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Citations sur le pour - Page 3
Il y a 872 citations sur le pour.
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Oui, Eugénie, j'aurais l'âme bien petite, si je n'acceptais pas. Cependant, rien pour rien, confiance pour confiance
Balzac — Eugénie Grandet -
Si vous l’eussiez voulu, pour vous, j’aurais pu conquérir des royaumes.
Honoré de Balzac — Les Marana -
Dans quelle maison habiterai-je, trou, cabane, palais, château, la corde sifflait et s’empêtrait dans les jambes, palais ! On n’a pas de sous pour.
Annie Ernaux — La femme gelée -
ROBERT, dans un coin.Ah ! le beau Georges qui ne pouvait pas mettre ses cravates plus de trois fois ! Monsieur était trop délicat, il aimait changer de nuances. Monsieur va les user jusqu’à la corde, ses cravates ! BARBARA C’est un détail, mais cela va t’obliger à en acheter ! ROBERT Je m’en fous ! Je veux bien aller sans col et avec des trous aux fesses pour avoir le plaisir de voir monsieur dans la mouise.
Jean Anouilh — Le Rendez-vous de Senlis -
Pourquoi t’es dans la mouise ? Je suis pas dans la mouise, sourit Jérôme. J’ai dit ça pour que tu sortes sans te faire prier.
Alex Varoux — Ah… mon pote ! -
Sois soumis, mon chagrin, puis dans ton coin sois sourd.Tu la voulais la nuit, la voilà, la voici :Un air tout obscurci a chu sur nos faubourgs,Ici portant la paix, là-bas donnant souci.Tandis qu’un vil magma d’humains, oh, trop banals,Sous l’aiguillon Plaisir, guillotin sans amour,Va puisant son poison aux puants carnavals,Mon chagrin, saisis-moi la main ; là, pour toujours,Loin d’ici. Vois s’offrir sur un balcon d’oubli,Aux habits pourrissants, nos ans qui sont partis ;Surgir du fond marin un guignon souriant ;Apollon moribond s’assoupir sous un arc,Puis ainsi qu’un drap noir traînant au clair ponant,Ouïs, Amour, ouïs la Nuit qui sourd du parc.
George Perec — La Disparition -
Le premier souvenir aurait pour cadre l’arrière boutique de ma grand-mère. J’ai trois ans. Je suis assis au centre de la pièce, au milieu des journaux yiddish éparpillés. Le cercle de la famille m’entoure complètement […] toute la famille, la totalité, l’intégralité de la famille est là, réunie autour de l’enfant qui vient de naître (n’ai-je pourtant pas dit il y a un instant que j’avais trois ans ?), comme un rempart infranchissable. Tout le monde s’extasie devant le fait que j’ai désigné une lettre hébraïque en l’identifiant : le signe aurait eu la forme d’un carré ouvert à son angle inférieur […] et son nom aurait été gammeth ou gammel. La scène tout entière, par son thème, sa douceur, sa lumière, ressemble pour moi à un tableau, peut-être de Rembrandt ou peut-être inventé, qui se nommerait “Jésus en face des Docteurs”.
Georges Perec — W ou le souvenir d’enfance -
Le Phaéton d’une voiture à foinVit son char embourbé. Le pauvre homme était loinDe tout humain secours. C’était à la campagnePrès d’un certain canton de la basse BretagneAppelé Quimpercorentin.On sait assez que le destinAdresse là les gens quand il veut qu’on enrage.Dieu nous préserve du voyage !Pour venir au Chartier embourbé dans ces lieux,Le voilà qui déteste et jure de son mieux.Pestant en sa fureur extrêmeTantôt contre les trous, puis contre ses chevaux,Contre son char, contre lui-même.Il invoque à la fin le Dieu dont les travauxSont si célèbres dans le monde :Hercule, lui dit-il, aide-moi ; si ton dosA porté la machine ronde,Ton bras peut me tirer d’ici.Sa prière étant faite, il entend dans la nueUne voix qui lui parle ainsi :Hercule veut qu’on se remue,Puis il aide les gens. Regarde d’où provientL’achoppement qui te retient.Ôte d’autour de chaque roueCe malheureux mortier, cette maudite boueQui jusqu’à l’essieu les enduit.Prends ton pic et me romps ce caillou qui te nuit.Comble-moi cette ornière. As-tu fait ? — Oui, dit l’homme.— Or bien je vais t’aider, dit la voix : prends ton fouet.— Je l’ai pris. Qu’est ceci ? mon char marche à souhait.Hercule en soit loué. Lors la voix : Tu vois commeTes chevaux aisément se sont tirés de là.Aide-toi, le Ciel t’aidera.
