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Citations sur le sur - Page 413
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Le roi des colombesLes colombes se cherchaient un seigneur.Comme roi, elles choisirent un autour,afin qu’il leur causât moins de mauxet qu’il les protégeât des autres.Mais, quand il fut devenu leur seigneuret qu’il eut obtenu tout pouvoir sur elles,il se mit à tuer et dévorertoutes celles qui s’approchaient de lui.Voilà pourquoi une des colombes prit la paroleet dit ainsi à ses compagnes :« Quelle grave erreur, dit-elle, nous avons commisequand nous avons choisi l’autour comme roi,lui qui nous tue jour après jour.Mieux aurait valu rester pour toujourssans seigneur plutôt que d’avoir celui-ci.Auparavant, nous nous méfiions soigneusement de luiet n’avions à redouter que ses pièges ;depuis que nous l’avons fait venir parmi nous,c’est au grand jour qu’il a commisles actes qu’il faisait auparavant en cachette. »Cette fable s’adresse à la plupart,qui choisissent des seigneurs mauvais.Il commet une grave erreurcelui qui se place sous la couped’un homme cruel ou sans parole :il n’en retirera rien sinon du déshonneur.
Marie de France — Le roi des colombes (Traduit par Baptiste Laïd) -
C'est le balcon lui-même, se détachant sur la façade d'une maison close. Volets tirés, face au public. Soudain, tous les volets s'ouvrent d'eux-mêmes. Le rebord du balcon se trouve tout au bord de la rampe. Par les fenêtres, on aperçoit l'Évêque, le Général, le Juge, qui se préparent.
Jean Genet — Le Balcon -
Je retire mon chapeau et mon manteau, je m'assois sur un siège en tubes chromés et j'attends Tony, Tony aux cheveux calamistrés.
Henry Kane — Un fauteuil en enfer -
Le Rossignol et l’ÉpervierUn rossignol perché sur un chêne élevé chantait à son ordinaire. Un épervier l’aperçut, et, comme il manquait de nourriture, il fondit sur lui et le lia. Se voyant près de mourir, le rossignol le pria de le laisser aller, alléguant qu’il n’était pas capable de remplir à lui seul le ventre d’un épervier, que celui-ci devait, s’il avait besoin de nourriture, s’attaquer à des oiseaux plus gros. L’épervier répliqua : « Mais je serais stupide, si je lâchais la pâture que je tiens pour courir après ce qui n’est pas encore en vue. »Cette fable montre que chez les hommes aussi, ceux-là sont déraisonnables qui dans l’espérance de plus grands biens laissent échapper ceux qu’ils ont dans la main.
Ésope — Le Rossignol et l’Épervier -
Assois-toi, proposa-t-il. Assois-toi sur le baril à clous. Lennie se tassa sur le petit baril.
John Steinbeck — Des souris et des hommes -
Carpe diem, Faufau, carpe diem, et toujours en pleine nuit Même la passade ivre contre les grilles du Panthéon, il y a six ans, la veille de son mariage. Et, lentement, tandis que Jude s'approche d'elle, des deux mains sur ses cuisses, elle remonte sa robe...
