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Citations sur l'amour - Page 11
Il y a 806 citations sur l'amour.
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J’aime l’araignée et j’aime l’ortie,Parce qu’on les hait ;Et que rien n’exauce et que tout châtieLeur morne souhait ;Parce qu’elles sont maudites, chétives,Noirs êtres rampants ;Parce qu’elles sont les tristes captivesDe leur guet-apens ;Parce qu’elles sont prises dans leur œuvre ;Ô sort ! fatals nœuds !Parce que l’ortie est une couleuvre,L’araignée un gueux ;Parce qu’elles ont l’ombre des abîmes,Parce qu’on les fuit,Parce qu’elles sont toutes deux victimesDe la sombre nuit.Passants, faites grâce à la plante obscure,Au pauvre animal.Plaignez la laideur, plaignez la piqûre,Oh ! plaignez le mal !Il n’est rien qui n’ait sa mélancolie ;Tout veut un baiser.Dans leur fauve horreur, pour peu qu’on oublieDe les écraser,Pour peu qu’on leur jette un œil moins superbe,Tout bas, loin du jour,La vilaine bête et la mauvaise herbeMurmurent : Amour !
Victor Hugo — Les Contemplations -
... le coqueret ou amour en cage (Physalis alkekengi) dont le calice s'accroît largement autour du fruit, ...
Louis Plantefol — Cours de botanique et de biologie végétale -
Lavater m'a écrit des amours pour toi de Zurich.
Germaine de Staël — Lettres diverses -
« Mais tu ne me dis rien » − disait-elle − « m'amour » − « J'aime tes yeux, tes lèvres... » répondait-il.
René Ponchon — La Muse au cabaret -
MlleDespeaux m'a envoyé un chapeau de paille d'Italie. C'est un amour! Je me suis bien gardée de dire à M. de Cormeil qu'il coûtait cinq cents francs. Nous en aurions eu pour une heure de morale...
Victor de Jouy — L'Hermite de la Chaussée d'Antin -
[Le patron de la troupe :] Alors, quoi, il y a plus d'amour? On n'en finit plus aujourd'hui de se caler les joues? Allons, en parade!
Olivier Méténier — La Lutte pour l'amour, Études d'argot -
Fille d'amour : Prostituée exploitée par une autre prostituée
Louis Larchey — Dictionnaire historique d'argot, Nouveau supplément -
− Ah! celle-là, la mère est d'Anvers. Une toute jeunette. Elle vient le samedi. Elle ne me l'a pas dit, mais... Elle baissa le ton. − ... Mais je pense bien qu'elle n'est pas mariée, madame. Je n'ai jamais vu le père... Un enfant de l'amour... Een bastaardkind... C'est triste, hein?
Maurice Van der Meersch — L'Empreinte de Dieu -
Le guerrier vainqueur du monstre recevoit une part de la victime plus grande que celle des autres; et, lorsque, gonflé de nourriture il ne se pouvoit plus repaître, sa femme, en signe d'amour, le forçoit encore d'avaler d'horribles lambeaux qu'elle lui enfonçoit dans la bouche.
François-René de Chateaubriand — Les Natchez -
... l'humeur et le dépit sont autant les signes de l'amour que la tendresse. Quand on n'aime plus tout est calme et ce silence du cœur est celui de la tombe.
Charles-Joseph de Chênedollé — Extraits du journal -
« Je n'ai pas de veine, ce soir. » disait-il à son partenaire. Mais il s'en foutait! Une odeur de femme, douceâtre, le grisait; des images obscènes lui brouillaient les yeux, une bouffée de sang lui montait au visage, et, ouvrant sa chemise, il découvrait son cou solide de porteur. « Malheureux au jeu, heureux en amour, » pensait-il.
Emmanuel Dabit — L'Hôtel du Nord -
Vivre d'amour et d'eau fraîche. Se dit ironiquement − dans l'argot de Breda-Street − de l'amour pur, désintéressé, sincère, celui ... [des] nids de tourterelles.
Alfred Delvau — Dictionnaire de la langue verte -
De Ryons a eu et aura des maîtresses. Mais, en amour, posséder n'est rien, c'est à se donner que consiste le bonheur, et de Ryons ne le peut pas.
Paul Bourget — Nouveaux Essais de psychologie contemporaine -
Le garçon apporta le mousseux d'un pas guilleret et enleva le bouchon avec de grands airs. Il serva, on trinquit. − À ta chance, à tes amours, dit Petit-Pouce. − À ta prochaine embauche, dit Paradis.
Raymond Queneau — Pierrot mon ami -
... la nature avait voulu nous montrer, et de main de maître, les persévérances étranges, indomptables, qu'elle donne à la vie. « L'amour est fort comme la mort ». Qui dit cela? C'est la Bible [Cantique des Cantiques, VIII, 6]. Oui, et c'est aussi la Bible éternelle. Or, qui plus que l'amour consacre la vie, la rend émouvante, respectable et sainte?
