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Antiffe

Définitions de « antiffe »

Trésor de la Langue Française informatisé

ANTIF, ANTIF(F)E, ANTIF(F)LE,(ANTIFE, ANTIFFE, ANTIFLE, ANTIFFLE) subst.

Arg., vieilli
A.− [Toujours au fém.] Église.
Rem. Mot qui signifiait primitivement église, lieu fréquenté de préférence par les filous parce qu'ils y trouvent les chances les plus favorables au succès de leur industrie, au milieu de la foule qui s'y rend.
B.− Toujours au masc. Chemin. (Uniquement attesté dans Battre l'antiffe « marcher vite » ou « s'enfuir »); p. ext. marche :
1. Le réfractaire (...) est bien forcé, transi de froid et las de battre l'antiffe (c'est le terme) d'entrer aussi chez le rogomiste. Mat.Louis-Philippe,1951.
Rem. Attesté ds Lar. 19e, Larch. 1880, Guérin 1892, Nouv. Lar. ill. et dans les dict. techn. jusqu'à Esn. 1966.
P. ext.
1. Battre l'antif.
a) Faire le trottoir. Batteuse d'antif. Prostituée :
2. Source : « [La fille entretenue :] On a beau battre l'antifle, le flacul fait pas ses frais » (Méténier, Lutte pour l'amour, p. 286). G. Esnault, Notes complétant le dict. de Delesalle,1947.
b) Divaguer, battre la campagne. Batteur d'antif. Vagabond (Nouv. Lar. ill.).
2. Antife. Marché public (lieu où l'on va et vient); cf. G. Delesalle, Dict. arg.-fr. et fr.-arg., 1896, p. 387.
C.− Battre l'antif à la brème. Jouer le personnage du niais, de la dupe, au bonneteau (cf. Esn. 1966).
1. Battre entifle. Dissimuler; mot à mot, hanter l'église (cf. Larch. 1880).
2. ,,Cafarder, espionner.`` (La Rue 1954) :
3. La Chouette est venue battre l'antif dans la maison; ils vont donc faire le coup ce soir... Sue, Les Mystères de Paris,t. 1, 1842-43, p. 334.
Rem. ,,Sens faussé`` selon Esn. 1966.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1561 arg. antifle « église » (Rasse des Nœuds ds Esn. 1965 : Sorgueux [voleurs nocturnes] d'antifles); Lar. 19es.v. antife indique : « mot qui signifiait primitivement église »; encore en usage en arg. (Ch. L. Carabelli, Lang. pop. : Antifle. Eglise); 2. 1721 antiphe arg. « chemin » dans expr. battre l'antiphe (Legrand ds Esn. 1966); 1725 battre l'antiffe (Grandval, Le vice puni ou Cartouche ds Sain. Sources arg. t. 1, 1912, p. 330 : battre l'antiffe. Battre l'estrade [estrade « chemin »] marcher); d'où p. ext. a) 1896 (G. Delesalle, Dict. arg.-fr. et fr.-arg., p. 13 : battre l'antif, faire le trottoir); b) 1830 battre l'antif à la brème « jouer le personnage du niais, de la dupe, du bonneteau » ds Esn. 1966, s.v. antif II; c) 1836 (F. Vidocq, Dict. arg. s.v. battre ds Sain. op. cit., t. 2, p. 115 : battre entifle, dissimuler, faire le niais); d) 1842 « espionner », supra ex. 3. − Soit 1 de l'a. fr. antif (tiré du fém. antive, < lat. antiqua, voir antique) « qui est d'autrefois, ancien » l'église étant considérée comme une maison ancienne ou une institution ancienne. En faveur de cette étymol. l'arg. anticle « messe » 1596, Vie généreuse (ancicle), Sain. op. cit., t. 1, p. 165, prononciation vulgaire de antique (lat. antiquus) et dont un autre étymon peut difficilement rendre compte. À l'encontre de cet étymon, le fait que antiffle fém., représenterait difficilement un adj. masc. (antif); − soit 2 de l'a. fr. anteife, antiffe « antienne », formes issues du lat. chrét. antiphona (voir antienne). Le passage de la notion de « chant » à celle d' « église » n'est pas insolite. Cf. Jura (argot) tsanta (< lat. cantare) « messe » ds FEW t. 211, p. 221a; évolution sémantique plus vraisemblable que le passage de la notion d' « ancien » à celle d' « église ». Dans les 2 hyp. : à partir de 1, battre l'antiffe, au propre « battre le pavé de l'église pour demander l'aumône », peut s'expliquer le sens 2 « battre l'estrade » d'où « marcher » (2 a) et « dissimuler », « faire le niais » (2 b, c); ds l'hyp. 1, le passage de antif, antive « ancien » au sens de « chemin » a pu être favorisé par l'association fréquente en a. fr. des deux mots (cf. Pélerinage Charlemagne, 300 ds Gdf. : un antif senter; Raimbert de Paris, Ogier le Danois, 12365, Barrois, ibid. : ces antis sentiers).
BBG. − Dauzat Ling. fr. 1946, p. 269. − Esn. 1966. − France 1907. − Larch. 1880. − La Rue 1954. − Michel 1856. − Timm. 1892.

ANTIF, ANTIF(F)E, ANTIF(F)LE,(ANTIFE, ANTIFFE, ANTIFLE, ANTIFFLE) subst.

