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Citations sur l'est
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L'orgueil est un mépris de tout, sauf de soi-même.
Les Caractères, Théophraste (trad. Nicolas Waquet), éd. Rivages, 2010, Caractère XXIV, § 1, p. 69 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource) -
D'ailleurs, ayant fait l'homme à mon image, je comprends à présent qu'en chaque homme quelque chose d'inéclos attendait ; en chacun d'eux était l’œuf de l'aigle ... Et puis je ne sais pas ; je ne peux expliquer cela. — Ce que je sais, c'est que, non satisfait de leur donner conscience de leur être, je voulus leur donner aussi raison d'être. Je leur donnai le feu, la flamme et tous les arts dont une flamme est l'aliment. Échauffant leurs esprits en eux je fis éclore la dévorante croyance au progrès. et je me réjouissais étrangement que la santé de l'homme s'usât à le produire. — Non plus croyance au bien, mais malade espérance du mieux. La croyance au progrès, Messieurs, c'était leur aigle. Notre aigle est notre raison d'être, Messieurs.
Le Prométhée mal enchaîné, André Gide, éd. Gallimard, 1925, p. 70 -
La France a fait la France, et l'élément fatal de race m'y semble secondaire. Elle est fille de sa liberté. Dans le progrès humain, la part essentielle est à la force vive, qu'on appelle homme. L'homme est son propre Prométhée.
« Histoire de France », dans Œuvres complètes, Jules Michelet, éd. Flammarion, 1893-1894, t. 1, préface de 1869, p. VIII -
Frappe plus fort, serre, ne laisse pas de jeu : même à l'inextricable il est capable de trouver une issue.
(grc) ἄρασσε μᾶλλον, σφίγγε, μηδαμῇ χάλα· δεινὸς γὰρ εὑρεῖν κἀξ ἀμηχάνων πόρον. -
Il est incontestable que l'Ordre maçonnique, malgré son mauvais recrutement, possède une très grande influence dont les causes sont le fanatisme politique et le prosélytisme que détermine chez les siens l'éducation particulière qui leur est donnée. [...] Dès qu'un citoyen est devenu un «bon Maçon», il subordonne tout au but que la Maçonnerie lui enjoignit d'atteindre. Il devient un exalté, un assoiffé d'absolu, un dangereux fou politique, un futur pourvoyeur de guillotines.
Le Grand-Orient de France. Sa Doctrine et ses Actes, Jean-Baptiste Bidegain, éd. Librairie antisémite, Paris, 1905, chap. Présentations, p. 12, 13 -
Mais me direz-vous, ils ont comme les maçons, des tabliers, des équerres, des à-plomb, des planches à dessiner, des marteaux, des truelles, des compas : cela est vrai ; mais les maçons élèvent des bâtiments et des temples à l'usage des citoyens : les francs-maçons, au contraire, ne veulent que les renverser et les détruire.
Le Voile levé pour les curieux, ou histoire de la Franc-Maçonnerie depuis son origine jusqu'à nos jours, Jacques-François Lefranc, éd. Duvivier et fils, 1826, p. 3 -
Rognequignon, tel est mon nom. Celui de mon père est Rongecroûte, guerrier au grand cœur, et celui de ma mère, Lèchemeule, fille de Rongejambon, son altesse.
Premiers vers du poème. -
Les centristes doivent avoir le courage de promouvoir franchement la liberté économique et, en particulier, la liberté d’entreprendre, celle qui combine la réussite personnelle avec le progrès matériel de la collectivité dans son ensemble. Il est très préoccupant pour notre pays de constater que plus personne ne semble pouvoir revendiquer cette liberté sans être aussitôt qualifié d’«ultralibéral», formule qui est une sorte d’équivalent du cynisme absolu !
« Qui sont les centristes ? », Hervé Morin, Le Figaro, 14 mars 2008, p. 14 -
La seconde méthode de manipulation consiste à présenter les libéraux comme des « ultra-libéraux », c'est-à-dire des extrémistes, en tant que tels dangereux. Et pour faire bonne mesure, on saute allégrement à l'identification entre libéralisme et fascisme. L'équation est simple : les libéraux sont à droite, par ailleurs ils sont extrémistes, ils sont donc à l'extrême droite, c'est-à-dire qu'ils sont fascistes. On comprend que les constructivistes de droite et de gauche aient intérêt à utiliser ces techniques d'amalgame, car ils sentent bien que les libéraux sont leurs seuls vrais opposants.
