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Citations sur le tout - Page 10
Il y a 676 citations sur le tout.
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Tant pis, il faut tout risquer. Il faut qu'il voie. Tant pis si elle lui paraît hideuse, médiocre, bornée, mais elle veut qu'il la voie telle qu'elle est. ne rien dissimuler, elle ne pourrait pas le supporter.
Nathalie Sarraute — Le planétarium -
L'union fait la force. Oui, mais la force de qui ? Le Léviathan populaire emportera tout si une seule et même idée habite toutes les têtes. Et ensuite ? J'aperçois les fruits éternels de l'union; un pouvoir fort; des dogmes; les dissidents poursuivis, excommuniés, exilés, tués. L'union est un être puissant, qui se veut lui-même, qui ne veut rien d'autre.
Alain — Propos sur les pouvoirs -
Il paraissait donc, à tous les fonctionnaires de fraîche date, convenable d'abandonner leurs occupations domestiques ou plastiques, pour signer des passeports, composer des signalements, donner des visas, accorder des recommandations, et faire, en un mot, tout ce qui concerne l'état de patriote.
Alexandre Dumas — La Femme au collier de velours -
Les Enfants du paysan« Les enfants d'un paysan ne parvenaient pas à s'entendre. Malgré ses instances, comme il ne trouvait pas de mots pour les persuader de s'amender, il résolut d'illustrer son propos, et leur demanda de lui apporter un faisceau de baguettes. Lorsqu'ils se furent exécutés, il leur rendit tout d'abord les baguettes liées ensemble, puis leur ordonna de les briser : ses enfants redoublèrent d'efforts, mais n'y parvinrent pas. Alors, après les avoir déliées, il leur donna les baguettes l'une après l'autre : ils les rompirent sans difficulté. « Vous aussi, mes enfants », conclut le paysan, « si vous vivez en bonne intelligence, vous n'offrirez aucune prise à vos ennemis ; mais si vous êtes brouillés, vous leur serez une proie facile ! »La fable montre qu'autant l'union fait la force, autant la discorde est aisément vaincue. »
Ésope — Fables -
« LUCAS — Et testigué ! ne lantiponez point davantage, et confessez à la franquette 2 que v’êtes médecin. »« LUCAS — Ou encore dans « « Le velà tout craché comme on nous l'a défiguré »
Molière — Le Médecin malgré lui -
Mon père s'est vite lassé de ces allers-retours de Vence à Vallauris, lui et le Catalan sont rapidement passés à tout autre chose...
David Macneil — Quelques pas dans les pas d'un ange -
Tout est sur la table, dit l’Adélaïde. Tu trouveras deux oignons épluchés à côté de la miche. J’ai mis la bouteille à refroidir dans le seau.
Aymé — Jument -
Mais pourquoi Stella n'avait-elle pas mis le manteau dans un colis ? Puisque tout le reste était empaqueté, pourquoi pas le manteau ? Ou alors, Janie aurait-elle volé le manteau plus tôt dans la journée, avant que Stella ne fasse son colis ? Dans ce cas, cela contribuerait dans une certaine mesure à affaiblir les accusations qui pesaient sur elle.
John Le Carré — Chandelles noires -
Il n'y a pas de politique énergétique commune, pas même un embryon appréciable. On ne peut se dissimuler que les États de notre Communauté ont agi tout d'abord en s'inspirant de la devise douteuse selon laquelle chacun doit voir midi à sa porte.
Willy Brandt — Par-delà le quotidien -
Ainsi Damoclès se croyait le plus fortuné des hommes, lorsque tout d'un coup, au milieu du festin, il aperçut au-dessus de sa tète une épée nue, que Denys y avait fait attacher, et qui ne tenait au plancher que par un simple crin de cheval. Aussitôt les yeux de notre bienheureux se troublèrent : ils ne virent plus, ni ces beaux garçons, qui le servaient, ni la magnifique vaisselle qui était devant lui : ses mains n'osèrent plus toucher aux plats : sa couronne tomba de sa tête. Que dis-je? Il demanda en grâce au tyran la permission de s'en aller, ne voulant plus être heureux à ce prix. Pouvez-vous désirer rien de plus fort, rien qui prouve mieux que Denys lui-même sentait qu'avec de continuelles alarmes on ne goûte nul plaisir ?
Tusculanes — V -
Les gazettes nous apprennent que lorsque vous chaussez des skis, c’est tout schuss que vous déboulez les pistes les plus difficiles au point de vous rompre le cou !