Jean-Noël Schifano — Les Rendez-vous de Fausta. -
Au voleur ! au voleur ! à l’assassin ! au meurtrier ! Justice, juste ciel ! Je suis perdu, je suis assassiné ; on m’a coupé la gorge : on m’a dérobé mon argent. Qui peut-ce être ? Qu’est-il devenu ? Où est-il ? Où se cache-t-il ? Que ferai-je pour le trouver ? Où courir ? Où ne pas courir ? N’est-il point là ? n’est-il point ici ? Qui est-ce ? Arrête. (À lui-même, se prenant par le bras.) Rends-moi mon argent, coquin… Ah ! c’est moi ! Mon esprit est troublé, et j’ignore où je suis, qui je suis, et ce que je fais. Hélas ! mon pauvre argent ! mon pauvre argent ! mon cher ami ! on m’a privé de toi ; et puisque tu m’es enlevé, j’ai perdu mon support, ma consolation, ma joie : tout est fini pour moi, et je n’ai plus que faire au monde. Sans toi, il m’est impossible de vivre. C’en est fait ; je n’en puis plus ; je me meurs ; je suis mort ; je suis enterré. N’y a-t-il personne qui veuille me ressusciter, en me rendant mon cher argent, ou en m’apprenant qui l’a pris. Euh ! que dites-vous ? Ce n’est personne. Il faut, qui que ce soit qui ait fait le coup, qu’avec beaucoup de soin on ait épié l’heure ; et l’on a choisi justement le temps que je parlais à mon traître de fils. Sortons. Je veux aller quérir la justice, et faire donner la question à toute ma maison ; à servantes, à valets, à fils, à fille, et à moi aussi. Que de gens assemblés ! Je ne jette mes regards sur personne qui ne me donne des soupçons, et tout me semble mon voleur. Hé ! de quoi est-ce qu’on parle là ? de celui qui m’a dérobé ? Quel bruit fait-on là-haut ? Est-ce mon voleur qui y est ? De grâce, si l’on sait des nouvelles de mon voleur, je supplie que l’on m’en dise. N’est-il point caché là parmi vous ? Ils me regardent tous, et se mettent à rire. Vous verrez qu’ils ont part, sans doute, au vol que l’on m’a fait. Allons, vite, des commissaires, des archers, des prévôts, des juges, des gênes, des potences, et des bourreaux ! Je veux faire pendre tout le monde ; et si je ne retrouve mon argent, je me pendrai moi-même après.
Molière — L’Avare -
Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompés en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière et on se dit : j'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois ; mais j'ai aimé. C'est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui.
Alfred de Musset — On ne badine pas avec l’amour -
Le Torrent et la RivièreAvec grand bruit et grand fracasUn Torrent tombait des montagnes :Tout fuyait devant lui ; l'horreur suivait ses pas,Il faisait trembler les campagnes.Nul voyageur n'osait passerUne barrière si puissante :Un seul vit des voleurs, et se sentant presser,Il mit entre eux et lui cette onde menaçante.Ce n'était que menace, et bruit, sans profondeur ;Notre homme enfin n'eut que la peur.Ce succès lui donnant courage,Et les mêmes voleurs le poursuivant toujours,Il rencontra sur son passageUne Rivière dont le coursImage d'un sommeil doux, paisible et tranquilleLui fit croire d'abord ce trajet fort facile.Point de bords escarpés, un sable pur et net.Il entre, et son cheval le metA couvert des voleurs, mais non de l'onde noire :Tous deux au Styx allèrent boire ;Tous deux, à nager malheureux,Allèrent traverser, au séjour ténébreux,Bien d'autres fleuves que les nôtres.Les gens sans bruit sont dangereux ;Il n'en est pas ainsi des autres.
Jean de La Fontaine — Le Torrent et la Rivière -
"Est-ce que l'économie prime sur la santé des citoyens? Il y a une réponse ambigüe du gouvernement avec un mot d'ordre 'tout le monde au boulot'", estime son homologue de la CGT Philippe Martinez.