Libéralisme, Pascal Salin, éd. Odile Jacob, 2000, chap. 1, p. 26 -
Vous dites pas action ? Voilà je me présente en deux mots, je suis Claudy Focan. Je suis photographe semi-prof... oui je vais... on va couper,coupez cut ! On va pas je... en fait, je dis ça parce que je regardais ton objectif. C'est du digital hein, du 35 millimètres ? En fait, je suis photographe de... je fais des photos de charme en somme mais c'est un peu hors contexte. On va recommencer directement ? Voilà bien je me présente en deux mots, je suis Claudy Focan, monsieur Focan plus exactement, je suis directeur and sales marketing manager des abattoirs d'Anderlecht. Vous êtes ici dans la salle des marchés. Quand les bêtes arrivent, elles sont 150 dans un camion. Pourquoi 150 ? De façon à ne pas trébucher durant le transport. Une fois qu'elles arrivent ici, c'est pas compliqué, elles suivent la ligne blanche et on les dirige inéluctablement, elles sont deux par deux, vers la zone d'abattage. C'est peut-être la partie la moins marrante, quoique. Elles arrivent et on leur place un pistolet juste ici, dans la cave crânienne ici. Et là, le, euh, la déflagration fait en sorte qu'on a jamais dû tirer deux fois si vous voulez, si voyez ce que je veux dire. Ça vaudrait même la peine qu'on aille peut-être le voir s'ils abattent des bêtes pour le moment... Enfin moi c'est mon petit péché mignon ! Une fois que la bête est décédée, elle se dirige, enfin on la dirige étant donné qu'elle ne marche plus... Écoute fieu tu commences à faire chier avec ta torche, ça fait depuis le début que tu m'emmerdes, tu m'as déjà fourré la gueule là-bas ! Ça va suffire maintenant ! Tu n'as que ça à faire toi ! Excusez je suis arrivé énervé. Je sais bien tout n'est pas de votre faute mais j'ai l'impression qu'on m'a donné les deux kluuts de l'IAD là hein, le fond du panier !
François Damiens, Dikkenek (2006), écrit par Olivier Van Hoofstadt, Olivier Legrain -
Une colonie est un pays dont les fonctionnaires appartiennent à un autre pays. Exemple : l’Indochine est une colonie française, la France est une colonie corse.
La Fée carabine, Daniel Pennac, éd. Gallimard, 1997 (ISBN 2-07-040370-X), p. 283 (voir la fiche de référence de l'œuvre) -
Des Chinois, en dépit de leur ancien grand timonier, Mao Tsé-toung, qui imposa leur embrigadement forcené et un totalitarisme fou, à l'origine d'ignominies sans nom, les Français ne peuvent, il est vrai, que dire du bien. Depuis que Dongfeng a pris le contrôle de Peugeot-Citroën, ces inlassables mangeurs de riz à la baguette ont illico presto trouvé un manager digne de ce nom, mis à la casse une série de bons à rien sauf à percevoir des dividendes, jetons de présence et plus par affinités, en clair la douzaine de membres de la famille Peugeot qui engluaient les organes de direction, et conservé à titre résiduel deux ou trois spécimens comme "pièces de collection" pour l'image et à usage d'alibi. Résultat : l'Etat et ses contribuables ne peuvent que se réjouir : Peugeot et Citroën sont redevenues des affaires qui roulent.
Improvisation so piano (2017), Jean-Pierre Thiollet, éd. Neva Éditions, 2017 (ISBN 978-2-35055-228-6), p. 108 -
La Belgique est une invention anglaise. Il n’y a jamais eu de Belgique et il n’y en aura jamais. Il y a eu et il y aura toujours des Pays-Bas. Et ces pays resteront toujours au pluriel. En vain on a créé un peuple de fonctionnaires, pour crier de minute en minute : Notre nationalité !
