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Citations sur le comme - Page 2
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				J’ai passé les épreuves pratiques du Capes2 dans un lycée de Lyon, à la Croix-Rousse. Un lycée neuf, avec des plantes vertes dans la partie réservée à l’administration et au corps enseignant, une bibliothèque au sol en moquette sable. J’ai attendu là qu’on vienne me chercher pour faire mon cours, objet de l’épreuve, devant l’inspecteur et deux assesseurs, des profs de lettres très confirmés. Une femme corrigeait des copies avec hauteur, sans hésiter. Il suffisait de franchir correctement l’heure suivante pour être autorisée à faire comme elle toute ma vie. Devant une classe de première, des matheux, j’ai expliqué vingt-cinq lignes — il fallait les numéroter — du Père Goriot de Balzac. “Vous les avez traînés, vos élèves”, m’a reproché l’inspecteur ensuite, dans le bureau du proviseur. Il était assis entre les deux assesseurs, un homme et une femme myope avec des chaussures rosés. Moi en face. Pendant un quart d’heure, il a mélangé critiques, éloges, conseils, et j’écoutais à peine, me demandant si tout cela signifiait que j’étais reçue. D’un seul coup, d’un même élan, ils se sont levés tous trois, l’air grave. Je me suis levée aussi, précipitamment. L’inspecteur m’a tendu la main. Puis, en me regardant bien en face : “Madame, je vous félicite.” Les autres ont répété “je vous félicite” et m’ont serré la main, mais la femme avec un sourire.Je n’ai pas cessé de penser à cette cérémonie jusqu’à l’arrêt de bus, avec colère et une espèce de honte. Le soir même, j’ai écrit à mes parents que j’étais professeur “titulaire”. Ma mère m’a répondu qu’ils étaient très contents pour moi.Mon père est mort deux mois après, jour pour jour. Il avait soixante-sept ans et tenait avec ma mère un café-alimentation dans un quartier tranquille non loin de la gare, à Y… (Seine-Maritime). Il comptait se retirer dans un an. Souvent, durant quelques secondes, je ne sais plus si la scène du lycée de Lyon a eu lieu avant ou après, si le mois d’avril venteux où je me vois attendre un bus à la Croix-Rousse doit précéder ou suivre le mois de juin étouffant de sa mort. Annie Ernaux — La Place 
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				Sunoco,-les lacs de la Ravine, Grandiose et Vert.L’image de la lune.– la Danse des Pléiades,CLINTON, Roc.– la Danse des Ratons Laveurs,La nuit sur les réserves.– la Danse de la Guerre,La rivière de la Mauvaise-Hache, affluent du père des fleuves.L’apparition des premières étoiles.– la Danse du Pow Wow,CLINTON.– la Danse du Broiement du Maïs,Le bleu du ciel qui s’approche du noir.– la fameuse Danse des Dons,MONTICELLO.– «Chant d’Amour indien»,MONTICELLO, Etat du chardonneret oriental.– Cérémonie auprès d’un Chef à P Agonie!… »Ah, dès les premiers débarqués, comme ils attendaient la révolte!..Le lac de l’Épervier-Noir,- ou le costume de Maître-de-la-Lune: « l’hommede demain. Toute d’une pièce, satin de rayonne jaune avec dessins stencilés rouge,noir et gris, capuchon et masque spatial en plastique. Michel Butor — Mobile 
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				La réponse postmoderne au moderne consiste à reconnaître que le passé, étant donné qu’il ne peut être détruit parce que sa destruction conduit au silence, doit être revisité : avec ironie, de façon non innocente. Je pense à l’attitude postmoderne comme à l’attitude de celui qui aimerait une femme très cultivée et qui saurait qu’il ne peut lui dire : “Je t’aime désespérément” parce qu’il sait qu’elle sait (et elle sait qu’il sait) que ces phrases, Barbara Cartland les a déjà écrites. Pourtant, il y a une solution. Il pourra dire : “Comme disait Barbara Cartland, je t’aime désespérément”. Alors, en ayant évité la fausse innocence, celui-ci aura pourtant dit à cette femme ce qu’il voulait lui dire : qu’il l’aime et qu’il l’aime à une époque d’innocence perdue. […] Tous deux auront réussi encore une fois à parler d’amour. Umberto Eco — Apostille au Nom de la Rose 
