Cussonné

Adjectif - français

cussonné \ky.sɔ.ne\

1. (Sud-ouest de la France) Rongé par les cussons (charançons), vermoulu, en parlant de bois.
   • Été arrêté, qu’aucuns charpentiers n’emploieront mauvaises, puantes, ni fausses douelles de bois gelis, & bois où y ait aubec, ni bois cussonné, ni autrement fausses douelles en pipes, barriques, tonneaux, cuvels, doils & autres sortes de vaisselle à vin, grande ni petite. — (Bernard Authomne, Commentaire sur les coutumes générales de la ville de Bourdeaux et pays bourdelois, J. Mongiron Millanges, 1656, page 656)
   • C’est l’heure où l’un ou l’autre, atteints d’un prurit d’antiquailles, s’arrachent, rue Voltaire à coups de surenchères, le vieux bahut cussonné qu’ils ont dédaigné la veille chez le brocanteur. — (Jacques Le Tanneur, Les heures bordelaises, La Vie Bordelaise, 1924, page 656)
   • Le bâti vient d’une planche de noyer, plus vieille que moi que j’avais toujours vu dans le grenier au dessus de ma chambre d’enfant. Et toujours pas « cussonnée » ! — (Roland Dutoya, Serpentine, roland-dutoya.com, consulté le 21/08/2018)
2. (Par extension) Véreux, en parlant d’un aliment.
   • Rarement on utilisait le biscuit : c’était par les disettes ou les fringales et on avait le soin de s'assurer qu'il n'était pas cussonné. — (Antoine Badour, A bord du Phlégéthon, ou Ma vie maritime, J. Mazeyrie, 1895, page 20)
   • Ma grand-mère avait glissé dans mes bastes de jonc renforcées par des bandes de cuir un peu de linge de rechange, un fond de jambon cussonné mais agréable au goût et deux fiasques. — (Michel Peyramaure, La tour des anges, Robert Laffont, 1998)