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Déifiant

Définitions de « déifiant »

Trésor de la Langue Française informatisé

DÉIFIER, verbe trans.

A.− Élever au rang de Dieu ou d'un dieu, considérer comme une divinité. Synon. plus cour. diviniser.L'homme dans le premier âge du monde déifie la pierre, la plante, le fleuve (Cousin, Hist. philos. mod.,t. 2, 1847, p. 429).Ils (...) tendaient (...) à faire du buddha un être supra-mondain « lokottara », c'est-à-dire à le déifier (Philos., Relig., 1957, p. 5214).
Spéc., dans la relig. chrét.Faire participer de la nature divine.
1. ... son éducation est faite par le Seigneur même qui l'instruit de ses vérités incompréhensibles pour nous, qui lui modèle l'âme avec du ciel, qui s'infond en lui et le possède et le déifie dans l'union de béatitude! Huysmans, En route,t. 2, 1895, p. 165.
Emploi pronom. réfl. Se déifier.Se faire dieu, se donner un caractère divin; spéc., dans la relig. chrét., participer de la nature divine. Tout être vivant peut en principe devenir buddha, c'est-à-dire se déifier puisque le buddha est maintenant un dieu (Philos., Relig., 1957, p. 5215):
2. Il ne s'agit plus pour le révolté de se déifier lui-même (...). Il s'agit de déifier l'espèce comme Nietzsche et de prendre en charge son idéal de surhumanité afin d'assurer le salut de tous, ... Camus, L'Homme révolté,1951, p. 138.
B.− Au fig. Donner un caractère sacré à (quelque chose ou quelqu'un); vénérer, exalter (quelque chose ou quelqu'un). Ces malheureux [les encyclopédistes], qui déifiaient tout plutôt que d'admettre un Dieu (Balzac, U. Mirouët,1841, p. 68).Victor Hugo sera présent (...) toutes les fois (...) que la femme sera déifiée (Banville ds Hugo, Actes et par.,4, 1885, p. 215).Un siècle qui n'élevait pas, comme le nôtre, des autels à la jeunesse, et qui ne la déifiait pas (Mauriac, Vie Racine.1928, p. 241):
3. ... dans l'héritage nihiliste, ils [les idéologues nationaux-socialistes] ont choisi de déifier l'irrationnel, et lui seul, au lieu de diviniser la raison. Du même coup, ils renonçaient à l'universel. Camus, L'Homme révolté,1951p. 222.
Rem. On rencontre ds la docum. a) Le part. prés. adj. déifiant, ante, littér. (supra A spéc.). Qui fait participer de la nature divine. La divine création crée des créateurs; la télépoésie qui, rayonnant du poète, allume en chaque homme une étincelle poétique, la liberté qui déclenche autour de soi des explosions de liberté prolongent ainsi d'une création créatrice à l'autre la délégation déifiante du créateur au créateur créé. (...) la délégation de divinité qu'il reçoit se propage avec la rapidité de la foudre, partout suscitant l'« enthousiasme » (Jankél., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 95). b) Le subst. masc. déificateur. Personne qui déifie quelque chose ou quelqu'un ou qui se déifie elle-même. Les bonnes gens (...) qui se donnent de l'encensoir à travers la figure, sous prétexte d'honorer la Raison, ces aimables déificateurs d'eux-mêmes (Richepin, Blasphèmes, 1884, p. 4). Il [Mirbeau] faisait malheureusement partie des déificateurs de l'instinct (L. Daudet, Vers le roi, 1920, p. 140).
Prononc. et Orth. : [deifje], (je) déifie [deifi]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Début xives. part. passé adj. deifiée synon. de divine (J. Chapuis, Trésor, éd. Méon du Roman de la Rose, t. 3, p. 360); 1595 deifier « honorer comme un dieu » (Montaigne, Essais, éd. A. Thibaudet, livre 2, chap. 8, p. 440). Empr. au lat. chrét. deificare (composé de deus « Dieu » et de la forme fréquentative de facere « faire »). Fréq. abs. littér. : 33 (déifiant : 5).

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

DÉIFIER. v. tr.
Placer au nombre des dieux. Les Romains déifièrent la plupart de leurs empereurs. Il signifie figurément Glorifier, mettre en honneur. On voit partout la richesse déifiée. Déifier le crime.

Phonétique du mot « déifiant »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
déifiant deifjɑ̃

Fréquence d'apparition du mot « déifiant » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « déifiant »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « déifiant »

  • Les pères fondateurs du libéralisme eux-mêmes, Adam Smith, David Ricardo et autre John Stuart Mill écrivaient que la croissance économique ne pouvait être infinie et pourrait aboutir à un « état stationnaire », rappelle la chercheuse. Surtout, nos économistes, en déifiant la croissance du PIB, ont oublié que celle-ci n’était pas une fin mais juste le moyen d’une amélioration de la condition humaine.
    Kate Raworth: « Nous devons briser notre dépendance à la croissance »
  • Comment la Révolution française a-t-elle tentée d’ériger la Raison, en Référence suprême en la déifiant et en lui rendant un culte ? Enfin, comment la Référence à l’Humanité a-t-elle joué un rôle du XIXe au XXe siècle ? Pourquoi faut-il affronter la contradiction entre la science moderne et l’humanisme, quand on analyse le régime démocratique ? 
    France Culture — Des bases juridiques médiévales de la démocratie aux bases dogmatiques de l’époque moderne et jusqu'à aujourd'hui - Ép. 5/9 - Figures juridiques de la démocratie

Traductions du mot « déifiant »

Langue Traduction
Anglais deifying
Espagnol deificando
Italien deificante
Allemand vergötternd
Chinois 神化
Arabe تأليه
Portugais endeusando
Russe обожествление
Japonais 神格化する
Basque deifying
Corse divinificante
Source : Google Translate API

Antonymes de « déifiant »

Combien de points fait le mot déifiant au Scrabble ?

Nombre de points du mot déifiant au scrabble : 11 points

Déifiant

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