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Citations sur l'avoir - Page 3
Il y a 159 citations sur l'avoir.
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Sous le règne de Clément VII, la guerre cessa enfin en Italie après l'avoir ravagée pendant trente années. C'est dans ses champs fertiles que l'Espagne et la France avaient trouvé commode de se battre pour la décision de leur querelle. Depuis, ce sont les Pays-Bas qui ont servi de champ de bataille à l'Europe.
Stendhal — Promenades dans Rome -
[...] il lui semblait se souvenir qu’Éliphas Lévi était un occultiste du XIXe siècle, bizarrement un ami de la militante socialiste Flora Tristan, elle-même grand-mère de Gauguin, enfin tout cela ne paraissait toujours pas avoir beaucoup de sens.
Michel Houellebecq — Anéantir -
M. JOURDAIN — Madame, ce m'est une gloire bien grande de me voir assez fortuné pour être si heureux que d'avoir le bonheur que vous ayez eu la bonté de m'accorder la grâce de me faire l'honneur de m'honorer de la faveur de votre présence ; et si j'avois aussi le mérite pour mériter un mérite comme le vôtre, et que le Ciel… envieux de mon bien… m'eût accordé… l'avantage de me voir digne… des…DORANTE — Monsieur Jourdain, en voilà assez : Madame n'aime pas les grands compliments, et elle sait que vous êtes homme d'esprit. (Bas, à Dorimène.) C'est un bon bourgeois assez ridicule, comme vous voyez, dans toutes ses manières.
Molière — Le Bourgeois Gentilhomme -
Pour comprendre le rire, il nous faut le remettre dans son environnement naturel, qui est la société, et surtout, nous devons déterminer son utilité, qui est sociale. Telle sera l'idée directrice de toutes nos investigations. Le rire doit répondre à certaines exigences de la vie en commun. Il doit avoir une signification sociale.
Henri Bergson — Le rire -
Les gardes du corps ont été appelés, nous avons ri comme des hystériques, râlé contre ce type qui nous privait de vacances et de week-ends, tout cela pour ne pas avoir su repeindre sa voiture tout seul.
Clémence Boulouque — Mort d'un silence -
Une hirondelle en ses voyagesAvait beaucoup appris. Quiconque a beaucoup suPeut avoir beaucoup retenu.Celle-ci prévoyait jusqu'aux moindres orages,Et devant qu'ils fussent éclos, Les annonçait aux Matelots.Il arriva qu'au temps que le chanvre se sème,Elle vit un manant en couvrir maints sillons."Ceci ne me plaît pas, dit-elle aux Oisillons :Je vous plains ; car pour moi, dans ce péril extrême,Je saurai m'éloigner, ou vivre en quelque coin.Voyez-vous cette main qui par les airs chemine ?[…]
Jean de La Fontaine — L’Hirondelle et les petits Oiseaux -
ŒDIPE — […] Est-il homme plus abhorré des dieux ? Étranger, citoyen, personne ne peut plus me recevoir chez lui, m'adresser la parole, chacun me doit écarter de son seuil. Bien plus, c'est moi-même qui me trouve aujourd'hui avoir lancé contre moi-même les imprécations que tu sais. A l'épouse du mort j'inflige une souillure, quand je la prends entre ces bras qui ont fait périr Laïos ! Suis-je donc pas un criminel ? suis-je pas tout impureté ? puisqu'il faut que je m'exile, et qu'exilé je renonce à revoir les miens, à fouler de mon pied le sol de ma patrie ; sinon, je devrais tout ensemble entrer dans le lit de ma mère et devenir l'assassin de mon père, ce Polybe qui m'a engendré et nourri. Est-ce donc pas un dieu cruel qui m'a réservé ce destin ? On peut le dire, et sans erreur.
Sophocle — Œdipe-roi -
Déguisé en jeune femme, Clauvino da Silva s'est présenté à l'acceuil de la prison prétextant vouloir sortir après avoir rendu visite à son père.
