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Citations sur le voir - Page 5
Il y a 186 citations sur le voir.
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Le vieux Péloueyre criait à Marie de Lados lorsque, épuisée, la jeune fille se laissait choir sur une chaise : « Lève-toi, feignante. » Il ne supportait pas de voir une servante assise. Même ses repas, en ce temps-là, Marie les prenait debout, sur le pouce, en servant ses maîtres.
Mauriac — Génitrix -
Ils me prennent tous pour un foutu cinglé, poursuivit Comell. Et je ne me lasse pas de voir leur stupéfaction quand on en arrive à la présentation des preuves, tout le bastringue démonté de A à Z. Y en a qui se mettent à hurler. D’autres, plus rares, qui tombent dans les pommes. La plupart se contentent de blêmir et d’allumer une cigarette en sucrant les fraises comme dans un roman policier.
Steve Fisher — Vicky -
Il parut alors une beauté à la cour, qui attira les yeux de tout le monde, et l'on doit croire que c'était une beauté parfaite, puisqu'elle donna de l'admiration dans un lieu où l'on était si accoutumé à voir de belles personnes. Elle était de la même maison que le vidame de Chartres, et une des plus grandes héritières de France. Son père était mort jeune, et l'avait laissée sous la conduite de madame de Chartres, sa femme, dont le bien, la vertu et le mérite étaient extraordinaires. Après avoir perdu son mari, elle avait passé plusieurs années sans revenir à la cour. Pendant cette absence, elle avait donné ses soins à l'éducation de sa fille ; mais elle ne travailla pas seulement à cultiver son esprit et sa beauté ; elle songea aussi à lui donner de la vertu et à la lui rendre aimable. La plupart des mères s'imaginent qu'il suffit de ne parler jamais de galanterie devant les jeunes personnes pour les en éloigner. Madame de Chartres avait une opinion opposée ; elle faisait souvent à sa fille des peintures de l'amour ; elle lui montrait ce qu'il a d'agréable pour la persuader plus aisément sur ce qu'elle lui en apprenait de dangereux ; elle lui contait le peu de sincérité des hommes, leurs tromperies et leur infidélité, les malheurs domestiques où plongent les engagements ; et elle lui faisait voir, d'un autre côté, quelle tranquillité suivait la vie d'une honnête femme, et combien la vertu donnait d'éclat et d'élévation à une personne qui avait de la beauté et de la naissance. Mais elle lui faisait voir aussi combien il était difficile de conserver cette vertu, que par une extrême défiance de soi-même, et par un grand soin de s'attacher à ce qui seul peut faire le bonheur d'une femme, qui est d'aimer son mari et d'en être aimée.Cette héritière était alors un des grands partis qu'il y eût en France ; et quoiqu'elle fût dans une extrême jeunesse, l'on avait déjà proposé plusieurs mariages. Madame de Chartres, qui était extrêmement glorieuse, ne trouvait presque rien digne de sa fille ; la voyant dans sa seizième année, elle voulut la mener à la cour. Lorsqu'elle arriva, le vidame alla au-devant d'elle ; il fut surpris de la grande beauté de mademoiselle de Chartres, et il en fut surpris avec raison. La blancheur de son teint et ses cheveux blonds lui donnaient un éclat que l'on n'a jamais vu qu'à elle ; tous ses traits étaient réguliers, et son visage et sa personne étaient pleins de grâce et de charmes.
Mme de La Fayette — La Princesse de Clèves -
Je venais voir M. le juge, fit-elle.
Bernanos — Crime -
« Tu ne mettrais pas quelque chose dans ton café ? » « Si, un rhum, le docteur est loin. Profites-en pour aller voir ton château pendant ce temps-là. »
Danièle Sallenave — Adieu -
Sois pas vache, Jean-Louis. Je suis au bout du rouleau. Il n’y a plus de quoi bouffer à la baraque. J’ai tapé à toutes les portes avant de venir ici. Je sais que tu ne m’aimes pas, d’accord, mais eux, les mômes, ils n’ont rien à voir là-dedans.
Didier Daeninckx — Hors limites -
J’irai par la forêt, // j’irai par la montagneSans rien voir au-dehors, // sans entendre aucun bruit,
Victor Hugo — Les Contemplations -
Comme elle frémira la grande muse noire, Et comme elle sera stupéfaite de voir Qu'on cloue au pilori ceux qui font leur devoir
Victor Hugo — L'Année terrible -
Essayons de faire voir que c’est de la féconde union du type grotesque au type sublime que naît le génie moderne, si complexe, si varié dans ses formes, si inépuisable dans ses créations, et bien opposé en cela à l’uniforme simplicité du génie antique […]
Victor Hugo — Préface de Cromwell -
Mais une bête comme ça faut la nourrir, premier problème. le second, c'est que tous vos collègues veulent voir votre python, mais toi, tu ne veux le montrer qu'à Mlle Dreyfus dans sa mini-jupe très courte en peau de fauve et laisser ton serpent se lover entre ses cuisses…
Romain Gary — Gros-Câlin -
La plupart râla dans les défilés nocturnes,S'enivrant du bonheur de voir couler son sang,Ô Mort le seul baiser aux bouches taciturnes !
