Accueil > Citations > Citations sur le dans
Citations sur le dans - Page 23
Il y a 1026 citations sur le dans.
-
Sa pensée tâtonna un instant dans l’obscurité, il retira ses lunettes, en essuya les verres, se passa la main sur les yeux, et ne revit la lumière que quand il se retrouva en présence d’une idée toute différente, à savoir qu’il faudrait tâcher d’envoyer le mois prochain six ou sept mille francs à Odette au lieu de cinq, à cause de la surprise et de la joie que cela lui causerait.
Marcel Proust — Du côté de chez Swann -
Les courses sont regroupées avec ordre sur le plateau beaux cahiers, objets scolaires estampillés Chevignon, produits de base lait UHT, yaourts, Nutella, pâtes ni légumes ni viande, sans doute achetés dans les commerces spécialisés.
Annie Ernaux — La vie extérieure -
Revenons au plan produit. Il faut que ce soit un yaourt qui est dans la vie, je ne sais pas, posé sur l'herbe, pour emphatiser l'idée de nature.
Frédéric Beigbeder — 99 Francs -
La voix remue au fond de moi, elle touche mon cœur, mon ventre, elle est dans ma gorge et dans mes yeux. Cela me trouble tant que je m’éloigne un peu et que je me cache le visage dans le châle de maman. Chaque parole entre en moi pour briser quelque chose.
J. M. G. Le Clézio — Étoile errante -
Quoi que je fasse, je n'empêcherai pas que dans l'esprit de la totalité des hommes, il y a l'image du cadavre de Robinson.
Michel Tournier — Vendredi ou Les limbes du Pacifique -
Permettez-vous que je vous envoie, dans une heure, un petit paquet gros comme celui-ci ? La belle Amanda réfléchit un peu. Je suis surveillée ce que vous me demandez peut me compromettre cependant je m'en vais écrire mon adresse sur une carte, que vous placerez sur votre paquet. Envoyez-le-moi hardiment.
Stendhal — Le Rouge et le Noir -
Je traverse deux pièces dont la seconde assez vaste, et me trouve dans une troisième plus vaste encore.
Gide — Journal -
Profite bien, Maurice, des derniers couchers de soleil sur le lac, car là où tu regardes, et disant cela, elle fit un geste de mépris vers les montagnes enfouies dans l’obscurité, se tient le collège ; et quand tu y seras, il sera trop tard pour regretter les couchers de soleil d’ici.
Georges Borgeaud — Le préau -
Il était entré forcément dans le journalisme, où il bâclait tout ce qui concernait son état, depuis des chroniques, jusqu'à des comptes rendus de tribunaux et même des faits divers.
Zola — L'Argent -
Le temps a cessé d’être une suite insensible de jours, à remplir de cours et d’exposés, de stations dans les cafés et à la bibliothèque, menant aux examens et aux vacances d’été, à l’avenir. Il est devenu une chose informe qui avançait à l’intérieur de moi et qu’il fallait détruire à tout prix. J’allais aux cours de littérature et de sociologie, au restau U, je buvais des cafés midi et soir à la Faluche, le bar réservé aux étudiants. Je n’étais plus dans le même monde. Il y avait les autres filles, avec leurs ventres vides, et moi. Pour penser ma situation, je n’employais aucun des termes qui la désignent, ni « j’attends un enfant », ni « enceinte », encore moins « grossesse », voisin de « grotesque ». Ils contenaient l’acceptation d’un futur qui n’aurait pas lieu. Ce n’était pas la peine de nommer ce que j’avais décidé de faire disparaître. Dans l’agenda, j’écrivais : « ça », « cette chose-là », une seule fois « enceinte ». Je passais de l’incrédulité que cela m’arrive, à moi, à la certitude que cela devait forcément m’arriver. Cela m’attendait depuis la première fois que j’avais joui sous mes draps, à quatorze ans, n’ayant jamais pu, ensuite – malgré des prières à la Vierge et différentes saintes -, m’empêcher de renouveler l’expérience, rêvant avec persistance que j’étais une pute. Il était même miraculeux que je ne me sois pas trouvée plus tôt dans cette situation. Jusqu’à l’été précédent, j’avais réussi aux prix d’efforts et d’humiliations – être traitée de salope et d’allumeuse – à ne pas faire l’amour complètement. Je n’avais finalement dû mon salut qu’à la