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Satyriasis
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Définitions de « satyriasis »
Trésor de la Langue Française informatisé
SATYRIASIS, subst. fém.
MÉD. Exagération morbide des désirs sexuels de l'homme. Le sadisme, ce bâtard du catholicisme (...) ne consiste point seulement à se vautrer parmi les excès de la chair (...) car il ne serait plus alors qu'un écart des sens génésiques, qu'un cas de satyriasis arrivé à son point de maturité suprême (Huysmans, À rebours, 1884, p. 211).Wiktionnaire
Nom commun - français
satyriasis \sa.ti.ʁja.zis\ masculin
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(Vieilli) (Médecine) Hypersexualité ou sexualité compulsive chez l’homme.
- La verge est quelquefois attaquée d’une maladie où elle reste dans une tension convulsive accompagnée d’une palpitation voluptueuse. Cet accident est le Satyriasis des Grecs. Le Priapisme en est différent par le dé de volupté dans l’érection & par roideur de cette partie qui est attaquée alors d’une convulsion permanente qui selon quelques observations peut causer la mort. — (Tableau des maladies, Paris, 1716)
- Tout satyriasis qui se change en gonorrhée est tout à fait difficile à guérir : cette gonorrhée fait, avec le temps, maigrir les lombes et les fesses. — (Rufus d’Ephèse, Sur le satyriasis et la gonorrhée, traduit par C. Daremberg et E. Ruelle, Paris, 1879)
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
T. de Médecine. Exaltation morbide des fonctions génitales chez l'homme.
Littré (1872-1877)
- Terme de médecine. État d'exaltation morbide des fonctions génitales caractérisé par un penchant irrésistible à répéter l'acte vénérien, avec la faculté de l'exercer sans s'épuiser.
HISTORIQUE
XVIe s. Satyriasis, maladie ainsi appelée à cause que l'on a toujours la verge tendue comme les satyres
, Paré, Introd. 21.
Encyclopédie, 1re édition (1751)
SATYRIASIS, s. m. (Médecine.) maladie qui met les hommes qu’elle attaque dans cet état de salacité, qui, suivant la mythologie, caractérisoit les satyres, voyez ce mot. Ces malades n’ont quelquefois d’autre incommodité, qu’un appétit violent des plaisirs vénériens, qui dégénere presque en fureur : il est déterminé par une érection constante & voluptueuse de la verge ; cet état en faisant naitre les desirs les plus vifs, est dans la plûpart la suite & le signe d’un besoin pressant, & la source & l’avant-coureur de la volupté, en quoi le satyriasis differe, comme nous l’avons observé du priapisme, voyez ce mot ; mais cet appetit est tel dans plusieurs, qu’il subsiste même après qu’on l’a satisfait, & qu’il exige qu’on réitere souvent l’acte qui en est le but & qui le fait ordinairement cesser.
Baldassar Timéus rapporte l’histoire d’un musicien, dont le satyriasis étoit porté au point que le coït répeté plusieurs fois dans l’espace de quelques heures, étoit encore insuffisant pour émousser l’aiguillon qui l’y excitoit. Casuum medicin. lib. III. consult. 52. il semble même qu’alors le satyriasis en est plus irrité ; il cesse pendant quelques instans, & reprend bientôt après avec une nouvelle vigueur ; il en est de ces cas particuliers, comme de la demangeaison des yeux qu’on calme en les frottant, mais qui peu de tems après en est augmentée, & dégénere en cuisson douloureuse.
Les causes du satyriasis consistent dans un vice de la semence & des parties génitales ; la semence péche par sa quantité, lorsqu’une continence exacte l’a laissé ramasser en trop grande abondance, ou que des médicamens actifs, aphrodisiaques, en ont fait augmenter la secrétion ; elle péche en qualité, lorsque par quelque vice du sang ou par l’usage des remedes âcres échauffans, elle devient plus âcre, plus active, plus propre à irriter les reservoirs où elle se ramasse. La disposition vicieuse des parties génitales consiste dans une tension plus grande, une sensibilité excessive qui les rend susceptibles des plus legeres impressions, obéissantes au moindre aiguillon ; cet effet peut être produit par les mêmes causes ; c’est de leur concours que dépend le satyriasis qui survient aux phthisiques, aux personnes qui ont fait usage des cantharides, du satyrion, ou autre remede semblable ; on peut ajouter à ces causes, la débauche, la crapule, la manustupration, les lectures deshonnêtes, les peintures obscenes, les conversations libertines, les attouchemens impudiques, &c. alors l’érection devient un état presque habituel de la verge, l’irritation constante de ces parties y attire une plus grande quantité d’humeurs qui forment une espece de semence, & en rendant la secrétion plus abondante, fournissent aux excès de son excrétion.
