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Citations sur l'après - Page 4
Il y a 182 citations sur l'après.
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Nouveau film pour Xavier Dolan après l'acceuil mitigé autour son premier long-métrage en langue anglaise, « Ma vie avec John F. Donovan ».
Les Echos — 12 films à ne pas rater cet automne -
Et j'ai descendu les huit marches je dis bien huit, car après, avec la postérité historique, il y aura peut-être des doutes et des discussions là-dessus et j'ai tendu à monsieur Tapu la main de l'amitié, vu que c'était un moment de révélation qui méritait un geste que les photographes pourraient immortaliser plus tard.
Romain Gary — L'angoisse du roi Salomon -
…il faut rappeler entre douze heures et treize heures, le 12, le 14 ou le 15 mai, il ne dit pas ce qu'il fait après, ce qui laisse l'inconscient travailler. En rappelant bien sûr c'est toujours occupé, tous les cinglés de Paris et de la petite couronne étant au taquet depuis le début de la matinée pour ne pas rater ...
Danièle Pétrès — Tu vas me manquer -
Hier soir, après la fête de ~SD au VIP Room, nous avons atterri dans un bar des années 40 avec des filles nées dans les années 80 (mieux vaut cela que l'inverse). Nous étions dopés comme Richard Virenque au col du Tourmalet. Je beuglais : Chuis au taquet ! À côté de moi, comme nous étions très serrés, une poupée mordorée me faisait du genou sans le faire exprès.
Frédéric Beigbeder — L’Egoïste romantique -
C’est un soir de juillet, à cette heure après chien et loup où la sueur s’évapore sur la peau et où toute la puissance du jour achève de tomber […] »
Paul Nizan — Le conspirateur -
De sorte qu'après l'avoir contemplé pendant un certain temps dans cette posture, l'avoué s'en allait gros Jean comme devant.
Herman Melville — Bartleby le scribe -
Ces manières glacées étaient aussi loin des lettres charmantes que je l’imaginais encore il y a quelques jours, m’écrivant pour me dire sa sympathie, qu’est loin de l’enthousiasme de la Chambre et du peuple qu’il s’est représenté en train de soulever par un discours inoubliable, la situation médiocre, obscure, de l’imaginatif qui après avoir ainsi rêvassé tout seul, pour son compte, à haute voix, se retrouve, les acclamations imaginaires une fois apaisées, Gros-Jean comme devant.
Proust — À la recherche du temps perdu -
TOINETTE — Je suis médecin passager, qui vais de ville en ville, de province en province, de royaume en royaume, pour chercher d'illustres matières à ma capacité, pour trouver des malades dignes de m'occuper, capables d'exercer les grands et beaux secrets que j'ai trouvés dans la médecine. Je dédaigne de m'amuser à ce menus fatras de maladies ordinaires, à ces bagatelles de rhumatismes et de fluxions, à ces fièvrotes, à ces vapeurs et à ces migraines. Je veux des maladies d'importance, de bonnes fièvres continues, avec des transports au cerveau, de bonnes fièvres pourprées, de bonnes pestes, de bonnes hydropisies formées, de bonnes pleurésies avec des inflammations de poitrine: c'est là que je me plais, c'est là que je triomphe; et je voudrais, monsieur, que vous eussiez toutes les maladies que je viens de dire, que vous fussiez abandonné de tous les médecins, désespéré, à l'agonie, pour vous montrer l'excellence de mes remèdes et l'envie que j'aurais de vous rendre service.ARGAN — Je vous suis obligé, monsieur, des bontés que vous avez pour moi.TOINETTE — Donnez-moi votre pouls. Allons donc, que l'on batte comme il faut. Ah! je vous ferai bien aller comme vous devez. Ouais! ce pouls-là fait l'impertinent; je vois bien que vous ne me connaissez pas encore. Qui est votre médecin ?ARGAN — Monsieur Purgon.TOINETTE — Cet homme-là n'est point écrit sur mes tablettes entre les grands médecins. De quoi dit-il que vous êtes malade ?ARGAN — Il dit que c'est du foie, et d'autres disent que c'est de la rate.TOINETTE — Ce sont tous des ignorants. C'est du poumon que vous êtes malade.[…]TOINETTE — Le poumon. Vous aimez à boire un peu de vin.ARGAN — Oui, monsieur.TOINETTE — Le poumon. Il vous prend un petit sommeil après le repas, et vous êtes bien aise de dormir ?ARGAN — Oui, monsieur.TOINETTE — Le poumon, le poumon, vous dis-je. Que vous ordonne votre médecin pour votre nourriture ?ARGAN — Il m'ordonne du potage.TOINETTE — Ignorant !ARGAN — De la volaille.TOINETTE — Ignorant !ARGAN —Du veau.TOINETTE — Ignorant !
