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Sonnerie

Variantes Singulier Pluriel
Féminin sonnerie sonneries

Définitions de « sonnerie »

Trésor de la Langue Française informatisé

SONNERIE, subst. fém.

A. −
1.
a)
α) Son d'une cloche qui tinte ou qui sonne (à toute volée), ou de plusieurs cloches ensemble. Sonnerie de cloches; la sonnerie d'une église. La cloche, à temps égaux, continuait sa sonnerie monotone qui se perdait dans la campagne (Flaub., MmeBovary, t. 1, 1857, p. 72):
Ce matin, le glas a sonné à l'église du Houga. Lentement, plus lentement que de coutume, on l'aurait cru du moins; mais ce n'était peut-être qu'un contraste entre la sonnerie poignante et le carillon de l'angélus qui l'avait précédée. Pesquidoux, Livre raison, 1928, p. 81.
β) Son, vibration d'un signal sonore actionné. Sonnerie du téléphone, d'un timbre. La sonnerie électrique de la porte d'entrée se fit entendre avec sa vibration rapide et tremblée (Zola, Nana, 1880, p. 1125).La maîtresse de Francis plongeait ses bras roses et gras dans les paniers de poissons et de crustacés, pesait, déclenchait la sonnerie de la caisse enregistreuse (Simenon, Vac. Maigret, 1948, p. 99).
γ) Son d'un mécanisme d'horlogerie marquant l'heure, frappant les heures et en particulier d'un réveille-matin. Elle désira savoir quelle heure il était. Je fis sonner ma montre, et cette sonnerie parut l'étonner beaucoup (Mérimée, Carmen, 1845, p. 20).
b) P. méton. Manière de sonner les cloches d'une église. Petite sonnerie; grosse sonnerie. Dans la sonnerie à toute volée, chaque cloche se balance suivant sa grandeur, et le battant de même (Alain, Propos, 1913, p. 165).
En partic. Air spécifique, façon particulière de sonner une cloche ou des cloches pour annoncer un moment de la liturgie, un acte du culte. Sonnerie de la consécration, de la messe, du glas; sonnerie pour un mort, pour un baptême, pour un mariage. Dans la plupart des hameaux de la Bretagne, c'est ordinairement à la pointe du jour que l'on sonne pour les trépassés. Cette sonnerie compose, de trois notes répétées, un petit air monotone, mélancolique et champêtre (Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 132).Les sonneries pieuses de l'Angelus du soir, se répondant de paroisse en paroisse, versaient dans l'air quelque chose de calme (Renan, Souv. enf., 1883, p. 171).
c) P. ext. Son ou suite de sons rendu(s) par une matière, un métal, un objet sonore, sous l'effet d'un choc, d'une percussion, d'une vibration. Il agitait des pièces d'or dans sa poche. Cette sonnerie mélodieuse fit pétiller étrangement l'œil de Malartic (Gautier, Fracasse, 1863, p. 319).Les verres tressautèrent, les sonneries de leurs petites cuillers perceptibles à un dixième de seconde de l'explosion fracassante: le premier obus était tombé à l'extrémité de la rue (Malraux, Espoir, 1937, p. 480).
d) P. anal. Sonnerie d'oreilles. Sensation auditive vibratoire. Le sang (...) lui battait le crâne. C'était la sonnerie d'oreilles, les coups de marteau, la clameur de la foule de ses grandes crises d'autrefois (Zola, Bête hum., 1890, p. 247).
2. Air spécifique sonné par un ou plusieurs instruments à vent en cuivre. Le Christ qui siège à la droite du Père (...), évoqué par les sonneries puissantes des trombones et des cors, que soutient tout l'orchestre (Rolland, Beethoven, t. 2, 1937, p. 354).
