Tout d'une pièce

Locution adverbiale - français

tout d’une pièce \tu d‿yn pjɛs\

1. (Génériquement) Ensemble, toutes les parties agissant d’un même mouvement.
   • Il marchait devant, doucement, en clopinant, sans que sa tête fît un seul mouvement, et de temps en temps il se retournait tout d’une pièce pour voir si je le suivais.— (Hector Malot, Sans famille, 1878, Dentu E., 1887)
   • Il ne me répondit pas ; mais, se tournant tout d’une pièce vers les gens de la noce, car sa redingote en beau drap luisant le gênait évidemment aux entournures, il fourra deux de ses doigts dans sa bouche et tira de cet instrument un si formidable coup de sifflet, que Capi en fut effrayé. — (Hector Malot, Sans famille, 1878)
   • Lord Glandover se mouvait tout d’une pièce, comme s’il avait été de bois ou de carton-pâte. — (Jules Verne, Les Cinq Cents Millions de la Bégum, Hetzel, 1879, chapitre III)
   • Elle ne répond pas et, pendant la courte cessation de surveillance, un gamin mal assis tombe du banc, tout d’une pièce, avec bruit. Sursaut de Marie Fadette en arrière, et une pétrification épouvantée, les yeux désorbités, la bouche béante, vers le camarade un instant étendu. — (Léon Frapié, La maternelle, Librairie Universelle, 1908)
2. D’un seul tenant.
   • Le grand obélisque de Rome est tout d’une pièce. — (Dictionnaire de l'Académie françoise, Tome premier [-second]: L-Z, Volume 2, à Paris chez la Vve Brunet, 1762, page 368)
   • Il a dormi cette nuit tout d’une pièce pour dire qu’il a dormi sans interruption. — (Dictionnaire de l'Académie françoise, Tome premier [-second]: L-Z, Volume 2, à Paris chez la Vve Brunet, 1762, page 368)
3. (Fauconnerie) D’une même couleur.
   • On dit des oiseaux tout d’une pièce, c’est-à-dire d’une même couleur. — (M. Diderot, dictionnaire raisonné des sciences et des métiers, tome XXV, 1780, page 751)
4. (Figuré) Caractérise une personne rigide qui n’a point de souplesse dans l’esprit, ni dans la conduite.
   • Un homme tout d’une pièce relève chagrinement les railleries qu’on fait de lui. — (Dictionnaire universel françois et latin dit de Trévoux, volume 5, 1743, page 193)
   • Quant aux personnages verniens, ils sont tout d’une pièce, totalement bons ou totalement méchants, et ils se meuvent en vertu des ressorts les plus conventionnels. — (Michel Tournier, Jules Verne ou le Génie de la géographie, dans Les vertes lectures, collection Folio, 2007, pages 88-89)