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Marquis
Sommaire
- Définitions de « marquis »
- Étymologie de « marquis »
- Phonétique de « marquis »
- Fréquence d'apparition du mot « marquis » dans le journal Le Monde
- Évolution historique de l’usage du mot « marquis »
- Citations contenant le mot « marquis »
- Traductions du mot « marquis »
- Synonymes de « marquis »
- Combien de points fait le mot marquis au Scrabble ?
Définitions de « marquis »
Trésor de la Langue Française informatisé
MARQUIS, subst. masc.
Wiktionnaire
Nom commun - français
marquis \maʁ.ki\ masculin (pour une femme, on dit : marquise)
- (Histoire) Seigneur préposé à la garde des marches, des frontières d’un état.
-
(Noblesse) Titre de dignité que l’on donnait à celui qui possédait une terre érigée en marquisat par lettre patente.
- Des impôts considérables accablaient les vilains, écrasait les pauvres gens, épargnant les princes et les ducs, les comtes et les marquis. — (Alfred Barbou, Les Trois Républiques françaises, A. Duquesne, 1879)
- L’Invincible Armada devait avoir pour amiral le marquis de Santa-Cruz ; mais il mourut pendant les préparatifs, et le commandement fut donné au duc de Medina-Sidonia, marin de cour, dont la présomption égalait l’ignorance. — (Frédéric Zurcher et Élie-Philippe Margollé, Les Naufrages célèbres, Hachette, Paris, 1873, 3e édition, 1877, p. 11)
-
(Aujourd’hui) Simple titre de noblesse.
- La société enrichie la veille par des spéculations, honnêtes ou non, joignait à ses richesses des titres nobiliaires ; chacun s'improvisait comte, marquis ou baron. — (Général Ambert, Récits militaires : L'invasion (1870), page 240, Bloud & Barral, 1883)
- Le vieux marquis tolérait que les pauvres vinssent ramasser les branches mortes, […]. — (Octave Mirbeau, Le gamin qui cueillait les ceps, dans La vache tachetée, 1918)
- (Figuré) C’est un marquis de Carabas : se dit, par allusion au conte du Chat botté, d’un homme qui possède ou qui se vante de posséder un grand nombre de terres.
-
(Habillement) Chapeau à trois pointes, tricorne.
- Le père avait l’air d'un grand seigneur, en veston du matin au soir et coiffé d’un chapeau marquis. — (Marcel Jouhandeau, Chaminadour, Gallimard, 1941 et 1953, collection Le Livre de Poche, page 106.)
- La mode était aux chapeaux cloches, aux petits marquis fort seyants, aux turbans ornés parfois d’un chou de ruban. — (Édouard Bled, « Mes écoles », Robert Laffont, 1977, page 250.)
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
Anciennement, Seigneur préposé à la garde des marches, des frontières d'un État. Il désignait, sous l'ancien régime, un Titre de dignité qu'on donnait à celui qui possédait une terre érigée en marquisat par lettres patentes. C'est aujourd'hui un Simple titre de noblesse. Fig. et fam., C'est un marquis de Carabas, se dit, par allusion au conte du Chat botté, d'un Homme qui possède ou qui se vante de posséder un grand nombre de terres.
Littré (1872-1877)
-
1Le seigneur préposé jadis à la garde des marches, des frontières d'un État.
Il [Charlemagne] établit des marquis, c'est-à-dire des commandants des milices sur les frontières de ses royaumes
, Voltaire, Ann. Emp. Charlemagne, 785.Le marquis de Brandebourg est devenu roi et grand roi ; mais aujourd'hui nos marquis italiens et français sont d'une espèce un peu différente
, Voltaire, Dict. phil. Cérémonies. -
2Plus tard, titre de dignité qu'on donnait à celui qui possédait une terre érigée en marquisat par lettres patentes.
Apprenez que les marquisats ne sont bons que pour les vieux seigneurs de province qu'on ne voit pas dans les cabinets ; pour nous autres marquis de cour, nous faisons nous-mêmes notre qualité, sans avoir besoin du roi pour cela
, Saint-Évremond, Sir Politick, III, 2.Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs ; Tout petit prince a des ambassadeurs ; Tout marquis veut avoir des pages
, La Fontaine, Fabl. I, 3.De là les monts chacun veut être comte, Ici marquis, baron peut-être ailleurs
, La Fontaine, Fauc.Il est d'une très ancienne noblesse, véritable marquis, et non pas de ces marquis de robe, ou marquis de hasard, qui prennent leurs titres dans une auberge et se font appeler monseigneur par les postillons qu'ils ne payent point ; il s'appelle le marquis de Saint-Aulaire
, Voltaire, Lett. roi de Prusse, 31 juill. 1772.Fig. et familièrement. C'est un marquis de Carabas, c'est un homme qui possède ou se vante de posséder un grand nombre de terres, par allusion au conte du Chat botté, où le marquis de Carabas passe pour un très grand propriétaire.
