Accueil > Citations > Citations sur le sans
Citations sur le sans
Il y a 26046 citations sur le sans.
-
Robert : Allo Barnero ? Putain de répondeur ! Je vais t'en laisser un moi, de message ! Écoute moi bien pourriture de merde, ta mère ressemble à un vieux chacal sans dent ! Ce qui fait de toi un fils de chienne ! Non, de chacal ! Quoi que les deux animaux sont assez similaires. Ah, j'me sens mieux là.
Didier Caron, Blague à part, saison 3, épisode 10 (Tu l'as vu...?), écrit par Daive Cohen, première diffusion par Canal + 10 mai 2003. -
Photin : La justice n’est pas une vertu d’État. Le choix des actions ou mauvaises ou bonnes Ne fait qu’anéantir la force des couronnes ; Le droit des rois consiste à ne rien épargner : La timide équité détruit l’art de régner. Quand on craint d’être injuste, on a toujours à craindre ; Et qui veut tout pouvoir doit oser tout enfreindre, Fuir comme un déshonneur la vertu qui le perd Et voler sans scrupule au crime qui lui sert.
Photin conseille à Ptolémée XIII d'assassiner Ptolémée venu lui demander asile. -
Autant le ciel se distingue de la terre et le feu de l’eau, autant l’intérêt se distingue de la droiture. Toute la force des sceptres s’anéantit dès qu’on la fait dépendre de l’équité et l’on perd le pouvoir si l’on songe à l’honneur. Le crime sans frein et l’usage sans retenue du glaive protègent les pouvoirs odieux. Nul risque à se montrer féroce pour peu qu’on le soit toujours. Qu’il renonce au trône, celui qui veut être juste ! Vertu et pouvoir suprême sont incompatibles. Quiconque hésitera à faire couler le sang ne sera jamais tranquille.
(la) Sidera terra ut distant et flamma mari, sic utile recto. Sceptrorum vis tota perit, si pendere justa incipit, evertitque arces respectus honesti. Libertas scelerum est quae regna invisa tuetur sublatusque modus gladiis. Facere omnia saeve non inpune licet, nisi cum facis. Exeat aula qui volt esse pius ! Virtus et summa potestas non coeunt. Semper metuet quem saeva pudebunt. -
Feriez-vous confiance aux avocats et aux juges sans pouvoir comprendre le langage publié dans un code pénal ?
le logiciel propriétaire exige toujours de choisir une personne de confiance capable d'ouvrir la boite pour nous. -
La TVA sociale ne constitue pas un mécanisme de gauche ou de droite. La preuve: les socialistes avaient envisagé de mettre ce dispositif dans leur programme pour les législatives. Le premier qui a pensé à un mécanisme de TVA sociale est un élu du centre, Jean Arthuis. Et l'UMP y réfléchit aujourd'hui. En Allemagne, il a été mis en œuvre par une coalition gauche-droite. C'est une question économique, pas politique. Si les politiques abordent ce type de sujet avec des arguments démagogiques, on ne les aidera pas à acquérir une meilleur compréhension des mécanismes économiques. Il faut poser les vraies questions. Nous avons un coût du travail beaucoup plus élevé que dans la plupart des pays européens: il pénalise la compétitivité. Nous avons des besoins de financement pour la protection sociale sans cesse accrus. (...) Il faudrait que ce débat continue, mais de manière rationnelle et sérieuse.
À propos de la TVA sociale. -
Quand les anciens dieux se retirent, leurs trônes béants appellent un successeur ; aussi, avec un minimum d’organisation et même sans organisation du tout, à peu près n’importe quelle carcasse périssable peut être hissée sur le siège vacant. Pour autant qu’ils aient une portée religieuse pour l’individu, le culte du gouvernant et ses analogues, anciens et modernes, sont avant tout, je présume, des expressions de dépendance impuissante ; quiconque traite un autre humain comme s’il était un dieu se relègue lui-même, de ce fait, à la position d’un enfant ou d’un animal.
