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Magistère

Variantes Singulier Pluriel
Masculin magistère magistères

Définitions de « magistère »

Trésor de la Langue Française informatisé

MAGISTÈRE, subst. masc.

A. −
1. Pouvoir, autorité, fonction de celui qui est maître. Le bon juge (...) ignoblement heureux de confondre ma très-modeste fonction d'interprète avec l'auguste magistère d'un avocat, incompatible, selon cet âne, avec la qualité de témoin (Bloy, Journal, 1905, p. 272).Le fondement vivant et vécu de sa doctrine [de Bonald] c'est la réalité de la famille, le magistère du père de famille (Thibaudet, Hist. litt. fr., 1936, p. 76).
Ceux qui détiennent un pouvoir, une autorité de maître. La lumière, la moralité et l'art seront toujours représentés dans l'humanité par un magistère, par une minorité, gardant la tradition du vrai, du bien et du beau (Renan, Avenir sc., 1890, p. IX).
RELIG. Pouvoir d'enseignement, autorité doctrinale (d'une Église, de ses chefs). Magistère ecclésiastique; magistère de l'Église, du pape. Aussi bien dans l'exercice du magistère doctrinal que dans la conception du sacrement, de la direction spirituelle ou de l'engagement politique, le protestantisme s'efforce (...) de ne pas être une puissance (Philos., Relig., 1957, p. 5-10).Le pouvoir du magistère appartient à l'épiscopat dans son ensemble, uni à l'évêque de Rome. L'autorité de la Parole n'émane pas de «la base», elle découle des pouvoirs transmis par le Christ à ceux qu'il avait désignés pour prolonger son action et répandre sa Parole (Lyon1970).
2. Dignité de grand maître dans un ordre religieux militaire, en particulier dans l'Ordre de Malte. Il prétendait au magistère (Ac. 1835, 1878). Un prétendant au magistère de Saint-Jean de Jérusalem (Lar. 19e).
P. méton. Durée des fonctions de ce dignitaire. Rhodes fut prise par les Turcs pendant le magistère, sous le magistère de l'Isle-Adam (Ac. 1835, 1878).
B. − Vx, ALCHIM. et PHARM.
1. Composition dont la préparation était généralement tenue secrète et à laquelle on attribuait des vertus puissantes. Ils [les bénédictins] lui apparaissaient, ainsi qu'au moyen âge, cultivant des simples, chauffant des cornues, résumant dans des alambics de souveraines panacées, d'incontestables magistères (Huysmans, À rebours, 1884, p. 220).
Le grand, le souverain magistère. La pierre philosophale. Gilles désespérait d'obtenir du diable la recette du souverain magistère (Huysmans, Là-bas, t.1, 1891, p.126).
2. Précipité. Magistère de bismuth. ,,Nitrate basique de bismuth`` (Méd. Biol. t. 2 1971). Magistère de soufre. ,,Soufre précipité`` (Méd. Biol. t. 2 1971).
Prononc. et Orth.: [maʒistε:ʀ]. Ac. 1694-1740: magistere; dep. 1762: -ère. Étymol. et Hist. I. 1. Ca 1200 «autorité» magisteire del espir (Dialoge Gregoire le Pape, éd. W. Foerster, p. 9); 2. 1694 «dignité du Grand Maître de l'Ordre de Malte» (Ac.). II. 1611 alchim. (Sully, Mémoires, t. IV, p. 314 ds La Curne). Empr. au lat. magisterium «fonction de maître, de précepteur». Fréq. abs. littér.: 32.

Wiktionnaire

Nom commun 2 - français

magistère \ma.ʒis.tɛʁ\ masculin (pour une femme, on dit : magistrice)

  1. (Fantastique, Jeux vidéo, Littérature) Mage de haut rang.
    • Durotan réalise avec dégoût que nombre de ces guerriers avaient totalement oublié leurs camarades se tortillant de douleur pendant qu’ils saccageaient la demeure du magistère. — (Christie Golden, World of Warcraft : L'ascension de la horde, Panini, 2016, page 151)

