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Citations sur le mais - Page 2
Il y a 136 citations sur le mais.
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N’en déplaise aux paroles elles-mêmes, étant donné les habitudes que dans tant de bouches infectes elles sont contractées, il faut un certain courage pour se décider à écrire, mais même à parler.
Francis Ponge — Proèmes -
[Malherbe] sait exactement doser ses éloges et ne dire que ce qu’il veut dire. Il sait ce qu’il fait. Dire, pour lui, c’est faire. Tout discours est par nature destiné à l’échec (parce que le langage ne permet pas une “expression” satisfaisante) mais en même temps tout discours peut potentiellement fonctionner ou plaire.
Francis Ponge — Pour Malherbe -
J’ai besoin du magma poétique, mais c’est pour m’en débarrasser. Je désire violemment (et patiemment) me débarrasser l’esprit. C’est en ce sens que je me prétends combattant dans les rangs du parti des lumières, comme on disait au grand siècle.
Francis Ponge — Entretiens de Francis Ponge avec Philippe Sollers -
Et même lorsque, à travers le cinéma noir, le film policier continue sa route, empruntant quelques éléments dramatiques, quelques recettes pimentées, mais gardant toujours le même ressort le suspense. Qui dit suspense dit réflexion.
Pierre Marcabru — Allons au cinéma -
Voyez le regard mélancolique c’est encore un regard, mais en suspens, comme vide. Il ne voit plus ce qui l’entoure. Il est fixe, un peu hagard, mais pourtant aimanté.
Roger Munier — L’Extase nue -
Reste jusqu’au mois de janvier, si tu veux, pour te rétablir, te panser, te rengraisser ; mais, pour Dieu, viens fumer le calumet de la paix.
Gustave Flaubert — Correspondance -
Il avait à faire un dernier geste pour dignement affronter le jour, mais ce geste était comme la récompense et le sacre de tous les autres par lesquels il avait, au prix de tant d’efforts déchirants, remis en marche et couvert ainsi qu’il convenait son corps rouillé, rebelle.
Joseph Kessel — Les cavaliers -
Mais Pontis leur fit observer qu’en courant ils seraient remarqués, rappelés, peut-être, qu’il fallait, au contraire, s’éloigner lentement, en se dandinant, en regardant le ciel et l’eau ; puis, à un détour du chemin, prendre ses jambes à son cou, et faire le quart de lieue en cinq minutes.
Auguste Maquet — La Belle Gabrielle -
J’étais allé m’asseoir auprès d’elle ; je voulais lui offrir un bouquet de bluets que j’avais cueillis dans les seigles ; mais ses deux grands yeux se tournèrent vers moi d’une si drôle de façon, que je pris mes jambes à mon cou, et me sauvai en emmenant ma sœur par la main.
Jules Sandeau — Le Château de Montsabrey -
Intriguée, j’ai cherché à voir où elle allait, mais elle s’est aperçue, sans doute, que je la suivais ; elle a pris ses jambes à son cou, et je l’ai perdue dans les petites ruelles qui montent à la Ville-Haute.
André Theuriet — Le Secret de Gertrude -
Olimpia n’arrive pas à trouver le sommeil, elle tient un livre devant ses yeux, mais regarde dans le vide. J’éteins la lumière ? propose Scalzi. Tu t’es fait refiler une patate chaude avec cette affaire Fami, dit Olimpia l’air grave.
Nino Filasto — L’épouse égyptienne -
[…] mais, officiellement, c’est encore lui le chef de service, alors pourquoi on le laisse pas se débrouiller avec la patate chaude et trouver les mots qu’il faut pour expliquer sa décision souveraine à la famille ?
Martin Winckler — Les Trois Médecins -
Mais la situation n’est pas encore mûre pour aller à Canossa ; l’affaire et la personne du stagiaire sortent du cercle d’intérêt de M. Cabirol, son attention se détourne vers d’autres objets au premier plan de l’actualité. Les communautés ont besoin de martyrs, mais aussi de guides (…)
Ladislas Dormandi — Pas si fou -
Ce n’était donc pas à un parti ou à des idées abstraites qu’il entendait rester fidèle, mais à lui-même, au jeune homme plein d’idéal et d’enthousiasme qu’il avait été. Il s’était juré de ne jamais aller à Canossa et jusqu’au bout, de lutter pour échapper à la servitude.
Yvonne Escoula — L’Apatride -
ROBERT, dans un coin.Ah ! le beau Georges qui ne pouvait pas mettre ses cravates plus de trois fois ! Monsieur était trop délicat, il aimait changer de nuances. Monsieur va les user jusqu’à la corde, ses cravates ! BARBARA C’est un détail, mais cela va t’obliger à en acheter ! ROBERT Je m’en fous ! Je veux bien aller sans col et avec des trous aux fesses pour avoir le plaisir de voir monsieur dans la mouise.