Les Grecs et l’Irrationnel (1951), E. R. Dodds (trad. Michael Gibson), éd. Flammarion, coll. « Champs », 1977 (ISBN 2-08-081028-6), chap. VIII. La Crainte de la liberté, p. 239 -
Déboule alors à toute vitesse un petit CP, le visage déformé par un rictus de douleur provoqué par l’urgence de la situation. Il trottine à pas menus sur la pointe des pieds, jambes tendues, fesses serrées, maîtrisant sa vitesse afin de ne pas se laisser déborder. Son regard est fixe, ses joues rouges, ses lèvres pincées. Il a les deux mains plaquées sur les poches arrière de son jean. Concentré sur ses sphincters, obnubilé par le but ultime à atteindre, la porte du fond, il passe devant moi sans me voir. Attitude caractéristique du diarrhéique qui a caressé le fol espoir d’être plus fort que la nature en pensant pouvoir dominer ses intestins. Et qui a perdu, évidemment.
Journal de bord d’un directeur d’école, Patrice Romain, éd. Ed. François Bourin, 2001, p. 210-211 -
C'était la première fois que l'on contre-expertisait trois OGM commercialisés [...] en décembre 2009, un éditeur scientifique a finalement accepté de publier notre compte-rendu. Celui-ci remet clairement en cause la compétence et l'honnêteté de l'EFSA, de l'AFSSA, de la CGB et de la FDA qui se sont prononcés sur ces OGM sans refaire ce travail statistique ! L'étude indique que pour les trois céréales transgéniques MON 810, NK 603 et MON 863 (ré-analysé) de nouveaux effets secondaires apparaissent, dépendant du sexe des animaux et de la dose. Ils se concentrent surtout dans le foie et les reins, les deux organes majeurs touchés lors d'une intoxication alimentaire.
Publication dans l'International Journal of Biological Sciences, 5(7), 2009, p.706-726. -
L’identité culturelle, c’est la notion centrale qui est forgée par les premiers ethnologues. On ne voit même pas comment on peut continuer à penser une ethnologie sans ethnies, et a fortiori, une ethnologie sans cultures. Dans cette perspective, tout le problème est une question de découpage, une question de frontières. On est – j’ouvre une grande parenthèse – dans une pensée de l’espace alors que le plus difficile c’est le paradoxe qui consiste à dire le temps, à dire l’histoire, à dire les transformations, les mutations, les métamorphoses. On ne peut pas les dire si on reste lié, si on reste rivé à un mode de connaissance qui marche à la limite pour l’espace, mais qui ne marche pas pour la temporalité et pour l’histoire. La méthode des premiers ethnologues comme Bronislaw Malinowski – que je critique, mais c’était quelqu’un d’étonnant qui nous a appris à regarder et à écrire — consistait à découper des unités stables et fixes, et à les décontextualiser. On peut dire que, puisque l’identité culturelle et la notion de culture sont les notions de base des ethnologues – et des ethnologues j’en suis –, cela consiste toujours à privilégier l’espace sur le temps. Cela a même consisté à construire cette discipline contre le temps et contre l’histoire. On le voit encore avec Claude Lévi-Strauss. Si on pousse plus loin, je crois également que la notion de culture, en tant qu’isolat, en tant qu’unité découpée dans un continuum en mouvement, doit elle aussi être mise en crise. Et la difficulté devient la difficulté des mots pour continuer à penser.
Propos recueillis à Lyon le 28 juin 1999 par Henri Vaugrand et Nathalie Vialaneix -
Elle reposait, couchée au pied d'un ressaut de rochers déjà sombres, dissimulée dans les buissons. Le ruisseau de la gorge serpentait cent mètres plus bas. On serait passé à un pas sans la voir. Ce fut une apparition religieuse. Aujourd'hui, le souvenir de cette vision revêt en moi un caractère sacré.