Nom commun 1 - français

magistère \ma.ʒis.tɛʁ\ masculin

  1. Dignité du grand maître d’un ordre militaire et plus particulièrement de l’ordre de Malte.
  2. (Par extension) Durée du gouvernement d’un grand maître de cet ordre.
    • Rhodes fut prise par les Turcs sous le magistère de l’Isle-Adam.
  3. (Par extension) Enseignement d’un maître.
  4. (Religion) Autorité doctrinale que possède le pape en vertu de sa charge de vicaire du Christ, d’interpréter la parole de Dieu et le collège des évêques unis au pape.
    • Dans la majorité des pays du monde musulman, on observe une sorte de partage des rôles, d’échanges de bons procédés entre pouvoir politique et pouvoir religieux : le pouvoir politique a tout intérêt à ce que ceux qui ont le magistère religieux perpétuent leur discours. — (Anne Bénédicte Hoffner, « Entretien avec Abdou Filali-Ansari (écrivain et philosophe) : La faillite de l’éducation dans le monde musulman est le terreau de ce prétendu État islamique », Journal La Croix, 22 août 2014, p. 3)
  5. (Plus courant) (Figuré) Autorité doctrinale, morale ou intellectuelle impliquant une nuance de tyrannie.
    • S’il eût vécu il aurait exercé un magistère incontesté sur l’ancien continent dont les destinées eussent changé. — (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942)
    • Puisque les histoires nationales s’invitaient à l’amphithéâtre pour y être consacrées par le magistère, nous ferions authentifier la nôtre avant de nous en occuper avec une érudition ostentatoire. — (Pol Vandromme, Belgique - La descente au tombeau, 2008)
  6. (Éducation) Diplôme national d’excellence en France créé en 1985, préparé en trois années d’études supérieures, comprenant depuis la réforme la dernière année de licence universitaire et les deux années de master.
  7. (Vieilli) (Chimie, Pharmacie) Composés ordinairement minéraux cité dans le codex auxquels étaient attribuée des vertus particulières et dont la préparation était souvent tenue secrète.
    • Magistère de soufre, pour le soufre précipité.
    • Magistère de bismuth, pour le nitrate de bismuth.
    • Invinciblement, ils lui apparaissaient, ainsi qu’au moyen âge, cultivant des simples, chauffant des cornues, résumant dans des alambics de souveraines panacées, d’incontestables magistères. — (Joris-Karl Huysmans, À rebours, 1884)
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

MAGISTÈRE. n. m.
Dignité du grand maître de l'ordre de Malte. Il désignait aussi la Durée du gouvernement d'un grand maître. Rhodes fut prise par les Turcs sous le magistère de l'Isle-Adam. Il se dit aujourd'hui figurément d'une Autorité doctrinale, morale ou intellectuelle impliquant une nuance de tyrannie. Exercer un magistère.

Littré (1872-1877)

MAGISTÈRE (ma-ji-stè-r') s. m.
  • 1La dignité du grand maître de l'ordre de Malte.

    Le temps du gouvernement d'un grand maître.

  • 2 Terme de pharmacie. Nom donné à des composés ordinairement minéraux auxquels on supposait des vertus supérieures, qu'on tenait tout préparés dans les pharmacies, dont souvent la préparation était secrète, et qu'on nommait ainsi parce que c'étaient des choses de maître, des préparations magistrales. Elle faisait des élixirs, des teintures, des baumes, des magistères, Rousseau, Confess. II.

    Magistère de bismuth, sous-azotate de bismuth, blanc de fard. Le seul magistère de bismuth suffisait pour toute la dépense de la maison ; ce magistère n'est pourtant pas un remède, c'est ce qu'on appelle du blanc d'Espagne ; il était seul alors dans Paris qui possédât ce trésor, Fontenelle, Leméry.

    Magistère de jalap, résine de jalap.

    Magistère de soufre, soufre obtenu par précipitation d'un sulfure.

HISTORIQUE

XIIe s. Li saint homme, com plus sont stanceneit [fatigués] de la posteit [puissance] de cest munde, tant soi mettent plus desoz grant magistere de pense [pensée], Job, p. 472.

XIIIe s. De toz trois [je] ne vous sai plus dire, Fors tant que tout par maïstire Veut li premiers m'amor avoir, Lai du conseil. Por quoi ne vous maint [loge, demeure] ausi près Li biaus parlers com li mesdires ? En est ce mauvès maïstires ? Oïl, certes, lais et vilains, ib.

XVIe s. Que les alchimistes ne vantent plus leurs secrets, qu'ils ne disent plus qu'avec leurs especes chimiques, leurs essences simples ou composées, leurs magisteres et leur elixir, ils feront des merveilles, Sully, Mém. t. IV, p. 314, dans LACURNE.

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Étymologie de « magistère »

(Vers 1200)[1] Du latin magisterium (« maitrise, magisère »)[2] issu de magister (« maitre »).
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Provenç. magisteri ; espagn. et ital. magisterio ; du lat. magisterium, de magister, maître (voy. MAÎTRE).

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Phonétique du mot « magistère »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
magistère maʒistɛr

Fréquence d'apparition du mot « magistère » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « magistère »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « magistère »

  • Cheikh Sadibou Fall n’est plus. L’ancien ministre de l’intérieur (2004) sous le magistère d’Abdoulaye Wade est décédé ce mardi, 21 juillet 2020 à Bordeaux, à l’âge de 69 ans.
    SenePlus — DECES DE L’ANCIEN MINISTRE CHEIKH SADIBOU FALL | SenePlus

Traductions du mot « magistère »

Langue Traduction
Anglais magisterium
Espagnol magisterio
Italien magistero
Allemand lehramt
Chinois 魔界
Arabe السلطة التعليمية
Portugais magistério
Russe учительство
Japonais 教導職
Basque magisterium
Corse magistratura
Source : Google Translate API

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Magistère

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