Accueil > Citations > Citations sur le des
Citations sur le des - Page 2069
Il y a 196157 citations sur le des.
-
Qu'est-ce que nous pouvions faire d'autre que d'accepter l'histoire? Une histoire insidieuse, un peu basse, un peu lâche. Nous nous étions préparés à des morts héroïques, au crucifix sur l'échafaud, à la foi confessée. Nous n'avions pas beaucoup d'armes contre la dévaluation, contre la hausse du prix de la vie, contre l'évolution économique et sociale, contre la justice, peut-être, et l'avenir,et l'intelligence, contre tous les sables mouvants où, sous l'oeil triomphant de Karl Marx, de lord Keynes, du Docteur Freud, d'Einstein et de Picasso - ah! comme nous avions raison de nous méfier du génie! -s'enfonçait notre maison.
Jean d'Ormesson — Au plaisir de Dieu -
Je me sentais bien. Un curieux sentiment m'envahissait, qui allait plus loin que le silence des organes et la souplesse des mouvements. Quelque chose qui allait jouer un grand rôle tout au long de ma vie : c'était le bonheur.
Jean d'Ormesson — Et moi, je vis toujours -
Mon oncle et ma tante racontaient volontiers leurs promenades ... l'enterrement auquel ils avaient assisté d'un frère du maharajah de Jodhpur qui portait le titre enivrant de maître des éléphants. Ces irrésistibles animaux lui étaient si attachés que, le jour des obsèques, au passage du cercueil qui défilait devant eux, ils levaient l'un après l'autre leur trompe en signe d'adieu et les spectateurs bouleversés voyaient des larmes couler de leurs yeux. P. 60-61
Jean d'Ormesson — Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit -
... ce que nous sommes d'abord, c'est des victimes. Les victimes d'un sort - vivre et mourir - que nous n'avons pas choisi et qui nous est imposé. (p.18)
Jean d'Ormesson — Un hosanna sans fin -
Rivarol ou Chamfort : lequel des deux glisse à un bel esprit qui laisse des papiers griffonnés dépasser largement de la poche de son habit : "Méfiez vous ! Si on ne vous connaissait pas, on vous les volerait " ? (p.56)
Jean d'Ormesson — Qu'ai-je donc fait ? -
Dieu est dans le temps, dans la lumière, dans la marche des astres. Il est aussi dans le vent et dans l'eau, dans la fleur qui s'ouvre, dans la chenille qui devient papillon, dans l'éléphant qui voit le jour, dans l'autruche qui sort de sa coquille, dans tout ce qui naît et qui change.
Jean d'Ormesson — Comme un chant d'espérance -
il y avait quelques années déjà que je n'avais rien publié. Avec raison. La masse prodigieuse des nouveaux livres me remplissait d'un découragement contre lequel le silence seul était capable de lutter. Je me disais que nous allions vers un temps où il y aurait plus d'auteurs que de lecteurs ... seuls quelques esprits d'exception, ivres de littérature, refuseraient encore de se dire écrivains. P. 38-39 NDL : Comme il était clairvoyant, ce livre date de 1985 et depuis il se publie de plus en plus de livres.
Jean d'Ormesson — Le Vent du soir -
Pour plusieurs raisons qui apparaîtront bientôt, ces récits répétés ont pesé sur ma vie. Et d'abord parce qu'ils ont provoqué chez moi une soif ardente de voyages. Quoi ! Il y avait des pays où les magnolias poussaient à trois mille mètres d'altitude et dont ni mon grand-père, ni le doyen Mouchoux, ni Stendhal, ni Flaubert, ni Aragon, que je lisais ne m'avais rien dit ! J'étouffais. Plessis-lez-Vaudreuil m'apparaissait soudain sous les traits d'une prison. P. 66
Jean d'Ormesson — Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit -
Peut-être le faut-il - le faut-il? parler un peu de moi. Deux mots. Pas un de plus. Les autres ne cessaient jamais, collés à leurs passions, d'être ce qu'ils étaient. Chateaubriand était un épicurien à l'imagination religieuse ; Malraux, c'était l'Asie, l'Espagne, l'engagement, le culte de l'art contre la mort ; Montherlant, de la hauteur tempérée par l'alternance ; Aragon, un paysan de Paris saisi par le communisme ; Jules Romain, l'âme des foules travaillée par le canular ; Gide, le combat sans répit et toujours contrôlé du désir et du dépouillement ; Claudel jetait sur l'univers son filet catholique. Ah! bravo! Encore bravo. Fanfares, cours magistraux et obsèques nationales. Adeline aimait son fourneau ; Proust aimait les chauffeurs, les duchesses, les pavés mal assemblés où le pied se tordait, les madeleines trempées dans le thé ; Picasso, la peinture et ses révolutions ; Einstein, l'espace et le temps en train de se confondre jusqu'à ne plus faire qu'un. Mon grand-père aimait le passé, le Professeur aimait son livre, Éric ne pensait qu'à une chose, et ce n'était pas à Leïla : c'était à changer le monde. Tout cela, qui faisait les livres et la vie, était construit sur le roc et toujours semblable à soi-même. Moi, qu'est-ce que j'étais donc, qu'est-ce que je pouvais bien être? Je vais vous le dire : je n'étais rien.