violence d’un désir qui, s’accommodant mal des limites du flirt, m’avait conduite à redouter jusqu’au simple baiser. J’établissais confusément un lien entre ma classe sociale d’origine et ce qui m’arrivait. Première à faire des études supérieures dans une famille d’ouvriers et de petits commerçants, j’avais échappé à l’usine et au comptoir. Mais ni le bac ni la licence de lettres n’avaient réussi à détourner la fatalité de la transmission d’une pauvreté dont la fille enceinte était, au même titre que l’alcoolique, l’emblème. J’étais rattrapée par le cul et ce qui poussait en moi c’était, d’une certaine manière, l’échec social. Je n’éprouvais aucune appréhension à l’idée d’avorter. Cela me paraissait, sinon facile, du moins faisable, et ne nécessitant aucun courage particulier. Une épreuve ordinaire. Il suffisait de suivre la voie dans laquelle une longue cohorte de femmes m’avait précédée. Depuis l’adolescence, j’avais accumulé des récits, lus dans des romans, apportés par la rumeur du quartier dans les conversations à voix basse. J’avais acquis un savoir vague sur les moyens à utiliser, l’aiguille à tricoter, la queue de persil, les injections d’eau savonneuse, l’équitation – la meilleure solution consistant à trouver un médecin dit « marron » ou une femme au joli nom, une « faiseuse d’anges », l’un et l’autre très coûteux mais je n’avais aucune idée des tarifs. L’année d’avant, une jeune femme divorcée m’avait racontée qu’un médecin de Strasbourg lui avait fait passer un enfant, sans me donner de détails, sauf, « j’avais tellement mal que je me cramponnais au lavabo ». J’étais prêter à me cramponner moi aussi au lavabo. Je ne pensais pas que je puisse en mourir.
Annie Ernaux — L’Événement – Éditions Gallimard 2000 -
Dans la rue, on prend votre épouse pour votre sœur cela vous flatte mais déteint sur vous.
Frédéric Beigbeder — L'Amour dure trois ans -
Un soir je l'ai aperçu mon père. Il longeait les grilles. Il s'en allait aux livraisons. Alors pour pas courir le risque, je restais plutôt dans le carrousel. Je me planquais entre les statues.
Louis-Ferdinand Céline — Mort à crédit -
L'arc du carrousel, tout chargé de victoires mal portées, dépaysé dans ces nouveautés, un peu honteux peut-être de Marengo et d'Arcole, se tira d'affaire avec la statue du duc d'Angoulême.
Victor Hugo — Les Misérables -
Il nous restait la possibilité de rectifier l'un des vôtres pour terroriser Tucci et le dissuader de se mettre à table. C'est votre tête qu'il avait dans son réticule, Tom.
Tonino Benacquista — Malavita -
Quand il m'a prise dans ses bras, une nuit, au milieu des jardins du carrousel, j'ai dit avec scandale « Je n'embrasserai qu'un homme que j'aimerai. »
Simone de Beauvoir — Les Mandarins -
Après quoi, nous entrons dans le très imposant grand manège, tendu de drapeaux français et portugais pour le carrousel du soir.
Jérôme Garcin — Cavalier seul -
C’est pourquoi, lorsqu’on réfléchit aux relations entre les pays, les blocs et les systèmes sociaux, en Europe ou dans le monde, ce n’est pas la position moraliste qui est la plus saine, celle qui se demanderait comment les choses pourraient aller dans le meilleur des mondes, en ménageant la chèvre et le chou, mais une position impartiale et scientifique qui essaierait d’analyser le présent et l’avenir dans ce qu’ils ont d’inéluctable, malgré toutes les meilleures intentions des uns (c’est-à-dire le plus souvent de la chèvre) et les noirs complots des autres (c’est-à-dire, le plus souvent, du chou).
Alexandre Zinoviev — Sans illusions -
Il ne revint pas pour dîner, et rentra fort tard. Je vous le jure, je restai dans ma chambre à pleurer comme une Madeleine, au coin de mon feu.
Honoré de Balzac — La comédie humaine -
Ah ! tu n’es pas député, mon ami. Beaucoup de gens veulent ta place ; et, sans moi, tu n’y serais plus. Oui, j’ai rompu bien des lances pour te garder… Eh bien ! je t’accorde tes deux requêtes, car il serait par trop dur de te voir assis sur la sellette à ton âge et dans la position que tu occupes.