LCI — Brésil : un trafiquant de drogue tente de s'échapper de prison en se faisant passer pour sa fille -
Le Concierge. — Dame ! monsieur le juge, je ne peux pas nier, mais c’est de la prison honorable.Le Juge. — Comment ?Le Concierge. — Oui, monsieur le juge, la première fois, j’étais alors valet de chambre, c’est pour avoir crié, le premier mai : « Vive la grève ! »Le Juge. — Vous étiez valet de chambre chez qui ?Le Concierge. — Chez M. Jaurès.Le Juge. — Ah ! bon, et votre deuxième condamnation ?Le Concierge. — C’est pour avoir crié sur le seuil de Sainte-Clotilde : « Mort aux vaches ! »
Maurice Blanc et Francis de Croisset — Arsène Lupin -
Non, certes, je ne méconnais pas les services modestes et précieux que rendent journellement les gardiens de la paix à la vaillante population de Paris. Et je n’aurais pas consenti à vous présenter, Messieurs, la défense de Crainquebille, si j’avais vu en lui l’insulteur d’un ancien soldat. On accuse mon client d’avoir dit : “Mort aux vaches!“. Le sens de cette phrase n’est pas douteux. Si vous feuilletez le dictionnaire de la langue verte, vous y lirez : “Vachard, paresseux, fainéant; qui s’étend paresseusement comme une vache, au lieu de travailler”. - Vache, qui se vend à la police ; mouchard. “Mort aux vaches!” se dit dans un certain monde. Mais toute la question est celle-ci : Comment Crainquebille l’a-t-il dit? Et même, l’a-t-il dit? Permettez-moi, Messieurs, d’en douter. Je ne soupçonne l’agent Matra d’aucune mauvaise pensée. Mais il accomplit, comme nous l’avons dit, une tâche pénible. Il est parfois fatigué, excédé, surmené. Dans ces conditions il peut avoir été la victime d’une sorte d’hallucination de l’ouïe. Et quand il vient vous dire, Messieurs, que le docteur David Matthieu, officier de la Légion d’honneur, médecin en chef de l’hôpital Ambroise-Paré, un prince de la science et un homme du monde, a crié : ” Mort aux vaches!”, nous sommes bien forcés de reconnaître que Matra est en proie à la maladie de l’obsession, et, si le mot n’est pas trop fort, au délire de la persécution. Et alors même que Crainquebille aurait crié: “Mort aux vaches!“, il resterait à savoir si ce mot a, dans sa bouche, le caractère d’un délit. Crainquebille est l’enfant naturel d’une marchande ambulante, perdue d’inconduite et de boisson, il est né alcoolique. Vous le voyez ici abruti par soixante ans de misère. Messieurs, vous direz qu’il est irresponsable.
Anatole France — L’Affaire Crainquebille -
Deux heures de récriminations, de discussions, d’engueulades entre les hommes, entre les gradés, se passèrent ainsi, dans la nuit et la neige, avant qu’on eût trouvé moyen de donner à tout le monde le petit morceau de ruine auquel il pensait avoir droit.
Romains — Les Hommes de bonne volonté -
Chère Isabelle, chère Ghislaine, mille mercis de m'avoir fait une nouvelle fois confiance dans l'écriture de ce livre... Chère Marie, mille mercis pour votre vigilance, vos précieux conseils et votre sympathie...
Élise Delprat — Range ta vie ! -
Au reste ce préjugé lui a été commun avec les plus grands hommes de l'antiquité et même avec le peuple romain, qui confia sa destinée à des généraux dont le nom leur paraissait d'un heureux augure pour avoir été porté par des hommes dont il chérissait la mémoire...
Jean-Jacques Rousseau — Les Rêveries du Promeneur solitaire -
De sorte qu'après l'avoir contemplé pendant un certain temps dans cette posture, l'avoué s'en allait gros Jean comme devant.