Molière — Le Malade Imaginaire -
L'expression la plus réussie de la curiosité et de l'inventivité dont les Français ont fait preuve dans ce domaine des subtils frissons, j'en vois l'incarnation dans Henri Beyle, cet extraordinaire précurseur qui parcourut à une allure napoléonienne, en veneur et en découvreur, l'Europe de son temps et plusieurs siècles de l'âme européenne : il a fallu deux générations pour le rattraper tant bien que mal, pour deviner après lui quelques-unes des énigmes qui le tourmentèrent et le ravirent, cet étonnant épicurien, ce point d'interrogation fait homme, le dernier grand psychologue de la France...
Nietzsche — Par-delà le bien et le mal -
Cela ne m’arriverait pas si je me faisais prescrire des antibiotiques aussitôt après chez un généraliste, sous un prétexte quelconque.
Annie Ernaux — L’événement -
Il y avait eu un repli forcé suivi d'une contre-offensive destinée à regagner le terrain perdu, si bien qu'après la bataille les positions s'étaient retrouvées identiques, la présence des morts mise à part.
Ernest Hemingway — Histoire naturelle des morts et autres nouvelles -
Denis Diderot rend compte d’une expérience de Réaumur qui, après avoir opéré un aveugle de naissance de la cataracte, avait convié quelques hommes de science, dont Diderot, à observer les premières réactions de son patient au contact de la lumière. Or l’assistance comprit rapidement que l’aveugle avait recouvré la vue avant cette séance.
Denis Diderot — Lettres sur les aveugles à l’usage de ceux qui voient -
Je connus donc pour la première fois le plaisir, étrange pour un enfant, mais vivement senti par moi, de me trouver seule, et, loin d’en être contrariée ou effrayée, j’avais comme du regret en voyant revenir la voiture de ma mère. Il faut que j’aie été bien impressionnée par mes propres contemplations, car je me les rappelle avec une grande netteté, tandis que j’ai oublié mille circonstances extérieures probablement beaucoup plus intéressantes.Dans celles que j’ai rapportées, les souvenirs de ma mère ont entretenu ma mémoire ; mais dans ce que je vais dire je ne puis être aidée de personne.Aussitôt que je me voyais seule dans ce grand appartement que je pouvais parcourir librement, je me mettais devant la psyché et j’y essayais des poses de théâtre ; puis je prenais mon lapin blanc et je voulais le contraindre à en faire autant ; ou bien je faisais le simulacre de l’offrir en sacrifice aux dieux, sur un tabouret qui me servait d’autel. Je ne sais pas où j’avais vu, soit sur la scène, soit dans une gravure quelque chose de semblable. Je me drapais dans ma mantille pour faire la prêtresse, et je suivais tous mes mouvemens. On pense bien que je n’avais pas le moindre sentiment de coquetterie : mon plaisir venait de ce que, voyant ma personne et celle du lapin dans la glace, j’arrivais, avec l’émotion du jeu, à me persuader que je jouais une scène à quatre, soit deux petites filles et deux lapins. Alors le lapin et moi nous adressions, en pantomime, des saluts, des menaces, des prières, aux personnages de la psyché. Nous dansions le bolero avec eux, car, après les danses du théâtre, les danses espagnoles m’avaient charmée, et j’en singeais les poses et les grâces avec la facilité qu’ont les enfans à imiter ce qu’ils voient faire. Alors j’oubliais complétement que cette figure dansant dans la glace fût la mienne, et j’étais étonnée qu’elle s’arrêtât quand je m’arrêtais.Quand j’avais assez dansé et mimé ces ballets de ma composition, j’allais rêver sur la terrasse.