Jean d'Ormesson — Casimir mène la grande vie -
L'éternité, c'est ce qu'il y a de plus fragile, c'est du papier. Qu'est – ce qui reste de tout le passé ? Non pas les idées parce qu'elles s'envolent, mais des mots écrits.
Jean d'Ormesson -
La nature, conformément à son devoir mystique qui est de préserver l’élan créateur, donne à l’enfant l’esprit de révolte et le mépris des goûts paternels.
Jean d'Ormesson — Je dirai malgré tout que cette vie fut belle -
L'Elégance du hérisson est une promenade philosophique, une réflexion sur le sens de la vie, qui offre au lecteur des sensations multiples et inattendues. Ce roman, à l'écriture élégante et vivante, légère et grave à la fois, nous emporte avec entrain dans un monde riche, subtil et drôle. On tombe sous le charme de ce hérisson.
Jean d'Ormesson — Les 1001 livres qu'il faut avoir lus dans sa vie -
La poussée des Turcs est pour Venise comme l'annonce de son déclin. Mais le coup le plus funeste lui est porté quarante ans après la chute de Constantinople : le 12 octobre 1492, après une traversée de soixante-dix jours, Christophe Colomb découvre l'Amérique. Le coeur du monde se déplace : il passe de la Méditerranée et de l'Adriatique à l'océan Atlantique.
Jean d'Ormesson — Et moi, je vis toujours -
A quelques mètres à peine de la terrasse de San Miniato où je suis en train d'écrire sous le pâle soleil du printemps, il traîne encore, ce vieux journal au papier quadrillé et à la couverture rouge taché ici et là par les embruns de l'Egée, dans la malle magique des souvenirs évanouis. Il me suffit de l'ouvrir, un demi-siècle après le voyage, pour que l'air de la mer envahisse la Toscane. Et que le vent du soir se lève dans ma mémoire. Car ce qui a été ne peut pas cesser d'être. P. 186
Jean d'Ormesson — Tous les hommes en sont fous -
Selon Jorge Luis Borges, le genre littéraire qu'est le "roman d'imagination raisonnée" est apparu pour la première fois en espagnol dans cette oeuvre. (...) Ce roman qui triomphe de l'association habituellement établie entre la fantaisie et la brièveté, explore une thèse unique : la possibilité d'enregistrer les sentiments et les événements d'une vie puis de les reproduire mécaniquement pour tous. (...) La fantaisie joue ainsi sur l'approche littéraire. Fable qui traite de l'immortalité et du désir de préserver les souvenirs du bonheur, L'invention de Morel est aussi un conte humoristique sur la perception erronée de soi, une parodie de l'ambiguïté et de la fidélité en amour, ainsi que l'un des premiers exemples littéraires situés aux confins de la fiction. (...) Adolfo Bioy Casares - L'invention de Morel
Jean d'Ormesson — Les 1001 livres qu'il faut avoir lus dans sa vie -
Comme dans n'importe quel jeu, il y a dans le jeu de l'histoire, avant et après la vie et la pensée, des gagnants et des perdants, des vainqueurs et des vaincus. Les hommes attribuent souvent les hasards qui ont décidé de leur destin à ce qu'ils appellent leur étoile. Il n'y a pas de grande figure, de conquérant, de découvreur, d'inventeur, de créateur qui n'ait pas, au moins une fois dans sa vie, été servi par le hasard. Une rencontre. Une occasion. Une situation passagère à saisir par les cheveux. Les Grecs anciens honoraient un petit dieu appelé Kairos, qui veillait sur l'instant opportun, sur le moment précis où il fallait s'emparer de l'avenir. L'empereur Napoléon, qui plus que personne, croyait à son étoile, avait l'habitude de demander à l'officier à qui il avait l'intention de confier un commandement s'il était heureux - c'est-à-dire s'il avait de la chance.