− Domaine milit. et lang. cour.Air joué à la trompette, au clairon, constituant un signal (arrivée d'une personnalité, commandement, moment d'une cérémonie, etc.). Sonnerie du réveil; sonnerie aux champs; sonnerie militaire. Tout d'un coup, les trompettes sonnèrent: À cheval! Et, presque aussitôt, une autre sonnerie éclata: Sabre à la main! (Zola, Débâcle, 1892, p. 319).Alors, dans un quartier militaire, éclata la sonnerie de l'extinction des feux, une sonnerie lente et triste (Tharaud, Dingley, 1906, p. 105).
Sonnerie aux morts. V. mort2III A 2 b.
CHASSE. Air joué à la trompe de chasse, annonçant une circonstance d'une partie de chasse ou un commandement. Sonnerie de l'hallali, du débucher. Le cerf et les chiens groupés se déplacent rapidement, pendant que l'on donne les sonneries des « bien-allés » (Écho de la mode, 6 mai 1966, p. 78, col. 3).
B. − P. méton.
1. Ensemble des cloches d'une église, d'un monument. (Dict. xixeet xxes.).
2. Mécanisme qui fait sonner les heures d'un système d'horlogerie (horloge, pendule, montre, réveil), ou dispositif électrique ou électronique déclenchant l'avertisseur d'un compteur horaire. Remonter la sonnerie d'un réveil. Le bruit des cloches, des sonneries gothiques accompagnaient ces sortes de promenades (Fromentin, Dominique, 1863, p. 101).Il avait même réglé les sonneries des quatre horloges à un quart d'heure d'intervalle, de façon à savoir toujours de nuit l'heure qu'il était (Pourrat, Gaspard, 1931, p. 196).
3. Signal sonore d'appel, d'alarme ou de contrôle dont le dispositif est formé d'un timbre que fait vibrer un marteau au passage du courant électrique. Synon. sonnette.Bouton, fil de sonnerie; sonnerie à vibreur. Je lui demandais qui avait tant sonné cette nuit. Il me disait: personne, et pouvait l'affirmer, car le « tableau » des sonneries eût marqué (Proust, Sodome, 1922, p. 985).La trouver seule dans ce logis vide, (...) la voir mettre l'interrupteur à la sonnerie de l'entrée (Montherl., Pitié femmes, 1936, p. 1111).
Sonnerie à chaperon. V. chaperon ex. 2.Sonnerie d'alarme*.
Prononc. et Orth.: [sɔnʀi]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. a) Ca 1223 « son de plusieurs cloches mises ensemble en branle » (Gautier de Coinci, Miracles, éd. V. Fr. Koenig, 2 Mir 25, 448: Es clociers fu la sonnerie Et longue et grans); b) fin xiiies. « bruit, retentissement (du souffle du vent) » (Mahieu le Vilain, Méthéores d'Aristote, éd. R. Edgren, p. 119, 8); c) xives. [ms.] « son rendu par un instrument de musique » (Siège de Barbastre, Bibl. nat. fr. 24369, fol. 125 r ods Gdf. Compl. [non relevé dans l'apparat crit. de l'éd. J. L. Perrier]: De tabours et de timbres y ot grant sonnerie); ca 1470 sonneries de trompettes et de clairons (Georges Chastellain, Chron., éd. Kervyn de Lettenhove, t. 3, p. 305); 2. 1409-10 « action de sonner (les cloches pour une fête) » (Arch. Aube G 1559 ds Gdf. Compl.); 3. 1825 « air que sonnent les trompettes d'un régiment » (Le Couturier, Dict. portatif des connaissances milit. d'apr. FEW t. 12, p. 98b); 4. 1832 « manière de sonner pour les fêtes, les enterrements » (Hugo, N.-D. Paris, p. 292); 5. « son produit par un mécanisme pour avertir » a) 1845 d'une montre (Mérimée, loc. cit.); b) 1847 d'un timbre de porte (Balzac, Cous. Pons, p. 258). B. 1. 1636 « ensemble de cloches » sonnerie d'Église (Monet, p. 835a); 2. 1663 « ensemble de pièces servant à faire sonner une pendule » (N. Duez, Dict. fr.-all. d'apr. FEW, loc. cit.); 1680 (Rich.); 3. 1871-72 « ensemble de sonnettes pour une maison » (Almanach Didot-Bottin, p. 643, col. 4 ds Littré). Dér. de sonner*; suff. -erie*. Fréq. abs. littér.: 492. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 114, b) 595; xxes.: a) 961, b) 1 097.