La Panthère des neiges, Sylvain Tesson, éd. Gallimard, 2019 (ISBN 978-2-07-282232-2), p. 106 -
Le progrès dans les sociétés secrètes supérieures consiste en ceci : un peu plus de perversité mieux organisée sans cesse ajouté à l'héritage de la secrète organisation des perversités anciennes.
La Guerre occulte, les sociétés secrètes contre les nations, Paul Copin-Albancelli, éd. Perrin et Cie, Paris, 1925, chap. XI, p. 232 -
Pour la Mafia, devenir une seule et unique société secrète utilisant les rites maçonniques présentait de nombreux avantages. Une cérémonie d'initiation inquiétante et une constitution mettant en préambule la punition des traîtres aidaient à créer la confiance au sein de l'organisation ; c'était là un bon moyen de faire monter le prix de la traîtrise parmi les criminels qui, sans cela, se seraient trahis les uns les autres sans la moindre hésitation.
Cosa Nostra — La mafia sicilienne de 1860 à nos jours, John Dickie (trad. Anne-Marie Carrière), éd. Perrin, coll. « Tempus », 2007 (ISBN 978-2-262-02727-8), partie Initiation, chap. 1 — Genèse de la Mafia 1860-1876, p. 65 -
[Les rois de l’Atlantide] possédaient des richesses en une abondance telle que jamais sans doute n’en posséda avant eux aucune lignée royale et que dans l’avenir nulle n’arrivera facilement à en posséder ; en outre, ils disposaient de tout ce que pouvaient fournir et la cité et le reste du pays. Car, si beaucoup de choses venaient du dehors, en raison de l’etendue de leur puissance, c’était l’île qui fournissait la plupart des choses qui sont nécessaires à la vie. En premier lieu, tous les métaux, durs ou malléables, extraits du sol par le travail de la mine, sans parler de celui dont il ne subsiste aujourd’hui que le nom, mais dont en ce temps-là il y avait plus que le nom, la substance même, l’orichalque, que l’on extrayait de la terre en maints endroits de l’île ; c’etait en ce temps-là le métal le plus précieux après l’or.
« Critias » (trad. Luc Brisson), 114d-e, dans Timée. Critias, Platon, éd. Flammarion, coll. « GF », 2017 (ISBN 978-2-0814-2156-1), p. 366-367 -
Des études ont montré que plus on est sympathisant d’extrême droite ou d’extrême gauche, plus ou est susceptible d’adhérer à ces théories. Il semble cependant que le phénomène soit encore plus sensible à l’extrême droite. Le complotisme partage avec ces idéologies son aspect manichéen, binaire. Et en même temps, la caractéristique d’une théorie du complot est d’être intellectuellement «coûteuse» : plus on la pousse dans ses retranchements, plus le nombre de questions qu’elle laisse sans réponses est important. Pour continuer à la soutenir, il faut consentir à toujours plus de spéculations hasardeuses et souscrire à une vision du monde de plus en plus paranoïaque.
« Interview. Rudy Reichstadt: «Une vision du monde de plus en plus paranoïaque» », Rudy Reichstadt, Libération, 11 mars 2016 (lire en ligne) -
J'ai été conquis par cette ambiance, bien sûr virile et dure, parfois brutale, sans concessions, mais en même temps d'une grande affectivité. Les hommes n'avaient plus de familles, plus de patrie et - même si ce n'était pas des hommes à vomir leurs sentiments - on y sentait un très grand capital de dévouement. Affectivement, ils donnaient beaucoup. Et puis on voyait un garçon qui ne portait vraisemblablement pas son vrai nom, qui ne racontait jamais sa vie parce que ça ne se faisait pas à la Légion, avec une pudeur que personne ne transgresse jamais. On se disait : quel remords habite cet homme, quelle somme de souffrances, d'épreuves, de courage… ?
Toute une vie, Hélie de Saint Marc, éd. les arènes, 2004 (ISBN 2-912485-77-0), p. 93 -
Ma passion pour la Légion est sans doute liée à la méfiance pour la comédie humaine que j'ai acquise dans les camps de concentration. La Légion pratique l'ascèse et le courage comme une vertu première.