Jean Anouilh — Le Rendez-vous de Senlis -
La tradition, c'est aussi mai 1968. Quand on en a trop marre, ça fait boum, et c'est bon. On chante
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Allocution prononcée à la radio par le général de Gaulle, le 8 mai 1945
De Gaulle — Mémoires de guerre -
On apprend à la France que ses institutions actuelles remontent à Charlemagne et à Mérovée; que ses chambres ne sont autre chose que les assemblées du champ de mai, et ses codes une édition revue et corrigée des Capitulaires
Lamennais — Religion -
Près de la tête du mourant, sur l'oreiller, Aurélie avait placé un petit bouquet du premier mai, quelques brins de muguet
Rolland — Jean-Christophe, Le Buisson ardent -
Je fais un ouvrage de clown. Mais qu’est-ce qu’un tour de force prouve, après tout ? N’importe « Aide-toi, le ciel t’aidera. » Pourtant la charrette quelquefois est bien lourde à désembourber.
Gustave Flaubert — Correspondance -
Qui des deux lui avoue son amour, elle ne sait, mais, apparemment, cela lui est déjà égal qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse!
Anton Tchékhov — Œuvres -
Je sais bien qu’on m’objectera cette vieille rengaine d’Augier « Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse » Hé bien, Robert a peut-être l’ivresse, mais il n’a vraiment pas fait preuve de goût dans le choix du flacon !
Marcel Proust — À la recherche du temps perdu -
Doutez, si vous voulez, de l’être qui vous aime,D’une femme ou d’un chien, mais non de l’amour même.L’amour est tout, — l’amour, et la vie au soleil.Aimer est le grand point, qu’importe la maîtresse ?Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse ?
Alfred de Musset — La Coupe et les Lèvres -
Vous connaissez la violence du petit vieux. – Elle ne faiblit pas… Mais si maintenant, tout paraît mieux, quels mauvais jours nous avons passés il y a quelques semaines – J’ai bien cru un moment qu’il ne pourrait plus se secouer du plus profond chagrin. Souvent, je l’ai surpris pleurant et ne s’était-il pas mis en tête qu’il aurait dû s’enrôler pour défendre Anvers. C’était devenu une idée fixe et maladive, presque…
Lettre de Marthe Verhaeren à Theo Van Rysselberghe — Londres -
Ils ignoraient le mot destrier mais pas le mot cheval, piquaient des deux, la gueule enfarinée, la hure au vent et le cerveau rétréci en répondeur téléphonique. Un type comme Duane Allman, il n’était pas utile de le pratiquer longtemps pour s’apercevoir que son compte à rebours en arrivait aux unités.
Luc Baranger — Visas antérieurs -
1 rouge (dans ma nuée) ; doux ; 4 noir (s) : (sévères!), hiver, tempsma neige, et l’enfer, infirme : d’une décente, toi, matière ;mais (un cheval sellé s’éloigne) : tu es nombre, rien (vers la droite) :Alphabets, nombres : nous dirons vos naissances latentes,céréales de Cérès, grenades de Proserpine,semences, peuples, races enterrées : âges !Et l’obscurité nourrit les jours et ce toit qui balancedépouillé maintenant de sa pente de feuilles, attendla lueur au cœur de la nuée qui fera naîtreplus que des nombres et Cérès effacer, jaillissant, les chiffresdoux aveugle et gourd au centre de la rouequand, plus-de-bleu plus-de-noir toi séquence de céréalesnombre du puits des feuilles ouvres en tremblant (tremblementaigu de la neige) ta lueur de louve (et loin !) sémillante
Jacques Roubaud — Renga -
Anton Voyl n’arrivait pas à dormir. Il alluma. Son Jaz marquait minuit vingt. Il poussa un profond soupir, s’assit dans son lit, s’appuyant sur son polochon. Il prit un roman, il l’ouvrit, il lut; mais il n’y saisissait qu’un imbroglio confus, il butait à tout instant sur un mot dont il ignorait la signification.Il abandonna son roman sur son lit. Il alla à son lavabo; il mouilla un gant qu’il passa sur son front, sur son cou.Son pouls battait trop fort. Il avait chaud. Il ouvrit son vasistas, scruta la nuit. Il faisait doux. Un bruit indistinct montait du faubourg. Un carillon, plus lourd qu’un glas, plus sourd qu’un tocsin, plus profond qu’un bourdon, non loin, sonna trois coups. Du canal Saint-Martin, un clapotis plaintif signalait un chaland qui passait.Sur l’abattant du vasistas, un animal au thorax indigo, à l’aiguillon safran, ni un cafard, ni un charançon, mais plutôt un artison, s’avançait, traînant un brin d’alfa. Il s’approcha, voulant l’aplatir d’un coup vif, mais l’animal prit son vol, disparaissant dans la nuit avant qu’il ait pu l’assaillir.
Georges Perec — La Disparition -
Mais, plus tard, quand nous aurons compris la loi qui guida la composition du discours, nous irons admirant qu’usant d’un corpus aussi amoindri, d’un vocabulariat aussi soumis à la scission, à l’omission, à l’imparfait, la scription ait pu s’accomplir jusqu’au bout.
