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Le passé simple : le guide complet de conjugaison

Le passé simple est un temps simple de l’indicatif, considéré comme le temps du récit écrit. Il exprime une action réelle et achevée qui se situe dans le passé, action en général ponctuelle et soudaine.

Le verbe prend la forme du passé simple lorsqu’il s’agit d’actions de premier plan. Parfois, une confusion peut apparaître dans le récit entre les terminaisons des premières personnes du singulier du passé simple et de l’imparfait, autre temps du passé. 

Quand employer le passé simple et comment se forme ce temps de l’indicatif ? Après avoir lu cet article, vous connaîtrez toutes les subtilités de la conjugaison du passé simple.

Quand conjuguer au passé simple ?

Le passé simple est aujourd’hui essentiellement réservé à la langue écrite. Avec l’imparfait, il est un des temps les plus représentés dans les écrits littéraires. Le passé simple est employé pour exprimer des actions dans un contexte passé sous la forme suivante :

  • Une action totalement achevée et délimitée dans le temps

Dès le premier soir, ils se réunirent sur la terrasse du monastère en présence du jeune garçon. Tenzin prit la parole avec une assurance qui étonna ses hôtes. […] Le jeune lama marqua un temps d’arrêt et porta son regard vers Natina qui l’observait de ses yeux bleu intense.

Frédéric Lenoir, L’Âme du monde
  • Une action au soudaine, brève, ponctuelle : 

Jeanne, soudain, se sentit dans une clarté ; et, levant la tête qu’elle avait cachée en ses mains, elle ferma les yeux, éblouie par le resplendissement de l’aurore.

Guy de Maupassant, Une vie

Il avançait en chancelant vers la sortie quand tout à coup la lumière du soleil le frappa en pleine figure. […]. Il se sauva vers sa maison, la figure cachée dans ses mains.

Michel Tournier, Vendredi ou la vie sauvage 
  • Des actions sui se succèdent : 

Le chat enfila alors la vieille paire de bottes, mit le chapeau et se dirigea vers la forêt. Après avoir garni le sac d’un peu d’herbe tendre, il se cacha derrière un buisson et finit par attraper un gros lapin qui s’était laissé prendre au piège.

Charles Perrault, Le Chat Botté
  • Une répétition dans le passé (valeur itérative) : : 

Lorsque sa mère dormit en ville une fois par semaine, elle se sentit plus libre.

Cécile Coulon, Trois saisons d’orage
  • Dans un dialogue rapporté à l’écrit :

À Stuttgart. Vous sortiez de prison, répondit l’avoué.
Vous connaissez ma femme ? demanda le colonel
Oui, répliqua Derville en inclinant la tête

Honoré de Balzac, Le Colonel Chabert

Comment conjuguer au passé simple ?

Les terminaisons du passé simple sont souvent considérées comme étant complexes à mémoriser et donc à orthographier. Majoritairement présent dans les récits, ce temps de l’indicatif est rarement utilisé à l’oral, donc très peu familier. Tous les verbes conjugués au passé simple se forment sur le radical auquel on ajoute une terminaison, variable selon le groupe auquel le verbe appartient.

Les verbes du 1er groupe 

Le passé simple des verbes du 1er groupe présente une conjugaison régulière. Il se forme à partir du radical de l’infinitif du verbe suivi des terminaisons suivantes : -ai, -as, -a, -âmes, -âtes, -èrent

Verbe aimer Verbe marcher Verbe créér
j’aimai
tu aimas
il/elle aima
nous aimâmes
vous aimâtes
ils/elles aimèrent
je marchai
tu marchas
il/elle marcha
nous marchâmes
vous marchâtes
ils/elles marchèrent
je créai
tu créas
il/elle créa
nous créâmes
vous créâtes
ils/elles créèrent

Les accents circonflexes au passé simple sont présents uniquement sur les verbes conjugués aux deuxième et troisième personnes du pluriel. 

Comme pour certains temps de la conjugaison française, il faut être vigilant sur quelques verbes qui subissent des modifications en fonction de leurs terminaisons :

  • Les verbes qui se terminent par -cer prennent une cédille sous le c devant les a, à toutes les personnes sauf à la troisième personne du pluriel :
    • Je balançai, tu balanças, il balança, nous balançâmes, vous balançâtes, ils balancèrent. 
  • Les verbes qui se terminent par -ger gardent le e devant le a, à toutes les personnes hormis la troisième personne du pluriel :
    • Je déménageai, tu déménageas, il déménagea, nous déménageâmes, vous déménageâtes, ils déménagèrent. 

