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Hale

Définitions de « hale »

Trésor de la Langue Française informatisé

HÂLE, subst. masc.

A. − Vx. Action desséchante de l'air et du soleil sur la peau et les végétaux. Quoiqu'elle éprouvât l'action du hâle, du soleil et du grand air, son teint était pâle comme l'est une herbe flétrie (Balzac, Méd. camp.,1833, p. 121).On voyait bien à la fraîcheur de son teint qu'elle restait à la maison, loin des hâles desséchants et des soleils qui mordent la peau (Moselly, Terres lorr.,1907, p. 7).
B. − P. méton. Brunissement de la peau sous l'action de l'air et du soleil. Synon. bronzage.Le visage incolore, sous une couche uniforme de hâle brun (Loti, Mon frère Yves,1883, p. 11).La blancheur satinée du torse faisait paraître presque sombre le ton d'abricot mûr qui couvrait les épaules, les bras, les cuisses rondes; ce hâle suggérait l'idée d'une peau chaude, brûlante (Martin du G., Thib., Consult., 1928, p. 1075).Ni hâle naturel des filles de Zermatt, ni fond de teint des étrangères de passage (Peyré, Matterhorn,1939, p. 65).
Prononc. et Orth. : [ɑ:l] init. asp. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1176 hasle « action du soleil qui brunit, dessèche, flétrit » (Chr. de Troyes, Cligès, éd. A. Micha, 6659); 1833 « couleur brune que prend la peau exposée au soleil » (Gautier, Albertus, p. 165). Déverbal de hâler*. Fréq. abs. littér. : 93.