Wiktionnaire

Nom commun - français

sonnerie \sɔn.ʁi\ féminin

  1. Son provenant d’un ou plusieurs objets qui sonnent.
    • La sonnerie du téléphone.
  2. Equipement mécanique ou électrique créant un son.
    • M. Constant pressa le bouton d’une sonnerie et jeta un ordre au gardien qui surgit dans l’entre-bâillement de la porte :[…]. — (Francis Carco, Les Hommes en cage, Éditions Albin Michel, Paris, 1936, p. 151)
    • — Hé Véronique, tu confonds une sonnerie et un interrupteur.
      — Faut pas nous prendre pour des gogoles, merde !.
      — (Leïla Bahsaïn, La Théorie des aubergines, Éditions Albin Michel, 2021, chap. 27)
  3. Air musical joué dans certaines circonstances.
    • Les fêtes et les enterrements avaient leur simple sonnerie, sèche et nue, ce que le rituel exigeait. — (Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, 1831)
    • Mais ce n’est pas seulement cela, cette fanfare qui retentit dans les pierres de la ville… Quand j’étais petit, à là campagne où j’ai été élevé, j’entendais cette sonnerie, au loin, sur les chemins des bois et du château. — (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
    • Mais avant que Kurt eût pu fournir une explication, les sonneries aiguës du branle-bas appelèrent chacun à son poste, et l’officier s’éloigna. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 240 de l’édition de 1921)
    • C’était partout maintenant, dans la cathédrale de Chartres, des bruits de sabots, des va-et-vient de jupes, des sonneries de messes. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
    • La fête se termina par des réjouissances bruyantes : musique, sonneries de clairons, roulements de tambours, fantasias échevelées, décharges retentissantes d’artillerie et de mousqueterie, — une orgie de couleurs, de mouvement et de bruit. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 132)
  4. Ensemble des cloches d’une église et de l’équipement s’y afférant.
    • La sonnerie de l’église.
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

SONNERIE. n. f.
Action de sonner ou Résultat de cette action. La sonnerie des cloches. Une sonnerie de clairon. Les différentes sonneries de trompette dans la cavalerie. La sonnerie du téléphone. Il n'a pas entendu la sonnerie de son réveil. Il se dit aussi de l'Ensemble des cloches d'une église. La sonnerie de cette église a coûté cher. Il se dit également de l'Ensemble des pièces qui servent à faire sonner. Il y a quelque chose à réparer à la sonnerie de cette pendule. Installer une sonnerie électrique.

Littré (1872-1877)

SONNERIE (so-ne-rie) s. f.
  • 1Son de plusieurs cloches mises en même temps en branle. Une pesante sonnerie proclame dans la région des nuées les triomphes du Dieu des batailles, Chateaubriand, Génie, IV, I, 1. Lorsque, avec le chant de l'alouette… on entendait, au lever de l'aurore, les petites sonneries de nos hameaux, Chateaubriand, ib. IV, I, 1.

    La grosse sonnerie, le son des grosses cloches ; la petite sonnerie, le son des cloches plus petites que les autres. Elle [Mme des Hameaux] a prié qu'on sonnât à Saint-Paul la grosse sonnerie, et un gentilhomme qui demeure chez elle, de ne point jouer le jour de sa mort, Sévigné, 22 mars 1680.

  • 2Totalité des cloches d'une église. La sonnerie de cette église a coûté cher. Il me semble qu'un monument à l'honneur de Descartes décorera bien autrement cette église [Ste-Geneviève] que de belles orgues ou une belle sonnerie, D'Alembert, Dial. entre Desc. et Christ.
  • 3Toutes les pièces qui servent à faire sonner une montre, une pendule. Dieu a établi leur mouvement [de l'âme et du corps, harmonie préétablie de Leibnitz] de façon que l'aiguille et la sonnerie se rapportent continuellement, Voltaire, Newt. I, 7.

    Demi-sonnerie, répétition qui ne fait entendre que les quarts.

  • 4Les différents airs que sonnent les trompettes d'un régiment.