Jean d'Ormesson — Comme un chant d'espérance -
La science d'aujourd'hui détruit l'ignorance d'hier et elle fera figure d'ignorance au regard de la science de demain. Dans le cœur des hommes il y a un élan vers autre chose dont la clé secrète est ailleurs.
Jean d'Ormesson — C’est une chose étrange à la fin que le monde -
Le secret des bons, c’est qu’ils sont aussi des méchants.
Jean d'Ormesson — Casimir mène la grande vie -
Les femmes m'ont toujours beaucoup plu. Je crois qu'il m'est arrivé de plaire un peu à des hommes. Bien des années plus tard, en khâgne à Henri- IV ou à l'Ecole de la rue d'Ulm, j'ai beaucoup aimé Jean Beaufret . Il m'épatait. Nous nous promenions tous les deux le long du boulevard Saint-Michel et il me faisait en toute simplicité des propositions qui n'étaient guère dissimulées. Je bredouillais que non, franchement, ca ne me disait pas grand-chose. Mais il insistait : - Ce n'est pas parce que je t'enculerai trois ou quatre fois... - Tant que ca ? demandai-je. - ... que tu passeras de l'autre côté. (pp.60,61)
Jean d'Ormesson — Je dirai malgré tout que cette vie fut belle -
p 80 - Le rêve du Vieux (extrait) Il n'y a jamais eu qu'un roman : c'est le roman de l'univers. Et il y a un seul romancier : c'est moi. [...]. Il y a l'amour, le savoir, l'intelligence, la curiosité, l'ambition et tous leurs succédanés : la rivalité, la haine, l'envie, la jalousie, la fureur, la bêtise, la folie. Il y a la guerre, le chagrin, le malheur, la révolte. Vous mettez tous cela ensemble, vous secouez le puzzle, vous en faites tomber des morceaux, vous peignez des Vierges, des courtisanes et des pommes, vous sculptez des saints et des héros, vous élevez des pyramides, des temples, des cathédrales, des échangeurs et des ponts suspendus, vous écrivez des romans, des tragédies, des Mémoires, des symphonies, des systèmes de l'univers, des manuels du pêcheur ou du parfait bricoleur et des théogonies. Vous aimezn vous souffrez, vous vous souvenez, vous vous massacrez, vous découvrez des vieux : c'est le roman du monde.
Jean d'Ormesson — C’est une chose étrange à la fin que le monde -
L'imprimerie donne le départ à une catégorie d'objets culturels nomades d'une utilisation aisée: les livres. Dans mes jeunesses innombrables et successives, j'ai lu des livres dans des couvents, sur des plages, sur des bateaux, dans des trains, dans de vastes fauteuils, dans des bibliothèques qui étaient leurs cathédrales, à l'ombre des tilleuls, dans des lits où je n'étais pas toujours seule, à l'école, dans le travail et pour le plaisir. Mes vies se sont confondues avec les livres. Les bibliothèques et les librairies ont été mon destin. Vivre, pour moi, pour tous les moi où je me suis glissée les uns après les autres, c'était d'abord lire un livre.
Jean d'Ormesson — Et moi, je vis toujours -
Ce qui nous unissait, c'était l'amitié. C'était aussi le mécontentement. Sous des noms divers, le mécontentement est le sentiment dominant de notre temps. Les gens ne sont pas heureux. Ils se plaignent. Ils ont peur.
Jean d'Ormesson — Casimir mène la grande vie -
Mille et un livres! C'est beaucoup - et c'est peu. C'est beaucoup pour une seule personne, pour vous ou pour moi. Et je doute que même les plus cultivés d'entre nous aient une connaissance approfondie des héros et des aventures de chacun de ces ouvrages. C'est peu, et même très peu, au regard des centaines et des centaines de milliers de livres qui ont vu le jour, à un rythme sans cesse croissant, depuis vingt ou vingt-cinq siècles - Jean d'Ormesson
Jean d'Ormesson — Les 1001 livres qu'il faut avoir lus dans sa vie -
La littérature et la philosophie règnent très loin au dessus des divergences politiques.
Jean d'Ormesson — Je dirai malgré tout que cette vie fut belle -
Nombre de romans "réalistes magiques" sont décevants tant pour le réalisme que pour la magie, mais Le Dieu manchot de Saramago crée avec succès un monde imaginaire dans lequel les rêves les plus fous ressemblent à la réalité du quotidien, tandis que des événements historiques font penser à un conte de fées ou un cauchemar.