Balzac — La Comédie humaine -
Et voici, une femme pécheresse qui se trouvait dans la ville, ayant su qu'il était à table dans la maison du pharisien, apporta un vase d'albâtre plein de parfum, et se tint derrière, aux pieds de Jésus. Elle pleurait; et bientôt elle lui mouilla les pieds de ses larmes, puis les essuya avec ses cheveux, les baisa, et les oignit de parfum. Le pharisien qui l'avait invité, voyant cela, dit en lui-même: Si cet homme était prophète, il connaîtrait qui et de quelle espèce est la femme qui le touche, il connaîtrait que c'est une pécheresse.
La Bible — Le Nouveau Testament -
...il riait aux éclats d'une joyeuseté latine de Martial, ou encore, plus rêveur, crachant mélancoliquement dans l'eau d'une mare, il songeait à quelque dame discrète et sage à qui il dédierait dans des sonnets à l'instar de Pétrarque son âme et sa vie.
Marguerite Yourcenar — L'Œuvre au Noir -
Elle avait d'abord demandé le rédacteur en chef, puis était tombée, comme par hasard, sur le directeur de l'Universelle, qui s'était mis galamment à sa disposition pour tous les renseignements qu'elle désirerait, en l'emmenant dans la pièce réservée, au fond du corridor.
Emile Zola — L'Argent -
Muni d'odeurs passeports valables, le 327e mâle traverse sans encombre leurs postes de filtrage. Les soldates sont calmes. On sent que les grandes guerres territoriales n'ont pas encore commencé. Tout près maintenant de son but, il présente ses identifications aux fourmis concierges puis pénètre dans l'ultime couloir menant à la loge royale. Sur le seuil il s'arrête, écrasé par la beauté qui se dégage de ce lieu unique. C'est une grande salle circulaire construite selon les règles architecturales et géométriques très précises que les reines mères transmettent à leurs filles d'antenne à antenne. La voûte principale mesure douze têtes de haut sur trente-six de diamètre (la tête est l'unité de mesure de la Fédération ; une tête équivaut à trois millimètres d'unité de mesure courante humaine). Des pilastres de ciments rares soutiennent ce temple insecte, qui, avec la forme concave de son sol, est conçu pour que les molécules odorantes émises par les individus rebondissent le plus longtemps possible sans imprégner les murs. C'est un remarquable amphithéâtre olfactif. Au centre repose une grosse dame. Elle est couchée sur le ventre et lance de temps en temps sa patte vers une fleur jaune. La fleur se referme parfois sèchement. Mais la patte est déjà retirée.
Bernard Werber — Les Fourmis -
Pour la troisième fois, j'ai refusé de recevoir l'aumônier. Je n'ai rien à lui dire, je n'ai pas envie de parler, je le verrai bien assez tôt. Ce qui m'intéresse en ce moment, c'est d'échapper à la mécanique, de savoir si l'inévitable peut avoir une issue. On m'a changé de cellule. De celle-ci, lorsque je suis allongé, je vois le ciel et je ne vois que lui. Toutes mes journées se passent à regarder sur son visage le déclin des couleurs qui conduit le jour à la nuit. Couché, je passe les mains sous ma tête et j'attends. Je ne sais combien de fois je me suis demandé s'il y avait des exemples de condamnés à mort qui eussent échappé au mécanisme implacable, disparu avant l'exécution, rompu les cordons d'agents. Je me reprochais alors de n'avoir pas prêté assez d'attention aux récits d'exécution. On devrait toujours s'intéresser à ces questions. On ne sait jamais ce qui peut arriver. Comme tout le monde, j'avais lu des comptes rendus dans les journaux. Mais il y avait certainement des ouvrages spéciaux que je n'avais jamais eu la curiosité de consulter. Là, peut-être, j'aurais trouvé des récits d'évasion. J'aurais appris que dans un cas au moins la roue s'était arrêtée, que dans cette préméditation irrésistible, le hasard et la chance, une fois seulement, avaient changé quelque chose. Une fois !