Les sentinelles du soir, Hélie de Saint Marc, éd. les arènes, 1999 (ISBN 2-912485-02-9), p. 40 -
Mais pour expliquer le caractère régulier des correspondances phoniques, il n'est point besoin de recourir à l'hypothèse d'une origine commune pour les langues de ce groupe, puisqu'on trouve la même régularité lors d'emprunts massifs d'une langue à une autre, non apparentées […]. On peut tout aussi bien envisager une évolution inverse, à savoir que les ancêtres des branches indo-européennes étaient à l'origine dissemblables, et que ce n'est qu'avec le temps que, à force de contacts constants, d'influences réciproques et d'emprunts, ils se sont sensiblement rapprochés sans pour autant devenir identiques.
« Réflexions sur le problème indoeuropéen. », Nikolaï Sergueevitch Troubetzkoy (trad. Patrick Sériot) (1936), dans N. S. Troubetzkoy. L'Europe et l'Humanité. Écrits linguistiques et paralinguistiques., Patrick Sériot, éd. Mardaga, 1996, p. 212-213 -
Je te dirai les sortilèges de Circé : t'ayant fait un mélange, elle y jettera une drogue, mais sans pouvoir t'ensorceler ; car la bonne herbe que je te donnerai l'empêchera. Je te dis tout : lorsque Circé t'aura touché de sa longue baguette, alors, tirant le long de ta cuisse ton glaive, saute sur elle ainsi que pour donner la mort. Elle, en tremblant de peur, offrira sa couche en partage ; il ne s'agira pas de refuser ce lit divin si tu veux délivrer tes compagnons et revenir ! Mais prie-la de jurer, par le serment majeur des dieux, qu'elle n'a pas sur toi d'autres desseins et ne veut pas t'ôter, ainsi nu, ta virilité !
(grc) πάντα δέ τοι ἐρέω ὀλοφώια δήνεα Κίρκης. τεύξει τοι κυκεῶ, βαλέει δ᾽ ἐν φάρμακα σίτῳ. ἀλλ᾽ οὐδ᾽ ὣς θέλξαι σε δυνήσεται: οὐ γὰρ ἐάσει φάρμακον ἐσθλόν, ὅ τοι δώσω, ἐρέω δὲ ἕκαστα. ὁππότε κεν Κίρκη σ᾽ ἐλάσῃ περιμήκεϊ ῥάβδῳ, δὴ τότε σὺ ξίφος ὀξὺ ἐρυσσάμενος παρὰ μηροῦ Κίρκῃ ἐπαῖξαι, ὥς τε κτάμεναι μενεαίνων. ἡ δέ σ᾽ ὑποδείσασα κελήσεται εὐνηθῆναι: ἔνθα σὺ μηκέτ᾽ ἔπειτ᾽ ἀπανήνασθαι θεοῦ εὐνήν, ὄφρα κέ τοι λύσῃ θ᾽ ἑτάρους αὐτόν τε κομίσσῃ: ἀλλὰ κέλεσθαί μιν μακάρων μέγαν ὅρκον ὀμόσσαι, μή τί τοι αὐτῷ πῆμα κακὸν βουλευσέμεν ἄλλο, μή σ᾽ ἀπογυμνωθέντα κακὸν καὶ ἀνήνορα θήῃ. -
L'arrière-petit-fils d'Antoine, Néron, toujours à l'affût de sensations inconnues, retrouve à Rome les joies de la « vie inimitable ». A la tombée de la nuit, il se déguise, coiffe sa tête du bonnet des affranchis, de la casquette des mauvais garçons, quelquefois d'une perruque, et se lance à l'aventure dans tous les bouges de la capitale. On le voit dans les tripots, dans les lupanars des bas quartiers. Il est accompagné de gardes du corps déguisés comme lui et qui l'aident dans ses forfaits. La « bande à Néron » est redoutable : elle fracture les portes des boutiques et des maisons, pille les marchandises, les biens des particuliers ; l'empereur a le front d'installer dans son palais une « cantine », où il fait vendre aux enchères le produit de ses vols [...]. Le jeu semble d'autant plus drôle à Néron qu'il est sûr de s'amuser ainsi incognito. Pure illusion : tout le monde, dans la ville, connaît les traits de l'empereur dont l'effigie orne les monnaies que l'on utilise quotidiennement ; les Romains identifient aussi sans peine les acolytes de Néron : ce sont eux que l'on voit, au cirque, au théâtre, dans les cérémonies officielles, former la garde d'honneur de l'empereur. Cela explique d'ailleurs que les malheureuses victimes ne se défendent pas avec une extrême vigueur, lorsqu'elles reconnaissent en leurs agresseurs la bande impériale. Ces amusements de Néron donnent d'ailleurs des idées aux véritables truands : ils attaquent et dépouillent les Romains en se faisant passer pour Néron et ses gardes du corps.