    Terme de marine. Airs de clairon qui, équivalant à des batteries de tambour, font connaître diverses heures ou diverses sortes de services.

HISTORIQUE

XIIIe s. Es clochiers fu la sonnerie Et longue et grant et merveilleuse, Gautier de Coincy, p. 189.

XVe s. À grant sonnerie, en chants glorieux et melodieux, fist dire laudes et graces à nostre Seigneur, Christine de Pisan, Charles V, II, 15.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

SONNERIE. Ajoutez :
5Ensemble de sonnettes pour une maison. Spécialité de sonneries électriques et porte-voix, Alman. Didot-Bottin, 18711872, p. 643, 4e col.
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Encyclopédie, 1re édition (1751)

SONNERIE, s. f. (Gramm.) l’assemblage ou le bruit de plusieurs cloches. On dit, la sonnerie de cette paroisse est très-considérable & très belle. Il y a dans les églises la grande & la petite sonnerie qui ont chacune leur taxe.

Sonnerie, (Horlog.) nom que les horlogers donnent à la partie d’une horloge qui sert à faire sonner les heures, la demie ou les quarts.

On ne sait point dans quel tems on a inventé les sonneries ; ce qu’il y a de sûr, c’est qu’elles ont été employées dans les plus anciennes horloges à roues : on pourroit même croire qu’elles furent imaginées avant. Car si l’on fait attention à ce qui a été rapporté dans l’article Horloge, au sujet de celle qui fut envoyée à Charlemagne, on verra qu’elle avoit une espece de sonnerie, puisqu’il y avoit des boules d’airain, qui à chaque heure frappoient régulierement sur un petit tambour de même métal, un nombre de coups égal à l’heure marquée par l’horloge.

Comme toutes les sonneries sont construites à-peu-près sur les mêmes principes, nous allons expliquer celle d’une pendule à ressort à quinze jours, d’autant plus que cette sonnerie est des plus usitées, & que lorsqu’on en aura une fois bien compris l’effet, il sera facile d’entendre celui de toutes les autres.

Sonnerie d’une pendule à ressort sonnant l’heure & la demie. Q, P, O, M, N, L, voyez les fig. & les Pl. de l’Horlogerie, represente le rouage d’une sonnerie vue de face. Q est le barillet denté à sa circonférence. Le nombre de ses dents est 84. Il engrene dans le pignon P de la seconde roue, de 14 ; celle-ci a 72, & engrene dans le pignon de la troisieme roue, ou roue de chevilles qui est de S ; cette roue a 10 chevilles & 60 dents ; elle mene le pignon de la roue d’étoquiau, qui est de 6, & celle-ci la roue N, qui a aussi un étoquiau ; enfin cette derniere engrene dans le pignon du volant L. Le nombre de ces derniers pignons est ordinairement de 6, mais celui de leur roue est assez indéterminé ; il doit être cependant tel que les dents de ses roues ne soient pas trop menues, & que le volant ait une vîtesse convenable pour pouvoir ralentir celle du rouage. Quant à la seconde roue, à la roue de chevilles & à celle d’étoquiau, leur nombre est déterminé. Il faut que celle-ci fasse un tour par coup de marteau ; que la roue de chevilles fasse 9 tours pour un de la seconde roue, celle-ci portant le chaperon. Ainsi on voit que la seconde roue ayant 72 dents, le pignon de la roue de chevilles est de 8 ; & que cette derniere roue étant de 60, le pignon de la roue d’étoquiau est de 6.

On voit dans une autre fig. le profil de cette sonnerie. p f est la détente, qui est mieux exprimée ailleurs ; la partie F entre dans les entailles du chaperon, dont nous parlerons plus bas, & la partie p sert à arrêter la sonnerie en s’opposant au mouvement de la cheville m de la roue d’étoquiau.