Jules Michelet — L'Insecte -
Victime de l'amour patriotique, je vais donc servir d'exemple à ceux qui seraient jamais tentés de défendre les droits des nations. Peuple ingrat et frivole! Qui encense tes tyrans et abandonne tes défenseurs, je me suis dévoué pour toi; ...
Jean-Paul Marat — Les Pamphlets, Nouvelle dénonciation contre Necker -
L'esprit militaire et l'amour de la patrie ont porté diverses nations au plus haut degré possible d'énergie; maintenant ces deux sources de dévouement existent à peine chez les Allemands pris en masse.
Germaine de Staël — De l'Allemagne -
J'ai pu voir, après tant d'orages, la nation rendue à son antique loyauté, se rallier comme une famille autour d'un père chéri; j'aurai vu les factions s'éteindre, tous les cœurs se réunir dans l'intérêt de la patrie, et toutes les volontés se confondre dans le vœu du bonheur public, fondé sur la double base de l'amour du prince et du respect des lois.
Victor de Jouy — L'Hermite de la Chaussée d'Antin -
La cote binette (périmé) ou la cote d'amour (périmé) [donnée par l'interrogateur] suivant le physique du malheureux appelé au tableau.
R. Smet — Le Nouvel argot de l'X -
Tout ce que vous faites par devoir, avec des fronts ridés de crainte, je veux le faire par amour, en souriant d'amour, en souriant.
André Gide — Journal -
Le problème est (...) l'un de ceux où l'on semble avoir pris plaisir à amonceler les difficultés, en opposant l'une à l'autre deux conceptions de l'amour essentiellement irréductibles (...). D'une part, un amour conçu à la manière gréco-thomiste, fondé sur l'inclination naturelle et nécessaire des êtres à rechercher avant tout leur propre bien. Pour qui se réclame de cette conception physique, il y a une identité foncière entre l'amour de soi et l'amour de Dieu (...). La conception extatique, au contraire, postulerait l'oubli de soi comme condition nécessaire de tout amour véritable, de celui qui met littéralement le sujet « hors de lui-même » et libère en nous l'amour d'autrui de toutes les attaches qui semblent l'unir à nos inclinations égoïstes.
Étienne Gilson — L'Esprit de la philosophie médiévale -
La haine, la persécution, le mépris, l'extermination des hommes, rien de cela n'est de Dieu. L'amour du prochain, le support les uns des autres, la compassion, le sacrifice de soi-même, l'adoration d'un seul Dieu d'esprit et de vérité, tout cela est de lui!
Alphonse de Lamartine — Le Tailleur de pierre de Saint-Point -
... lorsqu'on est bien persuadé qu'on ne peut être ni médecin, ni avocat, ni banquier, ni évêque, ni courtier-marron, ni ministre, enfin lorsqu'on a l'intime conviction qu'on n'est bon à rien, on peut se faire poète; mais, pour l'amour de Dieu, pas autre chose.
Alfred de Musset — Le Temps -
... c'est toujours le même théocentrisme, le même besoin de tout oublier pour ne voir que Dieu. À ces hauteurs, les distinctions scolastiques s'effacent : thomistes, augustiniens, molinistes se confondent. Par des voies différentes, humanisme dévot et école française arrivent au même but. Il n'y a qu'un pur amour et tous les mystiques se ressemblent comme des frères.
Henri Bremond — Histoire littéraire du sentiment religieux en France -
Avec cet amour rien n'est plus nécessaire pour nous sur la terre, parce qu'il contient tout, qu'il est tout, et qu'il apprend tout. Voilà pourquoi nous sommes toujours en rapport avec Dieu, parce qu'il est l'amour universel.
Louis-Claude de Saint-Martin — L'Homme de désir -
Je vous le dis en vérité, celui qui aime, son cœur est un paradis sur la terre. Il a Dieu en soi, car Dieu est amour.
Félicité-Robert de Lamennais — Les Paroles d'un croyant -
S’il le trouve convenable, il sert ensuite à tour de rôle aux convives un vin propre, pour revenir ensuite vers l’élue de son cœur à qui il sert « les amours », les dernières gouttes de la bouteille qui ont toutes les vertus, qui portent chance et signifiaient beaucoup.
Encyclopédie de la vigne — du vin et des alcools -
Voir en autrui un homme et se comporter en homme à son égard, c’est agir moralement ; tout l’« amour spirituel » du Christianisme n’est rien d’autre.
Max Stirner — L’Unique et sa propriété : Seconde partie - Moi -
Quand la terre en amour chante son gai réveil,Quand le printemps lascif vient réjouir le monde.
Henry Blaze — Les Deux Muses -
[…]; une colossale figure du « Temps », soulève Terre et cadran sur ses vigoureuses épaules, tandis que des anges joufflus, des Amours pour mieux dire, se jouent tout autour, voletant et dégringolant jusque sur le fronton.
Gustave Fraipont; Les Vosges — 1895 -
Ils plaignent la famille des oiseaux, la bergeronnette […], et le rouge-gorge dont la rose, ses amours, s’effeuille au vent.