André Mure — Le nouveau roman de Lyon -
Trois nouveaux parcours originaux sont aussi possibles : tout schuss au jardin ! Avec trois niveaux de difficulté : la piste verte, la piste rouge, et pour les plus perspicaces, la piste noire !
Tela Botanica — Tout schuss au jardin ! -
Je suis sur le mauvais versant de la montagne et je descends tout schuss comme un skieur sans freins qui va finir par s’éclater contre un sapin.
Marie-Ange Guillaume — Tout le cimetière en parle -
Tout au long du boulevard, j'avais ri des « Don-Juan-à-secrétaires », des séducteurs de midinettes en congés payés de trois semaines, des tombeurs de couturières en quête de vie de bohème. Lorsque j'avais sonné d'un doigt résolu chez Pascal, Edouardo était définitivement dégringolé du piédestal où je l'avais hissé durant des mois.
Agathe Godard — Pousse avec ton pain -
Mais cette ville basse elle-même s’étale autour d’une rue qui descend tout schuss de l’église à la gare, et qui procure une vue « dégagée », mais dépourvue de charme.
Gérard Genette — Bardadrac -
C'est très codé, vous savez, la cravate. Codé? Ma cravate? dit l'homme visiblement tombé des nues. Tout est codé.
Félicien Marceau — La Grande fille -
Je suis en congé de trois mois. Enfin, il dit tout ce qu'il fallait pour qu'on prenne l'habitude de le voir derrière les vitres du café, assis à califourchon sur sa chaise, en train de regarder tomber la neige.
Jean Giono — Un roi sans divertissement -
Ils sont plus enragés que Piram ! Haut les cœurs ! que j'exhorte Jules. Moi j'ai l'instinct du désespoir, la manœuvre qui sauve, tout l'héroïsme ! Haut les cœurs ! Roulotte vache !
Louis-Ferdinand Céline — Maudits soupirs pour une autre fois -
[…] Ennemonde n'est pas un poids mort, c'est un poids vivant de ses regards (toujours si beaux !), de sa chaleur, de son intelligence précise, dont elle a donné tout le long du jour des quantités de preuves et qu'on sent en train de s'intéresser au fait qu'ils sont trois hommes, dont deux de ses fils, à la tripoter. Cet ensemble fait beaucoup plus de cent trente-cinq à cent quarante kilos. Enfin ils l'étendent sur le lit de sangles
Jean Giono — Ennemonde et autres caractères -
Un abîme s’ouvre à cet endroit. Tout est englouti. Je passe au ras du précipice.
Louis-Ferdinand Céline — Mort à crédit -
Lettre LIX de monsieur D'Orbe à Julie Je me hâte, mademoiselle, selon vos ordres, de vous rendre compte de la commission dont vous m'avez chargé. Je viens de chez milord Edouard, que j'ai trouvé souffrant encore de son entorse, et ne pouvant marcher dans sa chambre qu'à l'aide d'un bâton. Je lui ai remis votre lettre, qu'il a ouverte avec empressement ; il m'a paru ému en la lisant : il a rêvé quelque temps ; puis il l'a relue une seconde fois avec une agitation plus sensible. […]Lettre LX à Julie Calme tes larmes, tendre et chère Julie ; et, sur le récit de ce qui vient de se passer, connais et partage les sentiments que j'éprouve. J'étais si rempli d'indignation quand je reçus ta lettre, qu'à peine pus-je la lire avec l'attention qu'elle méritait. J'avais beau ne la pouvoir réfuter, l'aveugle colère était la plus forte. Tu peux avoir raison, disais-je en moi-même, mais ne me parle jamais de te laisser avilir. Dussé-je te perdre et mourir coupable, je ne souffrirai point qu'on manque au respect qui t'est dû ; et, tant qu'il me restera un souffle de vie, tu seras honorée de tout ce qui t'approche comme tu l'es de mon cœur. […]
Jean-Jacques Rousseau — Julie ou la nouvelle Héloïse -
La science n’a d’ennemis que ceux qui jugent la vérité inutile et indifférente, et ceux qui, tout en conservant à la vérité sa valeur transcendante, prétendent y arriver par d’autres voies que la critique et la recherche rationnelle. Ces derniers sont à plaindre, sans doute, comme dévoyés de la droite méthode de l’esprit humain ; mais ils reconnaissent au moins le but idéal de la vie ; ils peuvent s’entendre et jusqu’à un certain point sympathiser avec le savant. Quant à ceux qui méprisent la science comme ils méprisent la haute poésie, comme ils méprisent la vertu, parce que leur âme avilie ne comprend que le périssable, nous n’avons rien à leur dire. Ils sont d’un autre monde, ils ne méritent pas le nom d’hommes, puisqu’ils n’ont pas la faculté qui fait la noble prérogative de l’humanité. Aux yeux de ceux-là, nous sommes fiers de passer pour des gens d’un autre âge, pour des fous et des rêveurs ; nous nous faisons gloire d’entendre moins bien qu’eux la routine de la vie, nous aimons à proclamer nos études inutiles ; leur mépris est pour nous ce qui les relève. Les immoraux et les athées, ce sont ces hommes, fermés à tous les airs venant d’en haut. L’athée, c’est l’indifférent, c’est l’homme superficiel et léger, celui qui n’a d’autre culte que l’intérêt et la jouissance. L’Angleterre, en apparence un des pays du monde les plus religieux, est en effet le plus athée car c’est le moins idéal. Je ne veux pas faire comme les déclamateurs latins le convicium seculi. Je crois qu’il y a dans les âmes du XIXe siècle tout autant de besoins intellectuels que dans celles d’aucune autre époque, et je tiens pour certain qu’il n’y a jamais eu autant d’esprits ouverts à la critique.