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				La formation même du terme […] pose une difficulté logique immédiate. Si le moderne est l’actuel et le présent, que peut bien signifier ce préfixe post- ? N’est-il pas contradictoire ? Que serait cet après de la modernité que le préfixe désigne si la modernité est l’innovation incessante, le mouvement même du temps ? Comment un temps peut-il se dire d’après le temps ? Comment un présent peut-il nier sa qualité de présent ? On répondra provisoirement que le postmoderne est d’abord un mot d’ordre polémique en l’inscrivant en faux contre l’idéologie de la modernité ou la modernité comme idéologie, c’est-à-dire moins la modernité de Baudelaire, dans son ambiguïté et son déchirement, que celle des avant-gardes historiques du XXe siècle. Antoine Compagnon — Les Cinq paradoxes de la modernité 
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				J’ai le cœur qui se met à battre à un rythme que je ne retrouve dans aucune des villes que j’aime, ni à Londres, ni à Venise, ni à Prague, ni à Rome. Si la breloque qui bat la chamade dans ce qui me reste de côtes du côté gauche cavalcade comme ça en sortant de Grand Central, est-ce que c’est ma jeunesse qui m’envahit comme la fraîcheur d’une bouffée de jadis ? Claude Roy — Le Rivage des jours 
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				Les autres, ceux qui regardent, les embusqués derrière leurs volets, derrière leurs autos, elle les déteste si fort que ses lèvres recommencent à trembler et que son cœur bat la chamade. Toutes ces émotions vont et viennent si vite que Martine sent une ivresse l’envahir, comme si elle avait trop bu et fumé. J. M. G. Le Clézio — La ronde et autres faits divers 
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				C’est probablement un intrus, grommelait-il. « Probablement voulait dire que c’était sûr. Un intrus. Ce mot malsonnant, dangereux et comme pointu. […] » Henri Bosco — Le Renard dans l’île 
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				Je réponds « Ta mère me dit que je ne vais pas faire long feu avec toi. Tout le monde me le dit. En plus, on parle mal de mes parents, au village, comme si j’étais devenue je ne sais quoi. Voilà. » Sébastien Japrisot — L’été meurtrier 
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				« Le pauvre garçon était comme fou. Il voulait remonter immédiatement à cheval, repartir pour Coloma. Il me suppliait de l’accompagner daredare […] » Blaise Cendrars — L’Or 
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				Quant à toi, mademoiselle Eugénie, si c’est pour ce mirliflor que tu pleures, assez comme cela, mon enfant. Il partira, d’arre d’arre, pour les grandes Indes. Tu ne le verras plus… Balzac — Eugénie Grandet 
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				Sept ans plus bas, sept étages plus tard, elle voulait donc revenir sur ses pas, remonter le colimaçon du temps, mais comme dans l’intervalle on avait tiré l’échelle et qu’elle avait le vertige, elle s’offrait un premier de cordée. Camille Laurens — Les Travaux d’Hercule 
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				Et l’intervalle n’est-il pas encore une fiction ? Un pacte, une machine, un système, une manière, comme posthume, de savoir tout relier? La proximité est la distance, l’intervalle, au contraire, cet éther, est la grille où viendront se transcrire tous les rapprochements. Daniel Oster — Dans l’intervalle 
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				J’ai besoin du magma poétique, mais c’est pour m’en débarrasser. Je désire violemment (et patiemment) me débarrasser l’esprit. C’est en ce sens que je me prétends combattant dans les rangs du parti des lumières, comme on disait au grand siècle. Francis Ponge — Entretiens de Francis Ponge avec Philippe Sollers 
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				[…]Ce qui l’excite, c’est de se poser des questions. C’est le suspense. Il prononce très mal. L’AUTEUR, supérieur. Si vous saviez comme je peux m’en moquer, moi, mon pauvre ami, du suspense. Jean Anouilh — La Grotte 
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				Le suspens qu’il [le spectacle] entretient procure une exaltation qui, non moins que celle procurée par une scène érotique, est le produit immédiat, évident, et comme l’objet même de la gestuelle des lutteurs. Patrick Drevet — Mes images de l’amour 
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				Voyez le regard mélancolique c’est encore un regard, mais en suspens, comme vide. Il ne voit plus ce qui l’entoure. Il est fixe, un peu hagard, mais pourtant aimanté. Roger Munier — L’Extase nue 