Herman Melville — Bartleby le scribe -
Ces manières glacées étaient aussi loin des lettres charmantes que je l’imaginais encore il y a quelques jours, m’écrivant pour me dire sa sympathie, qu’est loin de l’enthousiasme de la Chambre et du peuple qu’il s’est représenté en train de soulever par un discours inoubliable, la situation médiocre, obscure, de l’imaginatif qui après avoir ainsi rêvassé tout seul, pour son compte, à haute voix, se retrouve, les acclamations imaginaires une fois apaisées, Gros-Jean comme devant.
Proust — À la recherche du temps perdu -
Si tu veux ton laissez-passer, il te faudra d'abord raccourcir tes cheveux. Disant cela, il désigna ma queue qui dépassait de mon chapeau et flottait sur mon col. Car le bruit courait que les Jacobins avaient décrété que tout bon patriote devait avoir les cheveux courts, et nombre de Bretons avaient dû sacrifier leur chevelure pour complaire à ces fanatiques.
J. M. G. Le Clézio — Révolutions -
M. Marsh devait à mon client la somme de cent vingt-cinq mille dollars. Mon client m’a chargé de recouvrer cette créance. J’ai parlé à M. Marsh qui a parfaitement reconnu avoir contracté cette dette, mais a demandé quelques délais supplémentaires pour la rembourser.
Olivier Bleeck — L’entremetteur -
Denis Diderot rend compte d’une expérience de Réaumur qui, après avoir opéré un aveugle de naissance de la cataracte, avait convié quelques hommes de science, dont Diderot, à observer les premières réactions de son patient au contact de la lumière. Or l’assistance comprit rapidement que l’aveugle avait recouvré la vue avant cette séance.
Denis Diderot — Lettres sur les aveugles à l’usage de ceux qui voient -
Je ne me rappelle pas m’être couché, ni si nous nous sommes couchés. Je me rappelle avoir pris le dictionnaire et demandé à M’Cola de demander au jeune garçon s’il avait une sœur…
Ernest Hemingway — Les vertes collines d’Afrique -
Âme énigmatique et cœur fermé, il passait pour avoir aimé violemment, autrefois, une femme qui l'avait fait souffrir, et pour s'être ensuite vengé sur les autres.
Guy de Maupassant — Notre cœur -
Jour après jour, nous attendions donc tous les quatre, Maman, ma sœur Milou, mon frère et moi, un départ pour l’Allemagne dont nous ignorions aussi bien la date que la destination, avec le seul espoir de ne pas être séparés. Personne n’avait entendu parler d’Auschwitz, dont le nom n’était jamis prononcé. Comment uarions-nous pu avoir une idée quelconque de l’avenir que les nazis nous réservaient ? Aujourd’hui, il est devenu difficile de réaliser à quel point l’information, sous l’Occupation, était rationnée et cloisonnée. Elle l’était du fait de la police et de la censure. On a peine à croire, à présent, que personne, hors les quartiers concernés, n’ait entendu parler de la grande rafle du Vél d’Hiv de juollet 1942, laquelle, deouis lors, a fait couler tant d’encre et nourri tant de polémiques. Lorsque, bien plus tard, j’en ai eu moi-même connaissance, j’ai partagé la stupeur collective face à la révélation de la police parisienne.
Simone Veil — Une vie -
Quel rapport cela peut-il avoir à la vente de Tournay ? Celui de placer votre argent à dix pour cent à jamais, en faisant du bien à la province. Il sera très convenable que je sois syndic pour accélérer la consommation de cette affaire.
Voltaire — Correspondance -
Dans ces trois expressions [avoir affaire à; - avec; - de] l'usage est d'écrire affaire, en un mot, mais cette orthographe se fonde sur des habitudes prises plutôt que sur des raisons de sens. L'Office de la Langue française (cf. Figaro, 5 févr. 1938) acceptait avoir à faire à aussi bien que avoir affaire à. Pour Littré écrire avoir à faire de « ne peut être considéré comme une faute; car à faire ici convient mieux que affaire ». En fait, pour les trois expressions, il n'est pas rare de rencontrer l'orthographe à faire.