BFMTV — Aller travailler ou rester chez soi : pour les syndicats -
JULIETTE. – Ô Roméo ! Roméo ! pourquoi es-tu Roméo ? Renie ton père et abdique ton nom ; ou, si tu ne le veux pas, jure de m’aimer, et je ne serai plus une Capulet.ROMÉO, à part. – Dois-je l’écouter encore ou lui répondre ?JULIETTE. – Ton nom seul est mon ennemi. Tu n’es pas un Montague3, tu es toi-même. Qu’est-ce qu’un Montague ? Ce n’est ni une main, ni un pied, ni un bras, ni un visage, ni rien qui fasse partie d’un homme… Oh ! sois quelque autre nom ! Qu’y a-t-il dans un nom ? Ce que nous appelons une rose embaumerait autant sous un autre nom. Ainsi, quand Roméo ne s’appellerait plus Roméo, il conserverait encore les chères perfections qu’il possède… Roméo, renonce à ton nom ; et, à la place de ce nom qui ne fait pas partie de toi, prends-moi tout entière.ROMÉO. – Je te prends au mot ! Appelle-moi seulement ton amour et je reçois un nouveau baptême : désormais je ne suis plus Roméo.JULIETTE. – Quel homme es-tu, toi qui, ainsi caché par la nuit, viens de te heurter à mon secret ?ROMÉO. – Je ne sais par quel nom t’indiquer qui je suis. Mon nom, sainte chérie, m’est odieux à moi-même, parce qu’il est pour toi un ennemi : si je l’avais écrit là, j’en déchirerais les lettres.JULIETTE. – Mon oreille n’a pas encore aspiré cent paroles proférées5 par cette voix, et pourtant j’en reconnais le son. N’es-tu pas Roméo et un Montague ?ROMÉO. – Ni l’un ni l’autre, belle vierge, si tu détestes l’un et l’autre.JULIETTE. — Comment es-tu arrivé jusqu’ici, dis-le moi, et qu’y viens-tu faire? Les murs du verger sont élevés et difficiles à escalader. Songe qui tu es; ces lieux sont pour toi la mort si quelqu’un de mes parents vient à t’y rencontrer.ROMÉO. — Des ailes légères de l’amour j’ai volé sur le haut de ces murailles; car des barrières de pierre ne peuvent exclure l’amour; et tout ce que l’amour peut faire, l’amour ose le tenter: tes parents ne sont donc point pour moi un obstacle.JULIETTE. — S’ils te voient, ils te tueront.
William Shakespeare — Roméo et Juliette -
Je me rendis compte que son imagination continuait de lui figurer une Amalia mollement ambiguë, telle qu'elle savait l'être, même lorsque mon père l'avait saisie par le cou et qu'il lui en était resté les marques bleuies de ses doigts sur la peau.
Elena Ferrante — L'amour harcelant -
« Ce qui me garde éveillée, c'est de faire inlassablement ce pas de plus, hors de ma zone de confort, peu importe la situation, de mettre la barre haut à mes aspirations, mes rêves et mes devoirs d'être humaine sur cette planète. »
Le Point — À la recherche du tigre de Tasmanie -
Le Concierge. — Dame ! monsieur le juge, je ne peux pas nier, mais c’est de la prison honorable.Le Juge. — Comment ?Le Concierge. — Oui, monsieur le juge, la première fois, j’étais alors valet de chambre, c’est pour avoir crié, le premier mai : « Vive la grève ! »Le Juge. — Vous étiez valet de chambre chez qui ?Le Concierge. — Chez M. Jaurès.Le Juge. — Ah ! bon, et votre deuxième condamnation ?Le Concierge. — C’est pour avoir crié sur le seuil de Sainte-Clotilde : « Mort aux vaches ! »
Maurice Blanc et Francis de Croisset — Arsène Lupin -
Il fait noir, enfant, voleur d’étincelles !Il n’est plus de nuits, il n’est plus de jours ;Dors… en attendant venir toutes cellesQui disaient : Jamais ! Qui disaient : Toujours !Entends-tu leurs pas ?… Ils ne sont pas lourds :Oh ! les pieds légers ! — l’Amour a des ailes…Il fait noir, enfant, voleur d’étincelles !Entends-tu leurs voix ?… Les caveaux sont sourds.Dors : Il pèse peu, ton faix d’immortelles :Ils ne viendront pas, tes amis les ours,Jeter leur pavé sur tes demoiselles…Il fait noir, enfant, voleur d’étincelles !
