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Citations sur le comme - Page 12
Il y a 578 citations sur le comme.
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J’avais compté sur leur couardise, et je ne m’étais pas trompé. Le marchand d’huile était depuis longtemps sous le couvert du bois (où il se serait bien gardé d’aller, s’il avait été honnête commerçant), le dindon était blanc comme un linge, claquait des dents et sucrait les fraises (…).
Jean Giono — Les récits de la demi-brigade -
« Ainsi va la vie, dit Tabouret, en descendant de son banc, les chiens soufflent comme des phoques, les Bulgares sont forts comme des Turcs, tout le monde part pour la guerre comme un seul homme, et c'est à qui pleure comme un veau des larmes de crocodile, quelle vacherie, il faut que ça change, nous allons nous y employer. »
Jacques Prévert — La cinquième saison -
Maintenant, voyez-moi, j’ai cinquante-quatre ans et plus bon à rien, forcément. J’ai lâché mon métier de plombier, je tremble de partout, regardez mes mains, je sucre les fraises, les jambes qui grelottent, elles pèsent comme du plomb et à chaque instant la tête qui s’en va. Comment expliquez-vous ça ?
Marcel Aymé — Le passe-muraille -
En Afrique, au pays des Egyptians, proche la seconde cataracte du Nil, habitent, parmi les roseaux, d’énormes lézards de trois toises et plus de longueur, de figures difformes et de mœurs sanguinaires, dont le seul métier est, quand ils ne dorment pas étendus au soleil sur la vase chaude, de guetter les hommes et les animaux qui se hasardent sur les bords du fleuve, pour s’en saisir et les dévorer.[…] Nonobstant leur aspect farouche, leur voracité insatiable, et la dureté telle de leurs écailles que point ne sauroit la percer un robuste archer de son vireton le plus aigu, ces animaux féroces sont pourvus d’une sensibilité exquise ; à ce point que souventes fois les ai moi-même ouys geignants ou se lamentants es rozeaux, poussants des sanglots qui semblent mugissement de bœufs, et versants, ainsi qu’il m’a été assuré, larmes qui jaillissent du pertuis de leurs yeux, comme de pommes d’arrosoirs. […] Maintes foys, au dire de mes guides, gens réputés pour leur prud’homie et leur grande honnêteté, aucuns voyageurs, trompés par l’effusion de ces larmes, et s’assurant que tant de gémissements ne pouvoient provenir que de coeurs vrayment marris de tant de crimes et assassinats, s’estant voulu approchier des pélunques èsquelles se tiennent ces grands lézards, furent eux-mêmes saysis et méchamment dévorés par ces traîtres et hypocrites qui pleurent non par douleur vraye de leurs péchiés, mais par feintise pour engaigner les trop crédules, et bien et commodément se remplir le ventre en les dévorant.
Jean de Mandeville — Livre des merveilles du monde (Extrait du journal Le Courrier de Vaugelas -
À la fin tu es las de ce monde ancienBergère ô tour Eiffel le troupeau des ponts bêle ce matinTu en as assez de vivre dans l’antiquité grecque et romaineIci même les automobiles ont l’air d’être anciennesLa religion seule est restée toute neuve la religionEst restée simple comme les hangars de Port-AviationSeul en Europe tu n’es pas antique ô ChristianismeL’Européen le plus moderne c’est vous Pape Pie XEt toi que les fenêtres observent la honte te retientD’entrer dans une église et de t’y confesser ce matinTu lis les prospectus les catalogues les affiches qui chantent tout hautVoilà la poésie ce matin et pour la prose il y a les journauxIl y a les livraisons à 25 centimes pleines d’aventures policièresPortraits des grands hommes et mille titres diversJ’ai vu ce matin une jolie rue dont j’ai oublié le nomNeuve et propre du soleil elle était le claironLes directeurs les ouvriers et les belles sténo-dactylographesDu lundi matin au samedi soir quatre fois par jour y passentLe matin par trois fois la sirène y gémitUne cloche rageuse y aboie vers midiLes inscriptions des enseignes et des muraillesLes plaques les avis à la façon des perroquets criaillentJ’aime la grâce de cette rue industrielleSituée à Paris entre la rue Aumont-Thiéville et l’avenue des Ternes[…]
Apollinaire — Zone -
Sans avoir toutes ces années respiré ne serait-ce qu'une bouffée d'air marin, alors que je marchais, seul, à la faveur d'une randonnée botanique, du cœur de la vallée du Mississippi jusqu'au golfe du Mexique, en Floride, loin de la côte, mon attention entièrement tournée vers la splendide végétation tropicale alentour, je reconnus soudain une brise de mer parmi les palmiers et les vignes enchevêtrées, qui sur-le-champ réveilla et libéra mille associations latentes, me faisant redevenir le petit garçon que j'avais été en Écosse, comme si toutes les années qui s'étaient écoulées depuis avaient été annihilées.