Albert Camus — L’étranger -
Et il continua, disant les choses crues de l’existence, l’humanité exécrable et noire, sans quitter son gai sourire. Il aimait la vie, il en montrait l’effort incessant avec une tranquille vaillance, malgré tout le mal, tout l’écœurement qu’elle pouvait contenir. La vie avait beau paraître affreuse, elle devait être grande et bonne, puisqu’on mettait à la vivre une volonté si tenace, dans le but, sans doute, de cette volonté même et du grand travail ignoré qu’elle accomplissait. Certes, il était un savant, un clairvoyant, il ne croyait pas à une humanité d’idylle vivant dans une nature de lait, il voyait au contraire les maux et les tares, les étalait, les fouillait, les cataloguait depuis trente ans ; et sa passion de la vie, son admiration des forces de la vie suffisaient à le jeter dans une perpétuelle joie, d’où semblait couler naturellement son amour des autres, un attendrissement fraternel, une sympathie, qu’on sentait sous sa rudesse d’anatomiste et sous l’impersonnalité affectée de ses études.
Émile Zola — Le Docteur Pascal -
Un jeune homme de dix-huit ans, à longs cheveux et qui tenait un album sous son bras, restait auprès du gouvernail, immobile. À travers le brouillard, il contemplait des clochers, des édifices dont il ne savait pas les noms ; puis il embrassa, dans un dernier coup d’oeil, l’île Saint-Louis, la Cité, Notre-Dame ; et bientôt, Paris disparaissant, il poussa un grand soupir.
Gustave Flaubert — L’éducation sentimentale -
Tandis que ma première enfance s’achève, et si je me retourne sur elle je m’avise soudain d’une découverte imprévue j’ai cru que ma mère tenait durant ces années une place éminente et exclusive dans mon cœur, mais force m’est de constater que je me trompais, qu’il y a eu partage, que l’alliance primitive s’est trouvée rompue puisqu’il m’a été possible de vivre longtemps, sinon loin d’elle, du moins soustrait à sa vigilance…
Robert André — L’enfant miroir -
Une jeune dame vient de sortir de sa petite et coquette maison dont la porte est sur la Croisette. Elle s'arrête un instant à regarder les promeneurs, sourit et gagne, dans une allure accablée, un banc vide en face de la mer.
Guy de Maupassant — Première Neige -
Tu as froid ? demanda Jacques, qui n’aimait pas la voir dans cet état. Non Qu’est-ce que tu voulais me dire ? On nous attend. Justement. A présent, il regrettait d’avoir guetté sa sœur au passage et de lui avoir parlé. Elle pleurait déjà, se cramponnait à son bras, de ses frêles mains qui tremblaient.
Georges Simenon — Les Sœurs Lacroix -
Au milieu de cette existence enragée par la misère, Gervaise souffrait encore des faims qu'elle entendait râler autour d'elle. Ce coin de la maison était le coin des pouilleux, où trois ou quatre ménages semblaient s'être donné le mot pour ne pas avoir du pain tous les jours. Les portes avaient beau s'ouvrir, elles ne lâchaient guère souvent des odeurs de cuisine. Le long du corridor, il y avait un silence de crevaison, et les murs sonnaient creux, comme des ventres vides. Par moments, des danses s'élevaient, des larmes de femmes, des plaintes de mioches affamés, des familles qui se mangeaient pour tromper leur estomac. On était là dans une crampe au gosier générale, bâillant par toutes ces bouches tendues ; et les poitrines se creusaient, rien qu'à respirer cet air, où les moucherons eux-mêmes n'auraient pas pu vivre, faute de nourriture. Mais la grande pitié de Gervaise était surtout le père Bru, dans son trou, sous le petit escalier. Il s'y retirait comme une marmotte, s'y mettait en boule, pour avoir moins froid ; il restait des journées sans bouger, sur un tas de paille. La faim ne le faisait même plus sortir, car c'était bien inutile d'aller gagner dehors de l'appétit, lorsque personne ne l'avait invité en ville. Quand il ne reparaissait pas de trois ou quatre jours, les voisins poussaient sa porte, regardaient s'il n'était pas fini. Non, il vivait quand même, pas beaucoup, mais un peu, d'un oeil seulement ; jusqu'à la mort qui l'oubliait ! Gervaise, dès qu'elle avait du pain, lui jetait des croûtes.