Jean de La Fontaine — Fables -
Les infirmières n’ont vu que l’acteur. Qu’importe le flacon, pourvu qu’il y ait l’ivresse. La leur. Il y a adjoint un bocal de foie gras que nous ne mangerons pas tout de suite. Je le confie benoîtement à la surveillante générale pour qu’il se conserve dans le réfrigérateur de la salle de garde.
Antoine Blondin — Ma vie entre des lignes -
Vous connaissez la violence du petit vieux. – Elle ne faiblit pas… Mais si maintenant, tout paraît mieux, quels mauvais jours nous avons passés il y a quelques semaines – J’ai bien cru un moment qu’il ne pourrait plus se secouer du plus profond chagrin. Souvent, je l’ai surpris pleurant et ne s’était-il pas mis en tête qu’il aurait dû s’enrôler pour défendre Anvers. C’était devenu une idée fixe et maladive, presque…
Lettre de Marthe Verhaeren à Theo Van Rysselberghe — Londres -
Je sais déjà ce qu’elle va proposer, Paris, Paris, Paris, je ne connais pas une seule femme qui n’en rêve pas. Pour être tout à fait honnête, j’en ai parlé à mes supérieurs, et Paris est une des villes possibles.
Tonino Benacquista — Malavita -
Chaque sentier, chaque pont, chaque bosquet, familier pour les poursuivants, lui était inconnu. Ils couraient, couraient, couraient.
Hosmany Ramos — Marginalia -
J’aime l’araignée et j’aime l’ortie,Parce qu’on les hait ;Et que rien n’exauce et que tout châtieLeur morne souhait ;Parce qu’elles sont maudites, chétives,Noirs êtres rampants ;Parce qu’elles sont les tristes captivesDe leur guet-apens ;Parce qu’elles sont prises dans leur œuvre ;Ô sort ! fatals nœuds !Parce que l’ortie est une couleuvre,L’araignée un gueux ;Parce qu’elles ont l’ombre des abîmes,Parce qu’on les fuit,Parce qu’elles sont toutes deux victimesDe la sombre nuit.Passants, faites grâce à la plante obscure,Au pauvre animal.Plaignez la laideur, plaignez la piqûre,Oh ! plaignez le mal !Il n’est rien qui n’ait sa mélancolie ;Tout veut un baiser.Dans leur fauve horreur, pour peu qu’on oublieDe les écraser,Pour peu qu’on leur jette un œil moins superbe,Tout bas, loin du jour,La vilaine bête et la mauvaise herbeMurmurent : Amour !
Victor Hugo — Les Contemplations -
Seulement, il me faudrait la permission de l’organisateur du gala. Si je m’amène à Martignon, la gueule enfarinée, pour lui demander ça, il m’écoutera à peine.
Jean-Pierre Chabrol — Le Bout-Galeux -
Ils ignoraient le mot destrier mais pas le mot cheval, piquaient des deux, la gueule enfarinée, la hure au vent et le cerveau rétréci en répondeur téléphonique. Un type comme Duane Allman, il n’était pas utile de le pratiquer longtemps pour s’apercevoir que son compte à rebours en arrivait aux unités.
Luc Baranger — Visas antérieurs -
Tu pars pour deux heures et tu reviens le lendemain, la gueule enfarinée, comme un gandin. Et nous, pendant ce temps, la vieille et moi, et Liano Campana, on se fait un mauvais sang !
Marcel Le Chaps — Pas de vacances pour les perdreaux -
Je me rendis à l’armoire à pharmacie, m’équipai pour la fin de cette nuit de Noël et pour la fin de tout. Je me jetai encore sur le lit, les yeux morts rivés au plafond. Noël, oui. Il sentait le sapin, celui-là. Le sapin gluant de résine des cercueils à bas prix.
René Fallet — Y a-t-il un docteur dans la salle ? -
Un vieux bonhomme, un pied dans la tombe, il sent le sapin, comme on dit, et il suffit d’un ragot de bonne femme, il est tout de suite là pour écouter; rien ne peut se dire sans lui.