Les verbes du 2ème groupe 

Comme pour les verbes du 1er groupe, le passé simple des verbes du 2er groupe présente une conjugaison régulière. Il se forme sur le radical du verbe suivi des terminaisons suivantes : -is, -is, -it, -îmes, -îtes, -irent

Verbe grandir Verbe ralentir
je grandis
tu grandis
il grandit
nous grandîmes
vous grandîtes
ils grandirent
je ralentis
tu ralentis
il ralentit
nous ralentîmes
vous ralentîtes
ils ralentirent

À l’instar des verbes du 1er groupe, les verbes conjugués aux deuxième et troisième personnes du pluriel prennent un accent circonflexe sur le i.

Les verbes du 3ème groupe

Le passé simple des verbes du 3ème groupe présente une conjugaison plus irrégulière. Il se forme à partir du radical et peut prendre plusieurs terminaisons possibles selon le verbe.

Les terminaisons peuvent varier de la manière suivante : 

Verbe sentir Verbe courir Verbe tenir
je sentis
tu sentis
il/elle sentit
nous sentîmes
vous sentîtes
ils sentirent
je courus
tu courus
il/elle courut
nous courûmes
vous courûtes
ils coururent
je tins
tu tins
il/elle tint
nous tînmes
vous tîntes
ils tinrent

Certains verbes, comme les verbes pouvoir ou savoir, présentent une forme réduite :

Verbe pouvoir Verbe savoir
je pus
tu pus
il/elle put
nous pûmes
vous pûtes
ils purent
je sus
tu sus
il/elle sut
nous sûmes
vous sûtes
ils surent

Le verbe aller qui appartient au troisième groupe se conjugue comme un verbe du premier groupe : j’allai, tu allas, il alla, nous allâmes, vous allâtes, ils allèrent.

Cas particuliers de verbes du troisième groupe au passé simple

Certains verbes du troisième groupe ont des spécificités orthographiques qu’il convient de mémoriser pour éviter les erreurs.

Il convient d’ajouter les lettres gn aux conjugaisons des verbes dont l’infinitif se termine par -eindre, -aindre et -oindre.

Verbe éteindre Verbe joindre
J’éteignis
tu éteignis
il/elle éteignit
nous éteignîmes
vous éteignîtes
ils/elles éteignirent
je joignis
tu joignis
il/elle joignit
nous joignîmes
vous joignîtes
ils/elles joignirent

Certains verbes, comme le verbe naître, vaincre, écrire ou vivre, présentent des radicaux singuliers :

Verbe vaincre Verbe naître Verbe vivre
Je vainquis
tu vainquis
il/elle vainquit
nous vainquîmes
vous vainquîtes
ils/elles vainquirent
je naquis
tu naquis
il/elle naquit
nous naquîmes
vous naquîtes
ils/elles naquirent
je vécus
tu vécus
il/elle vécut
nous vécûmes
vous vécûtes
ils/elles vécurent

Les auxiliaires être et avoir font partie des verbes très irréguliers à mémoriser car ils permettront de former le passé antérieur.

Verbe être Verbe avoir
je fus
tu fus
il/elle fut
nous fûmes
vous fûtes
ils furent
j’eus
tu eus
il/elle eut
nous eûmes
vous eûtes
ils/elles eurent

Comment choisir entre le passé simple et l’imparfait de l’indicatif ?

Il existe une confusion fréquente entre le passé simple et l’imparfait, particulièrement à la première personne du singulier de certains verbes (j’allai / j’allais).

Pour les distinguer à l’écrit, la présence du –s, dans le cas de l’imparfait, permet de déduire le temps qui est employé. De plus, il convient également d’analyser le plan qu’occupe l’action décrite. S’il s’agit de l’action principale, il faut utiliser le passé simple, alors que l’imparfait, lui, décrit une action en arrière-plan. Par exemple, dans l’extrait de L’Assommoir ci-après, les actions de premier plan sont relatées au passé simple.

Une après-midi d’automne, Gervaise, qui venait de reporter du linge chez une pratique, rue des Portes-Blanches, se trouva dans le bas de la rue des Poissonniers comme le jour tombait. Il avait plu le matin, le temps était très doux, une odeur s’exhalait du pavé gras ; et la blanchisseuse, embarrassée de son grand panier, étouffait un peu, la marche ralentie, le corps abandonné, remontant la rue avec la vague préoccupation d’un désir sensuel, grandi dans sa lassitude. Elle aurait volontiers mangé quelque chose de bon. Alors, en levant les yeux, elle aperçut la plaque de la rue Marcadet, elle eut tout d’un coup l’idée d’aller voir Goujet à sa forge.

Émile Zola, L’Assommoir

Voici quelques exercices pour réviser les conjugaisons du passé simple :

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Natacha Lovato

Natacha Lovato

Natacha Lovato rédige pour La langue française des articles autour de la linguistique, la littérature et les expressions. Passionnée par la langue française, elle s'est aujourd'hui spécialisée dans la communication écrite afin de transmettre ses connaissances. Elle est aussi gérante d'un organisme de formation dédié à la communication écrite, et accompagne les adultes pour des remises à niveaux en français afin de perfectionner leurs écrits professionnels.

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