Œuvres complètes de J. Michelet — Histoire de la Révolution française (1849), Jules Michelet, éd. Ernest Flammarion, 1893-1898, t. 4, partie Livre VIII, chap. VI. Invasion de la Belgique. — Lutte de Cambon et de Dumouriez (novembre 1792)., p. 437, note 1 (texte intégral sur Wikisource) -
De toute façon, les Français méprisent les Belges, dit-il pour conclure ; et le pire est qu'ils ont raison. La Belgique est un pays déliquescent et absurde, un pays qui n'aurait jamais dû exister.
Lanzarote (2000), Michel Houellebecq, éd. Flammarion, 2000 (ISBN 2-080-67927-9), p. 39 -
Chez les geeks, l'imaginaire est régi par une approche très cartésienne.
Culture geek, David Peyron, éd. éditions FYP, 2013, p. 75 -
Les deux origines, celle de l'idiot du village et celle des foires, ont des points communs et elles ont toutes deux fortement influencé les formes actuelles. On retrouve dans la première une idée de décalage, d'asociabilité et de folie. Le geek est ainsi un "idiot social" qui a du mal à communiquer. Avec l'autre acception qui garde les traces d'une forme de marginalité, arrive l'idée d'une capacité surhumaine (qui peut être feinte) à avaler tout et n'importe quoi avec avidité, et ce de manière pantagruélique et indistincte. Ces deux traits serviront plus tard pour forger la figure du geek actuel.
Culture geek, David Peyron, éd. éditions FYP, 2013, p. 22 -
Un réel phénomène de mode émerge autour de la culture geek, mais sous-entendre qu'il y aurait soixante millions de geeks en France fait perdre la singularité des geeks. Le paradoxe est encore plus visible si l'on se penche sur l'usage du terme "geek" qui est encore loin d'être entré dans le langage courant et qui reste pour beaucoup un anglicisme obscur. Et même si, en 2010, les éditions Larousse annonçaient que le vocable geek intégrerait Le Petit Larousse, aucune définition précise de ce qu'est un geek n'a encore été établie.
Culture geek, David Peyron, éd. éditions FYP, 2013, p. 13-14 -
Mais, si cet excès de tyrannie est intolérable, il a paru à certains qu’il appartenait à la vertu d’hommes courageux de tuer le tyran et de s’exposer à des risques de mort pour la libération de la multitude; il y a même un exemple de ceci dans l’Ancien Testament (Juges III, 15 et suiv.). En effet un certain Aioth tua, en lui enfonçant son poignard dans la cuisse, Eglon, roi de Moab, qui opprimait le peuple de Dieu d’une lourde servitude, et il devient juge du peuple. Mais cela n’est pas conforme à l’enseignement des Apôtres. Saint Pierre, en effet, nous enseigne d’être respectueusement soumis non seulement aux maîtres bons et modérés, mais aussi à ceux qui sont difficiles (I Pierre II, 18)
(la) Et si sit intolerabilis excessus tyrannidis, quibusdam visum fuit ut ad fortium virorum virtutem pertineat tyrannum interimere, seque pro liberatione multitudinis exponere periculis mortis : cuius rei exemplum etiam in veteri testamento habetur. Nam Aioth quidam Eglon regem Moab, qui gravi servitute populum Dei premebat, sica infixa in eius femore interemit, et factus est populi iudex. Sed hoc apostolicae doctrinae non congruit. Docet enim nos Petrus non bonis tantum et modestis, verum etiam dyscolis dominis reverenter subditos esse. -
—Je vais assassiner Trujillo, monseigneur. Y aura-t-il un pardon pour mon âme ? Sa voix se brisa. Il restait les yeux baissés, respirant avec anxiété. Il sentit sur son dos la main paternelle de monseigneur Zanini. Quand enfin il leva les yeux, le nonce tenait à la main le livre de saint Thomas d'Aquin. Un de ses doigts signalait un passage, sur la page ouverte. Salvador se pencha et lut : "L'élimination physique de la Bête est bien vue par Dieu si grâce à elle on libère un peuple."