Georges Perec — La Disparition -
Ouvrons un dictionnaire aux mots « Littérature Potentielle.» Nous n’y trouverons rien. Fâcheuse lacune. […]L’humanité doit-elle se reposer et se contenter, sur des pensers nouveaux de faire des vers antiques ? Nous ne le croyons pas. Ce que certains écrivains ont introduit dans leur manière, avec talent (voire avec génie), mais les uns occasionnellement (forgeage de mots nouveaux), d’autres avec prédilection (contrerimes), d’autres avec insistance mais dans une seule direction (lettrisme), l’Oulipo entend le faire systématiquement et scientifiquement. […]Un mot, enfin, à l’intention des personnes particulièrement graves qui condamnent sans examen et sans appel toute œuvre où se manifeste quelque propension à la plaisanterie. Lorsqu’ils sont le fait de poètes, divertissements, farces et supercheries appartiennent encore à la poésie. La littérature potentielle reste donc la chose la plus sérieuse du monde. C.Q.F.D.
Jean-François Le Lionnais — Manifeste de l’Oulipo -
Je voulus lui parler du Clos Joli et de Marcellin Duprat, quelque chose me disait que l’avenir était de ce côté-là, mais nul n’est prophète dans son pays et on était alors encore loin de compte. Le retour d’Ambroise Fleury fut célébré comme une fête nationale, et ce fut un peu pour chacun comme si la France avait retrouvé son vrai visage.
Romain Gary — Les cerfs-volants -
Nul n’est prophète, non seulement chez lui, mais en son pays ; voilà ce que nous apprend l’histoire. […] Dans mon pays de Gascogne, on trouve amusant que je sois imprimé ; plus on est loin de chez moi quand on me découvre, plus ma réputation est grande.
Montaigne — Essais -
Ce n’était pas bien présenté. Je n’ai jamais su taper à la machine, et la secrétaire avait fini par tirer sa révérence. Mais c’était la vérité, bon sang, la vérité claire et nette.
Camille Laurens — Index -
L’Argentin ne put donner toute sa mesure gouvernementale, mais je gage qu’il eût fait un Suprême plus tranchant et drastique, moins ondoyant et louvoyant que l’autre. Plus éloigné des affaires, il n’avait pas à mettre de l’eau dans son vin ni à jouer aux Horaces et Curiaces avec l’adversaire impérial. L’art politique diviser l’adversaire et gagner du temps n’était pas son fort.
Régis Debray — Loués soient nos seigneurs -
T’aimer ? T’aimer ? Mais moi je t’aime enfin je t’aimais. Et tu vas chercher cette tête de nœud, ce néo-baba cool bibendumisé on dirait Demis Roussos.
Camille Laurens — L’amour -
« Mais tu sais ce que tu as fait, malheureux? Je ne sais pas ce qui m’a pris. Ne t’en fais pas, ce n’est pas ta faute. J’expliquerai ça à mon parrain, gros. Petit con, tête de nœud, se lamentait Iscariote. Tête de mule. […] »
Mario Vargas Llosa — Lituma dans les Andes -
[…] ce petit ouvrage permet à tout un chacun de composer à volonté cent mille milliards de sonnets, tous réguliers bien entendu. C’est somme toute une sorte de machine à fabriquer des poèmes, mais en nombre limité ; il est vrai que ce nombre, quoique limité, fournit de la lecture pour près de deux cents millions d’années (en lisant vingt-quatre heures sur vingt-quatre).
Raymond Queneau — Cent mille milliards de poèmes -
« Oh ! ne parlez pas de ma peine, » dit la Duchesse ; « je vous fais cadeau de tout ce que j’ai dit jusqu’à présent. » « Voilà un cadeau qui n’est pas cher ! » pensa Alice. « Je suis bien contente qu’on ne fasse pas de cadeau d’anniversaire comme cela ! » Mais elle ne se hasarda pas à le dire tout haut.
Lewis Carroll — Alice au pays des merveilles -
Vieillir est ennuyeux, mais c’est le seul moyen que l’on ait trouvé de vivre longtemps.
Sainte Beuve — Portraits littéraires -
Vous avez l’air de croire que la victoire est désormais promise à la France, je le souhaite de tout mon cœur, vous n’en doutez pas. Mais enfin depuis qu’à tort ou à raison les Alliés se croient sûrs de vaincre (pour ma part je serais naturellement enchanté de cette solution mais je vois surtout beaucoup de victoires sur le papier, de victoires à la Pyrrhus avec un coût qui ne nous est pas dit) et que les Boches ne se croient plus sûrs de vaincre, on voit l’Allemagne chercher à hâter la paix, la France à prolonger la guerre (…)
Marcel Proust — À la recherche du temps perdu -
[Pyrrhus] avait perdu une grande partie des forces qu’il avait amenées, et presque tous ses amis et principaux commandants ; il n’avait aucun moyen d’avoir de nouvelles recrues (…). Tandis que, comme une fontaine s’écoulant continuellement de la ville, le camp romain se remplissait rapidement et abondamment d’hommes frais, pas du tout abattus par la défaite, mais gagnant dans leur colère une nouvelle force et résolution pour continuer la guerre.
Plutarque — Apophtegmes de rois et de généraux