Les hommes sont les seuls sujets au satyriasis proprement dit, les femmes ne sont cependant pas exemptes des maladies qui ont pour caractere un desir insatiable des plaisirs vénériens ; le besoin est le même dans l’un & l’autre sexe, & les fautes sont générales ; les femmes en sont même plus punies que les hommes, les maladies de cette espece font chez elles plus de progrès, & sont beaucoup plus violentes ; leur imagination plus échauffée s’altere par la contrainte où les lois de leur éducation les obligent de vivre ; le mal empire par la retenue, bien-tôt il est au point de déranger la raison de ces infortunées malades ; alors soustraites à son empire & n’écoutant plus que la voix de la nature, elles cherchent à lui obéir ; elles ne connoissent plus, ni décence, ni pudeur ; rien ne leur paroît deshonnête pourvû qu’il tende à satisfaire leurs desirs ; elles agacent tous les hommes indifféremment & se précipitent avec fureur entre leurs bras, ou tâchent par des moyens que la nature indique & que l’honnêteté proscrit, de suppléer à leur défaut ; cette maladie est connue sous les différens noms de fureur utérine, d’érotomanie, nimphomanie, &c. Voyez ces articles.
Le satyriasis qu’excite une trop grande quantité de semence retenue, se dissipe d’ordinaire par son excrétion légitime, & n’a point de suite fâcheuse : mais celui qui se prend du trop d’activité de la semence & d’une tension immoderée des parties de la génération, est plus lent & plus difficile à guérir ; s’il persiste trop long-tems, il donne naissance à des symptomes dangereux, tels que la mélancholie ; difficulté de respirer, dysurie, constipation, feu intérieur, soif, dégoût, fievre lente enfin, & phthisie dorsale qui préparent une mort affreuse. Tous ces accidens sont l’effet d’une excrétion immoderée de semence, Voyez ce mot & Manustupration. Themison, un des plus anciens auteurs qui ait écrit sur cette maladie, assure que plusieurs personnes moururent en Crete, attaquées du satyriasis.
On ne peut esperer de guerison plus prompte & plus certaine dans le satyriasis qui est l’effet d’une rigoureuse continence, que par l’évacuation de l’humeur superflue qui l’excite ; il faut conseiller à ces malades de se marier ; c’est le seul moyen autorisé par la religion, les lois & les mœurs, de rendre l’excrétion de semence légitime, mais ce n’est pas le seul qui la rende avantageuse ; le médecin est cependant obligé de s’y tenir & d’y sacrifier souvent la santé de ses malades ; il est d’ailleurs destitué de remedes qui puissent procurer cette excrétion, de même que les purgatifs procurent celle des sucs intestinaux ; les diurétiques celle des urines, &c. L’usage immoderé de la biere occasionne bien un flux gonorrhoïque, mais ce n’est que de l’humeur des prostates. Je ne doute pas que s’il connoissoit de pareils secours, il ne pût en toute sureté de conscience les administrer dans le cas de nécessité. Si donc le malade ne peut pas absolument se marier ; il faudra chercher des remedes à ses maux dans les rafraîchissans, dans le travail, l’exercice outré, les veilles, & le gorger de boissons nitreuses, de tisanes de nymphea, d’émulsions préparées avec les graines de pavot, les semences de chanvre, d’agnuscastus & le syrop de nymphea, lui faire prendre des bains froids, le mettre à une diete un peu sévere, ne le nourrir que d’alimens legers & adoucissans ; lui interdire l’usage du vin & des liqueurs spiritueuses ; enfin l’exténuer de différentes façons ; & pour le délivrer d’une simple incommodité, si facile à dissiper par des moyens illégitimes, lui donner à leur défaut une maladie très-sérieuse ; encore par cette méthode risque-t-on souvent de manquer son but ; la maladie en s’invéterant s’opiniâtre, la semence par un long séjour devient âcre & plus active, les érections sont en conséquence plus fortes & plus fréquentes ; & le satyriasis entretenu par les vices de quantité & qualité de la semence, & par la disposition maladive des parties de la génération, devient plus difficile à guérir ; on n’a cependant lieu d’attendre du soulagement que dans l’usage continuel des secours proposés ; on peut y joindre les préparations du plomb, le sel de Saturne en très-petite quantité ; il seroit dangereux d’insister encore trop long-tems sur ce remede, personne n’ignore les terribles effets que son usage intérieur produit ; on peut aussi avoir recours aux applications locales sur la région des lombes qui passent pour amortir les feux de l’amour ; telles sont les fomentations avec l’oxicrat, la liqueur de Saturne, les ceintures de l’herbe de nymphea, l’application d’une plaque de plomb, les immersions fréquentes des parties affectées dans de l’eau bien froide, &c. Parmi