(es) —Voy a matar a Trujillo, monseñor. ¿Habrá perdón para mi alma? Permenacia con los ojos bajos, respirando con ansiedad. Sintió en su espalda la mano paternal de monsenor Zanini. Cuando, por fin, levantó los ojos, el nuncio tenia un libro de santo Tomas de Aquino en las manos. Su cara fresca le sonreia con aire picaro. Uno de sus dedos senalaba un pasaje, en la pagina abierta. Uno de sus dedos señalaba un pasaje, en la página abierta. Salvador se inclinó y leyó : Salvador se inclinó y leyó: «La eliminación física de la Bestia es bien vista por Dios si con ella se libera a un pueblo». -
Le toxicomane est état limite parce que le produit joue le rôle d'objet anaclitique, dépendance sur laquelle s'appuyer pour ne pas sombrer.
Les états limites, Patrick Charrier/Astrid Hirschelmann-Ambrosi, éd. Armand Colin, coll. « 128 », 2008 (ISBN 978-2-200-35348-3), partie 5. Manifestations cliniques des états limites ou les dangers de l'inférence, 1. Les dangers de l'inférence, p. 112 -
Le cheval est capricieux par nature et quand par surcroît il est toxicomane, le pire est à craindre, mon cher.
Jean Gabin, Le Gentleman d'Epsom (1962), écrit par Michel Audiard -
Freud invoque une « compulsion de répétition » qu'il observe également dans le jeu des enfants qui reproduisent une situation où ils ont éprouvé de l'angoisse. Il existerait en nous quelque chose qui nous pousse à répéter les expériences antécédentes les plus désagréables et non pas seulement les expériences porteuses de plaisir. Freud, pour rendre compte de cette « compulsion », va donc introduire une notion nouvelle, la « pulsion de mort », pulsion de destruction qui œuvre silencieusement au cœur du psychisme et a le pouvoir de désorganiser le fonctionnement psychique, d'aller à contre-courant du principe de plaisir. La contrepartie de cette « pulsion de mort », nommée aussi Thanatos, sera Éros, ensemble qui subsume les pulsions sexuelles regroupées sous le terme de « pulsions de vie ». Le but d'Éros est de bâtir des ensembles de plus en plus grands alors que celui de Thanatos est une force de déliaison.
Les grands concepts de la psychologie clinique, François Marty (Sous la direction de), éd. Dunod, 2008 (ISBN 978-2-10-051145-7), 1. L'évolution de la théorie des pulsions chez Freud, p. 30 -
Dorine (à Mariane). — […] si son Tartuffe est pour lui si charmant, Il le peut épouser sans nul empêchement.
Orgon veut marier sa fille Mariane à Tartuffe. -
L'ordre est le strict équilibre entre la liberté et l'autorité dans chaque domaine de la vie collective et à tout moment : seul cet équilibre est synarchique, et par lui seul l'État peut durer.
Pacte synarchiste révolutionnaire pour l'empire français, La première date de parution éditoriale officielle est 1946 in Geoffroy de Charnay/Raoul Husson, Synarchie, panorama de 25 années d’activités occultes, 1946., France, dans Pacte synarchiste révolutionnaire pour l'empire français, texte intégral, p.39, proposition 252. -
Le Surmoi est issu du rapport de l'enfant avec ses parents par un processus complexe d'identification, grâce à quoi l'autorité extérieure est transportée à l'intérieur du sujet et joue le rôle attribué couramment à la conscience morale. Malgré sa place apparemment élevée dans la hiérarchie, le Surmoi, qui est lui aussi en partie inconscient, a plus de rapports et d'affinités avec le Ça qu'avec le Moi, pour lequel il est le plus souvent un juge sévère et rigide. C'est lui qui est la cause du refoulement, soit qu'il s'agisse lui-même ou charge le Moi docile d'exécuter ses ordres. De par son origine archaïque, il est le représentant du passé, de la tradition, de l'inactuel. Sa tyrannie excessive est l'un des plus grands périls qui menaçent la psyché.