Les bas-fonds de l'Antiquité (1982), Catherine Salles, éd. Payot & Rivages, coll. « Petite Bibliothèque Payot », 2004 (ISBN 2-228-89817-1), partie 2. Le monde latin — La ville, chap. 12. La « vie inimitable », Vagabondage de reine et d'empereur, p. 302 -
Sans relâche nous accomplirons notre tâche d’assurer la sécurité de l’Allemagne à l’intérieur, tout comme la Wehrmacht assure le maintien de l’honneur, de la grandeur et de la paix du Reich sur le plan extérieur. Nous veillerons à ce que jamais plus en Allemagne, cœur de l’Europe, la révolution judéo-bolchevique des sous-hommes n’éclate à l’intérieur du pays ou n’y soit introduite par des émissaires venus de l’extérieur. Sans pitié nous serons le glaive de la justice impitoyable pour toutes ces forces dont nous connaissons l’existence et l’activité, le jour de la moindre tentative de leur part, peut-être aujourd’hui, peut-être dans quelques dizaines d’années, peut-être dans quelques siècles.
(de) Wir werden unablässig unsere Aufgabe, die Garanten der Sicherheit Deutschlands im Innern zu sein, erfüllen, ebenso wie die deutsche Wehrmacht die Sicherung der Ehre und Größe und des Friedens des Reiches nach außen garantiert. Wir werden dafür sorgen, daß niemals mehr in Deutschland, dem Herzen Europas, von innen oder durch Emissäre von außen her die jüdisch-bolschewistische Revolution des Untermenschen entfacht werden kann. Unbarmherzig werden wir für alle diese Kräfte, deren Existenz und Treiben wir kennen, am Tage auch nur des geringsten Versuches, sei er heute, sei er in Jahrzehnten oder in Jahrhunderten, ein gnadeloses Richtschwert sein. -
En même temps, dans des pays où l’on est en train d’abolir, ou d’essayer d’abolir, tout l’enseignement de la langue et de la littérature grecques, Hérodote, Thucydide, Platon, surgissent en livre de poche ou en collection bon marché, absolument chaque année. Et pourquoi, dans ces mêmes pays d’Occident (l’Occident englobant les États-Unis), recourt-on au grec pour nommer toutes les inventions et découvertes modernes — de l’euthanasie aux métabolismes — sans parler des fusées ou grands projets qui s’appellent Ariane ou Hermès ?… Nous respirons l’air de la Grèce, sans le savoir, à chaque instant.
Pourquoi la Grèce ? (1992), Jacqueline de Romilly, éd. Éditions de Fallois, coll. « Le Livre de poche », 1994 (ISBN 978-2-253-13549-4), partie Préface, p. 11 -
Les institutions pénales d’un peuple doivent être, comme toutes les lois, l’expression de son état social. Non-seulement les peines s’adoucissent à mesure que la rudesse primitive des mœurs disparaît, mais deux peuples parvenus au même degré de civilisation n’ont pas toujours le même code, et la législation de chacun d’eux porte distinctement gravée l’empreinte du caractère national. Sans doute les principes généraux qui dominent l’ordre social se retrouvent avec le progrès des temps sous toutes les latitudes, et nous ne dirons pas, avec Pascal dans ses heures de doute, que ce qui est vérité en-deçà du Rhin soit erreur au-delà.