Tristan Corbière — Rondel -
Des traces de pas sur le sable…L’empreinte d’un corps sous l’effortD’un fardeau lourd, abominable,Le terrassant dans ce décor.Le fils de Dieu souffrit à tortSur cette route détestable,Il y laissa dans l’inconfortDes traces de pas sur le sable.C’était un coeur très charitableQui voulait nous mener au portIl laissa donc dans une étableL’empreinte d’un corps sous l’effortIl m’avait vu, j’étais en tort,Rongé, détruit, faute insolvableAnéanti sans réconfortD’un fardeau lourd, abominable.Dans son amour tant insondableIl me pardonne et me rend fort.Payant l’erreur combien blâmableLe terrassant dans ce décor.C’est le bonheur divin transportQui, de ce jour, me rend comptableDe ses bienfaits de son supportIl est vivant c’est constatable,Des traces de pas.
Pierre Michel — L’Amour divin -
La discussion commencée sur le pas de la porte se poursuivait dans les petits journaux qui naissaient toujours dans ces moments-là, sur les affiches suivantes.
Aragon — Les Beaux-Quartiers -
Moi qui était son homme et pas une peau de vacheMoi qui dans ma jeunesse pris des principes d'apacheSortis mon 6.35 et d'une balle en plein cœurJe l'étendis raide mort et fus serré sur l'heureMort aux vaches, mort aux condésVive les enfants d'Cayenne, à bas ceux d'la sûreté
Parabellum — Cayenne -
[...] la rue étroite s'avance en spirale vers le sommet de la montagne des boutiques pauvres, des salles de rez-de-chaussée où les femmes causent ou filent, des bandes d'enfants à la voix rauque, aux traits charmants, courant çà et là ou jouant sur le seuil des masures...
Gérard de Nerval — Voyage en Orient -
—Bah ! et s’il s’en fait l’éditeur ? Cet homme-là, qui n’est qu’une mouche du coche, est plus jaloux cent fois de Mme de Vernage que s’il était son mari ; et en supposant qu’elle lui récite ce beau roman inventé sur mon compte, crois-tu qu’il s’amuse à en garder le secret ?
Alfred de Musset — Le secret de Javotte -
Je fis immédiatement une recherche de fond sur les emballages des paquets de cigarettes en général, étudiant la concurrence, les ventes, etc., de façon à comprendre le problème.
Raymond Loewy — La laideur se vend mal -
D’autant plus magnifique à voir, que, tout en ayant l’air de jouer le rôle de la mouche du coche, Chicot jouait en réalité un rôle beaucoup plus sérieux. Chicot, petit à petit, et pour ainsi dire homme par homme, mettait sur pied une armée pour le service de son maître.
Alexandre Dumas — La Dame de Monsoreau -
C’est un soir de juillet, à cette heure après chien et loup où la sueur s’évapore sur la peau et où toute la puissance du jour achève de tomber […] »
Paul Nizan — Le conspirateur -
Ils s'aimeront toujours.Au moment que je parle, ah ! mortelle pensée !Ils bravent la fureur d'une amante insensée.Malgré ce même exil qui va les écarter,Ils font mille serments de ne se point quitter.Non, je ne puis souffrir un bonheur qui m'outrage,Œnone. Prends pitié de ma jalouse rage.Il faut perdre Aricie. Il faut de mon épouxContre un sang odieux réveiller les courroux.Qu'il ne se borne pas à des peines légères :Le crime de la sœur passe celui des frères.Dans mes jaloux transports je le veux implorer.Que fais-je ? Où ma raison va-t-elle s'égarer ?Moi jalouse ! Et Thésée est celui que j'implore !Mon époux est vivant, et moi je brûle encore !Pour qui ? Quel est le cœur où prétendent mes vœux ?Chaque mot sur mon front fait dresser mes cheveux.Mes crimes désormais ont comblé la mesure.Je respire à la fois l'inceste et l'imposture.Mes homicides mains, promptes à me venger,Dans le sang innocent brûlent de se plonger.