Fédor Dostoïevski — Le Double -
C’est mon po – c’est mon po – mon poèmeQue je veux – que je veux – éditerAh je l’ai – ah je l’ai – ah je l’aimeMon popo – mon popo – mon pommierOui mon po – oui mon po – mon poèmeC’est à pro – à propos – d’un pommierCar je l’ai – car je l’ai – car je l’aimeMon popo – mon popo – mon pommierIl donn’ des – il donn’ des – des poèmesMon popo – mon popo – mon pommierC’est pour ça – c’est pour ça – que je l’aimeLa popo – la popomme – au pommierJe la sucre – et j’y mets – de la crèmeSur la po – la popomme – au pommierEt ça vaut – ça vaut bien – le poèmeQue je vais – que je vais – éditer
Raymond Queneau — Le Chien à la mandoline -
OULIPO ? Qu’est ceci ? Qu’est cela ? Qu’est-ce que OU ? Qu’est-ce que LI ? Qu’est-ce que PO ? OU c’est OUVROIR, un atelier. Pour fabriquer quoi ? De la LI. LI c’est la littérature, ce qu’on lit et ce qu’on rature. Quelle sorte de LI ? La LIPO. PO signifie potentiel. De la littérature en quantité illimitée, potentiellement productible jusqu’à la fin des temps, en quantités énormes, infinies pour toutes fins pratiques.
Marcel Bénabou et Jacques Roubaud — Oulipo.net -
— Clarissime Euphrosine, l’amour est plus fort que la volonté ; c’est pourquoi il convient de lui obéir comme à un maître jaloux. Je ferai à votre égard ce qu’il m’ordonne, qui est de vous prendre pour ma femme. — (Anatole France, L’Étui de nacre, 1892, réédition Calmann-Lévy, 1923, page 54)
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Je voulus lui parler du Clos Joli et de Marcellin Duprat, quelque chose me disait que l’avenir était de ce côté-là, mais nul n’est prophète dans son pays et on était alors encore loin de compte. Le retour d’Ambroise Fleury fut célébré comme une fête nationale, et ce fut un peu pour chacun comme si la France avait retrouvé son vrai visage.
Romain Gary — Les cerfs-volants -
De même qu’ils n’ont pas cru jadis au génie de Cambrinus, ils ne croiront point aujourd’hui à sa gloire, et quand celui qui a écrit ces lignes ira boire une pinte à la ducasse de Fresnes, on ne se gênera mie pour le traiter d’imposteur, tant il est vrai que nul n’est prophète en son pays !
Charles Deulin — Cambrinus -
Son père amena un galant. Il était d’un château, il montrait sa belle jambe. Et il clamait « La belle est mon étoile. » Elle, en se riant, elle se dit qu’il avait donc perdu le nord et là-dessus elle lui demanda ce qu’il voulait faire pour elle ? « Mademoiselle, pour vous, je veux me jeter du haut de ce clocher. » « Tout ce qui est exagéré ne compte pas », pensa-t-elle, et elle lui tira sa révérence.
Henri Pourrat — Le trésor des contes -
De surcroît, pour ranimer votre courage, elle vous donne toutes les raisons de croire que l’aile de l’abbaye que vous habitez est sans aucun doute hantée et vous informe qu’il n’y aura pas un seul domestique à portée de voix. Sur ces paroles rassurantes, elle s’en va après avoir tiré sa révérence. Vous écoutez décroître le bruit de ses pas tant que le dernier écho résonne à vos oreilles et quand, le cœur défaillant, vous essayez de fermer votre porte, vous vous apercevez, plus inquiète que jamais, qu’elle n’a pas de verrou.
Jane Austen — L’Abbaye de Northanger -
Le chien concasse sa voix de sabot. Des ciseaux de son bec, le corbeau déchire la solide toile de l’air. Pour arriver, il faut mettre de l’eau dans son vin, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de vin.
Jules Renard — Journal -
L’arrière se désintéresse de nous, nous-mêmes nous ne songeons guère aux Allemands avec des intentions offensives. Beaucoup espèrent un « arrangement ». Un sergent hier encore me disait, avec une lueur d’espoir niais dans les yeux « Pour moi, ça va s’arranger, l’Angleterre mettra de l’eau dans son vin. » La plupart sont assez sensibles aux propagandes hitlériennes. On s’ennuie, le « moral » baisse.
Jean-Paul Sartre — Carnets de la drôle de guerre -
Enfin ! Étourdissons-nous avec le bruit de la plume et buvons de l’encre. Ça grise mieux que le vin. Quant à suivre les conseils du père Sainte-Beuve, « ménager la chèvre et le chou, mettre de l’eau dans son vin, s’arranger en un mot pour réussir près du public », c’est trop difficile et trop chanceux.