Grevisse — 1964 -
Zénon douta toujours si quelqu'un avait averti le prieur des Cordeliers, ou si au contraire celui-ci en offrant à un voyageur de monter dans son coche à Senlis savait avoir affaire au philosophe dont on brûlait sur la place publique un ouvrage fort controversé.
Marguerite Yourcenar — L'Œuvre au Noir -
Je dois dire que, d'abord, elle m'étonna non seulement elle semblait avoir lu tous mes livres et les connaître par cœur, mais encore elle me fit des critiques si concrètes, si précises, que je sus avoir affaire à une professionnelle mystérieusement sauvée du grand cataclysme de l'édition et du journalisme modernes.
Philippe Sollers — Le Lys d'or -
Il n’aimait pas à avoir affaire avec les dvorovy, qu’il regardait comme des parasites.
Leon Tolstoï — Guerre et Paix -
Le mariage légitimerait simplement une union qu'il regardait déjà comme éternelle. L'idée qu'il pouvait avoir un fils, lui fit seulement désirer de hâter un dénoûment prévu.
Zola — M. Férat -
Cela fait jaser, c'est inutile, et vos parents, je le suppose, seront de mon avis. Que de préparatifs ils vont avoir à faire ! Marier une fille, c'est un remue-ménage !
Louise de Vilmorin — Les Belles amours -
Parfois nous croisions un homme vêtu de bleu dont aucune tache ne souillait la combinaison et qui semblait ne rien avoir à faire qu'écouter; c'était un mécanicien.
Jean Lartéguy — La grande aventure de Lacq -
Quelle fiance peux-je avoir en vous, qui comme une lascive paillarde, déréglée sur toute impudicité, allez courant les bras tendus après ce félon et traître tyran qui est le meurtrier de mon père ?
William Shakespeare — Introduction aux Deux Hamlet -
Au sortir du quartier je faisais un tour, puis, en attendant le moment où j'allais quotidiennement dîner avec Saint-Loup, à l'hôtel où lui et ses amis avaient pris pension, je me dirigeais vers le mien, sitôt le soleil couché, afin d'avoir deux heures pour me reposer et lire.
Marcel Proust — Le Côté de Guermantes -
Le jeune Amadeus passe pour avoir eu le goût des lourdes plaisanteries à la bonne franquette, point rares dans ce pays plus tard, avec ses confrères, il se montrait, dit-on, sarcastique et sec.
Marguerite Yourcenar — En pèlerin et en étranger -
C’est alors que le sommeil me prit, la joue contre le portefeuille, que je devais avoir l’air de serrer dans mes bras. Autour de moi, des boiseries craquaient à la bonne franquette. Au-dessus de la cheminée, une pendule gonflée de minutes historiques sonna trois heures.
Antoine Blondin — Monsieur Jadis ou L’école du soir -
“Dites-moi où est l'espérance de l'homme qui arrive à soixante ans sans avoir encore autre chose que l'espérance.”