La partie E, qu’on ne peut voir distinctement dans le profil, est exprimée dans une figure suiv. où l’on voit cette pendule du côté du cadran qui est ôté. Cette partie s’appuie sur le détentillon D, c, b, qui a une partie H représentée plus bas, & qui est marquée h dans le profil. Il sert par la partie cb, à faire détendre la sonnerie, & par l’autre h à faire que cette sonnerie parte à l’heure précise. Le marteau AY est mobile vers ses deux extrémités ; il a une espece de palette en Y qui s’avance vers la cage, & qui est menée par les chevilles de la roue oo pour le faire sonner. On va voir comment toutes ces parties agissent ; 1°. pour faire sonner la pendule, & 2°. pour qu’elle le fasse d’une maniere précise.

Supposant que le ressort qui est dans le barillet tende à le faire tourner de Q en W, il est clair que si le rouage étoit libre, il tourneroit ; & que la roue O tournant de o en p, ses chevilles leveroient le marteau, & le feroient frapper sur le timbre. Mais supposant que l’étoquiau m au profil vienne frapper sur la partie p de la détente, le rouage ne pourra plus tourner. Or si l’on dégage cet étoquiau en écartant la détente, il est clair que le rouage devenant libre, la pendule sonnera : voici donc comment cela s’exécute. Le détentillon par sa branche, s’avance devant la roue des minutes B. Cette roue a deux chevilles opposées l’une à l’autre, & situées de façon que lorsque l’aiguille des minutes est sur 25 ou 55 minutes, elles commencent à le lever. Imaginant donc cette aiguille dans l’une ou l’autre de ces positions, il est clair que levant le détentillon, celui-ci levera en même tems la partie E de la détente, & par conséquent dégagera la partie p de la cheville m, au profil, & qu’ainsi le rouage étant libre, la pendule sonneroit : mais dans le même instant la partie h du détentillon arrêtant la cheville k fixée sur la roue n, le rouage est encore arrêté de nouveau ; ainsi la pendule ne peut sonner, que lorsqu’en conséquence du mouvement de la roue des minutes, le détentillon n’étant plus soutenu par la cheville de cette roue, il tombe, & dégage la cheville h : alors le rouage peut tourner, & la pendule sonner.

Maintenant voici comment elle est déterminée à sonner un nombre de coups toujours égal à l’heure marquée par les aiguilles.

Nous avons dit plus haut que la détente a une partie F qui entre dans les entailles du chaperon, dont on voit le plan dans une autre fig. Ce chaperon entre quarrément sur l’arbre de la seconde roue prolongé au-delà de la platine de derriere. Son diametre est tel que la partie f au profil de la détente reposant sur sa circonférence, son autre partie p est trop éloignée de l’étoquiau de la roue m pour qu’il puisse le rencontrer ; les entailles au contraire sont assez profondes pour que la partie f y reposant, la partie p rencontre l’étoquiau de la roue m ; de façon que dans ce dernier cas, la pendule ne peut sonner qu’un coup, parce que, comme nous l’avons dit, la roue d’étoquiau faisant un tour par coup de marteau ; lorsqu’on dégage pendant un instant sa cheville de la partie p, si cette roue peut achever son tour, la pendule sonnera, mais un coup seulement. Il est facile de conclurre de tout ceci, que tant que la détente repose sur la circonférence du chaperon, la pendule sonnera ; mais que lorsqu’elle repose dans les entailles, elle ne pourra sonner qu’un coup, & seulement lorsque la partie p de la détente aura été dégagée de la cheville de la roue d’étoquiau.