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				Je lui tendis le paquet. Elle en prit une et ramena ses jambes sous elle. J’allumai nos deux cigarettes et elle ferma les yeux, tira trois bouffées de suite, comme si elle fumait le calumet de la paix. Chris Wiltz — La mort tourne en rond 
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				À cela près, Enjolras Viel n’était qu’un jeune homme vieillissant comme il en est tant, plutôt grand, plutôt maigre, et déjà voûté. On disait volontiers de lui, sans y mettre de méchanceté, qu’il ne cassait pas trois pattes à un canard. JeanPierre Chabrol — L’illustre fauteuil et autres récits 
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				Il avait à faire un dernier geste pour dignement affronter le jour, mais ce geste était comme la récompense et le sacre de tous les autres par lesquels il avait, au prix de tant d’efforts déchirants, remis en marche et couvert ainsi qu’il convenait son corps rouillé, rebelle. Joseph Kessel — Les cavaliers 
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				L’un, vertueux et sensible comme Werther, promènerait autour de lui des regards innocents ; l’autre, damné comme Valmont, aurait cet œil dont l’éclair est comparable à une flèche aigüe. Alfred de Musset — Le Temps 
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				J’ai jamais fait les papiers, je ne sais pas si j’y ai droit. D’autres se débrouillent comme ils peuvent. Quand on est dans la mouise on voit la société en face, on voit tout ce qu’il y a de plus dégueulasse. Didier Daeninckx — En marge 
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				Vous n’allez pas rester comme ça à votre âge, et vous farcir de cette saleté sous prétexte que vous êtes dans la mouise. Y a une loi contre ça. C’est ça que vous voulez dire? Non, je veux dire qu’il faut que vous vous en sortiez. Ernest Hemingway — Paradis perdu 
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				Ils auraient aimé être riches. Ils croyaient qu’ils auraient su l’être. Ils auraient su s’habiller, regarder, sourire comme des gens riches. Ils auraient eu le tact, la discrétion nécessaires. Ils auraient oublié leurs richesses, auraient su ne pas l’étaler. Ils ne s’en seraient pas glorifiés. Ils l’auraient respirée. Leurs plaisirs auraient été intenses. Ils auraient aimé marcher, flâner, choisir, apprécier. Ils auraient aimé vivre. Leur vie aurait été un art de vivre. Georges Perec — Les Choses 
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				Le premier souvenir aurait pour cadre l’arrière boutique de ma grand-mère. J’ai trois ans. Je suis assis au centre de la pièce, au milieu des journaux yiddish éparpillés. Le cercle de la famille m’entoure complètement […] toute la famille, la totalité, l’intégralité de la famille est là, réunie autour de l’enfant qui vient de naître (n’ai-je pourtant pas dit il y a un instant que j’avais trois ans ?), comme un rempart infranchissable. Tout le monde s’extasie devant le fait que j’ai désigné une lettre hébraïque en l’identifiant : le signe aurait eu la forme d’un carré ouvert à son angle inférieur […] et son nom aurait été gammeth ou gammel. La scène tout entière, par son thème, sa douceur, sa lumière, ressemble pour moi à un tableau, peut-être de Rembrandt ou peut-être inventé, qui se nommerait “Jésus en face des Docteurs”. Georges Perec — W ou le souvenir d’enfance 
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				Autrefois les grandes dames aimaient avec affiches, journal à la main et annonces ; aujourd’hui la femme comme il faut à sa petite passion réglée comme du papier à musique, avec ses croches, ses noires, ses blanches, ses soupirs, ses points d’orgue, ses dièzes à la clef. Honoré de Balzac — Autre étude de femme 
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				(…) ni les condors des Andes qui s’inscrivent comme des coulées de notes noires, rien que des doubles, des quadruples croches, presto, prestissimo, entre les portées parallèles des Cordillères, dont les volcans enneigés sont les blanches en arpège ou les accords d’accompagnement, la basse chiffrée, le point d’orgue (…) Blaise Cendrars — Le lotissement du ciel 
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				Remarquer que cette attitude n’est pas de la passivité, je n’attends pas les alouettes toutes cuites. Je m’en remets à la volonté de Dieu, en même temps que je me réfère au proverbe Aide-toi le Ciel t’aidera. Une telle attitude élimine singulièrement mille soucis inutiles ; ne pas considérer le bonheur qui en résulte, comme de l’égoïsme. Raymond Queneau — Journal 