Etienne de Senancour — Oberman -
ARGAN, assis, une table devant lui, comptant des jetons les parties de son apothicaire.Trois et deux font cinq, et cinq font dix, et dix font vingt ; trois et deux font cinq. « Plus, du vingt-quatrième, un petit clystère insinuatif, préparatif et rémollient, pour amollir, humecter et rafraîchir les entrailles de monsieur. » Ce qui me plaît de monsieur Fleurant, mon apothicaire, c'est que ses parties sont toujours fort civiles. « Les entrailles de monsieur, trente sols. » Oui ; mais, monsieur Fleurant, ce n’est pas tout que d’être civil ; il faut être aussi raisonnable, et ne pas écorcher les malades. Trente sols un lavement ! Je suis votre serviteur, je vous l’ai déjà dit ; vous ne me les avez mis dans les autres parties qu’à vingt sols ; et vingt sols en langage d’apothicaire, c’est-à-dire dix sols ; les voilà, dix sols. « Plus, dudit jour, un bon clystère détersif, composé avec catholicon double, rhubarbe, miel rosat, et autres, suivant l’ordonnance, pour balayer, laver et nettoyer le bas-ventre de monsieur, trente sols. » Avec votre permission, dix sols. « Plus, dudit jour, le soir, un julep hépatique, soporatif et somnifère, composé pour faire dormir monsieur, trente-cinq sols. » Je ne me plains pas de celui-là ; car il me fit bien dormir. Dix, quinze, seize, et dix-sept sols six deniers. « Plus, du vingt-cinquième, une bonne médecine purgative et corroborative, composée de casse récente avec séné levantin, et autres, suivant l’ordonnance de monsieur Purgon, pour expulser et évacuer la bile de monsieur, quatre livres. » Ah ! monsieur Fleurant, c’est se moquer : il faut vivre avec les malades. Monsieur Purgon ne vous a pas ordonné de mettre quatre francs. Mettez, mettez trois livres, s’il vous plaît. Vingt et trente sols. « Plus, dudit jour, une potion anodine et astringente, pour faire reposer monsieur, trente sols. » Bon, dix et quinze sols. « Plus, du vingt-sixième, un clystère carminatif, pour chasser les vents de monsieur, trente sols. » Dix sols, monsieur Fleurant. « Plus, le clystère de monsieur, réitéré le soir, comme dessus, trente sols. » Monsieur Fleurant, dix sols. « Plus, du vingt-septième, une bonne médecine, composée pour hâter d’aller et chasser dehors les mauvaises humeurs de monsieur, trois livres. » Bon, vingt et trente sols ; je suis bien aise que vous soyez raisonnable. « Plus, du vingt-huitième, une prise de petit lait clarifié et dulcoré pour adoucir, lénifier, tempérer et rafraîchir le sang de monsieur, vingt sols. » Bon, dix sols. « Plus, une potion cordiale et préservative, composée avec douze grains de bézoar, sirop de limon et grenades, et autres, suivant l’ordonnance, cinq livres. » Ah ! monsieur Fleurant, tout doux, s’il vous plaît ; si vous en usez comme cela, on ne voudra plus être malade : contentez-vous de quatre francs, vingt et quarante sols. Trois et deux font cinq et cinq font dix, et dix font vingt. Soixante et trois livres quatre sols six deniers. Si bien donc que, de ce mois, j’ai pris une, deux, trois, quatre, cinq, six, sept et huit médecines ; et un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, dix, onze et douze lavements ; et, l’autre mois, il y avoit douze médecines et vingt lavements. Je ne m’étonne pas si je ne me porte pas si bien ce mois-ci que l’autre. Je le dirai à monsieur Purgon, afin qu’il mette ordre à cela. Allons, qu’on m’ôte tout ceci. (Voyant que personne ne vient, et qu’il n’y a aucun de ses gens dans sa chambre.) Il n’y a personne. J’ai beau dire : on me laisse toujours seul ; il n’y a pas moyen de les arrêter ici. (Après avoir sonné une sonnette qui est sur la table.) Ils n’entendent point, et ma sonnette ne fait pas assez de bruit. Drelin, drelin, drelin. Point d’affaire. Drelin, drelin, drelin. Ils sont sourds… Toinette. Drelin, drelin, drelin. Tout comme si je ne sonnois point. Chienne ! coquine ! Drelin, drelin, drelin. J’enrage. (Il ne sonne plus, mais il crie.) Drelin, drelin, drelin. Carogne, à tous les diables ! Est-il possible qu’on laisse comme cela un pauvre malade tout seul ? Drelin drelin, drelin. Voilà qui est pitoyable ! Drelin, drelin, drelin ! Ah ! mon Dieu ! Ils me laisseront ici mourir. Drelin, drelin, drelin.
Molière — Le Malade imaginaire -
La meilleure manière d'être le maître chez soi, c'est d'en avoir les clefs dans sa poche.