tous ces remedes, l’expérience heureuse de Timeus paroît avoir particulierement consacré la vertu du nitre & du nymphea ; cet auteur rapporte qu’ayant épuisé tous les rafraichissans que la matiere médicale fournit, sur le musicien attaqué du satyriasis, dont nous avons parlé au commencement de cet article, il lui conseilla de se marier, suivant l’axiome de saint Paul, qu’il vaut mieux se marier que brûler. Le malade suit le conseil, épouse une robuste villageoise, & laisse entre ses bras une partie de sa maladie, quelque tems après le satyriasis reparoît avec plus de violence, il lasse son épouse & s’énerve de plus en plus ; il demande de nouveaux remedes : Timeus propose le jeûne & la priere, mais il n’en éprouve d’autre effet qu’un dérangement d’estomac, & sa maladie augmente au point, que fatigué & anéanti par les fréquentes excrétions auquelles il ne pouvoit se refuser, & croyant tous les secours inutiles, il imaginât de mettre fin à ses maux par une opération, dont l’effet étoit immanquable, mais trop fort. Timeus la déconseille & l’en détourne, en lui représentant le danger pressant qu’elle entraînoit ; enfin, se rappellant qu’un néphrétique après un long usage du nitre étoit resté impuissant, il essaye ce remede & donne une prise de ce sel le matin & le soir dans de l’eau de nymphea ; ce dernier secours fut si efficace, qu’en moins d’un mois les feux de ce musicien furent amortis, de façon qu’à peine il pouvoit satisfaire aux devoirs que lui imposoit le mariage vis-à-vis son épouse, lui qui auparavant eût été un champion digne de la fameuse Messaline.
Quæ resupina jacens multorum absorbuit ictus,
Et lassata viris nondum satiata recessit.
(m)
Étymologie de « satyriasis »
Σατυρίασις, de σάτυρος, satyre 1.
- Du grec ancien σατυρίασις, saturíasis (« priapisme »), le satyre de la mythologie grecque incarnant la force vitale de la nature.
Phonétique du mot « satyriasis »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
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satyriasis | satirjazis |
Citations contenant le mot « satyriasis »
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Addiction au sexe, nymphomanie, satyriasis, hypersexualité : tous ces termes désignent une exacerbation de l'activité sexuelle, mais représentent-ils la même réalité ? Réponses croisées de deux spécialistes : Dr Sylvain Mimoun gynécologue, membre du comité scientifique de Santé magazine, et Dr Marie Veluire, sexologue et gynécologue obstétricienne. Santé Magazine, Hypersexualité : comment la définir ? | Santé Magazine
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Moins "populaire" et connu que la nymphomanie, le satyriasisme ou satyriasis renvoie à une exagération maladive du désir sexuel chez l’homme. Relativement proche de l’hallucination, cette maladie réveille des pulsions quasi animales chez ceux qui en souffrent. Obsédée par l’idée de s’adonner au plaisir charnel, la personne atteinte ne peut contrôler ses envies. Dénuée de limites, elle se sent stimulée à longueur de journée. L’acte vénérien devient alors une drogue et transforme psychologiquement le satyriasis. C’est d’ailleurs à ce moment précis que l’hypersexualité peut être considérée comme un mal à part entière puisqu’il est directement lié à un sentiment de dépendance et au fait de s’isoler. Le malade se voit dorénavant comme un super Dieu du sexe, qui peut s’infliger dans le pire des cas des blessures physiques. Par la parole ou par les gestes, il a ce besoin d’affirmer en permanence sa virilité, quitte à se renfermer sur soi-même. Public.fr, Le "Satyriasisme" : La maladie des sex-addicts ?
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C. M. S. Sandras, « De la nymphomanie et du satyriasis », Traité pratique des maladies nerveuses (Chapitre IX), T. II, Éd. Germer-Baillère, Paris, 1851, pp. 215-237. , C. M. S. Sandras - De la nymphomanie et du satyriasis - Psychanalyse-Paris.com
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Enfin, le rappeur bruxellois sourit en précisant qu’il a déjà choisi le nom de son prochain album : « Ce sera “satyriasis”, c’est une exagération morbide des désirs sexuels de l’homme. On réfléchit déjà à un concept, ça va être lourd. » Interlude, Damso explique qu'il choisit ses titres en ouvrant le dictionnaire les yeux fermés
Traductions du mot « satyriasis »
Langue | Traduction |
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Anglais | satyriasis |
Espagnol | satiriasis |
Italien | satyriasis |
Allemand | satyriasis |
Chinois | 饱足症 |
Arabe | التشبع |
Portugais | satiríase |
Russe | сатириаз |
Japonais | 乾癬 |
Basque | satyriasis |
Corse | satirisi |
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