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				Tous les chemins vont vers la ville.Du fond des brumes,Là-bas, avec tous ses étages Et ses grands escaliers et leurs voyages Jusques au ciel, vers de plus hauts étages, Comme d’un rêve, elle s’exhume. […]La ville au loin s’étale et domine la plaine Comme un nocturne et colossal espoir ; Elle surgit : désir, splendeur, hantise ; Sa clarté se projette en lueurs jusqu’aux cieux, Son gaz myriadaire en buissons d’or s’attise, Ses rails sont des chemins audacieux Vers le bonheur fallacieux Que la fortune et la force accompagnent ; Ses murs se dessinent pareils à une armée Et ce qui vient d’elle encore de brume et de fumée Arrive en appels clairs vers les campagnes. C’est la ville tentaculaire, La pieuvre ardente et l’ossuaire Et la carcasse solennelle. Et les chemins d’ici s’en vont à l’infini Vers elle. Emile Verhaeren — Les Campagnes hallucinées 
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				N’oubliez pas que je vous aime comme jamais et semble-t-il à jamais. Amour, amour, amour, amour, amour de votre Simone. Simone de Beauvoir — Lettres à Nelson Algren 
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				Ils ignoraient le mot destrier mais pas le mot cheval, piquaient des deux, la gueule enfarinée, la hure au vent et le cerveau rétréci en répondeur téléphonique. Un type comme Duane Allman, il n’était pas utile de le pratiquer longtemps pour s’apercevoir que son compte à rebours en arrivait aux unités. Luc Baranger — Visas antérieurs 
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				Tu pars pour deux heures et tu reviens le lendemain, la gueule enfarinée, comme un gandin. Et nous, pendant ce temps, la vieille et moi, et Liano Campana, on se fait un mauvais sang ! Marcel Le Chaps — Pas de vacances pour les perdreaux 
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				Un vieux bonhomme, un pied dans la tombe, il sent le sapin, comme on dit, et il suffit d’un ragot de bonne femme, il est tout de suite là pour écouter; rien ne peut se dire sans lui. Fédor Dostoïevski — Le Double 
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				Si autrefois la littérature était vue comme miroir du monde, ou comme l’expression directe de sentiments, aujourd’hui nous ne pouvons plus oublier que les livres sont faits de mots, de signes, de procédés de construction ; nous ne pouvons plus oublier que ce que les livres communiquent reste parfois inconscient à l’auteur même, que ce que les livres disent est parfois différent de ce qu’ils proposaient de dire ; que dans tout livre, si une part relève de l’auteur, une autre part est oeuvre anonyme et collective. Italo Calvino — La Machine littérature 
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				Comme les pluies nuisent beaucoup à la dessiccation en plein air, on vient d'inaugurer un séchoir artificiel : […]. Jules Leclercq — La Terre de glace 
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				Les régions orientales de la Colombie, situées au-delà de la cordillère, ainsi que le Trapèze amazonien ont été pendant des siècles considérées comme des « territoires sauvages », des espaces vides ou des « enfers verts ». Même aujourd'hui quand on pense aux Indiens de l’Amazonie colombienne on les imagine souvent comme groupes d'individus isolés […]. Luisa Fernanda Sánchez — Les fils du tabac à Bogotá : Migrations indiennes et reconstructions identitaires 
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				L'acide arsénieux est un des poisons les plus violents; il agit comme tel sur toutes les classes des animaux et sur les plantes. Ad. Würtz & al. — Dictionnaire de chimie pure et appliquée 
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				Il le tenait d'une femme comme il faut Mérimée — Arsène Guillot 
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				Comme de bien entendu chacun des deux partis s'attribua la victoire 
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				L'autre grande place de Parthenay, […], comme tous les mercredis grouillait de paysans en blouses bleues toutes neuves rêches comme des chasubles, […]. Michel Ragon — La Louve de Mervent 
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				Le marquis, comme de juste, aurait été fêté du jour où ses bêtes lui auraient rapporté gros Montherlant — Les Bestiaires 
 
     
    