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Citations sur le sais - Page 2
Il y a 147 citations sur le sais.
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Tu dois m'en vouloir terriblement. Je ne sais pas ce qui m'a pris. En rentrant dans le bois avec Elsa, elle... enfin je l'ai embrassée et Anne a dû arriver à ce moment-là et...
Françoise Sagan — Bonjour tristesse -
D'ailleurs, elle se flattait de savoir sa langue; on lui faisait souvent compliment de la façon dont elle parlait de tout, même devant des enfants, sans jamais blesser la décence
Émile Zola — L'Assommoir -
Marie: Tu l'aimes donc bien? Blanche: Oui, je l'aime! Je l'adore, si tu veux le savoir!
Becque — Corbeaux -
Je ne sais pas ce que j'ai, ce matin; je me sens tout chose
Georges Feydeau — Dame de chez Maxim's -
Et dans ce moment, la question entre nous se réduit à savoir si je vous présente des garanties suffisantes pour la somme que je viens vous emprunter
Balzac — Gobseck -
En savoir quelque chose
Bloy — Femme pauvre -
« Savoir, c'est savoir qu'on sait ». Ainsi aurons-nous défini la réflexion ou conscience positionnelle de la conscience
auteur -
Tu as semé du linge sale, des cendres de cigarettes, que sais-je?
Cocteau — Parents -
Les Suez de ma dot, comment en as-tu fait le remploi ? Je sais bien que tu m’as demandé de signer d’autres papiers…Je lui indiquai le chiffre de l’énorme bénéfice que j’avais réalisé pour elle, à la veille de la baisse. Je lui expliquai le remploi que j’en avais effectué en obligations
François Mauriac — Le Nœud de vipères -
Un prof de droit, un jour, nous a fait un cours sur « aller à Canossa ». En gros, ça veut dire se coucher, baisser la culotte. Je ne sais pas si cela a quelque chose à voir avec Colmar ?
Didier Daeninckx — Mort au premier tour -
Alors je vais te dire ils vont se pointer dans ton restau un jour où ce sera plein de journalistes et de personnalités qui dégusteront du pinard en enculant les mouches, ou bien au cours d’un banquet d’étudiants en commerce bien propres sur eux, et ils vont commencer à jouer les malpolis, tu sais ?
Hervé Le Corre — Du sable dans la bouche -
J’ai jamais fait les papiers, je ne sais pas si j’y ai droit. D’autres se débrouillent comme ils peuvent. Quand on est dans la mouise on voit la société en face, on voit tout ce qu’il y a de plus dégueulasse.
Didier Daeninckx — En marge -
« Écoute », dit-il; sa voix, qui muait, prit une sonorité basse, solennelle : « Je pense à l'avenir. Sait-on jamais? Nous pouvons être séparés l'un de l'autre
Martin du Gard — Thibault, Cahiers du soir -
Je sais bien qu’on m’objectera cette vieille rengaine d’Augier « Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse » Hé bien, Robert a peut-être l’ivresse, mais il n’a vraiment pas fait preuve de goût dans le choix du flacon !
Marcel Proust — À la recherche du temps perdu -
Je sais déjà ce qu’elle va proposer, Paris, Paris, Paris, je ne connais pas une seule femme qui n’en rêve pas. Pour être tout à fait honnête, j’en ai parlé à mes supérieurs, et Paris est une des villes possibles.
Tonino Benacquista — Malavita -
"Il collectionne lui-même les breloques en tout genre, mais refuse d’en livrer le chiffre précis : « Vous savez bien que le nombre de décorations est inversement proportionnel à la santé de la prostate. » Une blague de corps de garde, on ne se refait pas.