La roue oo ayant dix chevilles, un de ses tours équivaut à 10 coups de marteau. De plus cette roue, comme nous l’avons dit, faisant neuf tours pour un de la seconde roue, il s’ensuit que ses chevilles leveront le marteau 90 fois pour un tour de cette roue, & par conséquent pour un du chaperon, puisqu’il est porté sur son axe. Donc si l’on suppose que la détente porte toujours sur la circonférence du chaperon, la pendule dans un de ses tours sonnera 90 coups, pendant chacun desquels le chaperon fera la , partie de son tour. Mais si l’on y fait attention, on verra que 90 est égal à 12, plus à la somme des nombres 1, 2, 3, 4, &c. jusqu’à 12 inclusivement. On pourra donc partager la circonférence du chaperon en 12 parties ; comme on le voit dans une des fig. qui contiendront chacune , &c. jusqu’à inclusivement, & de plus laisser entre chacune de ces parties un intervalle égal encore à , & tant que la détente reposera sur ces parties, comme 10, 11, 12, &c. la pendule sonnera 10, 11, 12 coups. Or 90 est encore égal au nombre de coups qu’une pendule doit sonner dans 12 heures, puisque ce nombre est composé de 12 demies, & de la somme 78 des heures 1, 2, 3, 4, jusqu’à 12 inclusivement. Donc le chaperon faisant un tour en 12 heures, il fera sonner à la pendule le nombre des coups requis. Ainsi supposant que la détente repose dans une des entailles, comme 10 par exemple, & que l’aiguille des minutes soit sur le midi, la sonnerie, comme nous l’avons expliqué, partira, & la pendule sonnera 11 coups ou 11 heures ; après quoi la détente reposera au fond de l’entaille 11 ; & à la demie, la sonnerie partant encore, elle ne sonnera qu’un coup, comme nous l’avons déja dit. Imaginant encore que la détente réponde à la partie 3 du chaperon, que l’aiguille des heures soit sur 4 heures, celle des minutes sur midi, la pendule sonnera 4 heures ; & si elle continue de marcher à la demie, elle sonnera un coup, & à 5 heures elle en sonnera 5, ainsi de suite.

Nous avons dit que le chaperon est divisé en 12 parties ; mais la partie destinée pour une heure, au-lieu d’être comme les autres, est confondue dans la fente qui est entre 1 & 12 ; parce que comme il ne faut qu’un coup pour une heure, elle est dans le cas d’une demie. Les entailles du chaperon, voyez les fig. sont un peu plus grandes qu’ de sa circonférence, parce qu’elles doivent contenir en outre la partie F de la détente ; mais cela revient au même, celle-ci portant sur la circonférence du chaperon pendant un plus long-tems, qui répond à son épaisseur. Pour que l’heure sonne plus facilement, le côté de l’entaille, du sens duquel le chaperon tourne, comme A, voyez les fig. est limé en biseau, afin d’elever la détente plus facilement ; & que dès que le premier coup de l’heure a frappé la détente posant sur la circonférence du chaperon, la pendule continue le reste des coups requis.

On conçoit facilement que ces effets d’une sonnerie peuvent s’exécuter par des moyens très-variés ; mais ceux que nous venons de décrire, étant des plus simples, les horlogers n’en emploient point d’autres : de façon qu’on peut être sûr que dans toute sonnerie il y a toujours une force motrice pour faire frapper le marteau, un chaperon ou un équivalent pour en déterminer les coups, & deux détentes dont l’effet est à-peu-près le même que celui dont nous venons de parler, & qui servent à déterminer l’instant précis où la pendule doit sonner. Le volant & le pignon servent à ralentir la vitesse du rouage, pour que l’intervalle entre les coups de marteau soit distinct. n’est par cette raison que dans toutes sortes de sonneries & dans les répétitions, le rouage doit être toujours composé d’un certain nombre de roues, afin que le volant puisse avoir une vîtesse suffisante pour produire cet effet.

Quant au calcul des nombres d’une sonnerie, la théorie en est très-facile. Les seules conditions sont 1°. que la roue des chevilles fasse un nombre de tours par rapport au chaperon, tel que, lorsque la pendule ou l’horloge sonne l’heure & la demie avec un nombre de chevilles quelconque, elle fasse donner 90 coups de marteau par tour de chaperon, & que lorsqu’elle ne sonne que les heures, elle n’en fasse donner que 78 ; ce qui est clair par ce que nous avons dit plus haut : 2°. il faut que la roue d’étoquiau fasse un tour par coup de marteau. Lorsque cette roue a deux especes de demi-anneaux ou cerceaux adaptés sur son plan, elle n’en fait qu’un demi. Enfin le chaperon devant faire deux tours par jour, il faut toujours que le nombre de ses tours soit double de celui des jours que va la pendule ou l’horloge sans être remontée ; & par-là le nombre de ses tours par rapport à ceux du barillet ou de la grande roue de sonnerie, sont encore détérminés. Nous allons rendre cela sensible par un exemple. On a vu que le barillet de cette sonnerie a 84 dents, & qu’il engrene dans le pignon de 14 de la seconde roue ; par conséquent le chaperon, qui est porté sur l’arbre de cette roue, fera 6 tours pour un du barillet : mais comme cette pendule va 18 jours, le chaperon doit faire 36 tours dans cet intervalle de tems ; par conséquenr le barillet 6, puisqu’un des siens en vaut 6 du chaperon. On voit donc comment les tours du chaperon déterminent ceux du barillet ou de la grande roue. Voyez Horloge, Pendule a ressort, Calcul, Nombre, &c.