Émile Zola — L’Assommoir -
Je vois que vous avez toujours des craintes en province ; vous avez beaucoup plus peur que nous n’avons à Paris… J’ai parcouru les divers points de l’émeute, rues Saint-Jacques, Saint-Martin, Saint-Antoine, le Petit Pont, la Belle Jardinière ; j’ai vu les maisons criblées de balles et trouées de boulets. Dans la longueur de ces rues, on peut suivre la trace des boulets qui brisaient et écorniflaient balcons, enseignes, corniches sur leur passage ; c’est un spectacle affreux, et qui néanmoins rend encore plus incompréhensibles ces assauts dans les rues !
Lettre du 17 juillet 1848 à son père — Correspondance familiale -
- Retournez-vous, dit le marchand en saisissant tout à coup la lampe pour en diriger la lumière sur le mur qui faisait face au portrait, et regardez cette PEAU DE CHAGRIN, ajouta-t-il.Le jeune homme se leva brusquement et témoigna quelque surprise en apercevant au-dessus du siège où il s’était assis un morceau de chagrin accroché sur le mur, et dont la dimension n’excédait pas celle d’une peau de renard ; mais, par un phénomène inexplicable au premier abord, cette peau projetait au sein de la profonde obscurité qui régnait dans le magasin des rayons si lumineux que vous eussiez dit d’une petite comète. Le jeune incrédule s’approcha de ce prétendu talisman qui devait le préserver du malheur, et s’en moqua par une phrase mentale. Cependant, animé d’une curiosité bien légitime, il se pencha pour la regarder alternativement sous toutes les faces, et découvrit bientôt une cause naturelle à cette singulière lucidité : les grains noirs du chagrin étaient si soigneusement polis et si bien brunis, les rayures capricieuses en étaient si propres et si nettes que, pareilles à des facettes de grenat, les aspérités de ce cuir oriental formaient autant de petits foyers qui réfléchissaient vivement la lumière.
Honoré de Balzac — La peau de chagrin -
Bill Stell comptait avoir assez d'une demi-journée pour atteindre l'extrémité du lac, puis la station du lac Benett où l'on passerait la nuit suivante dans des conditions à peu près pareilles.
Jules Vernes — Le volcan d'or -
De ces étranges jeux de mains volantes comme des insectes dans le soir vert, se dégage une sorte d’horrible obsession, d’inépuisable ratiocination mentale, comme d’un esprit occupé sans cesse à faire le point dans le dédale de son inconscient.
Antonin Artaud — Le théâtre et son double -
Mais pour une telle recherche, il faut abandonner pour un temps la considération des ensembles, et étudier dans l'individu pensant, la lutte de la vie personnelle avec la vie sociale
Paul Valéry — Variété -
Le clair de lune semblait comme un doux magnésium continu permettant de prendre une dernière fois des images nocturnes de ces beaux ensembles comme la place Vendôme, la place de la Concorde, auxquels l’effroi que j’avais des obus qui allaient peut-être les détruire donnait, par contraste, dans leur beauté encore intacte, une sorte de plénitude, comme si elles se tendaient en avant, offrant aux coups leurs architectures sans défense.
Marcel Proust — Le Temps retrouvé -
Hector croisa le regard du Polonais qu'il avait éliminé en demi-finale, on sentait des boules dans sa gorge, preuve qu'il n'avait pas digéré sa défaite.
David Foenkinos — Le potentiel érotique de ma femme -
PAULINE Adorez-le dans l'âme, et n'en témoignez rien. POLYEUCTE Que je sois tout ensemble idolâtre, et chrétien PAULINE Ne feignez qu'un moment, laissez partir Sévère, Et donnez lieu d'agir aux bontés de mon père.
Pierre Corneille — Polyeucte -
Nous avons besoin d'un fil d’Ariane qui nous permette de retrouver notre chemin dans ce dédale de préoccupations graves et complexes.
Mathieu Ricard — Plaidoyer pour l’altruisme -
Quand Maxime riait, il fronçait le nez, plissait ses yeux brun-jaune et découvrait ses « dents du bonheur », saines et serrées sauf un intervalle entre les deux incisives du milieu. Sans veston, et sanglé dans sa meilleure ceinture, il avait, la trentaine proche, l’agréable désinvolture, l’élégance un peu populacière qui charme chez maint livreur cycliste, agile parmi la foule comme l’oiseau dans le buisson.
Colette — Œuvres