Vers son vieux castel Ce noble mortel Marche en brandissant Son sabre innocent ; Chapeau bas ! chapeau bas ! Gloire au marquis de Carabas
, Béranger, Carabas.Donner dans le marquis, fréquenter des personnes d'un rang plus élevé que le sien ; et aussi prendre des airs d'une condition au-dessus de la sienne.
Vous donnez furieusement dans le marquis
, Molière, l'Av. I, 5. - 3Aujourd'hui, simple titre de noblesse confirmé ou conféré par le souverain.
-
4Nom donné dans les comédies du XVIIe siècle à un personnage appartenant à la noblesse, mais ridicule.
Molière : Vous, prenez garde à bien représenter avec moi votre rôle de marquis. - Mlle Molière : Toujours des marquis ! - Molière : Oui, toujours des marquis ; que diable voulez-vous qu'on prenne pour un caractère agréable de théâtre ?
Molière, Impromptu, 1.Comme, dans toutes les comédies anciennes, on voit toujours un valet bouffon qui fait rire les auditeurs, de même, dans toutes nos pièces de maintenant, il faut toujours un marquis ridicule qui fasse rire les autres
, Molière, ib. 1.Eh bien ! marquis, tu vois, tout rit à ton mérite ; Le rang, le cœur, le bien, tout pour toi sollicite ; Tu dois être content de toi par tout pays ; On le serait à moins ; allons, saute, marquis
, Regnard, Joueur, IV, 10. -
5Nom donné par dérision aux jeunes gens qui prennent des airs avantageux, quelquefois avec un titre de marquisat ridicule.
Les chevaliers de C sol ut [les chanteurs] doivent l'emporter sur les marquis de la capriole [les danseurs]
, Dancourt, l'Été des coquettes, sc. 7.
SYNONYME
MARQUIS, COMTE. Ce sont deux titres de noblesse sur le rang desquels on ne s'accorde pas toujours. Celui de comte est plus ancien ; il remonte à l'empire romain, et alors il venait immédiatement après le titre de duc. Plus tard le titre de marquis fut regardé comme supérieur à celui de comte ; on le voit par les couronnes : la couronne ducale étant garnie de huit feuilles ou fleurons, et la couronne de comte de pointes ornées de perles ; celle de marquis avait quatre feuilles et, entre les feuilles, des pointes ornées de perles ; elle était donc intermédiaire. On ne saurait, dit Decourchamp, dans les Souvenirs de la marquise de Créquy (t. IV, ch. 1), créer un marquis héréditaire, à moins qu'il ne soit en possession d'un domaine substitué qui réunisse deux baronnies et six châtellenies mouvantes de la tour du Louvre, et tenues du roi à un seul hommage. Un comté doit être formé d'une baronnie et de trois châtellenies, ou bien de six châtellenies d'une seule tenue. Dans les anciennes comédies, par exemple dans l'Homme singulier de Destouches, le fils d'un marquis est comte, et aussi le frère cadet d'un marquis. Et moi de tous les trois [frères] j'ai tiré de l'argent ; Le premier est, je crois, marquis, le second comte, Et l'autre chevalier
, La Fontaine, les Trois frères rivaux, sc. 1. Chevalier, dites-vous ; oh ! ne vous en déplaise, Vous serez bien comtesse. - Elle comtesse, bon ! Elle sera marquise
, La Fontaine, ib. sc. 9. Cet ordre est le même aujourd'hui. Fontanes était comte sous le premier empire ; la Restauration l'a fait marquis. Le comte de Cavour étant mort en 1861, son frère aîné le marquis de Cavour portait le cierge à côté du baldaquin (Union du 9 juin 1861). En 1863 il y eut à Londres un grand bazar de bienfaisance : les journaux anglais ont donné les noms des dames patronnesses dans cet ordre : cinq Excellences (les ambassadrices), cinq Grâces (les duchesses), six très nobles marquises, quatorze très honorables comtesses. Toutefois les rois et princes, quand ils voyagent, prennent plutôt le titre de comte que celui de marquis.
HISTORIQUE
XIe s. Grant [il] a le cors, bien ressemble [à] marchis
, Ch. de Rol. CCLV.
XIIe s. Maint haut baron [il] i ot, dux, contes et marchis
, Sax. XXVI. Quant quinze ans ot Raoul de Cambrizis, à grant mervelle fu cortois et gentis ; Forment [fortement] l'amerent si home et si marchis
, Raoul de C. 16.
XIIIe s. Femme au duc de Sassoigne, qui ert [était] quens et marchis
, Berte, XX. Li marchis Boniface de Monferrat est moult prisiés et uns des plus doutés homs qui orendroit vive
, Villehardouin, XXVI, .
Étymologie de « marquis »
Provenç. marques, marquis ; espagn. marques ; portug. marquez ; ital. marchese ; du bas-lat. marchensis, de marcha, marche (voy. MARCHE 1).
- Autrefois aussi « comte de la marche », marchis en ancien français, marchensis en bas latin, il est issu d'un racine germanique marka (→ voir marque) qui veut dire « frontière ».