Jean Racine — Phèdre -
Dans un chemin montant, sablonneux, malaisé,Et de tous les côtés au soleil exposé,Six forts chevaux tiraient un Coche.Femmes, Moine, Vieillards, tout était descendu.L'attelage suait, soufflait, était rendu.Une Mouche survient, et des Chevaux s'approche ;Prétend les animer par son bourdonnement ;Pique l'un, pique l'autre, et pense à tout momentQu'elle fait aller la machine,S'assied sur le timon, sur le nez du Cocher ;Aussitôt que le char chemine,Et qu'elle voit les gens marcher,Elle s'en attribue uniquement la gloire ;Va, vient, fait l'empressée ; il semble que ce soitUn Sergent de bataille allant en chaque endroitFaire avancer ses gens, et hâter la victoire.La Mouche en ce commun besoinSe plaint qu'elle agit seule, et qu'elle a tout le soin ; Qu'aucun n'aide aux Chevaux à se tirer d'affaire.Le Moine disait son Bréviaire ;Il prenait bien son temps ! une femme chantait ;C'était bien de chansons qu'alors il s'agissait !Dame Mouche s'en va chanter à leurs oreilles,Et fait cent sottises pareilles.Après bien du travail le Coche arrive au haut.Respirons maintenant, dit la Mouche aussitôt :J'ai tant fait que nos gens sont enfin dans la plaine.Ça, Messieurs les Chevaux, payez-moi de ma peine.Ainsi certaines gens, faisant les empressés,S'introduisent dans les affaires :Ils font partout les nécessaires,Et, partout importuns, devraient être chassés.
Jean de La Fontaine — Le Coche et la Mouche -
Dans un lieu féerique, les fées n'apparaissent pas. Elles s'y promènent invisibles. Elles ne peuvent apparaître aux mortels que sur le plancher des vaches.
Jean Cocteau — Antigone -
Sur ces paroles, qui empruntaient à la bouche d’où elles étaient émanées une autorité sibylline, les matelots se regardèrent furtivement (…).Encouragé par les signes de ses camarades, Pompon-Filasse se décida cependant à faire une nouvelle tentative pour rompre le silence inquiétant de Bertrand.— Maître ? dit-il timidement.— Qu’est-ce qu’il y a, mon garçon ?— C’est y vrai que vous avez servi dans le temps sur le plancher des vaches et que vous vous êtes croché avec les terriens anglais.
Edmond Rousseau — La Monongaléha -
Le mot fameux de Palmerston : que la vie serait supportable sans ses plaisirs, est vrai de la vie en société, aussi bien sur l’eau que sur le plancher des vaches.
Henry Carton de Wiart — Mes vacances au Congo -
(…) sur l'Océan, ce labeur dur et solitaire loin du plancher des vaches interdisent au pêcheur de profiter des satisfactions auxquelles tout homme peut prétendre. Depuis douze ans qu'il naviguait, San n'avait jamais eu de relations normales, acceptables, avec une femme.
Jack Couffer — Le rat qui rit -
C’est bizarre, un voeu. Ça meurt, comme un flocon sur le doigt. Au début c’est inoffensif et les dieux ne se vengent pas.
Yann Queffélec — Osmose -
La femme termina son travail et, sur le coup de 10 heures, le plus jeune des trois ne dormait pas encore.
Raymond Queneau — Le Chiendent -
J’ai encore sur le cœur ses jugements dédaigneux sur Paul Huet, par exemple, ce paysagiste précurseur… M. Delécluze n’a jamais su que l’accuser d’aimer et de chercher le bizarre.
Sainte-Beuve — Nouveaux lundis -
Mais le plus souvent Mâtho, mélancolique comme un augure, s'en allait dès le soleil levant pour vagabonder dans la campagne. Il s'étendait sur le sable, et jusqu'au soir y restait immobile.
Gustave Flaubert — Salammbô -
Il en était question depuis notre départ de Paris et c'est le général de Castelnau qui en prononça officiellement le nom pour la première fois, juché comme un oracle de mauvais augure sur son tas de cailloux.
Blaise Cendrars — La main coupée -
Il souleva couverture, drap, aperçut le plâtre et frémit. On ne pouvait pas, sur la chair d'un homme, concevoir forme de plus mauvais augure.