Ariane Chemin et Nicolas Chapuis — Enquête sur Didier Lallement" -
« Mais tu sais ce que tu as fait, malheureux? Je ne sais pas ce qui m’a pris. Ne t’en fais pas, ce n’est pas ta faute. J’expliquerai ça à mon parrain, gros. Petit con, tête de nœud, se lamentait Iscariote. Tête de mule. […] »
Mario Vargas Llosa — Lituma dans les Andes -
Deux jours après, étant allé voir Elstir, il me dit la sympathie très grande qu’Andrée avait pour moi comme je lui répondais « Mais c’est moi qui ai eu beaucoup de sympathie pour elle dès le premier jour, je lui avais demandé à la revoir le lendemain, mais elle ne pouvait pas. Oui, je sais, elle me l’a raconté, me dit Elstir, elle l’a assez regretté, mais elle avait accepté un pique-nique à dix lieues d’ici où elle devait aller en break et elle ne pouvait plus se décommander. »
Marcel Proust — À l’ombre des jeunes filles en fleurs -
Nos cœurs étaient muets à force d’être pleins ;Nous effeuillions sur l’eau des tiges dans nos mains ;Je ne sais quel attrait des yeux pour l’eau limpideNous faisait regarder et suivre chaque ride,Réfléchir, soupirer, rêver sans dire un mot,Et perdre et retrouver notre âme à chaque flot.Nul n’osait le premier rompre un si doux silence,Quand, levant par hasard un regard sur Laurence,Je vis son front rougir et ses lèvres trembler,Et deux gouttes de pleurs entre ses cils rouler,Comme ces pleurs des nuits qui ne sont pas la pluie,Qu’un pur rayon colore, et qu’un vent tiède essuie.— Que se passe-t-il donc, Laurence, aussi dans toi ?Est-ce qu’un poids secret t’oppresse ainsi que moi ?— Oh ! je sens, me dit-il, mon cœur prêt de se fendre ;Mon âme cherche en vain des mots pour se répandre :Elle voudrait créer une langue de feu,Pour crier de bonheur vers la nature et Dieu.— Dis-moi, repris-je, ami, par quelles influencesMon âme au même instant pensait ce que tu penses ?Je sentais dans mon cœur, au rayon de ce jour,Des élans de désirs, des étreintes d’amourCapables d’embrasser Dieu, le temps et l’espace ;Et pour les exprimer ma langue était de glace.Cependant la nature est un hymne incomplet,Et Dieu n’y reçoit pas l’hommage qui lui plaît,Quand l’homme, qu’il créa pour y voir son image,N’élève pas à lui la voix de son ouvrage :La nature est la scène, et notre âme est la voix.Essayons donc, ami, comme l’oiseau des bois,Comme le vent dans l’arbre ou le flot sur le sable,De verser à ses pieds le poids qui nous accable,De gazouiller notre hymne à la nature, à Dieu :Créons-nous par l’amour prêtres de ce beau lieu !Sur ces sommets brûlants son soleil le proclame,Proclamons-l’y nous-même et chantons-lui notre âme !La solitude seule entendra nos accents : Écoute ton cœur battre, et dis ce que tu sens.
Alphonse de Lamartine — Jocelyn -
Tu ne sais pas ce que tu manques, ma petite fille chérie. Et toi, mon tout nouveau gendre. Un spectacle hors pair !
Mario Vargas Llosa — Le Fou des balcons -
Qu’est–ce que tu veux faire à Paris? Je n’en sais rien. Il faut que j’aille voir. Il n’a que moi au monde. Ce n’est pas sa femme qui s’en occuperait. Simone ricana. Elle le lâchera dès que ça n’ira plus. Mais à quel titre est–ce que tu agirais, Simone, tu n’es pas raisonnable.
Elsa Triolet — Le cheval blanc -
La mère se tait. La fille reprend « Françoise m’a demandé ce que tu voulais pour ton anniversaire, un caraco, ça te va ? Oui, oui. — j’allais pas dire que tu voulais, je sais pas, un tailleur Chanel » (Rire sarcastique de la fille.)
Annie Ernaux — La vie extérieure -
Je connais le métier autant que toi. Je sais ce que vaut un papier comme ça. Si c’est un flop, tu ne me dois rien et on n’en parle plus. Ça te va comme marché ?
Catherine Simon — Un baiser sans moustache -
Mardi prochain, lorsque vous trouverez Henriette en train de coudre à vous attendre, vous lui direz avant même qu’elle vous ait demandé quoi que ce soit : “Je t’ai menti, comme tu t’en es bien doutée ; ce n’est pas pour la maison Scabelli que je suis allé à Rome cette fois-ci, et c’est en effet pour cette raison que j’ai pris le train de huit heures dix et non l’autre, le plus rapide, le plus commode, qui n’a pas de troisième classe ; c’est uniquement pour Cécile que je suis allé à Rome cette fois-ci, pour lui prouver que je l’ai choisie définitivement contre toi, pour lui annoncer que j’ai enfin réussi à lui trouver une place à Paris, pour lui demander de venir afin qu’elle soit toujours avec moi, afin qu’elle me donne cette vie extraordinaire que tu n’as pas été capable de m’apporter et que moi non plus je n’ai pas su t’offrir ; je le reconnais, je suis coupable à ton égard, c’est entendu, je suis prêt à accepter, à approuver tous tes reproches, à me charger de toutes les fautes que tu voudras si cela peut t’aider le moins du monde à te consoler, à atténuer le choc, mais il est trop tard maintenant, les jeux sont faits, je n’y puis rien changer, ce voyage a eu lieu, Cécile va venir • tu sais bien que je ne suis pas une si grande perte, ce n’est pas la peine de fondre en larmes ainsi…”Mais vous savez bien qu’elle ne pleurera nullement, qu’elle se contentera de vous regarder sans proférer une parole, qu’elle vous laissera discourir sans vous interrompre, que c’est vous, tout seul, par lassitude, qui vous arrêterez, et qu’à ce moment-là vous vous apercevrez que vous êtes dans votre chambre, qu’elle est déjà couchée, qu’elle est en train de coudre, qu’il est tard, que vous êtes fatigué de ce voyage, qu’il pleut sur la place.
