De la onzième heure

Locution adjectivale - français

de la onzième heure \də la ɔ̃.zjɛ.m‿œʁ\ masculin et féminin identiques

1. (Familier) (Péjoratif) Qui apparaît au dernier moment, en obtenant les mêmes avantages (ou plus) que ceux qui étaient là depuis le début.
   • Elle se disait aussi que c’est souvent de chute en chute, de déchéance en déchéance qu’on est sauvé, que c’est l’ouvrier de la onzième heure qui est accueilli avec le plus de tendresse, et que toute la Bible retentit de cet appel obstiné : Reviens ! — (José Cabanis, Les cartes du temps, Gallimard, 1962, Le Livre de Poche, page 135.)
   • Décidément, rien de plus urgent que de désarmer ces hurluberlus, résistants de la onzième heure, et qui pullulent depuis le départ des Allemands. — (Pierre de Cossé Brissac, La suite des temps : (1939-1958), Éditions Bernard Grasset, 1974)
   • À faire plus mitterrandiste que Mitterrand, par peur d’être hors du coup. Les plus acharnés mitterrandistes, aujourd’hui, sont bien sûr les ralliés de la onzième heure. Les donneurs de leçons abondent, ces temps-ci. — (Guy Hocquenghem, « Contents et forcés », Libération du 29 mai 1981 , en recueil dans Un journal de rêve : Articles de presse (1970-1987), Éditions Gallimard, 2017)
   • Pour son malheur public, et plus encore privé, par manque de jugement ou par manque de souplesse, l’oncle Charles n’avait jamais rallié la phalange gaulliste, y compris lorsque celle-ci s’ouvrit aux convertis de la onzième heure. — (Dominique Jamet, À l’amour comme à la guerre, Éditions Flammarion, 1991)
   • Une heure de Brassens par semaine fera l’affaire, et il n'y a pas d'âge pour se culturer la tête. Les érudits de la onzième heure valent bien les autres. — (Victor Pierson, Bernard Pivot au Vatican, dans Un larsen en plein sermon et autres moments délicieusement catholiques, Éditions Mame/Fleurus, 2016)