Jean d'Ormesson — Les 1001 livres qu'il faut avoir lus dans sa vie -
J'aimais étudier. Je ne tenais pas tellement à vivre. Peut-être, après une enfance très heureuse, redoutais-je l'épreuve de la vie. Je craignais comme la peste de m'engager dans l'une ou l'autre des voies que m'offrait l'existence. (p.122)
Jean d'Ormesson — Je dirai malgré tout que cette vie fut belle -
Je n'ai jamais cessé d'être un privilégié, peut-être plutôt timoré. Je suis le chroniqueur extérieur des drames de mon époque, le témoin à peine engagé d'un monde en train de changer. (p.210) Je n'aime pas l'argent, mais je n'ai pas détesté en avoir. Je sais : on peut sourire. Je me moque aussi des honneurs. Je ne les ai pas refusés. (p.227) Je cultivais l'ironie, l'indifférence, la légèreté. Mais ma fragilité m'accablait... La plupart du temps, j'étais allègre... Plus j'étais heureux, plus je me sentais menacé par la beauté du monde et par l'histoire cuelle des hommes...Le malaise dont je parlais tout à l'heure ... me semblait venir du fond des âges et d'un espace sans bornes. (p.254-255)
Jean d'Ormesson — Qu'ai-je donc fait ? -
Connaître, c'est connaitre par les causes. Comprendre, c'est remonter aux origine. Dans la forêt, dans la savane, sur la mer, dans les sables du désert, le commencement des commencements, le début de toutes choses est le mythe majeur des hommes.
Jean d'Ormesson — C’est une chose étrange à la fin que le monde -
La ferme africaine est le plus célèbre des romans de Karen Blixen, à la fois mémoires de la période où elle a vécu dans une plantation de café au Kenya et portrait du début du déclin de l'impérialisme européen. (...) Voici un roman qui traite de la disparition de l'impérialisme et de déplacement, de sauvagerie, de beauté et de lutte humaine. Célébré comme l'une des plus grandes élégies pastorales du modernisme, c'est par-dessus tout un livre sur l'Afrique.
Jean d'Ormesson — Les 1001 livres qu'il faut avoir lus dans sa vie -
A coté des horreurs qui n'avaient jamais cessé de s’enchaîner les unes aux autres et en attendant les désastres qui ne pouvaient manquer de survenir, il y avait aussi des roses, des instants filés de soie à toutes les heures de la journée, de vieilles personnes irascibles qui laissaient derrière elles un souvenir de tendresse, des enfants à aimer, de jolies choses à lire, à voir, à écouter de très bonnes choses à manger et à boire, des coccinelles pleines de gaieté sous leur damier rouge et noir, des dauphins qui étaient nos amis, de la neige sur les montagnes, des îles dans une mer très bleue. J'étais plutôt porté au rire et à dire oui qu'aux larmes et à dire non. Plutôt à la louange et à l’émerveillement qu'à la dérision ou à l'imprécation. J'étais une exception. Quelle chance ! Il y a toujours avantage à être un peu invraisemblable.
Jean d'Ormesson — C'était bien -
La pire erreur à commettre serait de se laisser aller à un rejet en bloc de tout ce qui est islamique, et du même coup arabe, et du même coup de couleur. Dans la situation actuelle, l'impératif capital, tant du point de vue éthique que du point de vue politique, est de rejeter tout racisme et touts intolérance dans le camp de l'ennemi. Les Noirs ne sont pas des ennemis. Les Arabes ne sont pas des ennemis. Et l'islam n'est pas l'ennemi. Il faut le dire haut et fort : l'islam n'est pas l'ennemi. L'ennemi, le seul ennemi, est la violence, l'intolérance, le racisme. ... Il serait à la fois suicidaire et honteux de rejeter les Noirs, les Arabes, les musulmans. ... Il y faut plus de courage, et aussi plus d'intelligence, que dans l'exclusions brutale et inepte de ceux qui n'ont pas notre couleur de peau ou qui ne partagent pas nos croyances. ... La lutte est entre ceux qui refusent la violence et le racisme et ceux qui veulent les imposer. In "Le Figaro, 18 octobre 1995
Jean d'Ormesson — Dieu, les affaires et nous. Chroniques d'un demi siècle -
Les rêves des hommes sont pleins de grandeur - et ils sont dérisoires. A commencer par les miens. Les plaisirs nous enchantent - et ils sont l'ombre d'une ombre. Le seul sort du bonheur est de se changer en souvenir. La meilleure attitude à l'égard de ce monde et de son histoire, et d'abord et avant tout des réussites sociales et des grandeurs d'établissement si ardemment poursuivies, est de les tenir à distance. Sortir de la poussière et retourner à la poussière ne mérite en aucun cas un excès de révérence. La vie est un songe et le mieux est d'en rire. Je ne cesse de me moquer de moi-même et des autres. J'ai toujours essayé de m'amuser de la brièveté de la vie.