Michel Butor — La Modification -
Il est essentiel que le gouvernement donne l’impression qu’il n’est pas aux mains des factions de gauche et qu’il n’a pas à se rendre pieds et poings liés aux sommations de je ne sais quelle armée prétorienne qui, croyez-moi, n’est pas l’armée. Il va de soi que si un fait nouveau se produisait, une procédure de révision serait entamée. La conséquence saute aux yeux.
Marcel Proust — Le Côté de Guermantes -
Il n’a rien du petit claqué, Patron, tu sais ? Il a d’autres séductions qu’une petite gueule de quatre sous et des yeux au beurre noir.
Colette — Œuvres -
Mais le contact de ce corps raidi, de ces bras crispés, lui communiqua la secousse de son indicible torture. L’énergie et la force dont elle retenait avec ses doigts et avec ses dents la toile gonflée de plumes sur sa bouche, sur ses yeux et sur ses oreilles pour qu’il ne la vît point et ne lui parlât pas, lui firent deviner, par la commotion qu’il reçut, jusqu’à quel point on peut souffrir. Et son coeur, son simple coeur, fut déchiré de pitié. Il n’était pas un juge, lui, même un juge miséricordieux, il était un homme plein de faiblesse et un fils plein de tendresse. Il ne se rappela rien de ce que l’autre lui avait dit, il ne raisonna pas et ne discuta point, il toucha seulement de ses deux mains le corps inerte de sa mère, et ne pouvant arracher l’oreiller de sa figure, il cria, en baisant sa robe : « Maman, maman, ma pauvre maman, regarde-moi ! » Elle aurait semblé morte si tous ses membres n’eussent été parcourus d’un frémissement presque insensible, d’une vibration de corde tendue. Il répétait : « Maman, maman, écoute-moi. Ça n’est pas vrai. Je sais bien que ça n’est pas vrai. » Elle eut un spasme, une suffocation, puis tout à coup elle sanglota dans l’oreiller. Alors tous ses nerfs se détendirent, ses muscles raidis s’amollirent, ses doigts s’entrouvrant lâchèrent la toile ; et il lui découvrit la face. Elle était toute pâle, toute blanche, et de ses paupières fermées on voyait couler des gouttes d’eau.
Maupassant — Pierre et Jean (1888) -
Wurm: Je ne le sais pas. Louise: Non; mais tu le devines bien quelque peu.
Dumas père — Intrigue et amour -
Je ne sais pas, continua Anne Mareili, mais il peut arriver aussi que le beurre et l'argent du beurre manquent, c’est l’expérience qu’en font bien des filles fières, qui, pleines d’angoisse, courent après un mari […]
Jeremias Gotthelf — L’argent et l’esprit : ou La réconciliation -
Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombeUn bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
Victor Hugo — Demain dès l'aube -
Ah ! dit-il, voilà donc comme tu veux me tromper, maudite femme ! Je ne sais à quoi il tient que je ne te mange aussi : bien t'en prend d'être une vieille bête. Voilà du gibier qui me vient bien à propos pour traiter trois ogres de mes amis, qui doivent me venir voir ces jours-ci.Il les tira de dessous le lit, l'un après l'autre. Ces pauvres enfants se mirent à genoux, en lui demandant pardon ; mais ils avaient affaire au plus cruel de tous les ogres, qui, bien loin d'avoir de la pitié, les dévorait déjà des yeux, et disait à sa femme que ce seraient là de friands morceaux, lorsqu'elle leur aurait fait une bonne sauce. Il alla prendre un grand couteau ; et en approchant de ces pauvres enfants, il l'aiguisait sur une longue pierre, qu'il tenait à sa main gauche. Il en avait déjà empoigné un, lorsque sa femme lui dit : " Que voulez-vous faire à l'heure qu'il est ? n'aurez-vous pas assez de temps demain ?- Tais-toi, reprit l'Ogre, ils en seront plus mortifiés. - Mais vous avez encore là tant de viande, reprit sa femme : voilà un veau, deux moutons et la moitié d'un cochon !- Tu as raison, dit l'Ogre : donne-leur bien à souper afin qu'ils ne maigrissent pas, et va les mener coucher.
Charles Perrault — Le Petit Poucet -
— Je vous le jure, dit Octave profondément étonné… mais Armance me permettra-t-elle de lui parler de mon amour ? — Ce sera le nom que vous donnerez à notre amitié, dit Armance avec un regard enchanteur. — Il n’y a que peu de jours, reprit Octave, que je sais que je vous aime.