George Sand — Histoire de ma vie -
Il rappela le bilan du dernier exercice, présenté à l’assemblée ordinaire du mois d’avril, ce bilan magnifique qui accusait un bénéfice net de onze millions et demi, et qui avait permis, après les prélèvements du cinq pour cent des actionnaires, du dix pour cent des administrateurs et du dix pour cent de la réserve, de distribuer encore un dividende de trente-trois pour cent.
Émile Zola — L'Argent -
Jour après jour, nous attendions donc tous les quatre, Maman, ma sœur Milou, mon frère et moi, un départ pour l’Allemagne dont nous ignorions aussi bien la date que la destination, avec le seul espoir de ne pas être séparés. Personne n’avait entendu parler d’Auschwitz, dont le nom n’était jamis prononcé. Comment uarions-nous pu avoir une idée quelconque de l’avenir que les nazis nous réservaient ? Aujourd’hui, il est devenu difficile de réaliser à quel point l’information, sous l’Occupation, était rationnée et cloisonnée. Elle l’était du fait de la police et de la censure. On a peine à croire, à présent, que personne, hors les quartiers concernés, n’ait entendu parler de la grande rafle du Vél d’Hiv de juollet 1942, laquelle, deouis lors, a fait couler tant d’encre et nourri tant de polémiques. Lorsque, bien plus tard, j’en ai eu moi-même connaissance, j’ai partagé la stupeur collective face à la révélation de la police parisienne.
Simone Veil — Une vie -
Souvent l’exemple a plus d’effet que la parole pour exciter ou pour calmer les passions humaines. Aussi, après les consolations que j’ai pu t’offrir directement dans notre entretien, je veux, de loin, te mettre sous les yeux, dans une lettre animée des mêmes sentiments, le tableau de mes propres infortune s: j’espère qu’en comparant mes malheurs et les tiens, tu reconnaîtras que tes épreuves ne sont rien ou qu’elles sont peu de chose, et que tu auras moins de peine à les supporter. […]J’arrivai enfin à Paris, où depuis longtemps la dialectique était particulièrement florissante, auprès de Guillaume de Champeaux, qui devint mon maître, alors considéré, à juste titre, comme le premier dans cet enseignement ; mais, bien reçu d’abord, je ne tardai pas à lui devenir incommode, parce que je m’attachais à réfuter certaines de ses idées, et que, ne craignant pas en mainte occasion d’argumenter contre lui, j’avais parfois l’avantage dans la dispute. Cette hardiesse excitait aussi l’indignation de ceux de mes condisciples qui étaient regardés comme les premiers, indignation d’autant plus grande que j’étais le plus jeune et le dernier venu. Tel fut le commencement de la série de mes malheurs, qui durent encore : ma renommée grandissant chaque jour davantage, l’envie des autres s’alluma contre moi.
Histoire des malheurs d’Abélard adressée à un ami — Traduit par Octave Gréard -
Un an, dix-huit mois après notre mariage, M. Willy me dit : – Vous devriez jeter sur le papier des souvenirs de l’école primaire. N’ayez pas peur des détails piquants, je pourrais peut-être en tirer quelque chose.
Mes apprentissages — 1936 -
Mais en même temps, il abominait par-dessus tout les patrons ou tous ceux qui, comme mon grand-père, d'après lui, se croyaient et c'était une de ses expressions favorites « sortis de la cuisse de Jupiter ».
Franz-Olivier Giesbert — L'Américain -
Quelle fiance peux-je avoir en vous, qui comme une lascive paillarde, déréglée sur toute impudicité, allez courant les bras tendus après ce félon et traître tyran qui est le meurtrier de mon père ?
William Shakespeare — Introduction aux Deux Hamlet -
Bien des années après cela, je suis dans une salle à l’architecture désuète, moulurée d’or, et dont les fauteuils recouverts de velours sont occupés par des gens en tenue de soirée, fort différents des personnages à la bonne franquette qu’abrite la construction de toile d’un cirque forain.
