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Moralisme
Sommaire
- Définitions de « moralisme »
- Étymologie de « moralisme »
- Phonétique de « moralisme »
- Fréquence d'apparition du mot « moralisme » dans le journal Le Monde
- Évolution historique de l’usage du mot « moralisme »
- Citations contenant le mot « moralisme »
- Traductions du mot « moralisme »
- Synonymes de « moralisme »
- Combien de points fait le mot moralisme au Scrabble ?
Variantes | Singulier | Pluriel |
---|---|---|
Masculin | moralisme | moralismes |
Définitions de « moralisme »
Trésor de la Langue Française informatisé
MORALISME, subst. masc.
A. − Doctrine ou attitude, philosophique ou religieuse, qui érige la morale en absolu et affirme la prééminence des valeurs morales sur les autres valeurs. Nul en effet, si ce n'est Bourdaloue peut-être, ne représente plus parfaitement que l'auteur des Essais de morale [Pierre Nicole] ce moralisme chrétien (...) qui va dominer pendant la seconde moitié du XVIIesiècle (Bremond, Hist. sent. relig., t.4, 1920, p.419):
1. D'un point de vue humaniste, le moralisme est souvent pris à partie sous couvert de défendre la liberté de l'art, ou encore les droits de la sensualité, ou plus largement, la joie de vivre. Ainsi s'en prend-on souvent au «moralisme» kantien pour lui reprocher la rigueur de la séparation qu'il institue entre la moralité et la nature, entre les exigences de la vertu et les conditions du bonheur.
L. Jerphagnon, Dict. des gdes philos., Toulouse, Privat, 1973, p.252.
B. − Péj. Recherche trop exclusive de la perfection morale ou attachement formaliste à la morale. Le moralisme des gens moraux (...). Ils ont une manière à eux de couver leurs vertus comme leurs aises (...). Leurs vertus sont un trésor comptable, que l'on accumule, que l'on place (Mounier, Traité caract., 1946, p.689).J'ai fait un faux témoignage pour sauver Josette qui avait couché avec un Allemand. Vous qui m'avez si souvent reproché mon moralisme, vous voyez que je suis en progrès (Beauvoir, Mandarins, 1954, p.489):
2. Dans les jardins d'Europe, et jusque chez les peuples les plus naturels, en Italie et en Espagne, l'indécrottable moralisme petit-bourgeois a représenté le progrès, l'humanité, le courage militaire, en personnages hideux.
Montherl., Pte Inf. Castille, 1929, p.610.
Prononc.: [mɔ
ʀalism̭]. Étymol. et Hist. 1. 1771 «système de forces spirituelles (p. oppos. à mécanisme)» (Trév.); 2. 1830 «système philosophique s'attachant uniquement à la morale» (Fourier, Nouv. monde industr., p.4); 3. 1929 péj. «attachement formaliste et étroit à la morale» (Montherl., loc. cit.). Dér. de morale*; suff. -isme*. Fréq. abs. littér.: 48.
Wiktionnaire
Nom commun - français
moralisme \mɔ.ʁa.lism\ masculin
- Forme intégriste ou formaliste de l’attachement à la morale.
- Dans les jardins d'Europe, et jusque chez les peuples les plus naturels, en Italie et en Espagne, l'indécrottable moralisme petit-bourgeois a représenté le progrès, l'humanité, le courage militaire, en personnages hideux. — (Henry de Montherlant, La Petite Infante de Castille, 1929, page 610)
- Si l’idée de déflétrir notre nature équivaut à transformer nos besoins, à ne pas les satisfaire en l’état, il peut sembler que le danger moral que l’on encourt est celui d’un moralisme idéaliste, d’oublier les besoins de l’autre en l’état. — (Stanley Cavell, Conditions nobles et ignobles, traduction de C. Fournier et S. Laugier, 1993, page 114)
- La morale aboutit à la nature cultivée; le moralisme équivaut à une amputation. — (Irène de Buisseret, Deux langues, six idiomes, Ottawa, Carlton Green, 1975, page 379)
-
(Philosophie, Religion) Doctrine ou attitude qui érige la morale en absolu et affirme la prééminence des valeurs morales sur les autres valeurs.