HALER1, verbe

A. − Emploi trans.
1. MARINE
a) [L'obj. désigne un cordage] Tirer sur. Synon. paumoyer.Haler la bouline (Ac. 1835, 1878). Haler une manœuvre (Ac. 1835-1935).
Absol. Le pétrolier mettait cap sur elle [une barque]. Ses hommes, enjambant les bateaux à quai, nouaient l'amarre. Le cabestan mécanique la tendit raide et hala ferme (Hamp, Marée,1908, p. 13).Un rouquin d'Irlandais (...) tenait l'autre bout de la corde des deux mains, prêt à haler (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 232).
b) [L'obj. désigne un animé ou un inanimé]
Haler (à bord). Hisser à bord d'un bateau au moyen d'un cordage. Haler une bouée à bord (Ac. 1835-1935).
Emploi pronom. réfl. S'agripper à (quelque chose) pour sortir de l'eau et monter à bord d'un bateau (ou gagner le rivage). Il serait facile de revenir à bord en se halant sur le grelin du navire (Verne, Enf. cap. Grant, t. 3, 1868, p. 49).Il saisit à pleines mains une racine qui pendait (...) il se hala sur elle et il sortit de l'eau (Giono, Chant monde,1934, p. 30).
Haler bas (un pavillon, une voile). Faire descendre en tirant sur une corde. Synon. amener.Les drisses furent larguées, les cargues pesées, les focs halés bas avec un bruit qui dominait celui du ciel (Verne, Enf. cap. Grant, t. 2, 1868, p. 52).V. cacatois ex.
c) Remorquer (un bateau) à partir du rivage au moyen d'un câble. Haler un chaland. Un petit garçon (...) qui halait le long du canal une lourde barque (Schwob, Monelle,1894, p. 107) :
Cependant le bâtiment s'ébranla, des marins, des femmes, des enfants, une longue file de peuple tirant sur une ligne, le hala jusqu'en dehors des bassins pour qu'il pût se mettre sous le vent et partir, puis on lâcha la ligne, on poussa des cris dans l'air, on se donna des adieux de la main, du chapeau, du bout du mouchoir, et le navire s'en alla. Flaub., 1reéduc. sent.,1845, p. 173.
Emploi pronom. passif. Le cliquetis des crochets de fer par lesquels se halent le long des quais les grands caïques-bazars (Farrère, Homme qui assass.,1907, p. 112).
2. P. ext. Soulever ou tirer (un fardeau) hors de l'eau au moyen d'une corde. Il avait trouvé dans un creux de roche une guinderesse au moyen de laquelle il pouvait haler même les grosses pièces de charpente (Hugo, Travaill. mer,1866, p. 270).Au bord, les hommes halaient à la corde, comme du fond d'un puits, les paniers pleins (Hamp, Marée,1908, p. 16).Les pêcheurs espagnols des Canaries qui halaient sur le sable de lourds filets chargés de poissons (Psichari, Voy. centur.,1914, p. 137).
B. − Emploi intrans., MAR.
1. [Le suj. désigne une pers.] Haler sur.Tirer sur (un cordage) pour le raidir, le tendre. Ils halaient sur les amarres tendues au-dessus de leur tête et faisaient ainsi avancer la petite embarcation en chantant à voix basse une psalmodie traînante (Du Camp, Nil,1854, p. 283).Quand on hala de nouveau sur la corde, la corde cassa (Verne, Île myst.,1874, p. 266).Je halais des deux mains sur une drisse qui pendait du mât. Dieu, que la grande voile était lourde! (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 173).
2. [Le suj. désigne un vent] Tourner en soufflant depuis ou vers (une certaine direction). Le vent hale de l'avant (Ac. 1878-1935). Mais bientôt les vents ayant un peu halé le N., j'en profitai pour faire bonne route (Freycinet, Voy. autour du monde,1826, p. 13).Dans la matinée le ciel se couvre et les vents halent le nord-ouest et l'ouest, quoique la houle vienne toujours de l'est; forte brise (Gaimard, Voy. Islande,1852, p. 98).Le vent avait halé le nord ouest, et il favorisait le retour du Bonadventure (Verne, Île myst.,1874, p. 354).
C. − Emploi pronom., MAR. [Le suj. désigne un bateau; p. méton. un navigateur] Se haler dans le vent, et p. ell. haler le vent. S'approcher le plus possible de l'endroit d'où souffle le vent. (Ac., Littré, DG, Quillet 1965).
REM.
Halebas ou hale-bas, subst. masc.,mar. ,,Cordage de faible diamètre qui sert à amener en bas soit les pavillons, soit les voiles`` (Le Clère 1960). Les petites manœuvres (drisses, halebas, ...) se tournent sur des cabillots en bois ou en fer traversant des montants horizontaux solides (Galopin, Lang. mar.,1925, p. 29).
Prononc. et Orth. : [ale] et [ɑ-] init. asp., (il) hale [al] ou [ɑ:l], je hale [ʒ əal] ou [-ɑ:l]; [a] ds Fér. Crit. t. 2 1787 (,,l'a est bref et sans accent, à la différence de hâler``), Land. 1834, Gattel 1841, Nod. 1844, Littré, DG, Dub., Warn. 1968 et Lar. Lang. fr.; [ɑ] ds Passy 1914 et Barbeau-Rodhe 1930. Ds Pt Rob. on admet les 2 prononc. C'est sous l'infl. de hâler qu'on prononce [ɑ]. Homon. hâler (si on accepte la prononc. avec [ɑ]). Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Début du xiies. terme de batelier « tirer sur (un cordage, un câble, ...) » (St Brendan, éd. E. G. R. Waters, 232); 2. xiiies. [ms.] « remorquer (un bateau) au moyen d'un cordage » (Renart, éd. E. Martin, VI, 386 : [leçon isolée de version α]). Empr. au germ. occ. * halôn « amener, aller chercher »; cf. a.h. all. halôn, holôn (rarement holen) « faire venir, chercher à atteindre ou à obtenir, tirer hors de »; m.b.all. halen, holen « id. »; all. holen « aller chercher, aller prendre »; m. néerl. halen « id. ». Le sens gén. de « tirer » n'existe plus qu'en norm. (cf. FEW t. 16, p. 131a-b). Fréq. abs. littér. : 102. Bbg. De Gorog (R.-P.). Notes on the etymology of several Fr. words of germanic origin. Rom. Notes. 1959, pp. 74-77. - Quem. DDL t. 13.