Michel Leiris — La règle du jeu -
ARGAN, assis, une table devant lui, comptant des jetons les parties de son apothicaire.Trois et deux font cinq, et cinq font dix, et dix font vingt ; trois et deux font cinq. « Plus, du vingt-quatrième, un petit clystère insinuatif, préparatif et rémollient, pour amollir, humecter et rafraîchir les entrailles de monsieur. » Ce qui me plaît de monsieur Fleurant, mon apothicaire, c'est que ses parties sont toujours fort civiles. « Les entrailles de monsieur, trente sols. » Oui ; mais, monsieur Fleurant, ce n’est pas tout que d’être civil ; il faut être aussi raisonnable, et ne pas écorcher les malades. Trente sols un lavement ! Je suis votre serviteur, je vous l’ai déjà dit ; vous ne me les avez mis dans les autres parties qu’à vingt sols ; et vingt sols en langage d’apothicaire, c’est-à-dire dix sols ; les voilà, dix sols. « Plus, dudit jour, un bon clystère détersif, composé avec catholicon double, rhubarbe, miel rosat, et autres, suivant l’ordonnance, pour balayer, laver et nettoyer le bas-ventre de monsieur, trente sols. » Avec votre permission, dix sols. « Plus, dudit jour, le soir, un julep hépatique, soporatif et somnifère, composé pour faire dormir monsieur, trente-cinq sols. » Je ne me plains pas de celui-là ; car il me fit bien dormir. Dix, quinze, seize, et dix-sept sols six deniers. « Plus, du vingt-cinquième, une bonne médecine purgative et corroborative, composée de casse récente avec séné levantin, et autres, suivant l’ordonnance de monsieur Purgon, pour expulser et évacuer la bile de monsieur, quatre livres. » Ah ! monsieur Fleurant, c’est se moquer : il faut vivre avec les malades. Monsieur Purgon ne vous a pas ordonné de mettre quatre francs. Mettez, mettez trois livres, s’il vous plaît. Vingt et trente sols. « Plus, dudit jour, une potion anodine et astringente, pour faire reposer monsieur, trente sols. » Bon, dix et quinze sols. « Plus, du vingt-sixième, un clystère carminatif, pour chasser les vents de monsieur, trente sols. » Dix sols, monsieur Fleurant. « Plus, le clystère de monsieur, réitéré le soir, comme dessus, trente sols. » Monsieur Fleurant, dix sols. « Plus, du vingt-septième, une bonne médecine, composée pour hâter d’aller et chasser dehors les mauvaises humeurs de monsieur, trois livres. » Bon, vingt et trente sols ; je suis bien aise que vous soyez raisonnable. « Plus, du vingt-huitième, une prise de petit lait clarifié et dulcoré pour adoucir, lénifier, tempérer et rafraîchir le sang de monsieur, vingt sols. » Bon, dix sols. « Plus, une potion cordiale et préservative, composée avec douze grains de bézoar, sirop de limon et grenades, et autres, suivant l’ordonnance, cinq livres. » Ah ! monsieur Fleurant, tout doux, s’il vous plaît ; si vous en usez comme cela, on ne voudra plus être malade : contentez-vous de quatre francs, vingt et quarante sols. Trois et deux font cinq et cinq font dix, et dix font vingt. Soixante et trois livres quatre sols six deniers. Si bien donc que, de ce mois, j’ai pris une, deux, trois, quatre, cinq, six, sept et huit médecines ; et un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, dix, onze et douze lavements ; et, l’autre mois, il y avoit douze médecines et vingt lavements. Je ne m’étonne pas si je ne me porte pas si bien ce mois-ci que l’autre. Je le dirai à monsieur Purgon, afin qu’il mette ordre à cela. Allons, qu’on m’ôte tout ceci. (Voyant que personne ne vient, et qu’il n’y a aucun de ses gens dans sa chambre.) Il n’y a personne. J’ai beau dire : on me laisse toujours seul ; il n’y a pas moyen de les arrêter ici. (Après avoir sonné une sonnette qui est sur la table.) Ils n’entendent point, et ma sonnette ne fait pas assez de bruit. Drelin, drelin, drelin. Point d’affaire. Drelin, drelin, drelin. Ils sont sourds… Toinette. Drelin, drelin, drelin. Tout comme si je ne sonnois point. Chienne ! coquine ! Drelin, drelin, drelin. J’enrage. (Il ne sonne plus, mais il crie.) Drelin, drelin, drelin. Carogne, à tous les diables ! Est-il possible qu’on laisse comme cela un pauvre malade tout seul ? Drelin drelin, drelin. Voilà qui est pitoyable ! Drelin, drelin, drelin ! Ah ! mon Dieu ! Ils me laisseront ici mourir. Drelin, drelin, drelin.