La sonnerie que nous venons d’expliquer, est celle que l’on emploie en général dans les pendules ; mais comme on vient de voir que toutes les sonneries sont construites à-peu-près de même, celle des montres à sonnerie sont dans le même cas, & n’en different que par le volume ; & comme elles sont aujourd’hui presque hors d’usage, il est inutile de s’y étendre, d’autant plus que quiconque aura bien compris la mécanique de la sonnerie des pendules, concevra facilement celle des montres.

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Étymologie de « sonnerie »

Sonner.

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(1223) Dérivé de sonner, avec le suffixe -erie.
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Phonétique du mot « sonnerie »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
sonnerie sɔnri

Fréquence d'apparition du mot « sonnerie » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Citations contenant le mot « sonnerie »

  • Latif a précisé qu’un candidat de la filière de l’économie et de la gestion a été pris en possession de son téléphone portable à l’intérieur de la salle d’examen, ce qui a surpris tout le monde par la résonance de la sonnerie dans la salle.
    Trahi par la sonnerie de son téléphone portable, un candidat est accusé de tentative de tricherie | Tunisie Tribune
  • Merci France Télécom d'avoir pu permettre à nos hommes d'ajouter aux bruits de la ville et des klaxons, la douce sonnerie du téléphone.
    Tryo — France télécom
  • Il décroche dès la première sonnerie de son téléphone. L’ancien maire de Monterblanc n’a pas perdu ses réflexes d’élu. À sa manière, sans passer par quatre chemins, Gérard Guilleron avoue avoir pris « un coup sur la casquette, le dimanche soir » du premier tour des élections municipales, qu’il a perdues. « Tu digères le lundi et le mardi tu pars sur autre chose : moi j’ai toujours des projets ».
    Le Telegramme — Une vie après la mairie. Gérard Guilleron a pris « un coup sur la casquette » - Vannes - Le Télégramme
  • Ceux qui arrivent juste à l'heure, sont des gens qui marchent à la sonnerie.
    Jiang Zilong — La Vie aux mille couleurs
  • Plus le clocher est élevé Plus la sonnerie est haute.
    Proverbe français
  • Si vous trouvez plus confortable de désactiver l’option de sonnerie de votre Mac à chaque fois que votre téléphone sonne depuis l’iPhone lui-même, il y a aussi la possibilité. Dans ce cas, les étapes à suivre sont les suivantes:
    Marseille News .net — Comment désactiver la sonnerie des appels iPhone sur Mac - Marseille News .net
  • Il y a une chose qui rend confortable le matelas le plus mal rembourré : c’est la sonnerie du réveil.
    Anonyme
  • Il y a une chose qui rend confortable le matelas le plus mal rembourré : c’est la sonnerie du réveil.
    De Anonyme
  • Merci France Télécom d'avoir pu permettre à nos hommes d'ajouter aux bruits de la ville et des klaxons, la douce sonnerie du téléphone.
    De Tryo / France télécom
  • Plus le clocher est élevé Plus la sonnerie est haute.
    De Proverbe français
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Traductions du mot « sonnerie »

Langue Traduction
Anglais ringing
Espagnol alarma
Italien allarme
Allemand alarm
Chinois 报警
Arabe إنذار
Portugais alarme
Russe тревога
Japonais 警報
Basque alarma
Corse alarme
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Synonymes de « sonnerie »

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Sonnerie

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