Joseph Kessel — Les cavaliers -
Il résulta de ces petits savoir-faire cette apparence de succès qui trompe la jeunesse et l’étourdit sur l’avenir.
Balzac — Les petits bourgeois -
Giton a le teint frais, le visage plein et les joues pendantes, l'œil fixe et assuré, les épaules larges, l’estomac haut, la démarche ferme et délibérée. Il parle avec confiance ; il fait répéter celui qui l’entretient, et il ne goûte que médiocrement tout ce qu’il lui dit. Il déploie un ample mouchoir et se mouche avec grand bruit ; il crache fort loin, et il éternue fort haut. Il dort le jour, il dort la nuit, et profondément ; il ronfle en compagnie. Il occupe à table et à la promenade plus de place qu’un autre. Il tient le milieu en se promenant avec ses égaux ; il s’arrête, et l’on s’arrête ; il continue de marcher, et l’on marche : tous se règlent sur lui. Il interrompt, il redresse ceux qui ont la parole : on ne l’interrompt pas, on l’écoute aussi longtemps qu’il veut parler ; on est de son avis, on croit les nouvelles qu’il débite. S’il s’assied, vous le voyez s’enfoncer dans un fauteuil, croiser les jambes l’une sur l’autre, froncer le sourcil, abaisser son chapeau sur ses yeux pour ne voir personne, ou le relever ensuite, et découvrir son front par fierté et par audace. Il est enjoué, grand rieur, impatient, présomptueux, colère, libertin, politique, mystérieux sur les affaires du temps ; il se croit du talent et de l’esprit. Il est riche.
Portrait de Giton — Les Caractères -
Les beaux-arts et la poésie, dans toute une partie essentielle, sont et doivent être des industries singulières et par un coin secrètes, des initiations, à certains égards, d’esprits merveilleux, des savoir-faire dédaliens, où n’atteint pas le grand nombre, mais à quoi il finit par croire, sur la foi de son impression sans doute, mais de son impression dirigée et quelquefois créée par les critiques et connaisseurs.
Sainte-Beuve — Écrivains critiques et historiens littéraires de la France -
PYRRHUS.Madame, demeurez.On peut vous rendre encor ce fils que vous pleurez.Oui, je sens à regret qu’en excitant vos larmes,Je ne fais contre moi que vous donner des armes ;Je croyais apporter plus de haine en ces lieux.Mais, madame, du moins, tournez vers moi les yeux :Voyez si mes regards sont d’un juge sévère,S’ils sont d’un ennemi qui cherche à vous déplaire.Pourquoi me forcez-vous vous-même à vous trahir ?Au nom de votre fils, cessons de nous haïr.À le sauver enfin c’est moi qui vous convie.Faut-il que mes soupirs vous demandent sa vie ?Faut-il qu’en sa faveur j’embrasse vos genoux ?Pour la dernière fois, sauvez-le, sauvez-vous.Je sais de quels serments je romps pour vous les chaînes ;Combien je vais sur moi faire éclater de haines.Je renvoie Hermione, et je mets sur son front,Au lieu de ma couronne, un éternel affront ;Je vous conduis au temple où son hymen s’apprête ;Je vous ceins du bandeau préparé pour sa tête.Mais ce n’est plus, madame, une offre à dédaigner ;Je vous le dis : il faut ou périr, ou régner.Mon cœur, désespéré d’un an d’ingratitude,Ne peut plus de son sort souffrir l’incertitude.C’est craindre, menacer, et gémir trop longtemps.Je meurs si je vous perds ; mais je meurs si j’attends.Songez-y : je vous laisse, et je viendrai vous prendrePour vous mener au temple où ce fils doit m’attendre ;Et là vous me verrez, soumis ou furieux,Vous couronner, madame, ou le perdre à vos yeux.
Racine — Andromaque -
Le sens pratique de la vie crée seul les supériorités sociales, c’est-à-dire celles que donne l’argent, comme cela est de toute justice dans une société démocratique et égalitaire fondée sur l’inégalité des savoir-faire.
Jean Aicard — Maurin des Maures