Molière — Le Malade imaginaire -
Après une pareille déconfiture, la convalescence avait été longue ; et quand on pense qu’elle l’a tenu dix-sept ans à cuver sa rage et à avaler des couleuvres sans pouvoir s’en tirer, on peut mesurer ce qu’il a mis de patience à tisser cette toile d’araignée où il devait un jour envelopper toute une population.
Émilie Pouget — Ventôse -
Il parut alors une beauté à la cour, qui attira les yeux de tout le monde, et l'on doit croire que c'était une beauté parfaite, puisqu'elle donna de l'admiration dans un lieu où l'on était si accoutumé à voir de belles personnes. Elle était de la même maison que le vidame de Chartres, et une des plus grandes héritières de France. Son père était mort jeune, et l'avait laissée sous la conduite de madame de Chartres, sa femme, dont le bien, la vertu et le mérite étaient extraordinaires. Après avoir perdu son mari, elle avait passé plusieurs années sans revenir à la cour. Pendant cette absence, elle avait donné ses soins à l'éducation de sa fille ; mais elle ne travailla pas seulement à cultiver son esprit et sa beauté ; elle songea aussi à lui donner de la vertu et à la lui rendre aimable. La plupart des mères s'imaginent qu'il suffit de ne parler jamais de galanterie devant les jeunes personnes pour les en éloigner. Madame de Chartres avait une opinion opposée ; elle faisait souvent à sa fille des peintures de l'amour ; elle lui montrait ce qu'il a d'agréable pour la persuader plus aisément sur ce qu'elle lui en apprenait de dangereux ; elle lui contait le peu de sincérité des hommes, leurs tromperies et leur infidélité, les malheurs domestiques où plongent les engagements ; et elle lui faisait voir, d'un autre côté, quelle tranquillité suivait la vie d'une honnête femme, et combien la vertu donnait d'éclat et d'élévation à une personne qui avait de la beauté et de la naissance. Mais elle lui faisait voir aussi combien il était difficile de conserver cette vertu, que par une extrême défiance de soi-même, et par un grand soin de s'attacher à ce qui seul peut faire le bonheur d'une femme, qui est d'aimer son mari et d'en être aimée.Cette héritière était alors un des grands partis qu'il y eût en France ; et quoiqu'elle fût dans une extrême jeunesse, l'on avait déjà proposé plusieurs mariages. Madame de Chartres, qui était extrêmement glorieuse, ne trouvait presque rien digne de sa fille ; la voyant dans sa seizième année, elle voulut la mener à la cour. Lorsqu'elle arriva, le vidame alla au-devant d'elle ; il fut surpris de la grande beauté de mademoiselle de Chartres, et il en fut surpris avec raison. La blancheur de son teint et ses cheveux blonds lui donnaient un éclat que l'on n'a jamais vu qu'à elle ; tous ses traits étaient réguliers, et son visage et sa personne étaient pleins de grâce et de charmes.
Mme de La Fayette — La Princesse de Clèves -
Après quelques moments, l’appétit vint : l’Oiseau,S’approchant du bord, vit sur l’eau [...]
Victor Hugo — Les Châtiments -
Hier soir il s’est vu dans ses rêves tombant sur trois mille moutons blancs. Après ça plus moyen de dormir ! Il s’est mis en route pour aller les trouver. Il est passé par monts et par vaux, à travers forêts de sapins et de pins, de châtaigniers et de chênes verts.
Zacharias Papantoniou — Les Hautes Montagnes -
Après une matinée à égorger, Mehdi se sentait au bout du rouleau. C’était le problème, avec ce travail. Ça le fatiguait beaucoup. La responsabilité, la concentration, la précision et puis aussi cette vie qu’il ôtait et qui se vengeait en lui prenant Dieu savait quoi avant de s’en aller.
Franz-Olivier Giesbert — L’abatteur -
Cependant, Bougainville, après la cession de sa colonie aux Espagnols, suivant ses instructions reçues en 1767, voulut rallier les mers du Sud en franchissant le détroit de Magellan.
Jules Verne — En Magellanie -
Il y a quelques années, une seule voix suffisait pour que l'irréparable fût retardé, pour que la Cour dans son ensemble admît que le problème devait être étudié plus à fond. Après avoir rendu cette décision négative, la Cour se sépare. Sa session annuelle est close.