John Muir — The Mountains of California -
En approchant de son usine, le père Sorel appela Julien de sa voix de stentor ; personne ne répondit. Il ne vit que ses fils aînés, espèce de géants qui, armés de lourdes haches, équarrissaient les troncs de sapin, qu’ils allaient porter à la scie. Tout occupés à suivre exactement la marque noire tracée sur la pièce de bois, chaque coup de leur hache en séparait des copeaux énormes. Ils n’entendirent pas la voix de leur père. Celui-ci se dirigea vers le hangar ; en y entrant, il chercha vainement Julien à la place qu’il aurait dû occuper, à côté de la scie. Il l’aperçut à cinq ou six pieds de haut, à cheval sur l’une des pièces de la toiture. Au lieu de surveiller attentivement l’action de tout le mécanisme, Julien lisait. Rien n’était plus antipathique au vieux Sorel ; il eût peut-être pardonné à Julien sa taille mince, peu propre aux travaux de force, et si différente de celle de ses aînés ; mais cette manie de lecture lui était odieuse : il ne savait pas lire lui-même.Ce fut en vain qu’il appela Julien deux ou trois fois. L’attention que le jeune homme donnait à son livre, bien plus que le bruit de la scie, l’empêcha d’entendre la terrible voix de son père. Enfin, malgré son âge, celui-ci sauta lestement sur l’arbre soumis à l’action de la scie, et de là sur la poutre transversale qui soutenait le toit. Un coup violent fit voler dans le ruisseau le livre que tenait Julien ; un second coup aussi violent, donné sur la tête, en forme de calotte, lui fit perdre l’équilibre. Il allait tomber à douze ou quinze pieds plus bas, au milieu des leviers de la machine en action, qui l’eussent brisé, mais son père le retint de la main gauche comme il tombait.« Eh bien, paresseux ! tu liras donc toujours tes maudits livres, pendant que tu es de garde à la scie ? Lis-les le soir, quand tu vas perdre ton temps chez le curé, à la bonne heure. »Julien, quoique étourdi par la force du coup, et tout sanglant, se rapprocha de son poste officiel, à côté de la scie. Il avait les larmes aux yeux, moins à cause de la douleur physique, que pour la perte de son livre qu’il adorait.« Descends, animal, que je te parle. » Le bruit de la machine empêcha encore Julien d’entendre cet ordre. Son père qui était descendu, ne voulant pas se donner la peine de remonter sur le mécanisme, alla chercher une longue perche pour abattre les noix, et l’en frappa sur l’épaule. À peine Julien fut-il à terre, que le vieux Sorel, le chassant rudement devant lui, le poussa vers la maison. Dieu sait ce qu’il va me faire ! se disait le jeune homme. En passant, il regarda tristement le ruisseau où était tombé son livre ; c’était celui de tous qu’il affectionnait le plus, le Mémorial de Sainte-Hélène.
Stendhal — Le Rouge et le Noir -
Sœur Jeanne, ayant fait un poupon,Jeûnoit, vivoit en sainte fille,Toûjours estoit en oraison,Et toûjours ses Sœurs à la grille.Un jour donc l’Abbesse leur dit :Vivez comme Sœur Jeanne vit ;Fuyez le monde et sa sequelle.Toutes reprirent à l’instant :Nous serons aussi sages qu’elle,Quand nous en aurons fait autant.
Jean de La Fontaine — Conte de **** (sœur Jeanne) -
Soudain M. Goliadkine ressentit comme une piqûre il leva les yeux, et instantanément il comprit toute l'énigme et tout le sortilège, instantanément se dissipa toute obscurité.
Fédor Dostoïevski — Le Double -
Je ne savais déjà pas très bien sur quel pied je dansais, dans cette affaire, mais si, par-dessus le marché, tout le monde fuyait comme ça devant moi, je n'étais pas sorti de l'auberge.