Gustave Flaubert — Correspondance -
Cette poétesse, à bas bleus mondains dans le ton de l’époque, avait été pour son malheur une des siffleuses de Racine et une des applaudisseuses de Pradon […].
André Berry — L’amour en France : Prose et vers -
« Il faut manger pour vivre et non vivre pour manger » est une antimétabole.
Cicéron — Rhétorique -
Il ne faudrait tout de même pas nous prendre pour des poires, hé, tête de noeud. Qu’est-ce qu’il dit? me demanda le général. C’t’ espèce d’enfariné, mon général, il ne veut rien dire.
Blaise Cendrars — La main coupée -
En comptant 45 secondes pour lire un sonnet et 15 secondes pour changer les volets à 8 heures par jour, 200 jours par an, on a pour plus d’un million de siècles de lecture, et en lisant toute la journée 365 jours par an, pour 190 258 751 années plus quelques plombes et broquilles (sans tenir compte des années bissextiles et autres détails).
Raymond Queneau — Cent mille milliards de poèmes -
[…] ce petit ouvrage permet à tout un chacun de composer à volonté cent mille milliards de sonnets, tous réguliers bien entendu. C’est somme toute une sorte de machine à fabriquer des poèmes, mais en nombre limité ; il est vrai que ce nombre, quoique limité, fournit de la lecture pour près de deux cents millions d’années (en lisant vingt-quatre heures sur vingt-quatre).
Raymond Queneau — Cent mille milliards de poèmes -
Cette dernière optique était celle des révolutionnaires de l’Est, qui menèrent l’attaque contre Bernstein Plekhanov, Parvus et Rosa Luxemburg et qui avaient le soutien de Karl Kautsky, le plus éminent théoricien du Parti allemand, bien qu’il se sentît sans doute plus à l’aise avec Bernstein qu’en compagnie de ses alliés nouveaux venus. Ce fut pour eux une victoire à la Pyrrhus, qui « ne fit que renforcer l’aliénation en évacuant la réalité ».
Hannah Arendt — Vies politiques -
Vous avez l’air de croire que la victoire est désormais promise à la France, je le souhaite de tout mon cœur, vous n’en doutez pas. Mais enfin depuis qu’à tort ou à raison les Alliés se croient sûrs de vaincre (pour ma part je serais naturellement enchanté de cette solution mais je vois surtout beaucoup de victoires sur le papier, de victoires à la Pyrrhus avec un coût qui ne nous est pas dit) et que les Boches ne se croient plus sûrs de vaincre, on voit l’Allemagne chercher à hâter la paix, la France à prolonger la guerre (…)
Marcel Proust — À la recherche du temps perdu -
[Pyrrhus] avait perdu une grande partie des forces qu’il avait amenées, et presque tous ses amis et principaux commandants ; il n’avait aucun moyen d’avoir de nouvelles recrues (…). Tandis que, comme une fontaine s’écoulant continuellement de la ville, le camp romain se remplissait rapidement et abondamment d’hommes frais, pas du tout abattus par la défaite, mais gagnant dans leur colère une nouvelle force et résolution pour continuer la guerre.
Plutarque — Apophtegmes de rois et de généraux -
Un instant découragé par l’invraisemblable pagaille qui s’étalait dans les granges, il réussit à entasser tant bien que mal dans celle du fond un bric-à-brac de skis hors d’état, de silex arrachés au jardin pour planter la haie de thuyas, de batteries inutilisables, de bidons en tous genres.
Philippe Delerm — Le Portique -
Je me suis occupé des filatures. Par la suite, ils m’ont fait travailler sérieusement : enquêtes, recherches en tous genres, missions confidentielles. Je disposais d’un bureau pour moi tout seul au siège de l’agence, 177, avenue Niel.
Patrick Modiano — La ronde de nuit -
Je vous dois des remerciements, Monsieur, pour votre pâté de perdrix, mais Mme Denis et les dames qui passent l’hiver avec nous, vous en doivent bien davantage, car elles s’en sont crevées, et il ne m’est pas permis d’en manger. Je suis réduit en tout genre à n’être que témoin du plaisir de mon prochain.
Voltaire — Correspondance -
De Moscou à Paris, en passant par Varsovie et Berlin, une immense dérive gagne notre continent désaccordé. La guerre approche, des truands en tout genre trafiquent au long des routes. Dans leur croisade pour la reconquête du monde occidental, catholiques et orthodoxes rivalisent d’invention.
Danièle Sallenave — Les trois minutes du diable