Jean-Paul Sartre — Le Chant interrompu -
Le cabinet de recherche a interrogé plus de 2000 employés américains de dix secteurs d’activités différents sur leur utilisation des espaces de travail de leur entreprise. Après avoir goûté au distanciel, beaucoup rechignent à l’idée de retourner s’asseoir, tous les jours, dans l’open space pour mener à bien leurs missions.
Doctissimo — Télétravail : le retour au bureau attire de plus en plus -
De la boîte de Pandore où grouillaient les maux de l'humanité, les Grecs firent sortir l'espoir après tous les autres, comme le plus terrible de tous. Je ne connais pas de symbole plus émouvant.
Albert Camus — Noces -
Et nous ne tenions nullement, après avoir été photographiés dans chaque coin de nos splendides rochers trégastellois, en compagnie d’Antonio, à ce que ces messieurs s’en aillent partout répétant que nous avions qualifié leur film de huitième merveille du monde et affirmant — document en main— que nous nous étions quittés copains… comme cochons.
Journal L’Ouest-Eclair — 6 juin 1939 -
La duchesse de Guise, presque évanouie ; le duc de Guise, suivi de Saint-Paul, et de plusieurs hommes.LE DUC DE GUISE, après un coup d’œil rapide. – Il sera descendu par cette fenêtre... Mais Mayenne était dans la rue avec vingt hommes, et le bruit des armes... Va, Saint-Paul ; vous, suivez-le. Va, et tu me diras si tout est fini. (Heurtant du pied la duchesse.) Ah ! c’est vous, madame. Eh bien, je vous ai ménagé un tête-à-tête.LA DUCHESSE DE GUISE. – Monsieur le duc, vous l’avez fait assassiner !LE DUC DE GUISE. – Laissez-moi, madame ; laissez-moi.LA DUCHESSE DE GUISE, à genoux, le prenant à bras-le-corps. – Non, je m’attache à vous.LE DUC DE GUISE. – Laissez-moi, vous dis-je !... ou bien, oui, oui. Venez ! à la lueur des torches, vous pourrez le revoir encore une fois. (Il la traîne jusqu’à la fenêtre.) Eh bien, Saint-Paul ?SAINT-PAUL, dans la rue. – Attendez ; il n’est pas tombé seul. Ah ! ah ! LE DUC DE GUISE. – Est-ce lui ? SAINT-PAUL. – Non, c’est le petit page. LA DUCHESSE DE GUISE. – Arthur ! Ah ! pauvre enfant ! LE DUC DE GUISE. – L’auraient-ils laissé fuir ?... Les misérables !... LA DUCHESSE DE GUISE, avec espoir. – Oh !... SAINT-PAUL. – Le voici. LE DUC DE GUISE. – Mort ? SAINT-PAUL. – Non, couvert de blessures, mais respirant encore. LA DUCHESSE DE GUISE. – Il respire ! On peut le sauver. Monsieur le duc, au nom du ciel... SAINT-PAUL. – Il faut qu’il ait quelque talisman contre le fer et contre le feu... LE DUC DE GUISE, jetant par la croisée le mouchoir de la duchesse de Guise. – Eh bien, serre-lui la gorge avec ce mouchoir ; la mort lui sera plus douce ; il est aux armes de la duchesse de Guise. LA DUCHESSE DE GUISE. – Ah ! (Elle tombe.) LE DUC DE GUISE, après avoir regardé un instant dans la rue. – Bien ! et maintenant que nous avons fini avec le valet, occupons-nous du maître.
Alexandre DUMAS — Henri III et sa cour -
Vous auriez tort d’appliquer ici le « qui aime bien châtie bien » du proverbe, car c’est vous que j’aimais bien, et j’entends châtier, même après notre brouille, ceux qui ont lâchement essayé de vous faire du tort.
Marcel Proust — À la recherche du temps perdu -
Dans les foules où j'essayais de passer inaperçu, noyé dans la couleur locale comme un roi qui se promène incognito dans son royaume, jusqu'à ce que trois mots de français prononcés dans mon dos mettent fin à l'illusion, et me ramènent brutalement à ma condition de touriste mais aussi dans des groupes plus restreints, des cercles fermés où j'avais l'impression d'être admis par privilège, après avoir montré patte blanche.