La révolution psychanalytique — La vie et l'œuvre de Freud (1964), Marthe Robert, éd. Payot, coll. « Petite Bibliothèque Payot », 1989 (ISBN 2-228-88109-0), 25. Éros et la mort, p. 362 -
Si le sportif a une telle place dans nos médias, c'est parce qu'il est le symbole parfait de nos sociétés sans but, dont la devise pourrait être « tout ça pour ça ».
« Éditorial – L'Essentiel c'est d'en chier », Riss, Charlie Hebdo (ISSN 1240-0068), nº 1256, 17 août 2016, p. 3 -
[...] l'idée du moi est, à mes yeux, l'héritière du conflit que j'appelle originaire — conflit entre la préservation narcissique autarcique et l'aspiration objectale antinarcissique. De même que le surmoi est l'héritier du complexe d'Œdipe, pourvu que celui-ci ait été abordé et résolu, de même l'idée du moi est héritière du conflit originaire, si celui-ci a été abordé et résolu. Là où je veux en venir avec l'idée du moi, c'est à montrer qu'elle constitue l'axe discret sur lequel se rencontrent et se différencient l'image de l'autre et l'image de soi. L'idée du moi fera que jamais ces deux images ne pourront tout à fait ni s'écarteler ni se confondre. Elle demeurera comme un support discret mais essentiel du sens de la réalité psychique de l'objet et de soi-même. Or, c'est cette idée du moi, ce sens du moi, cette image de l'humain, qui se trouve désinvestie à l'origine des éruptions psychotiques et à la base des organisations schizophréniques.
Les Schizophrènes (1980), Paul-Claude Racamier, éd. Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot », 2001 (ISBN 978-2-228-89427-2), partie Préambule et divertimento, A parte, p. 15 -
Il est clair que le bon fonctionnement de l'appareil psychique dépend en grande partie de la force et de la santé du Moi, qui ne doit pas être servile et anxieux, mais souverain, capable d'assurer harmonieusement les rapports entre ses trois tyrans.[Le Ça, le Surmoi et ...?]
La révolution psychanalytique — La vie et l'œuvre de Freud (1964), Marthe Robert, éd. Payot, coll. « Petite Bibliothèque Payot », 1989 (ISBN 2-228-88109-0), 25. Éros et la mort, p. 363 -
La post-modernité est très à la mode en ce moment, en France et ailleurs, tu le sais mieux que moi. C’est un courant né en réaction à l’enlisement et aux désillusions du socialisme, je sais. Mais au milieu d’un fatras d’idées farfelues et superficielles, je les rejoins sur un point, sur la mise en doute de la raison que nous avons absolutisée.
Et ne reste que des cendres, Oya Baydar, éd. Phébus, 2015, p. 324 -
Ce qu'il y a à craindre dans le développement de la ploutocratie, est de la voir pallier son incurie par de nouveaux crimes. L'appauvrissement général de la population servira de prétexte à la réduire en esclavage, même si ceux qui ont contribué à l'appauvrir sont en fin de compte les mêmes que ceux qui l'ont réduite en servage. C'est comme si un voleur de grand chemin, après avoir dévalisé un voyageur, le remettait à la police pour cause de vagabondage. Ici, ce n'est plus à la gendarmerie que l'on fait appel, mais à la pseudo-science que l'on appelle eugénisme.
Utopie des usuriers, G.K. Chesterton, éd. éditions de l'Homme Nouveau, 2010 (ISBN 978-2-915988-31-4), p. 51 -
Corto : Triste aventure pour tous... Ambiguïté et quelques marins sont morts. Le trésor du "Fortune royale" est volatilisé pour toujours, ce pauvre fou a fini ses jours, et cette île a perdu son charme... En quelques heures nous avons tout détruit.