L'Avenir de la science — Ernest Renan -
Il est donc à croire que les besoins dictèrent les premiers gestes, et que les passions arrachèrent les premières voix. En suivant avec ces distinctions la trace des faits, peut-être faudrait-il raisonner sur l'origine des langues tout autrement qu'on n'a fait jusqu'ici. Le génie des langues orientales, les plus anciennes qui nous soient connues, dément absolument la marche didactique qu'on imagine dans leur composition. Ces langues n'ont rien de méthodique et de raisonné ; elles sont vives et figurées. On nous fait du langage des premiers hommes des langues de géomètres, et nous voyons que ce furent des langues de poètes.Cela dut être. On ne commença pas par raisonner, mais par sentir. On prétend que les hommes inventèrent la parole pour exprimer leurs besoins ; cette opinion me paraît insoutenable. L'effet naturel des premiers besoins fut d'écarter les hommes et non de les rapprocher. Il le fallait ainsi pour que l'espèce vînt à s'étendre, et que la terre se peuplât promptement ; sans quoi le genre humain se fût entassé dans un coin du monde, et tout le reste fût demeuré désert.De cela seul il suit avec évidence que l'origine des langues n'est point due aux premiers besoins des hommes ; il serait absurde que de la cause qui les écarte vînt le moyen qui les unit. D'où peut donc venir cette origine ? Des besoins moraux, des passions. Toutes les passions rapprochent les hommes que la nécessité de chercher à vivre force à se fuir. Ce n'est ni la faim, ni la soif, mais l'amour, la haine, la pitié, la colère, qui leur ont arraché les premières voix. Les fruits ne se dérobent point à nos mains, on peut s'en nourrir sans parler ; on poursuit en silence la proie dont on veut se repaître : mais pour émouvoir un jeune cœur, pour repousser un agresseur injuste, la nature dicte des accents, des cris, des plaintes. Voilà les plus anciens mots inventés, et voilà pourquoi les premières langues furent chantantes et passionnées avant d'être simples et méthodiques. Tout ceci n'est pas vrai sans distinction, mais j'y reviendrai ci-après.
Jean-Jacques Rousseau — Essai sur l’Origine des langues -
LOUISE DE CHAULIEU À RENÉE DE MAUCOMBE.Janvier 1824.Comment, bientôt mariée ! mais prend-on les gens ainsi ? Au bout d’un mois, tu te promets à un homme, sans le connaître, sans en rien savoir. Cet homme peut être sourd, on l’est de tant de manières ! il peut être maladif, ennuyeux, insupportable. Ne vois-tu pas, Renée, ce qu’on veut faire de toi ? tu leur es nécessaire pour continuer la glorieuse maison de l’Estorade, et voilà tout. Tu vas devenir une provinciale. Sont-ce là nos promesses mutuelles ? À votre place, j’aimerais mieux aller me promener aux îles d’Hyères en caïque, jusqu’à ce qu’un corsaire algérien m’enlevât et me vendît au grand-seigneur ; je deviendrais sultane, puis quelque jour validé ; je mettrais le sérail c’en dessus dessous, et tant que je serais jeune et quand je serais vieille. Tu sors d’un couvent pour entrer dans un autre ! Je te connais, tu es lâche, tu vas entrer en ménage avec une soumission d’agneau. Je te donnerai des conseils, tu viendras à Paris, nous y ferons enrager les hommes et nous deviendrons des reines. Ton mari, ma belle biche, peut, dans trois ans d’ici, se faire nommer député. Je sais maintenant ce qu’est un député, je te l’expliquerai ; tu joueras très bien de cette machine, tu pourras demeurer à Paris et y devenir, comme dit ma mère, une femme à la mode. Oh ! je ne te laisserai certes pas dans ta bastide.