HALER2, verbe trans.

Vx, CHASSE. Exciter (un chien) à courir après (un autre chien ou une personne). Haler les chiens après quelqu'un (Ac. 1835, 1878).
Prononc. et Orth. : [ale] et [ɑle] init. asp., (il) hale [al] ou [ɑ:l], je hale [ʒ əal] ou [-ɑ:l]. Étymol. et Hist. 1377 harer (Gace de La Buigne, éd. Å. Blomqvist, 5796); ca 1460 haler (Mystère du Siège d'Orléans, éd. F. Guessard et E. Certain, 2875). Dér. de l'anc. interj. hare (s.v. haro); dés. -er. La forme haler provient sans doute d'une dissimilation des deux -r-, occasionnée par l'inf. et le fut. (cf. FEW t. 16, p. 151b), et qui a gagné les autres mots de la famille (cf. Tilander Nouv. Essais, pp. 100-102). Le sens de « exciter les chiens » est également attesté par l'agn. halloer (ca 1180 G. de Berneville, Gilles, 1741 ds T.-L. : Mut halloent, crient e huent) qui, selon Tilander, op. cit., pp. 91-92, n'est pas empr. à l'ags. halon « appeler » (cf. FEW t. 16, p. 134a) mais dér. de halo, forme collatérale de haro*.

HÂLER, verbe trans.

A. − Emploi trans. [Le suj. désigne l'air ou/et le soleil]
1. Vieilli. [Le compl. désigne une plante, un ensemble de végétaux] Dessécher. Synon. faner, flétrir.Les fleurs de notre jardin sont toutes hâlées. Le vent a hâlé la campagne (Ac. 1935) :
C'est l'un des rares points du globe [le pays de Caux] où la campagne se montre complètement saine, d'un vert sans défaillance. Un peu plus au nord, l'âpreté la menace; un peu plus au sud, le soleil la fatigue et la hâle. Maeterlinck, Vie abeilles,1901, p. 236.
2. [Le compl. désigne l'épiderme; p. méton. une partie du corps, une pers.] Brunir. Synon. basaner, bronzer.Et puis votre soleil d'Espagne m'a hâlé Tellement, que je suis tout noir et tout brûlé (Hugo, Légende, t. 1, 1859, p. 193).Ce visage fin, au profil busqué de chèvre, cette chair pâle de blond que le plein air des dunes ne réussissait pas à hâler (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 479).
B. − Emploi pronom.
1. passif. [Le suj. désigne l'épiderme; p. méton. une pers., un trait physique] Être bruni par l'air et le soleil. Ce front, destiné peut-être au diadème, Va (...) pour comble d'horreur, se hâler au soleil (Lamart., T. Louverture,1850, III, 5, p. 1330).Il sait que je me hâle affreusement l'été? (Giraudoux, Amphitr. 38,1929, II, 5, p. 125).
Part. passé en emploi adj. Synon. de basané, bistré, bronzé, cuivré.Peau hâlée; teint, visage hâlé. Il était maigre, hâlé, avec ce teint noir des hommes qui travaillent la terre au grand soleil (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Idylle, 1884, p. 1284).Nous étions minces, hâlées, maniérées et brutales, maladroites comme des garçons, impudentes (Colette, Mais. Cl.,1922, p. 174).La face hâlée, impassible et dure, éclairée de deux yeux bleus couleur d'infini (Van der Meersch, Empreinte dieu,1936, p. 149).
2. indir. [Le suj. désigne une pers.] Exposer (l'épiderme, une partie du corps) à l'action de l'air et du soleil. Pour se hâler la peau à coup sûr (Flaub., Champs et grèves,1848, p. 162).
Prononc. et Orth. : [ɑle] init. asp., (il) hâle [ɑ:l], je hâle [ʒ ə ɑ:l]. Homon. haler (si on accepte la prononc. [ɑ] pour ce verbe). Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1180 baston halé « sec, desséché » (Fierabras, éd. A. Kroeber et G. Servois, 4837); 1225-30 « devenir brun (de la peau) » (G. de Lorris, Rose, éd. F. Lecoy, 561). Du lat. pop. *assulare, lat. class. assare « faire rôtir », avec h dû sans doute au croisement avec le néerl. hael « desséché » (v. FEW t. 1, p. 162b et 163a) ou un autre mot de la famille a.frq. *hallôn « sécher ». D'apr. EWFS2, p. 513a, hâler pourrait venir directement de *hallôn. Baldinger ds Z. rom. Philol. 74, 456 donne toutefois l'explication du h- par croisement. Fréq. abs. littér. : 35. Bbg. La Landelle (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 64, 164.