Arg., vieilli
A.− [Toujours au fém.] Église.
Rem. Mot qui signifiait primitivement église, lieu fréquenté de préférence par les filous parce qu'ils y trouvent les chances les plus favorables au succès de leur industrie, au milieu de la foule qui s'y rend.
B.− Toujours au masc. Chemin. (Uniquement attesté dans Battre l'antiffe « marcher vite » ou « s'enfuir »); p. ext. marche :
1. Le réfractaire (...) est bien forcé, transi de froid et las de battre l'antiffe (c'est le terme) d'entrer aussi chez le rogomiste. Mat.Louis-Philippe,1951.
Rem. Attesté ds Lar. 19e, Larch. 1880, Guérin 1892, Nouv. Lar. ill. et dans les dict. techn. jusqu'à Esn. 1966.
P. ext.
1. Battre l'antif.
a) Faire le trottoir. Batteuse d'antif. Prostituée :
2. Source : « [La fille entretenue :] On a beau battre l'antifle, le flacul fait pas ses frais » (Méténier, Lutte pour l'amour, p. 286). G. Esnault, Notes complétant le dict. de Delesalle,1947.
b) Divaguer, battre la campagne. Batteur d'antif. Vagabond (Nouv. Lar. ill.).
2. Antife. Marché public (lieu où l'on va et vient); cf. G. Delesalle, Dict. arg.-fr. et fr.-arg., 1896, p. 387.
C.− Battre l'antif à la brème. Jouer le personnage du niais, de la dupe, au bonneteau (cf. Esn. 1966).
1. Battre entifle. Dissimuler; mot à mot, hanter l'église (cf. Larch. 1880).
2. ,,Cafarder, espionner.`` (La Rue 1954) :
3. La Chouette est venue battre l'antif dans la maison; ils vont donc faire le coup ce soir... Sue, Les Mystères de Paris,t. 1, 1842-43, p. 334.
Rem. ,,Sens faussé`` selon Esn. 1966.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1561 arg. antifle « église » (Rasse des Nœuds ds Esn. 1965 : Sorgueux [voleurs nocturnes] d'antifles); Lar. 19es.v. antife indique : « mot qui signifiait primitivement église »; encore en usage en arg. (Ch. L. Carabelli, Lang. pop. : Antifle. Eglise); 2. 1721 antiphe arg. « chemin » dans expr. battre l'antiphe (Legrand ds Esn. 1966); 1725 battre l'antiffe (Grandval, Le vice puni ou Cartouche ds Sain. Sources arg. t. 1, 1912, p. 330 : battre l'antiffe. Battre l'estrade [estrade « chemin »] marcher); d'où p. ext. a) 1896 (G. Delesalle, Dict. arg.-fr. et fr.-arg., p. 13 : battre l'antif, faire le trottoir); b) 1830 battre l'antif à la brème « jouer le personnage du niais, de la dupe, du bonneteau » ds Esn. 1966, s.v. antif II; c) 1836 (F. Vidocq, Dict. arg. s.v. battre ds Sain. op. cit., t. 2, p. 115 : battre entifle, dissimuler, faire le niais); d) 1842 « espionner », supra ex. 3. − Soit 1 de l'a. fr. antif (tiré du fém. antive, < lat. antiqua, voir antique) « qui est d'autrefois, ancien » l'église étant considérée comme une maison ancienne ou une institution ancienne. En faveur de cette étymol. l'arg. anticle « messe » 1596, Vie généreuse (ancicle), Sain. op. cit., t. 1, p. 165, prononciation vulgaire de antique (lat. antiquus) et dont un autre étymon peut difficilement rendre compte. À l'encontre de cet étymon, le fait que antiffle fém., représenterait difficilement un adj. masc. (antif); − soit 2 de l'a. fr. anteife, antiffe « antienne », formes issues du lat. chrét. antiphona (voir antienne). Le passage de la notion de « chant » à celle d' « église » n'est pas insolite. Cf. Jura (argot) tsanta (< lat. cantare) « messe » ds FEW t. 211, p. 221a; évolution sémantique plus vraisemblable que le passage de la notion d' « ancien » à celle d' « église ». Dans les 2 hyp. : à partir de 1, battre l'antiffe, au propre « battre le pavé de l'église pour demander l'aumône », peut s'expliquer le sens 2 « battre l'estrade » d'où « marcher » (2 a) et « dissimuler », « faire le niais » (2 b, c); ds l'hyp. 1, le passage de antif, antive « ancien » au sens de « chemin » a pu être favorisé par l'association fréquente en a. fr. des deux mots (cf. Pélerinage Charlemagne, 300 ds Gdf. : un antif senter; Raimbert de Paris, Ogier le Danois, 12365, Barrois, ibid. : ces antis sentiers).
BBG. − Dauzat Ling. fr. 1946, p. 269. − Esn. 1966. − France 1907. − Larch. 1880. − La Rue 1954. − Michel 1856. − Timm. 1892.

Phonétique du mot « antiffe »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
antiffe ɑ̃tif

Fréquence d'apparition du mot « antiffe » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « antiffe »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Traductions du mot « antiffe »

Langue Traduction
Anglais antiffe
Espagnol antiffe
Italien antiffe
Allemand antiffe
Chinois 安蒂夫
Arabe أنتيف
Portugais antiffe
Russe antiffe
Japonais antiffe
Basque antiffe
Corse antiffe
Source : Google Translate API

Synonymes de « antiffe »

Source : synonymes de antiffe sur lebonsynonyme.fr

Combien de points fait le mot antiffe au Scrabble ?

Nombre de points du mot antiffe au scrabble : 13 points

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