Entremise

Nom commun - français

entremise \ɑ̃.tʁə.miz\ féminin

1. Action de s’entremettre.
   • Cette mécanique que Buridan enseignait rue du Fouarre, aux environs de 1350, pénétra dans l'Italie de la Renaissance, par l'entremise de Jules César Scaliger, qui en fut le porte-parole. — (Louis Rougier, Histoire d'une faillite philosophique: la Scolastique, 1925, éd.1966)
   • Il eut recours à son entremise pour réussir.
   • La paix se fit par l’entremise des puissances neutres.
   • Il leur offrit son entremise.
   • J’ai conclu ce marché par l’entremise de mon correspondant.
   • Mais parler de « réalité » est déjà sauter une étape. En fait, la masse ne deviendrait « réalité » que par l’entremise des êtres qui la croisent. — (Ollivier Dyens, La Condition inhumaine. Essai sur l’effroi technologique, Flammarion, 2008, page 34)
2. (Marine) Pièce de bois que l'on rajoute contre deux autres pour les raffermir.
3. (Marine) Arc-boutant encastrés dans les baux et les barrots pour qui restent parallèles.
4. (Marine) Pièce de bois sur lesquelles reposent les surbaux des écoutilles.

• 1Action de celui qui s'entremet. Il a obtenu cette place par l'entremise d'un ami. Ils se maintiennent par le commun besoin qu'on a de leur entremise, Guez de Balzac, 5^e disc. sur la cour. L'infante l'a mandée, et par son entremise J'espère à vos souhaits la voir bientôt soumise, Rotrou, Vencesl, I, 1. Et toi, fameux héros, dont la sage entremise De ce schisme naissant débarrassa l'Église, Boileau, Lutrin, I. Qui croirait en effet qu'une telle entreprise Du fils d'Agamemnon méritât l'entremise ? Racine, Andr. I, 2.

  Par extension. Je sais aussi que Dieu se sert de l'entremise des causes secondes, Guez de Balzac, liv. VII, lett. 53. En cas qu'il se servît de l'entremise des démons, Pascal, Prov. 8. Dieu a voulu se servir de l'entremise des sens pour…, Pascal, Prov. 18.

• 2 Terme de mer. Nom de certaines petites pièces de bois, qu'on place entre deux autres, pour les renforcer et les affermir.