Joffre — Mémoires -
Il parut alors une beauté à la cour, qui attira les yeux de tout le monde, et l'on doit croire que c'était une beauté parfaite, puisqu'elle donna de l'admiration dans un lieu où l'on était si accoutumé à voir de belles personnes. Elle était de la même maison que le vidame de Chartres, et une des plus grandes héritières de France. Son père était mort jeune, et l'avait laissée sous la conduite de madame de Chartres, sa femme, dont le bien, la vertu et le mérite étaient extraordinaires. Après avoir perdu son mari, elle avait passé plusieurs années sans revenir à la cour. Pendant cette absence, elle avait donné ses soins à l'éducation de sa fille ; mais elle ne travailla pas seulement à cultiver son esprit et sa beauté ; elle songea aussi à lui donner de la vertu et à la lui rendre aimable. La plupart des mères s'imaginent qu'il suffit de ne parler jamais de galanterie devant les jeunes personnes pour les en éloigner. Madame de Chartres avait une opinion opposée ; elle faisait souvent à sa fille des peintures de l'amour ; elle lui montrait ce qu'il a d'agréable pour la persuader plus aisément sur ce qu'elle lui en apprenait de dangereux ; elle lui contait le peu de sincérité des hommes, leurs tromperies et leur infidélité, les malheurs domestiques où plongent les engagements ; et elle lui faisait voir, d'un autre côté, quelle tranquillité suivait la vie d'une honnête femme, et combien la vertu donnait d'éclat et d'élévation à une personne qui avait de la beauté et de la naissance. Mais elle lui faisait voir aussi combien il était difficile de conserver cette vertu, que par une extrême défiance de soi-même, et par un grand soin de s'attacher à ce qui seul peut faire le bonheur d'une femme, qui est d'aimer son mari et d'en être aimée.Cette héritière était alors un des grands partis qu'il y eût en France ; et quoiqu'elle fût dans une extrême jeunesse, l'on avait déjà proposé plusieurs mariages. Madame de Chartres, qui était extrêmement glorieuse, ne trouvait presque rien digne de sa fille ; la voyant dans sa seizième année, elle voulut la mener à la cour. Lorsqu'elle arriva, le vidame alla au-devant d'elle ; il fut surpris de la grande beauté de mademoiselle de Chartres, et il en fut surpris avec raison. La blancheur de son teint et ses cheveux blonds lui donnaient un éclat que l'on n'a jamais vu qu'à elle ; tous ses traits étaient réguliers, et son visage et sa personne étaient pleins de grâce et de charmes.
Mme de La Fayette — La Princesse de Clèves -
Sans avoir toutes ces années respiré ne serait-ce qu'une bouffée d'air marin, alors que je marchais, seul, à la faveur d'une randonnée botanique, du cœur de la vallée du Mississippi jusqu'au golfe du Mexique, en Floride, loin de la côte, mon attention entièrement tournée vers la splendide végétation tropicale alentour, je reconnus soudain une brise de mer parmi les palmiers et les vignes enchevêtrées, qui sur-le-champ réveilla et libéra mille associations latentes, me faisant redevenir le petit garçon que j'avais été en Écosse, comme si toutes les années qui s'étaient écoulées depuis avaient été annihilées.
John Muir — The Mountains of California -
PREMIÈRE ENTRÉE. Un homme vient donner les livres du ballet, qui d'abord est fatigué par une multitude de gens de provinces différentes, qui crient en musique pour en avoir, et par trois Importuns, qu'il trouve toujours sur ses pas. Dialogue des gens, Qui en musique demandent des livres.TOUS. À moi, Monsieur, à moi de grâce, à moi, Monsieur Un livre, s'il vous plaît, à votre serviteur. HOMME DU BEL AIR. Monsieur, distinguez-nous parmi les gens qui crient. Quelques livres ici, les Dames vous en prient.
Molière — Le bourgeois gentilhomme -
Je me disais « Tu verras, un de ces quatre matins il ira trop loin, il participera à un hold-up, une mauvaise affaire, et il se fera prendre. Il cessera d'avoir la baraka. […] »
Annelise Roux — Ici reposent