Stendhal — Armance -
Je ne sais plus bien quoi vous dire. D’ailleurs depuis cinq minutes je bafouille consciencieusement. Je vous embrasse de tout mon cœur en vous quittant comme je vous aime.
Antoine de Saint-Exupéry — Lettres à sa mère -
Mon amour je sais que je serai heureuse ce dimanche où je vous reverrai. Je vous aime. Votre Castor
Simone de Beauvoir — Lettres à Sartre -
Elle avance encore un peu « Je ne sais pas, moi, c'est peut-être une idée, mais j'étais un peu gênée, je me demande si tu n'as pas eu tort. » Il devient d'un coup brutal « Tort ? Tort avec Martereau ? Qu'est-ce que tu vas chercher ?
Nathalie Sarraute — Martereau -
En approchant de la ville, ils rencontrèrent un nègre étendu par terre, n’ayant plus que la moitié de son habit, c’est-à-dire d’un caleçon de toile bleue ; il manquait à ce pauvre homme la jambe gauche et la main droite. "Eh, mon Dieu ! lui dit Candide en hollandais, que fais-tu là, mon ami, dans l’état horrible où je te vois ? — J’attends mon maître, M. Vanderdendur, le fameux négociant, répondit le nègre. — Est-ce M. Vanderdendur, dit Candide, qui t’a traité ainsi ? — Oui, monsieur, dit le nègre, c’est l’usage. On nous donne un caleçon de toile pour tout vêtement deux fois l’année. Quand nous travaillons aux sucreries, et que la meule nous attrape le doigt, on nous coupe la main ; quand nous voulons nous enfuir, on nous coupe la jambe : je me suis trouvé dans les deux cas. C’est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe." Cependant, lorsque ma mère me vendit dix écus patagons sur la côte de Guinée, elle me disait : "Mon cher enfant, bénis nos fétiches, adore-les toujours, ils te feront vivre heureux, tu as l'honneur d'être esclave de nos seigneurs les blancs, et tu fais par-là la fortune de ton père et de ta mère." Hélas ! je ne sais pas si j'ai fait leur fortune, mais ils n'ont pas fait la mienne. Les chiens, les singes et les perroquets sont mille fois moins malheureux que nous. Les fétiches hollandais qui m'ont converti me disent tous les dimanches que nous sommes tous enfants d'Adam, blancs et noirs. Je ne suis pas généalogiste ; mais si ces prêcheurs disent vrai, nous sommes tous cousins issus de germains. Or vous m'avouerez qu'on ne peut pas en user avec ses parents d'une manière plus horrible.
Voltaire — Candide -
La courbe de tes yeux de Paul EluardLa courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur,Un rond de danse et de douceur,Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,Et si je ne sais plus tout ce que j’ai vécuC’est que tes yeux ne m’ont pas toujours vu.Feuilles de jour et mousse de rosée,Roseaux du vent, sourires parfumés,Ailes couvrant le monde de lumière,Bateaux chargés du ciel et de la mer,Chasseurs des bruits et sources des couleurs,Parfums éclos d’une couvée d’auroresQui gît toujours sur la paille des astres,Comme le jour dépend de l’innocenceLe monde entier dépend de tes yeux pursEt tout mon sang coule dans leurs regards.
Paul Éluard — La courbe de tes yeux -
Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombeUn bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
Victor Hugo — Les Contemplations -
Car je ne sais si, comme dit le proverbe, les choses répétées plaisent, mais je crois que du moins elles signifient.
Roland Barthes — Mythologies -
De quelle émotion inconnue sens-je mon cœur atteint ! et quelle inquiétude secrète est venue troubler tout d'un coup la tranquillité de mon âme ? Ne serait-ce point aussi, ce qu'on vient de me dire, et sans en rien savoir, n'aimerais-je point ce jeune prince ? Ah ! si cela était, je serais personne à me désespérer : mais il est impossible que cela soit, et je vois bien que je ne puis pas l'aimer. Quoi ? je serais capable de cette lâcheté […] Les respects, les hommages et les soumissions n'ont jamais pu toucher mon âme, et la fierté et le dédain en auraient triomphé. J'ai méprisé tous ceux qui m'ont aimée, et j'aimerais le seul qui me méprise ? Non, non, je sais bien que je ne l'aime pas. Il n'y a pas de raison à cela : mais si ce n'est pas de l'amour que ce que je sens maintenant, qu'est-ce donc que ce peut être ? et d'où vient ce poison qui me court par toutes les veines, et ne me laisse point en repos avec moi-même ?
Molière — Les amants magnifiques