Léo Malet — Les rats de Montsouris -
Certains mots peuvent être tout à fait ordinaires, mais leur groupement peut donner naissance à une langue parlée comme par exemple on « n’est pas sorti de l’auberge. »
Yves Cortez — Le français que l’on parle: son vocabulaire -
« On parle beaucoup des Verdurin depuis quelque temps », disait Mme de Souvré. Odette, avec un dédain souriant de duchesse, répondait « Mais oui, il me semble en effet qu’on en parle beaucoup. De temps en temps il y a comme cela des gens nouveaux qui arrivent dans la société », sans penser qu’elle était elle-même une des plus nouvelles.
Proust — À la recherche du temps perdu -
Le jeune homme, qui n’est pas contrariant, a laissé son amie faire ce qu’elle voulait. Mais, comme il n’est pas non plus romanesque, ayant vu à sa portée, sur une toute petite commode à grands pieds, un volume des Mousquetaires d’Alexandre Dumas, il l’a ouvert et accoté sur d’autres livres, et il s’amuse à lire les aventures de d’Artagnan, tandis que sa grande amoureuse épuise les mystérieuses joies du non-être. Il ne se lasse pas de suivre par monts et par vaux le Gascon infatigable et ses amis, Athos, Porthos et Aramis.
Théodore de Banville — La Lanterne magique -
Il se trouve qu'à un moment donné, extrêmement précis, de l'histoire, ce qu'on a appelé « littérature » s'est défini comme révélation métaphysique.
Philippe Sollers — Poker -
LE COMTE, à part. Au moins je suis vengé, cela soulage.FIGARO, à part. Et ce Basile qui devait s'opposer au mariage de Marceline, voyez comme il revient ! — (Au comte qui sort.) Monseigneur, vous nous quittez ?LE COMTE. Tout est jugé.FIGARO, à Brid'oison. C'est ce gros enflé de conseiller.
Beaumarchais — Le Mariage de Figaro -
Je le trouvai, le 6 août, comme d’habitude, dans cette grande pièce de Downing Street qui, de par la tradition, sert à la fois de bureau au Premier ministre et de salle de réunion au gouvernement de Sa Majesté.
De Gaulle — Mémoires -
Comme elle frémira la grande muse noire, Et comme elle sera stupéfaite de voir Qu'on cloue au pilori ceux qui font leur devoir
Victor Hugo — L'Année terrible -
Que lui faisait ce monde et ses injustes sentences ? Elle allait être calomniée, flétrie par ces langues médisantes qui mordent sur une réputation comme une lime sur du fer ; on allait la clouer au pilori du quartier, briser sa réputation si longtemps intacte ; on allait la traiter comme une misérable femme.
Camille Bernay — Sous les toits -
Il l'attendait, comme convenu. Ils étaient allés l'un vers l'autre et ils s'étaient d'abord serré la main, plutôt maladroitement.
Dominique Barbéris — L'Heure exquise -
J'avais pris un bain, comme convenu. Un long bain chaud, propre à m'assoupir.
Éric Villeneuve — La Lune seule -
Guettant sa réaction, je lui disais de ne pas se mettre comme ça la rate au court-bouillon : « Je frappe du pied et les millions dégringolent ! » Que son expression scandalisée était irrésistible !
Anne Vernon — Hier -
M. de Guitaut m’envoya une cassette de ce qu’il a de plus précieux ; je la mis dans mon cabinet, et puis je voulus aller dans la rue pour bayer comme les autres...
Madame de Sévigné — Lettre à Madame de Grignan -
Connie, comme convenu, se tient planquée au bout du môle; elle sort de l'ombre et s'avance vers le type.
Peter Cheyney — Cet homme est dangereux -
La circulation est à peu près fluide. Cela n’empêche pas quelques Parisiens survoltés d’user leurs nerfs sur les phares et le klaxon, qu’ils tamponnent d’un poing rageur. Yves les regarde s’agiter dans leurs caisses à roulettes comme s’il découvrait des Martiens.— Se passer la rate au court-bouillon pour gagner trois minutes, faut vraiment être taré…
Évane Hanska — Le crime du Père-Lachaise -
Je ne pouvais pas imaginer qu'un jour je verrais un spectacle pareil ! Bérurier évoluant parmi l'élite mondiale, cohabitant avec tout ce que la Terre a pu produire comme rois, reines, présidents, milliardaires, sommités artistiques... Je vous jure qu'il faut avoir vu ça au moins une fois dans son existence ! Et si tout ce gratin (dont nous étions) n'avait pas été à deux doigts de l'anéantissement atomique, j'aurais ri, mais ri, à m'en mettre la rate au court-bouillon !