Sous le signe du Capricorne, Hugo Pratt, éd. Casterman, 1979 (ISBN 2-203-33221-2), partie ...Et nous reparlerons des gentilshommes de fortune, p. 116 -
Mathilda : Tu sais, les filles pensent à leur premier petit ami pendant longtemps. Je l'imaginais avec des cheveux grisonnants, élégant. un peu comme le père de Georgia, une camarade de classe.. Genre de gars qui vous fait sentir en sécurité ! Cool, non ? Mes camarades m'ont dit que la première fois qu'elles avaient fait l'amour c'était horrible. Elles avaient mal partout, après. Mais c'est parce qu'elles l'ont fait avec des hommes qu'elles n'ont pas aimé. En fait, c'était pour frimer. Plus tard, elles ont aimé çà. Comme les cigarettes. ( ... ) Je parle parce que tu ne parles pas, Léon. Je te déclare mon amour et tu ne dis rien. C'est pourquoi je suis nerveuse et je ne peux pas m'arrêter de parler. Dis-moi que tu m'aimes, ou que tu ne m'aimes pas, ou que tu aimes quelqu'un d'autre. Mais ... dis-moi quelque chose. Léon : J'avais une petite amie, il ya longtemps. Avant de venir ici, dans mon pays. J'avais 14 ans. Nous avons flirté comme des enfants. Son père ne voulait pas qu'elle me voie. Ma famille n'était pas très respectable. Oui. Le jour où il est sorti de prison. Je lui ai permis de faire dix pas, pas plus. Et bang. Deux cents mètres. Par télescope. Cette nuit-là , j'ai quitté mon pays et suis venu ici , pour rejoindre mon père, qui travaillait pour Tony. J'avais 17 ans. Depuis lors, je n'ai jamais quitté la ville et n'ai jamais eu une autre petite amie .... Tu vois, je ne serais pas un bon amant, Mathilda .
(en) Mathilda : You know, girls think about their first boyfriend for a long time … I imagined him with grizzled hair, elegant … a little like Georgia’s father. Georgia is a classmate of mine …. Kinda guy makes you feel safe! Cool, isn’t it? My mates told me the first time they made love was awful. They had pain everywhere, afterwards …. But that’s because they made it with men they didn’t love. In fact, they just did it to show off, at the beginning. Later, they liked it. … Like cigarettes. (...) I talk because you don’t talk, Léon. I declare my love and you say nothing. That’s why I’m nervous and I can’t stop talking. Tell me you love me, or you don’t love me, or you love someone else. … But tell me something. Léon : I had a girlfriend … a long time ago. Before coming here, in my country. I was 14 years old …. We flirted like kids …. Her father didn’t want her to see me. My family was not very respectable. Yes. The day he got out of jail. I allowed him to make ten steps … not more. And bang. Two hundred meters. By telescope. That night, I left my country and came here, to join my father, who worked for Tony. … I was 17. Since then, I’ve never left the city … and never had another girlfriend …. You see, I wouldn’t be a good lover, Mathilda. -
Tant que le récit néolibéral, son système de croyances (ce que j'ai appelé dans mes travaux cette convention) n'est pas remis en cause, il continuera de légitimer les pratiques des puissants. Or il est critiqué, certes (et depuis 40 ans !), mais il ne peut être remis en cause que par un autre récit, un autre système de croyances qui permettrait de décrire avec autant de cohérence l'enchaînement des choses économiques que l'a fait le néolibéralisme. Si vous préférez, ce qui nous manque pour tirer complètement les leçons de la situation actuelle, c'est une doctrine sociale alternative au néolibéralisme.
« Il nous faut une doctrine alternative au récit néolibéral », entretien avec Pierre-Yves Gomez par Johannes Herrmann et Foucauld Guiliani, Limite, nº 4, Octobre 2016, p. 74 -
Le nazisme se distingue par une inclinaison pédérastique très prononcée qui a toujours été en honneur chez les Allemands et que les traditions militaires ont exaltée ; l'austérité spartiate, la nudité grecque, la gymnosophie furent, au XIXe siècle, les formes classiques du délire allemand. L'athlète hitlérien du XXe siècle est habillé, armé, sanglé, botté, casqué, décoré, mais l'inclinaison homosexuelle est plus forte que jamais. Tout l'indique : l'étalage de la force brutale et l'idolâtrie du muscle, des pectoraux de gladiateur sous les baudriers éblouissants, la folie des uniformes qui fascinèrent jadis la France vaincue comme la fascinèrent les beaux barbares blonds : la France à genoux, séduite, subjuguée, se livre misérablement à son grand dolichocéphale pour être délicieusement violée par lui : car la défaite a eu pour cause le consentement voluptueux à la défaite et l'abandonnement maladif à la race des seigneurs.
