traductions du mot « simonie »

Langue Traduction
Anglais simony
Espagnol simonía
Italien simonia
Allemand simonie
Chinois 西蒙尼
Arabe سيموني
Portugais simonia
Russe симония
Japonais 聖職者
Basque simony
Corse simonia
Source : Google Translate API

Combien de points fait le mot simonie au Scrabble ?

Nombre de points du mot simonie au scrabble : 9 points

Simonie

Retour au sommaire ➦