Phonétique du mot « marquis »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
marquis | marki |
Fréquence d'apparition du mot « marquis » dans le journal Le Monde
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Évolution historique de l’usage du mot « marquis »
Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.
Citations contenant le mot « marquis »
-
[…] Allons, saute, marquis !
Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux — Le Jeu de l'amour et du hasard, III, 9 -
Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs. Tout prince a des ambassadeurs, Tout marquis veut avoir des pages.
Jean de La Fontaine — La Grenouille qui se veut faire aussi grosse que le boeuf -
Pour tous renseignements s'adresser au majordome de la maison de M. le marquis de Justiz.
Alejo Carpentier — La musique à Cuba -
Scène premièreLe Public, qui arrive peu à peu. Cavaliers, Bourgeois, Laquais, Pages, Tire-laine, Le Portier, etc., puis les Marquis, CUIGY, BRISSAILLE, La Distributrice, les Violons, etc.(On entend derrière la porte un tumulte de voix, puis un cavalier entre brusquement.)LE PORTIER, le poursuivant. Holà ! vos quinze sols !LE CAVALIER. J’entre gratis !LE PORTIER. Pourquoi ?LE CAVALIER. Je suis chevau-léger de la maison du Roi !LE PORTIER, à un autre cavalier qui vient d’entrer. Vous ?DEUXIÈME CAVALIER. Je ne paye pas !LE PORTIER, Mais…DEUXIÈME CAVALIER. Je suis mousquetaire.PREMIER CAVALIER, au deuxième. On ne commence qu’à deux heures. Le parterre est vide. Exerçons-nous au fleuret. (Ils font des armes avec des fleurets qu’ils ont apportés.)UN LAQUAIS, entrant. Pst… Flanquin…UN AUTRE, déjà arrivé. Champagne ? …LE PREMIER, lui montrant des jeux qu’il sort de son pourpoint. Cartes. Dés.(Il s’assied par terre.) Jouons.LE DEUXIÈME, même jeu. Oui, mon coquin.PREMIER LAQUAIS, tirant de sa poche un bout de chandelle qu’il allume et colle par terre. J’ai soustrait à mon maître un peu de luminaire.UN GARDE, à une bouquetière qui s’avance. C’est gentil de venir avant que l’on n’éclaire !…(Il lui prend la taille.)UN DES BRETTEURS, recevant un coup de fleuret. Touche !UN DES JOUEURS. Trèfle !LE GARDE, poursuivant la fille. Un baiser !LA BOUQUETIÈRE, se dégageant. On voit ! …LE GARDE, l’entraînant dans les coins sombres.Pas de danger !UN HOMME, s’asseyant par terre avec d’autres porteurs de provisions de bouche.Lorsqu’on vient en avance, on est bien pour manger.LE BOURGEOIS, conduisant son fils. Plaçons-nous là, mon fils.UN JOUEUR. Brelan d’as !UN HOMME, tirant une bouteille de sous son manteau et s’asseyant aussi. Un ivrogneDoit boire son bourgogne… (Il boit.) à l’hôtel de Bourgogne !LE BOURGEOIS, à son fils. Ne se croirait-on pas en quelque mauvais lieu ? (Il montre l’ivrogne du bout de sa canne.) Buveurs… (En rompant, un des cavaliers le bouscule.) Bretteurs ! (Il tombe au milieu des joueurs.) Joueurs !LE GARDE, derrière lui, lutinant toujours la femme. Un baiser !LE BOURGEOIS, éloignant vivement son fils. Jour de Dieu !– Et penser que c’est dans une salle pareilleQu’on joua du Rotrou, mon fils !
Cyrano de Bergerac — Acte I -
Toujours est-il qu’il avait disparu sans qu’on eût eu le temps de s’en apercevoir, comme un dieu. « Vous avez tort, me dit M. de Cambremer, il fait un froid de canard. – Pourquoi de canard ? demanda le docteur. – Gare aux étouffements, reprit le marquis. Ma soeur ne sort jamais le soir. »
Proust — À la recherche du temps perdu -
S'il est vrai que le chercheur imbu de son sujet voit midi à sa porte, on peut dire que le marquis de Paulmy a eu la main heureuse.
Marie-Odette Scalliet — Archipel -
Quand, au petit matin, le Marquis a parlé de la frigidité de sa maîtresse, le chevalier a pu rire sous cape car celle-ci vient de lui prouver le contraire. Mais hormis cette certitude il n'en a aucune autre.
Milan Kundera — La lenteur
Traductions du mot « marquis »
Langue | Traduction |
---|---|
Anglais | marquis |
Espagnol | marqués |
Italien | marchese |
Allemand | marquis |
Chinois | 侯爵 |
Arabe | ماركيز |
Portugais | marquês |
Russe | маркиз |
Japonais | 侯爵 |
Basque | marqués |
Corse | marchese |
Synonymes de « marquis »
Source : synonymes de marquis sur lebonsynonyme.frCombien de points fait le mot marquis au Scrabble ?
Nombre de points du mot marquis au scrabble : 18 points