Gérard Macé — Illusions sur mesure -
Une demi-heure après, montre en main, Legrand tira un nouveau coup de mauser, mais un seul, toujours en l'air. Puis il nous dit de nous arrêter et de ne faire aucun bruit.
Marguerite Duras — Le marin de Gibraltar -
Tout en lui était hors norme, depuis ses lectures et connaissances prolixes jusqu'à ces immenses mains baladeuses qui, après le premier verre, faisaient sursauter toutes les dames passant à leur portée.
Mario Vargas Llosa — Le langage de la passion -
Depuis que j’écris ces pages, je me dis qu’il y a un moyen, justement, de lutter contre l’oubli. C’est d’aller dans certaines zones de Paris où vous n’êtes pas retourné depuis trente, quarante ans et d’y rester un après-midi, comme si vous faisiez le guet. Peut-être celles et ceux dont vous vous demandez ce qu’ils sont devenus surgiront au coin d‘une rue, ou dans l’allée d’un parc, ou sortiront de l’un des immeubles qui bordent ces impasses désertes que l’on nomme « square » ou « villa ». Ils vivent de leur vie secrète, et cela n’est possible pour eux que dans des endroits silencieux, loin du centre. Pourtant, les rares fois où j’ai cru reconnaître Dannie, c’était toujours dans la foule. Un soir, Gare de Lyon, quand je devais prendre un train, au milieu de la cohue des départs en vacances. Un samedi de fin d’après-midi, au carrefour du boulevard et de la Chaussée d’Antin dans le flot de ceux qui se pressaient aux portes des grands magasins. Mais, chaque fois, je m’étais trompé.Un matin d’hiver, il y a vingt ans, j’avais été convoqué au tribunal d’instance du treizième arrondissement, et vers onze heures, à la sortie du tribunal, j’étais sur le trottoir de la place d’Italie. Je n’étais pas revenu sur cette place depuis le printemps de 1964, une période où je fréquentais le quartier. Je me suis aperçu brusquement que je n’avais pas un sou en poche pour prendre un taxi ou le métro et rentrer chez moi. J’ai trouvé un distributeur de billets dans une petite rue derrière la mairie, mais après avoir composé le code une fiche est tombée à la place des billets. Il y était écrit : « Désolé. Vos droits sont insuffisants. » De nouveau, j’ai composé le code, et la même fiche est tombée avec la même inscription : « Désolé. Vos droits sont insuffisants. » J’ai fait le tour de la mairie et de nouveau j’étais sur le trottoir de la place d’Italie.Le destin voulait me retenir par ici et il ne fallait pas le contrarier. Peut-être ne parviendrais-je plus jamais à quitter le quartier, puisque mes droits étaient insuffisants. Je me sentais léger à cause du soleil et du ciel bleu de janvier. Les gratte-ciel n’existaient pas en 1964, mais ils se dissipaient peut à peu dans l’air limpide pour laisser place au café du Clair de lune et aux maisons basses du boulevard de la Gare. Je glisserais dans un temps parallèle où personne ne pourrait plus m’atteindre.Les paulownias aux fleurs mauves de la place d’Italie… Je me répétais cette phrase et je dois avouer qu’elle me faisait monter les larmes aux yeux, ou bien était-ce le froid de l’hiver ? En somme, j’étais revenu au point de départ et, si les distributeurs de billets avaient existé vers 1964, la fiche aurait été la même pour moi : Droits insuffisants. Je n’avais à cette époque aucun droit ni aucune légitimité. Pas de famille ni de milieu social bien défini. Je flottais dans l’air de Paris.
Patrick Modiano — L'Herbe des nuits -
Après en avoir tiré tout ce qu’ils pouvaient, les deux reporters l’abandonnèrent à Bournadel, leur photographe de choc, qui, dès qu’il l’avait vue en était tombé totalement amoureux, en tant qu‘homme et en tant que photographe.
René Barjavel — La peau de César -
Depuis le début, il savait ce qu’il devait faire, la voie étroite à emprunter. « Profite bien de ces instants. Voilà le cœur de ta vie. Tu ne retrouveras plus jamais cela. Après il n’y aura plus rien pour toi, tu auras eu ta part. »
Sylvie Doizelet — L’Amour même -
Après quoi, nous entrons dans le très imposant grand manège, tendu de drapeaux français et portugais pour le carrousel du soir.
Jérôme Garcin — Cavalier seul