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Bâter

Définitions de « bâter »

Trésor de la Langue Française informatisé

BÂTER, verbe trans.

A.− [En parlant d'une bête de somme] Mettre un bât. Bâter un cheval, un mulet, un âne (Ac. 1798-1932) :
1. De quatre heures à six, on trouva le mulet. C'était un petit animal de couleur isabelle, menu, fringant, dont il fallut bander les yeux pour parvenir à le bâter. Fromentin, Un Été dans le Sahara,1857, p. 218.
B.− P. métaph. ou au fig. :
2. Elle [ma maîtresse] m'a trop bâté, tant qu'à la fin d'un coup J'ai redressé la tête en cassant mon licou. J. Richepin, Les Caresses,1877, p. 229.
3. Qu'il s'en est fallu de peu que cette petite gueuse ne me mît sous le bât mariteux et piteux! Eh! que ne l'a-t-elle fait! Que ne suis-je cocu! Du moins, je l'aurais eue. C'est déjà quelque chose, d'être bâté par ce qu'on aime! ... R. Rolland, Colas Breugnon,1919, p. 124.
Abs. Bien ou mal bâter. ,,Aller, convenir bien ou mal, comme un bât qui va ou ne va pas à la bête qui le porte`` (Lar. 19e). Affaire qui bâte bien, qui bâte mal (Nouv. Lar. ill.).
Proverbe. Qui bâte la bête la monte. ,,Celui qui habille une femme, qui pourvoit à sa toilette en obtient aisément les dernières faveurs`` (Ac. Compl. 1842).
Prononc. − [bɑte]. Passy 1914 et Barbeau-Rodhe 1930 indiquent une demi-longueur pour la voyelle de la 1resyllabe.
Étymol. ET HIST. − 1549 (Marot, Colloq. d'Erasme, 1 dans DG : Au bœuf sied mieux d'estre basté Qu'a un asne de porter mitre). Dér. de bât*; dés. -er.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 6.

Wiktionnaire

Verbe - français

bâter \bɑ.te\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. (Sens propre) Charger d’un bât, en parlant d'une bête de somme.
    • Bâter un cheval, un mulet, un âne.
    • On avait semé aussi les mulets, par vingtaines, aux dernières étapes, nos misérables mulets écorchés, gangrenés. Il fallait se mettre à dix, le matin, pour bâter leur viande à vif : cinquante kilos sur une plaie, ça les rendait fous ! — (Roger Vercel, Capitaine Conan, Albin Michel, 1934, collection Le Livre de Poche, page 11.)
  2. (Figuré) Encombrer, en parlant d'une personne.
    • J'avais eu pitié de Lincoln dans ce moment, non parce qu'on l'avait assassiné, mais à cause de cette piquée, de cette putain de femme dont on l’avait bâté et qui avait failli le rendre fou. — (Henry Miller, L'ancien combattant alcoolique au crâne en planche à lessive, dans Max et les Phagocytes, traduction par Jean-Claude Lefaure, éditions du Chêne, 1947)
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

BÂTER. v. tr.
Charger d'un bât. Bâter un cheval, un mulet, un âne. Prov. et fig., C'est un âne bâté, un vrai âne bâté, C'est un lourdaud, ou C'est un homme fort ignorant. Prov. et fig., Il n'y a point d'âne plus mal bâté que celui du commun. Voyez ÂNE.

Littré (1872-1877)

BÂTER (bâ-té) v. a.
  • 1Mettre un bât sur une bête de somme. Bâter un âne, un mulet. La laine dont ils sont couverts [les lamas] dispense de les bâter, Buffon, Lama.
  • 2 V. n. Fig. et familièrement. Cela bâte mal, cela va mal, ne réussit pas. La campagne de Portugal n'avait pas bien bâté ; on avait perdu Gibraltar, la Catalogne, Saint-Simon, 150, 193. Les personnes enivrées de la cour se croient tout permis ; et, quand cela bâte mal, elle se croient perdues, Saint-Simon, 64, 72. Cette affaire mortifia les jésuites, d'autant plus que cette même affaire leur bâtait mal à Rome, Saint-Simon, 78, 9.

    PROVERBE

    L'âne du commun est toujours le plus mal bâté, c'est-à-dire, on a moins de soin des choses du public que de son intérêt propre.

HISTORIQUE

XIIIe s. Et se il le peut prover par deus beaus garans de la lei de Rome, homes ou femes, bien baste, Ass. de Jérus. 112.

XVe s. Vous ne faites là que baster ; Frappez fort, ilz ne font que rire, Mart. de S. Denis.

XVIe s. Et ayant basté mon cheval, je m'en voy au grand galop devers eux, Carloix, V, 20. Qu'au bœuf sied mieux d'estre basté, Qu'à un asne de porter mitre, Marot, III, 229. Qu'il n'avoit pas eu loisir de le remercier de l'offre qu'il luy avoit faicte de le seconder, au cas que mal bastast, ce qu'il faisoit presentement, Carloix, IV, 4. Si aultrement mal baste, vous sçavez, monsieur, qu'une genereuse mort toute vie honore, Carloix, V, 17.

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Étymologie de « bâter »

Dénominal de bât avec la désinence -er.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Bât ; provenç. bastar.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Phonétique du mot « bâter »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
bâter bate

Fréquence d'apparition du mot « bâter » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « bâter »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Images d'illustration du mot « bâter »

⚠️ Ces images proviennent de Unsplash et n'illustrent pas toujours parfaitement le mot en question.

Traductions du mot « bâter »

Langue Traduction
Anglais stick
Espagnol batir
Italien picchiare
Allemand verprügeln
Chinois 殴打
Arabe ضرب
Portugais espancaram
Russe избивать
Japonais 打ち負かす
Basque taupatu
Corse batte
Source : Google Translate API

Synonymes de « bâter »

Source : synonymes de bâter sur lebonsynonyme.fr

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