La réforme des prisons, Léon Faucher, éd. Revue des Deux Mondes, 1844, t. 5, p. 378 (texte intégral sur Wikisource) -
L’histoire sociale enseigne qu’il n’y a pas de politique sociale sans un mouvement social capable de l’imposer.
Contre feux n°2, Pierre Bourdieu, éd. Raisons d'agir, 2001 (ISBN 2-912107-13-X), chap. « Pour un mouvement social européen », p. 16 -
Forcément, les personnes migrantes qui viennent ici sans revenus, sans travail, doivent bien vivre de quelque chose. La vannerie, c’est dépassé ! Il y a bien un lien qui est fait entre une forme de délinquance dans les habitations et les migrants. A partir de ce constat, il ne faut pas faire d’amalgames, ils ne sont pas tous délinquants (...) Tout qui est de bonne foi dans la population sait que quand un camp s’installe, dans les 15 jours, il y a une recrudescence des vols
À propos des Roms. -
Parmi les influences variées qui sont sans cesse engagée dans l'intention de former les idées américaines et façonner la vie américaine la Franc-maçonnerie doit, pour être juste, se voir concédée une place proéminente. (...) Nier son influence parmi nous serait nier un fait aussi évident que la lumière du jour.
A study in American Freemasonry, Arthur Preuss, éd. B. Harder, 1908, chap. Introduction, p. 7 -
Les dits Offensive Cyber Effect Operations (OCEO) peuvent offrir des moyens uniques et non conventionnels pour faire progresser les intérêts américains dans le monde, sans mettre en alerte l'ennemi ou la cible, et avec une incidence pouvant aller du subtil au gravement préjudiciable. […] Le gouvernement américain doit identifier les cibles potentielles d’importance nationale là où ledit OCEO peut justement offrir le parfait équilibre entre efficacité et risque par rapport aux autres instruments de la puissance nationale, constituer et maintenir un arsenal intégré le cas échéant aux autres capacités de frappe américaine, et mettre en œuvre ces possibilités de manière cohérente avec les dispositions de cette directive.
(en) Offensive Cyber Effect Operations (OCEO) can offer unique and unconventional capabilities to advance U.S. national objectives around the world with little or no warning to the adversary or target and with potential effect ranging from subtle to severely damaging. […] The United states government shall identify potential targets of national importance where OCEO can offer a favorable balance of effectiveness and risk as compared with other instruments of national power, establish and maintain OCEO capabilities integrated as appropriate with other U.S. offensive capabilities, and execute those capabilities in a manner consistent with the provisions of this directive. -
Je me suis engagé à livrer une bataille sans précédent sur l'emploi c'est-à-dire à utiliser tous les moyens, ceux qui n'avaient pas été utilisés. Alors je dis aux Français, soyons pragmatiques, soyons pragmatiques, avançons, essayons, testons les différentes solutions, et personne ne peut dire qu'au Premier ministre social a succédé un Premier ministre ultra-libéral.
À propos du Contrat première embauche -
Les centristes doivent avoir le courage de promouvoir franchement la liberté économique et, en particulier, la liberté d’entreprendre, celle qui combine la réussite personnelle avec le progrès matériel de la collectivité dans son ensemble. Il est très préoccupant pour notre pays de constater que plus personne ne semble pouvoir revendiquer cette liberté sans être aussitôt qualifié d’«ultralibéral», formule qui est une sorte d’équivalent du cynisme absolu !
