Coupe réglée

Locution nominale - français

coupe réglée \kup ʁe.ɡle\ féminin (pluriel à préciser)

1. Aménagement suivant lequel on coupe chaque année une portion de bois ou de forêt déterminée.
   • La laine s’envoie à des manufactures dont on tire en échange des draps pour habiller les gens ; le vin, l’huile et le pain se font dans la maison ; on a des bois en coupe réglée autant qu’on en peut consommer ; […] — (Jean-Jacques Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse, 1761, cinquième partie, Lettre II à milord Edouard)
2. (Figuré) Prélèvement qui se répète régulièrement.
   • [Nicolas Hulot] C’est une décision de justice très argumentée, qui est providentielle, car elle rend enfin visible ce que certains s’obstinaient à ignorer depuis trop longtemps : le fait que l’objectif dissimulé de Monsanto, sa stratégie ignoble, est de mettre en coupe réglée les ressources alimentaires de la planète. — (Le Monde, Procès Monsanto : “la fin de l’arrogance” selon Nicolas Hulot, Le Monde. Mis en ligne le 13 août 2018)
   • Sous le Premier Empire, la population de la France était mise en coupe réglée par la conscription.
   • Mettre quelqu’un en coupe réglée, imposer à quelqu’un, d’une façon régulière, des privations, des sacrifices d’argent.
   • La coercition a des limites et l’incitation matérielle ayant longtemps été bannie — bien qu’elle ait existé sous forme des privilèges accordés aux plus loyaux — l’enrégimentement et l’exhortation ont toujours joué un rôle primordial dans la mise en coupe réglée du pays — (Philippe Pons, Corée du Nord, un État-guérilla en mutation, Gallimard, coll. « La Suite des temps », avril 2016, page 286, ISBN 9782070142491)
   • Les architectes sont le bras armé de cette volonté de quadrillage, de mise en coupe réglée du planisphère, cette carte sur laquelle nous avons mission de nous débattre jusqu'à notre dernier souffle. — (Régis Jauffret, Cannibales, éd. du Seuil, collection Points, 2016, page 154)