Stéphane Mallarmé — Le guignon -
ŒNONE.Quoi ! de quelques remords êtes-vous déchirée ?Quel crime a pu produire un trouble si pressant ?Vos mains n’ont point trempé dans le sang innocent ?PHÈDRE.Grâces au ciel, mes mains ne sont point criminelles.Plût aux dieux que mon cœur fût innocent comme elles !ŒNONE.Et quel affreux projet avez-vous enfantéDont votre cœur encor doive être épouvanté ?PHÈDRE.Je t’en ai dit assez : épargne-moi le reste.Je meurs, pour ne point faire un aveu si funeste.ŒNONE.Mourez donc, et gardez un silence inhumain ;Mais pour fermer vos yeux cherchez une autre main.Quoiqu’il vous reste à peine une faible lumière,Mon âme chez les morts descendra la première ;Mille chemins ouverts y conduisent toujours,Et ma juste douleur choisira les plus courts.Cruelle ! quand ma foi vous a-t-elle déçue ?Songez-vous qu’en naissant mes bras vous ont reçue ?Mon pays, mes enfants, pour vous j’ai tout quitté.Réserviez-vous ce prix à ma fidélité ?PHÈDRE.Quel fruit espères-tu de tant de violence ?Tu frémiras d’horreur si je romps le silence.ŒNONE.Et que me direz-vous qui ne cède, grands dieux !À l’horreur de vous voir expirer à mes yeux ?PHÈDRE.Quand tu sauras mon crime et le sort qui m’accable,Je n’en mourrai pas moins : j’en mourrai plus coupable.ŒNONE.Madame, au nom des pleurs que pour vous j’ai versés,Par vos faibles genoux que je tiens embrassés,Délivrez mon esprit de ce funeste doute.PHÈDRE.Tu le veux ? lève-toi.ŒNONE.Parlez : je vous écoute.PHÈDRE.Ciel ! que lui vais-je dire ? et par où commencer ?ŒNONE.Par de vaines frayeurs cessez de m’offenser.PHÈDRE.Ô haine de Vénus ! ô fatale colère !Dans quels égarements l’amour jeta ma mère !ŒNONE.Oublions-les, madame ; et qu’à tout l’avenirUn silence éternel cache ce souvenir.PHÈDRE.Ariane, ma sœur ! de quel amour blesséeVous mourûtes aux bords où vous fûtes laissée !ŒNONE.Que faites-vous, madame ? et quel mortel ennuiContre tout votre sang vous anime aujourd’hui ?PHÈDRE.Puisque Vénus le veut, de ce sang déplorableJe péris la dernière et la plus misérable.ŒNONE.Aimez-vous ?PHÈDRE.De l’amour j’ai toutes les fureurs.ŒNONE.Pour qui ?PHÈDRE.Tu vas ouïr le comble des horreurs…J’aime… À ce nom fatal, je tremble, je frissonne.J’aime…ŒNONE.Qui ?PHÈDRE.Tu connais ce fils de l’Amazone,Ce prince si longtemps par moi-même opprimé…ŒNONE.Hippolyte ? Grands dieux !PHÈDRE.C’est toi qui l’as nommé !ŒNONE.Juste ciel ! tout mon sang dans mes veines se glace !Ô désespoir ! ô crime ! ô déplorable race !Voyage infortuné ! Rivage malheureux,Fallait-il approcher de tes bords dangereux !
Racine — Phèdre -
…, vous pouviez coller l'œil à l'orifice et voir l'image emprisonnée dans la machine, cela pouvait être un platane, un instituteur à l'air bougon en train de visiter l'exposition, un marchand de réfrigérateurs obèse, un élève au visage boutonneux, le préposé au Registre foncier en train de boire un verre de limonade, une carafe de yoghourt à l'eau, le portrait d'Evren pacha, le concierge édenté souriant à la machine, un homme à la mine patibulaire, votre propre œil ou encore Djanan, belle et curieuse…
Orhan Pamuk — La vie nouvelle -
Cependant, pour répondre à l’envie que vous avez de voir ce que j’ai de titres de notre maison, je vous envoie d’abord quatre chartes que M. du Bouchet m’a données, qui parlent de loin.
