Jouer de bonheur

Locution verbale - français

jouer de bonheur \Prononciation ?\ intransitif (se conjugue → voir la conjugaison de jouer)

1. (Vieilli) Réussir dans une affaire où l’on avait à craindre d’échouer ; obtenir ce que l'on n'espérait plus.
   • M. Boissy-d'Anglas jouait de bonheur : Louis XVIII le remit en possession de la pairie, immédiatement après la restauration de 1815 ! — (Histoire de France, pendant les années 1825, 1826, 1827 et commencement de 1828, tome 1, Paris : chez l'éditeur, 1829, p. 421)
   • Il faudrait que notre société jouât de bonheur pour que l'action uniforme de l'enseignement classique, renforcée par l’assentiment de Montaigne, Corneille, Fénelon, Rollin, Montesquieu, Rousseau, Raynal, Mably, ne concourût pas à former l'opinion générale. — (« Baccalauréat et Socialisme », dans Œuvres complètes de Frédéric Bastiat: mises en ordre, revues et annotées d'après les manuscrits de l'auteur, tome 4 : Sophismes économiques - Petits pamphlets (I^re série), Paris : chez Guillaumin & C^ie, 1864, p. 469)
   • J'avais besoin de me distraire : j'allai jouer. Le jeu est parfois un lénitif excellent pour calmer l'amour. Je jouai de bonheur et je me retirais la bourse pleine d'or, […]. — (Mémoires de Jacques Casanova de Seingalt, écrits par lui-même, tome 2, chap. 16, Bruxelles : chez J. Rozez, 1879, p. 308)
   • Il jouait de bonheur : ses mains expertes rencontrèrent le mécanisme, et le bloc tourna. Rassuré, il le laissa pivoter à nouveau, et refit le chemin parcouru vingt-quatre heures auparavant. — (Serge Dalens, Le bracelet de Vermeil, Paris : Éditions Fleurus, 1996, chap. 8)