« Une monstrueuse apothéose », Vladimir Jankélévitch (1976), dans Quel corps ?, collectif, éd. Passion, 1986 (ISBN 2-906229-01-6), p. 42 -
C'est avec l'adoption des lois de Nuremberg en 1935 que l'Allemagne devint effectivement un régime raciste comparable à celui qui existait déjà dans le Sud de États-Unis ou à celui qui était en gestation en Afrique du Sud. L'une de ces lois restreignait le bénéfice de la citoyenneté à ceux qui avaient une ascendance allemande ou apparentée, ce qui excluait d'office les Juifs (Les Noirs du Sud des États-Unis étaient des citoyens américains, mais ils s'étaient vus privés de tous les droits afférents à la nationalité américaine.) Les Juifs allemands devinrent ainsi, dans leur pays natal, des résidents étrangers. Une autre loi interdisait les mariages et les relations sexuelles entre Juifs et allemands. Les lois américaines contre les mariages entre Blancs et personnes de couleur, alors en vigueur dans une majorité d'États, étaient les principaux précédents d'un telle législation. [...] D'un point de vue comparatif, il est intéressant de noter, cependant, que la définition nazie du Juif ne fut jamais aussi rigoureuse que la « règle de l'unique goutte de sang » (one-drop rule) qui, dans le sud des États-Unis, déterminait la classification des Noirs dans les lois sur la pureté de la race.
Racisme, une histoire, George M. Fredrickson, éd. Liana Levi, 2002, p. 137 -
Oui, il vaudrait la peine d'étudier, cliniquement, dans le détail, les démarches d'Hitler et de l'hitlérisme et de révéler au très distingué, très humaniste, très chrétien bourgeois du XXe siècle qu'il porte en lui un Hitler qui s'ignore, qu'Hitler l'habite, qu'Hitler est son démon, que s'il vitupère, c'est par manque de logique, et qu'au fond, ce qu'il ne pardonne pas à Hitler, ce n'est pas le crime en soi, le crime contre l'homme, ce n'est que l'humiliation de l'homme en soi, c'est le crime contre l'homme blanc, et d'avoir appliqué à l'Europe des procédés colonialistes dont ne relevaient jusqu'ici que les Arabes d'Algérie, les coolies de l'Inde et les nègres d'Afrique.
Discours sur le Colonialisme (1950), Aimé Césaire, éd. Présence africaine, 1989 (ISBN 2-7087-0531-8), p. 11-12 -
Il n'y a d'amis, d'épouses, de pères et de frères que dans la patrie. L'exilé partout est seul.
Félicité de Lamennais — Paroles d'un croyant -
La vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil.
Friedrich Nietzsche — Le crépuscule des idoles -
Exilé politique de naissance, j'ai connu les avantages réels et les lourds inconvénients du déracinement. Il élargit la vision du monde et la connaissance des hommes ; il dissipe les brouillards des conformismes et des particularismes étouffants ; il préserve d'une suffisance patriotique qui n'est en vérité que médiocre contentement de soi-même ; mais il constitue dans la lutte pour l'existence un handicap plus que sérieux. J'ai vu naître la grande catégorie des "apatrides", c'est-à-dire des hommes auxquels les tyrannies refusent jusqu'à la nationalité. Quant au droit de vivre, la situation des apatrides, qui sont en réalité les hommes les plus attachés à leurs patries et à la patrie humaine, ne se peut comparer qu'à celle de l'homme "sans aveu" du Moyen Âge qui, n'ayant ni maître ni suzerain, n'avait ni droit ni défense, et dont le seul nom est devenu une sorte d'insulte.
Victor Serge — Mémoires d'un révolutionnaire -
Le militant radical, au sens propre du terme, est celui qui s'attaque à la racine des problèmes, ce qui ne détermine pas a priori un mode opératoire ou un autre.
Désobéir : le petit manuel (2012), Xavier Renou, éd. Le passager clandestin, 2019 (ISBN 978-2-9169-5269-7), p. 40