Honoré de Balzac — Mémoires de jeunes filles mariées -
Hélas ! les larmes d’une femme,Ces larmes où tout est amer,Ces larmes où tout est sublime,Viennent d’un plus profond abymeQue les gouttes d’eau de la mer !
Victor Hugo — Les chants du crépuscule -
Lettre CXXV :Le Vicomte de Valmont à la Marquise de Merteuil.La voilà donc vaincue, cette femme superbe qui avait osé croire qu’elle pourrait me résister ! Oui, mon amie, elle est à moi, entièrement à moi, et depuis hier, elle n’a plus rien à m’accorder.Je suis encore trop plein de mon bonheur, pour pouvoir l’apprécier ; mais je m’étonne du charme inconnu que j’ai ressenti. Serait-il donc vrai que la vertu augmentât le prix d’une femme, jusque dans le moment même de sa faiblesse ? Mais reléguons cette idée puérile avec les contes de bonnes femmes. Ne rencontre-t-on pas presque partout une résistance plus ou moins bien feinte au premier triomphe ? et ai-je trouvé nulle part le charme dont je parle ? ce n’est pourtant pas non plus celui de l’amour ; car enfin, si j’ai eu quelquefois, auprès de cette femme étonnante, des moments de faiblesse qui ressemblaient à cette passion pusillanime, j’ai toujours su les vaincre et revenir à mes principes. Quand même la scène d’hier m’aurait, comme je le crois, emporté un peu plus loin que je ne comptais : quand j’aurais, un moment, partagé le trouble et l’ivresse que je faisais naître ; cette illusion passagère serait dissipée à présent ; et cependant le même charme subsiste. J’aurais même, je l’avoue, un plaisir assez doux à m’y livrer, s’il ne me causait quelque inquiétude. Serai-je donc, à mon âge, maîtrisé comme un écolier, par un sentiment involontaire et inconnu ? Non : il faut, avant tout, le combattre et l’approfondir. […]Paris, ce 29 octobre 17**.
Pierre Choderlos de Laclos — Les Liaisons dangereuses -
Notre monde vient d'en trouver un autre (et qui nous garantit que c'est le dernier de ses frères, puisque les Démons, les Sibylles et nous, avons ignoré celui-ci jusqu'à cette heure ?) non moins grand, plein et fourni de membres que lui, toutefois si nouveau et si enfant qu'on lui apprend encore son a, b, c ; il n'y a pas cinquante ans qu'il ne savait ni lettre, ni poids, ni mesure, ni vêtements, ni céréales, ni vignes. Il était encore tout nu dans le giron de sa mère nourricière et ne vivait que par les moyens qu'elle lui fournissait.
Michel de Montaigne — Essais -
S'il suffisait de se savoir aimée pour rendre la pareille et si avec la conviction d'être aimée fort peu, on acquérait tout d'un coup la force de se vaincre et d'oublier, il est certain que j'aimerais d'autres que toi, il est certain que je ne t'aimerais plus.
George Sand — Lettres d'une vie -
Je veux dire surtout combien c'est difficile, comprenez-vous, de surmonter la lassitude qui vous vient de vous-même à vouloir pour vous-même, vous tout seul, les avantages de tout le monde.