« Qui sont les centristes ? », Hervé Morin, Le Figaro, 14 mars 2008, p. 14 -
Des Chinois, en dépit de leur ancien grand timonier, Mao Tsé-toung, qui imposa leur embrigadement forcené et un totalitarisme fou, à l'origine d'ignominies sans nom, les Français ne peuvent, il est vrai, que dire du bien. Depuis que Dongfeng a pris le contrôle de Peugeot-Citroën, ces inlassables mangeurs de riz à la baguette ont illico presto trouvé un manager digne de ce nom, mis à la casse une série de bons à rien sauf à percevoir des dividendes, jetons de présence et plus par affinités, en clair la douzaine de membres de la famille Peugeot qui engluaient les organes de direction, et conservé à titre résiduel deux ou trois spécimens comme "pièces de collection" pour l'image et à usage d'alibi. Résultat : l'Etat et ses contribuables ne peuvent que se réjouir : Peugeot et Citroën sont redevenues des affaires qui roulent.
Improvisation so piano (2017), Jean-Pierre Thiollet, éd. Neva Éditions, 2017 (ISBN 978-2-35055-228-6), p. 108 -
Dorine (à Mariane). — […] si son Tartuffe est pour lui si charmant, Il le peut épouser sans nul empêchement.
Orgon veut marier sa fille Mariane à Tartuffe. -
Si le sportif a une telle place dans nos médias, c'est parce qu'il est le symbole parfait de nos sociétés sans but, dont la devise pourrait être « tout ça pour ça ».
« Éditorial – L'Essentiel c'est d'en chier », Riss, Charlie Hebdo (ISSN 1240-0068), nº 1256, 17 août 2016, p. 3 -
Ignacio: Je pense que je viens de perdre la foi, donc je ne crois plus en Dieu ou à l'enfer. Et ne croyant plus à l'enfer, je n'ai pas peur. Et sans peur je suis capable de n'importe quoi.
Francisco Boira, La Mauvaise Éducation (2004), écrit par Pedro Almodovar -
Dès le commencement de la révolution allemande, je fus impressionné par la parenté du national-socialisme avec l'islam et cette impression n'a fait que se préciser et s'affermir depuis. L'islam, qui à l'origine était la foi d'une obscure tribu nomade, conquit avec une rapidité vertigineuse la plus grande partie de l'Orient qui comptait alors, historiquement parlant, et cela parce qu'il constituait un mouvement puriste et purificateur au milieu d'un monde civilisé à l'extrême et moralement pourri. Sans la corruption monstrueuse de l'époque précédente, corruption plus contraire que tout au monde au tréfonds du caractère allemand, Adolf Hitler n'eut jamais pu, en un temps si court réunir autour de lui l'écrasante majorité du peuple. Mais la lutte contre la corruption entraine la suprême estime accordée aux valeurs de caractères;et par la, le critère auparavant valable de la culture et de l'esprit tombe en désuétude. Les vertus les plus simples et les plus élémentaires deviennent déterminantes, et ainsi nait du jour au lendemain, qu'il s'agisse du national-socialisme ou de l'islam, une nouvelle unité, dont la force et la tension sont immenses; et en face de cette unité on voit s'écrouler et se réduire à néant la plupart des différences précédemment importantes (dans le cas de l'islam, les différences entre les peuples et les cultures; en Allemagne, les classes et les partis). En outre les deux mouvements sont essentiellement religieux, et non pas politiques. Si l'on observe les points essentiels, ils se distinguent surtout en ceci : l'esprit de l'islam était originellement nomade et partant conquérant et il le resta durant des siècles; le national-socialisme, par contre représente une rupture avec le déracinement provoqué par l'ère intellectualiste, et un retour aux racines du Sang et de la Terre.
La révolution Mondiale et la responsabilité de l'Esprit (1934), Hermann von Keyserling, éd. Librarie Stock, 1934, p. 134-135 -
La vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil.