Wiktionnaire

Nom commun - français

hale (h aspiré)\al\ masculin ou féminin (l’usage hésite)

  1. (Marine) Cordage servant à haler.
  2. (Pêche) (Vieilli) Corde fixe sur le sable, portant des lignes latérales et garnie d’hameçons.
    • Commentaire historique : Ces cordes, appelée « harouelles » ou encore « hales » sont utilisées pour la pêche aux poissons de fond comme la morue sur les bancs de Terre-Neuve, à bord d’un doris, ou les congres à la côte.— (Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France - Bretagne, Côtes-d’Armor-Pléneuf-Val-André, Dahouët, Outil de pêche : harouelles, hale)
  3. (Marine) Déformation, creusement de la voile due à l'action du vent.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

HALER. (H est aspirée.) v. tr.
T. de Marine. Tirer à soi avec force à l'aide d'un cordage. Haler une manœuvre. Haler un palan. Haler une bouée à bord. Par extension, il signifie, en termes de Batellerie, Faire avancer un bateau le long d'une rivière, d'un canal, etc., au moyen d'une corde tirée ordinairement à force de bras ou par des chevaux. Haler un bateau. Les bateliers criaient : hale, hale. Se haler dans le vent, ou, elliptiquement, Haler le vent, Se diriger le plus près qu'il est possible vers l'endroit d'où vient le vent. Absolument, Le vent hale de l'avant, Le vent change en prenant la direction de l'avant. Il signifie encore Attacher avec une corde quelque objet embarrassant que l'on veut élever.

Littré (1872-1877)

HALE (ha-l', h aspirée) s. m.
  • Cordage servant à haler, Journ. offic. 14 avril 1872, p. 2545, 1re col.
Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Encyclopédie, 1re édition (1751)

* HALE, s. m. (Physiq.) qualité de l’atmosphere, dont l’effet est de sécher le linge & les plantes, & de noircir la peau de ceux qui y sont exposés. Le hale est l’effet de trois causes combinées, le vent, la chaleur, & la sécheresse.

* Hale à bord, (Marine.) corde qui approche une chaloupe du vaisseau, quand elle est amarrée à l’arriere.

Hale, (Géog. anc.) ville de Thessalie sur le fleuve Amphryse, & près du mont Othrys, entre Pharsale & Thebes de Phtiotide. Cette ville est écrite Alos dans le dictionnaire de la Martiniere. Philippe s’en empara, la remit aux Pharsaliens, & emmena les habitans esclaves ; elle s’appelloit constamment ἅλος, & les habitans ἁλεῖς. (D. J.)

Wikisource - licence Creative Commons attribution partage dans les mêmes conditions 3.0

Étymologie de « hale »

Déverbal de haler.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « hale »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
hale al

Images d'illustration du mot « hale »

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Traductions du mot « hale »

Langue Traduction
Anglais tan
Espagnol broncearse
Italien abbronzatura
Allemand bräunen
Chinois 棕褐色
Arabe تان
Portugais bronzeado
Russe загар
Japonais 日焼け
Basque tan
Corse abbronzatu
Source : Google Translate API

Synonymes de « hale »

Source : synonymes de hale sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « hale »

Combien de points fait le mot hale au Scrabble ?

Nombre de points du mot hale au scrabble : 7 points

Hale

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