San Antonio — La rate au court-bouillon -
Quand je me suis dit qu'il fallait que je le retienne, j'ai pensé que c'était un peu comme un horaire de train, celui de mon départ.
Philippe Claudel — J'abandonne -
De la boîte de Pandore où grouillaient les maux de l'humanité, les Grecs firent sortir l'espoir après tous les autres, comme le plus terrible de tous. Je ne connais pas de symbole plus émouvant.
Albert Camus — Noces -
Et nous ne tenions nullement, après avoir été photographiés dans chaque coin de nos splendides rochers trégastellois, en compagnie d’Antonio, à ce que ces messieurs s’en aillent partout répétant que nous avions qualifié leur film de huitième merveille du monde et affirmant — document en main— que nous nous étions quittés copains… comme cochons.
Journal L’Ouest-Eclair — 6 juin 1939 -
Là-dessus nous nous séparons,Camarades comme Cochons :Il va d’un côté, moi de l’autre,En me disant serviteur vostre.La politique burlesque dédié à AmarantheDès notre première rencontre, nous fûmes intimes.— On est copains comme cochons, n’est-ce pas, mon pot’ ? disait Moutin
Flax — Les hommes du jour -
Pour conclusion, l’empereur leur donne des lettres de rémission, et ils se trouvent à la fin camarades comme cochons.
Furetière — Le roman bourgeois. A. Waberi -
Champlain, à la fin de son premier voyage au Canada, en 1603, raconte que « proche de la baie des Chaleurs, tirant au sud, » est une île où fait résidence un monstre épouvantable que les sauvages appellent Gougou. » Le Canada avait son géant, comme le cap des Tempêtes avait le sien. Homère est le véritable père de ces inventions ; ce sont toujours les chameau cyclopes, Charybde et Scylla, ogres ou gougous.
Chateaubriand — Mémoires -
Cervantès me disait qu’ils étaient inséparables car « Copains comme cochons en cent ans ne se sépareront pas ».
Fernando Arrabal — La fille de King Kong -
À ce point du notre récit, il est de votre devoir d’avouer qu’il avait toujours eu quelque peu la dalle en pente. Dès son existence lyonnaise, ce qu’il regrettait le plus, c’étaient peut-être ces beuveries délicates où l’on se colle douze pots de Beaujolais à trois ou quatre, et dont on sort copains comme cochons et trouvant la vie belle.
Marcel-E Grancher — Cerf-sœurs drapiers -
Marius, à cinq ans, tenait lieu de ce fils que François avait trop peu connu. Il découvrait des joies de père dont, un an plus tôt, il se serait gaussé. Ils étaient devenus, pour reprendre l’expression qui mettait Marius en joie, copains comme cochons.
Jean Colombier — Villa Mathilde -
— Allons, c’est très bien, conclut Lisée en lui donnant une petite tape d’amitié sur la tête ; vous voilà copains comme cochons, à présent.
Louis Pergaud — Le roman de Miraut. -
[…] ; je demeurai un instant sans bouger et, abruti, je fixais le portemanteau (portemanteau métallique maigre qui levait les bras comme un soldat qui se rend) ; ensuite (ne sachant que faire) j’ouvris l’armoire ; […]
Milan Kundera — La plaisanterie -
On dit proverbialement et bassement par raillerie de deux hommes qui sont fort familiers ensemble, qu’ils sont camarades comme cochons.
Dictionnaire de l’Académie Française — 1694 -
Mais une bête comme ça faut la nourrir, premier problème. le second, c'est que tous vos collègues veulent voir votre python, mais toi, tu ne veux le montrer qu'à Mlle Dreyfus dans sa mini-jupe très courte en peau de fauve et laisser ton serpent se lover entre ses cuisses…
Romain Gary — Gros-Câlin -
« À propos, dit-il, j'avais une commission à vous faire de Mme de Virelef. Elle voulait vous demander de venir lundi à l'Opéra. Mais comme elle a la petite Swann, elle n'osait pas et m'a prié de tâter le terrain. Je n'émets aucun avis, je vous transmets tout simplement. Mon Dieu, il me semble que nous pourrions. », ajouta-t-il évasivement...
Marcel Proust — Albertine disparue -
Madame, comme mon fils m'en a exprimé par écrit le désir, je vous transmets le paquet de lettres qui se trouvait près de lui à la dernière minute. Mon fils me charge également de vous dire que ce n'est pas pour vous qu'il s'est tué.
Louis Aragon — Le Libertinage