Marguerite Duras — Le Square -
On prétend que c'est la chose la moins mauvaise que la faiblesse humaine ait pu inventer... Bien inhumaine, pourtant, et inutile, à mon avis ! Plusieurs peuples, en cela moins « barbares » que les Grecs et les Romains, qui les appellent pourtant ainsi, estiment qu'il est horrible et cruel de faire souffrir et démembrer un homme, dont la faute n'est pas avérée. Que peut-il contre cette ignorance ? N'êtes-vous pas injustes, sous prétexte de ne pas le tuer sans raison, de lui faire subir quelque chose de pire encore que la mort ? Et pour preuve qu'il en est bien ainsi, voyez comment bien des fois il préfère mourir sans raison que de passer par cette épreuve. Elle est plus pénible que le supplice final lui-même, et bien souvent, tellement insupportable, qu'elle le devance et même l'exécute.Je ne sais d'où je tiens cette histoire, mais elle reflète bien la conscience dont sait faire preuve notre justice. Devant le Général d'armée, grand justicier, une villageoise accusait un soldat d'avoir enlevé à ses jeunes enfants ce peu de bouillie qui lui restait pour les nourrir, l'armée ayant tout ravagé. Mais pas de preuves !... Le Général somma la femme de bien considérer ce qu'elle disait, car elle devrait répondre de son accusation si elle mentait. Mais comme elle persistait, il fit alors ouvrir le ventre du soldat pour connaître la vérité. Et la femme se trouva avoir raison. Voilà bien une condamnation instructive.
Michel de Montaigne — Les essais -
Le sentiment qu'il ne regardait personne en particulier, que ses yeux si clairs, si pâles, d'un gris d'argent, ne distinguaient en nous que nous et, en nous, le plus lointain de nous-mêmes, ne me vint que plus tard comme une image rassurante, et il se peut que ce fût tout le contraire.
Maurice Blanchot — Le dernier homme -
Tout un passé refoulé se représente, une profondeur inconsciente, des pulsions agressives. Par les mots, nous nous déchirons nous-mêmes, et nous déchirons les autres. Mais le silence est pire.
Nathalie Sarraute — Pour un oui ou pour un non -
ÉPHISE - Sire, il est amoureux.CRÉON - Moi je serai sévère.ÉPHISE - Il servait sa maîtresse.CRÉON -Il offensait son père.ÉPHISE - Il crut vous conseiller.CRÉON - Il prit trop de souci.ÉPHISE - Mais il la tient de vous.CRÉON - Il en tient l'être aussi.ÉPHISE - Il s'avoue un peu prompt.CRÉON - Qu'il souffre donc sa peine.ÉPHISE - Mais, Sire, son amour ?CRÉON - Mais, Éphise, ma haine ?ÉPHISE - Faites quelque indulgence à de jeunes esprits.CRÉON - Je pardonnerai tout, excepté le mépris.
Jean de Rotrou — Antigone -
Tout ce qui bouge est tellement surveillé ici depuis les événements que l'on peut être sûr que c'est vrai. Par ailleurs, aucune demande de rançon n'a été rendue publique. Officiellement, l'enquête continue.
Georges Perec — 53 jorus -
En guise de programme nocturne, je pilai deux Lexomil. J’appelai Édouard avant de me les enfiler. C’était mon meilleur ami et je ne lui avais encore rien dit. Ce n’était pas logique tout ça. J’étais allé faire le petit chez mes parents et Édouard se dorait encore la pilule sous la fausse idée de mon bonheur. Était-ce encore mon meilleur ami ? Pourquoi le voyais-je moins ?
David Foenkinos — Inversion de l’idiotie -
Horace, ami de la campagne, envoie son salut à Fuscus, ami de la ville. De toute évidence, c'est le seul point qui nous sépare irrémédiablement ; en tout le reste, nous sommes frères, presque frères jumeaux.
Horace — Epîtres (I -
Je m'arrêtais devant les maisons des voisins qui avaient mis le nez dehors et bayaient aux corneilles. J'avais eu tout d'un coup la sensation que mon tour était venu, à moi aussi, de me ranger. Que c'était fini, les idées de voyages et d'aventures.
Milan Kundera — La plaisanterie -
Adama Diop est attentif, et tout ce qu’il dit fait sens. Son parcours est exemplaire. Mais quelque chose en lui résiste à la tentative de portrait.
Libération — Adama Diop -
à André BretonNi les couteaux ni la salièreNi les couchants ni le matinNi la famille familièreNi j’accepte soldat ni DieuNi le soleil attendre ou vivreLes larmes danseuses du rireN-I ni tout est finiMais Si qui ressemble au désirSon frère le regard le vinMais le cristal des roches d’aubeMais MOI le ciel le diamantMais le baiser la nuit où sombreMais sous ses robes de scrupuleM-É mé tout est aimé.
Louis Aragon — « La route de la révolte » -
[...] il lui semblait se souvenir qu’Éliphas Lévi était un occultiste du XIXe siècle, bizarrement un ami de la militante socialiste Flora Tristan, elle-même grand-mère de Gauguin, enfin tout cela ne paraissait toujours pas avoir beaucoup de sens.
Michel Houellebecq — Anéantir