Friedrich Nietzsche — Le crépuscule des idoles -
Elle le suivit sans mot dire, dans le sentier de la douane en corniche à flanc de falaise. Ils foulaient l'origan poivré et les derniers parfums du mélilot. Au-dessous d'eux, la mer claquait en drapeaux déchirés et léchait onctueusement les rocs. Sa force repoussait vers le haut de la falaise des bouffées tièdes, qui portaient l'odeur de la moule et l'arôme terrestre des petites brèches où le vent et l'oiseau sèment, en volant, des graines.
Le Blé en herbe (1923), Colette, éd. Flammarion, 2004 (ISBN 2-08-068641-0), p. 33 -
Laissons-les au souci de leur morale impure, Et songeons que l'aurore a des blondeurs de miel, Que le jour sans aigreur et que la nuit sans fiel Viennent, tels des amis dont la bonté rassure... Nous irons voir le clair d'étoiles sur les monts... Que nous importe, à nous, le jugement des hommes ? Et qu'avons-nous à redouter, puisque nous sommes Pures devant la vie et que nous nous aimons ?
Les deux dernières strophes du poème « Paroles à l'amie » (publié dans le recueil A l'heure des mains jointes en 1906). -
L'injonction à l'hétérosexualité est si pernicieuse que, non contente de nous pousser à ne relationner qu'avec les hommes, elle nous intime aussi de nous engager dans des relations avec les hommes sans aucune raison valable.
Moi les hommes, je les déteste, Pauline Harmange, éd. éditions du Seuil, 2020 (ISBN 978-2-02-147683-5), p. 61 -
Et voilà, […] la vraie demeure des rois, la maison des siècles ; peut-être n’était-ce pas rigoureusement un palais d’architecte, mais bien assurément un lieu d’habitation bien calculé et parfaitement convenable. C’était ce qu’il y avait sans doute de plus commode, de plus heureusement situé en Europe pour le souverain, etc.
Le Mémorial de Sainte-Hélène, Emmanuel de Las Cases, éd. Ernest Bourdin, 1842, t. 2, chap. 1, p. 40 -
Marquée par l'immigration cubaine et haïtienne, Miami est une ville d'affaires tournée vers l'Amérique latine et les Antilles. Nœud aérien entre les Amériques, c'est aussi le premier port mondial de croisières (6 millions de passagers par an). [...] Sans industrie ancienne, dans port de commerce majeur, grignotant les espaces fragiles des Everglades, menacée par les tempêtes tropicales, lieu de conflits ethniques entre Cubains et Noirs (Américains ou Haïtiens), lieu de redistribution des narcodollars recyclés aux Bahamas, Miami est, pour certains géographes, un autre exemple paradigmatique de la ville post-moderne.
Les États-Unis, Yves Boquet, éd. Belin, 2003 (ISBN 2701132304), p. 156 -
Maintenant, sur cette route déserte qui traversait l'interminable zone marécageuse, avec des tronçons de maigre végétation interrompue de temps à autres par des bois étiques, Natán se sentait obligé d'observer avec prudence ses anciens compagnons (ou ennemis), les arbres. Il ne faisait pas attention aux déserts d'herbes et d'eau stagnante, ni aux parcelles de plaines inhospitalières sillonnées de canaux qui circulaient entre les broussailles brûlées par le froid comme les veines d'un corps sans vie, mais aux forêts, aux tribus d'arbustes qui se groupaient pour fomenter une conspiration, aux pins et aux eucalyptus qui s'élevaient, menaçants, le long du ruban d'asphalte. Mais les arbres avaient peu à lui offrir en ce crépuscule glacial de mars. Les cèdres abattus dans la boue auraient pu l'orienter à l'époque où ils étaient debout, droits, mais à présent, leurs cadavres éclaboussés de fange évoquaient seulement la stérilité absolue de la fin. C'était un paysage cataleptique où sensations et mouvements étaient suspendus sous la lumière qui baissait graduellement.
Un pont dans la nuit, Carlos Victoria (trad. Liliane Hasson), éd. Phébus, 2007 (ISBN 275290231X), p. 143