Marie de Rabutin-Chantal — marquise de Sévigné -
Ah ! tu n’es pas député, mon ami. Beaucoup de gens veulent ta place ; et, sans moi, tu n’y serais plus. Oui, j’ai rompu bien des lances pour te garder… Eh bien ! je t’accorde tes deux requêtes, car il serait par trop dur de te voir assis sur la sellette à ton âge et dans la position que tu occupes.
Balzac — La Comédie humaine -
Tu as froid ? demanda Jacques, qui n’aimait pas la voir dans cet état. Non Qu’est-ce que tu voulais me dire ? On nous attend. Justement. A présent, il regrettait d’avoir guetté sa sœur au passage et de lui avoir parlé. Elle pleurait déjà, se cramponnait à son bras, de ses frêles mains qui tremblaient.
Georges Simenon — Les Sœurs Lacroix -
La pauvre femme, qui s’était levée, retomba sur son fauteuil et y resta plongée dans une attitude de douleur que j’aurais voulu voir saisie par un grand peintre.
Honoré de Balzac — Honorine -
Et c'est aussi un plaisir très grand que de voir une certaine hardiesse et licence en de tels esprits qui légitiment d'un mot les opinions que nous aurions voulu avoir et que nous avions repoussées [...]
Marcel Proust — Jean Santeuil -
En buvant, il répand la moitié de son vin sur lui, et tire le devant de sa chemise hors de sa brayette pour essuyer sa bouche ; Pour faire la sainte Nitouche, en s’écriant elle couvre soudain ses yeux avec sa main, dont elle entr’ouvre néanmoins les doigts finement, l’hypocrite qu’elle est, pour voir sans que l’on s’en aperçoive.
Charles Sorel — La Vraie Histoire comique de Francion -
Moi qui sais le tarif, voir ces saintes-nitouchesS'offrir dans l'ombre en vente et faire les farouches,Ça m’assomme. Et je viens chercher en d’autre lieux
Victor Hugo — Les quatre vents de l’esprit -
Elle avait pris, en parlant, un petit air différent, sainte-nitouche ; et, appuyée sur les coussins, elle s’était allongée, couchée, la tête contre mon épaule, la robe un peu relevée, laissant voir un bas de soie rouge que les éclats du foyer enflammaient par instants.
Guy de Maupassant — Mlle Fifi : Nouveaux contes -
On fixa ensuite le moment où seraient livrés les otages et où les légions, privées de leurs armes, passeraient sous le joug. (...) Tous courbèrent donc ainsi la tête sous le joug, et, ce qui était en quelque sorte plus accablant, passèrent sous les yeux des ennemis. Lorsqu'ils furent sortis du défilé, quoique, pareils à des hommes arrachés des enfers, il leur semblât voir la lumière pour la première fois, cette lumière même, leur découvrant à quel point était humiliant l'état de l'armée, leur fut plus insupportable que tous les genres de mort.
Tite-Live — Histoire romaine -
L'univers renaît chaque matin, tout comme nous autres, et cela éveille en moi un enthousiasme tel que certains matins, je me réveille avant le point du jour, et je me dis que le soleil va bientôt se lever, et que tout sera tout neuf, et que je vais me renouveler moi aussi, avec tout ce qui se renouvelle, et que je pourrai voir, lire, apprendre des choses que j'ignore…
Orhan Pamuk — La maison du silence -
Mais il ne faut pas considérer si légèrement les œuvres des hommes. Car vous-mêmes vous dites que l'habit ne fait pas le moine, et tel est vêtu d'un froc qui au-dedans n'est rien moins que moine, et tel est vêtu d'une cape espagnole qui, dans son courage, n'a rien à voir avec l'Espagne. C'est pourquoi il faut ouvrir le livre et soigneusement peser ce qui y est traité.
François Rabelais — Gargantua -
Elle est petite, ronde de partout, grasse à lard, avec des doigts bouffis, étranglés aux phalanges, pareils à des chapelets de courtes saucisses, avec une peau luisante et tendue, une gorge énorme qui saillait sous sa robe, elle restait cependant appétissante et courue, tant sa fraîcheur faisait plaisir à voir. Sa figure était une pomme pivoine prêt à fleurir, et là-dedans s’ouvraient, en haut, deux yeux noirs magnifiques, ombragés de grands cils épais qui mettaient une ombre dedans ; en bas, une bouche charmante, étroite, humide pour le baiser, meublée de quenottes luisantes et microscopiques.
Guy de Maupassant — Boule de suif -
Faciles à voir sont les fautes d’autrui ; celles du soi sont difficiles à voir.
Bouddha