Jean d'Ormesson — C’est une chose étrange à la fin que le monde -
Je ne crois pas à grand-chose. Je me dis souvent, avec une ombre de regret, avec un peu d'inquiétude, que je ne crois presque à rien. Je ne crois ni aux honneurs, ni aux grandeurs d'établissement, ni aux distinctions sociales, ni au sérieux de l'existence, ni aux institutions, ni à l'Etat, ni à l'économie politique, ni à la vertu, ni à la vérité, ni à la justice des hommes, ni à nos fameuses valeurs. Je m'en arrange. Mais je n'y crois pas. Les mots ont remplacé pour moi la patrie et la religion. C'est vrai: j'ai beaucoup aimé les mots. Ils sont la forme, la couleur et la musique du monde. Ils m'ont tenu lieu de patrie, ils m'ont tenu lieu de religion.
Jean d'Ormesson — C’est une chose étrange à la fin que le monde -
Bien qu'il l'ait promis à son éditeur dès 1836, ce n'est qu'au début des années 1860 que Théophile Gautier rend le manuscrit de ce roman (Le capitaine Fracasse) dont la publication en feuilleton dans la Revue nationale et étrangère connaît un immense succès : ces deux décennies d'attente et de mûrissement ont sans doute modifié le projet initial, transformant le récit de cape et d'épée qu'aurait pu écrire l'auteur à vingt-cinq ans en une parodie où l'action se double d'à-côtés descriptifs qui en font toute la saveur.
Jean d'Ormesson — Les 1001 livres qu'il faut avoir lus dans sa vie -
Deux hommes, à trois cents ans de distance, auront révolutionné votre savoir, rabaissé l’orgueil des hommes, changé ce que vous appelez mon cours : Nicolas Copernic et Charles Darwin. (le cours de l'Histoire)
Jean d'Ormesson — Et moi, je vis toujours -
Paru trois ans après le chef-d'oeuve de Defoe, Robinson Crusoé, Moll Flanders est considéré comme un précurseur important du roman moderne. Ecrit à la première personne, le livre est une autobiographie de Moll Flanders, qui mène une vie mouvementée. Defoe peint un portrait inoubliable des dessous de la vie en Angleterre.
Jean d'Ormesson — Les 1001 livres qu'il faut avoir lus dans sa vie -
L'Empire n'avait jamais connu la paix. Il avait fallu l'édifier, et puis il avait fallu le défendre. Du fond de son histoire montait la rumeur des haches et le sifflement des javelots et les cris des mourants, le soir, après la bataille. Les forêts du nord et de l'est, les hautes montages du sud n'avaient pas suffi à le protéger des attaques et des invasions.
Jean d'Ormesson — La gloire de l'Empire -
- Qui est Marie? me dit A. - C'est une femme, lui dis-je. - Une femme? - Oui, lui dis-je. Enfin, un être humain. Un homme. - Un homme? - La Terre est peuplée d'hommes. Et les hommes règnent sur la création. Ils sont la mesure de toute chose. Ils ont une idée de l'infini. Ils sont à l'image de l'absolu. Les hommes assurent souvent qu'il n'y a rien au-dessus des hommes. Il y a même des philosophes qui ont pensé et écrit qu'il n'y aurait pas d'univers s'il n'y avait pas d'homme. Ils soutiennent que c'est l'homme qui est la cause de l'univers et non pas l'univers qui est la cause de l'homme. L'homme a inventé la science, la morale, la peinture, la sculpture, la Bourse, l'Etat, le socialisme, le théâtre, la musique, le calembour et le golf. N'avez-vous jamais, sur Urql, entendu parler de ce centre de toutes choses, de ce chef-d'oeuvre qu'est l'homme?
Jean d'Ormesson — La Douane de mer -
On me dira que j'étais, que je suis, que j'ai toujours été partial. Je dirai que personne ne peut jamais juger personne et que le coeur des êtres humains est plus insaisissable que la mer ou le feu. P. 44
Jean d'Ormesson — Tous les hommes en sont fous -
Que vois-tu ? Je vois des maisons des champs et des arbres. Eh bien tout ça est à moi. Maintenant ferme les yeux, que vois-tu ? Rien. Eh bien tout ça est à toi.
Jean d'Ormesson — Au plaisir de Dieu