- Nul en effet, si ce n’est Bourdaloue peut-être, ne représente plus parfaitement que l’auteur des Essais de morale [Pierre Nicole] ce moralisme chrétien (…) qui va dominer pendant la seconde moitié du XVIIe siècle. — (Henri Bremond, Histoire littéraire du sentiment religieux en France depuis la fin des guerres de religion jusqu’à nos jours, tome 4, 1920, page 419)
Étymologie de « moralisme »
- (XVIIIe siècle) De morale avec le suffixe -isme.
Phonétique du mot « moralisme »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
moralisme | mɔralism |
Fréquence d'apparition du mot « moralisme » dans le journal Le Monde
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Évolution historique de l’usage du mot « moralisme »
Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.
Citations contenant le mot « moralisme »
-
Revenons sur le cas Safia-Maripier. Celui-ci m’intéresse particulièrement, car c’est un vrai conte moral des années 2020. Mille histoires se percutent dans ce fait divers qui les contient toutes : le moralisme de l’époque, sa victimisation érigée en dogme, la pornographie, le #moiaussi de deuxième génération, la culture du call out, la vision de la justice, l’emprise des réseaux sociaux, le conflit des générations et le règne des millénariaux.
L’actualité — Carnet des temps inédits: Maripier et Safia, un conte moral | L’actualité -
Ne nous affolons pas, dis-je, car des voix effrayées se sont déjà fait entendre. Au cours de la réunion des agitateurs moscovites, certains camarades ont souligné, avec une inquiétude justifiée, la facilité avec laquelle se démantelaient les anciens liens familiaux et se nouaient des liens nouveaux, tout aussi peu solides. La mère et les enfants sont ceux qui en souffrent le plus. […] Mais si l’on pose correctement le problème, sans se laisser entraîner par un moralisme réactionnaire ni par une mélancolie sentimentale, on s’aperçoit qu’il faut avant tout connaître ce qui existe et comprendre ce qui se passe.
« Si une femme est asservie à sa famille, à la cuisine, à la lessive et à la couture, ses possibilités d’agir dans la vie sociale et dans la vie de l’État sont réduites à l’extrême » | NPA -
Que dois-je faire ? et non pas : Que doivent faire les autres ? C'est ce qui distingue la morale du moralisme.
André Comte-Sponville — Pensées sur la morale -
Nos élites politiques et journalistiques sont obsédées par le moralisme. Les mêmes qui viennent défiler pour la liberté d’expression.
Elisabeth Badinter — Lire, 1er mars 2015 -
« Faire du drôle avec du triste » permet certes d’épouser avec justesse « la ligne » de Guy Bedos, mais pour définir ce qu’il aura apporté et ce qui manque cruellement aujourd’hui je dirais plutôt qu’avec d’autres il a su incarner une morale, sans moralisme. Voilà ma théorie.
France Culture — Guy Bedos, la morale sans moralisme -
Gardons-nous bien de confondre valeurs morales et moralisme !
Marianne — "Gardons-nous de confondre valeurs morales et moralisme" : non à la censure des oeuvres d'art | Marianne -
« Une véritable morale se distingue du moralisme en ce qu’elle ne définit pas le mal uniquement à partir de cas particuliers et isolés. »
Aleteia — Affaire Matzneff : un triomphe du moralisme ?
Traductions du mot « moralisme »
Langue | Traduction |
---|---|
Anglais | moralism |
Espagnol | moralismo |
Italien | moralismo |
Allemand | moralismus |
Chinois | 道德主义 |
Arabe | الأخلاق |
Portugais | moralismo |
Russe | морализм |
Japonais | 道徳 |
Basque | moralismo |
Corse | moralisimu |
Synonymes de « moralisme »
Source : synonymes de moralisme sur lebonsynonyme.frCombien de points fait le mot moralisme au Scrabble ?
Nombre de points du mot moralisme au scrabble : 13 points