Aloysius Bertrand — Gaspard de la nuit -
Née d’amours fugitives à l’avant dernier printemps, Fuseline, la petite fouine […], était, […], venue de la lisière du bois de hêtres et de charmes.
Louis Pergaud — L’horrible délivrance -
Dupin a reproché aussi aux Morvandeaux leur amour de la chicane. Ce reproche me surprend de la part d’un avocat-plaidant (de 1800 à 1811), mais enfin l’accusation est fondée.
Abbé Guignot — Essai sur Quarré-les-Tombes; ses sarcophages mérovingiens et sa station préhistorique -
L’amour, par l’enthousiasme qu’il engendre, peut produire le sublime sans lequel il n’y aurait point de morale efficace.
Georges Sorel — Réflexions sur la violence -
Loin des yeux, loin du cœur ça n’existe pasLoin des yeux, loin du cœur moi je pense à toiEt chaque jour qui passe me rapproche de toiAu rendez-vous de ton amour je suis toujours là
Demis Roussos — Loin des yeux -
Sans un remords, sans un regret, je partiraiLoin devant moi, sans espoir de retourLoin des yeux, loin du cœurJ’oublierai pour toujoursEt ton corps, et tes bras, et ta voixMon amour.
Charles Aznavour — Et pourtant -
Son premier amour pour la poésie se convertit en une aversion profonde. Il se sevrait rigoureusement de toute lecture enivrante pour être certain de tuer en lui son inclination rebelle…
Sainte-Beuve — Lettres de Sainte-Beuve à Victor Hugo et à Madame Victor Hugo -
Rien n’est jamais acquis à l’homme Ni sa force Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit Ouvrir ses bras son ombre est celle d’une croix Et quand il croit serrer son bonheur il le broie Sa vie est un étrange et douloureux divorce Il n’y a pas d’amour heureux […]Il n’y a pas d’amour qui ne soit à douleur Il n’y a pas d’amour dont on ne soit meurtri Il n’y a pas d’amour dont on ne soit flétri Et pas plus que de toi l’amour de la patrie Il n’y a pas d’amour qui ne vive de pleurs Il n’y a pas d’amour heureux Mais c’est notre amour à tous les deux.
Louis Aragon — La Diane française -
« Choses vivantes ô choses excellentes » « Enfance, mon amour, ce double anneau de l'œil et l'aisance d'aimer. » Immédiatement à côté de la perception, cette sorte de disposition, de mouvement naturel à aimer l'aisance. « Ah tant d'aisance dans nos voies. » Elle est une manière d'être de plain-pied avec les objets et les êtres, de n'être jamais emprunté devant les sensations ou les sentiments. »
Pierre Guerre — Saint-John Perse et l’homme -
ARAMINTE - Qu'est-ce que c'est donc que cet air étonné que tu as marqué, ce me semble, en voyant Dorante ? D'où vient cette attention à le regarder ?DUBOIS - Ce n'est rien, sinon que je ne saurais plus avoir l'honneur de servir Madame, et qu'il faut que je lui demande mon congé.ARAMINTE, surprise. - Quoi ! Seulement pour avoir vu Dorante ici ?DUBOIS - Savez-vous à qui vous avez affaire ?ARAMINTE - Au neveu de Monsieur Remy, mon procureur.DUBOIS - Eh ! par quel tour d'adresse est-il connu de Madame ? comment a-t-il fait pour arriver jusqu'ici ?ARAMINTE - C'est Monsieur Remy qui me l'a envoyé pour intendant.DUBOIS - Lui, votre intendant ! Et c'est Monsieur Remy qui vous l'envoie : hélas ! le bon homme, il ne sait pas qui il vous donne ; c'est un démon que ce garçon-là.ARAMINTE - Mais que signifient tes exclamations ? Explique-toi : est-ce que tu le connais ?DUBOIS - Si je le connais, Madame ! si je le connais ! Ah vraiment oui ; et il me connaît bien aussi. N'avez-vous pas vu comme il se détournait de peur que je ne le visse.ARAMINTE - Il est vrai ; et tu me surprends à mon tour. Serait-il capable de quelque mauvaise action, que tu saches ? Est-ce que ce n'est pas un honnête homme ?DUBOIS - Lui ! il n'y a point de plus brave homme dans toute la terre ; il a, peut-être, plus d'honneur à lui tout seul que cinquante honnêtes gens ensemble. Oh ! c'est une probité merveilleuse ; il n'a peut-être pas son pareil.ARAMINTE - Eh ! de quoi peut-il donc être question ? D'où vient que tu m'alarmes ? En vérité, j'en suis toute émue.DUBOIS - Son défaut, c'est là. (Il se touche le front.) C'est à la tête que le mal le tient.ARAMINTE - A la tête ?DUBOIS - Oui, il est timbré, mais timbré comme cent.ARAMINTE - Dorante ! il m'a paru de très bon sens. Quelle preuve as-tu de sa folie ?DUBOIS - Quelle preuve ? Il y a six mois qu'il est tombé fou ; il y a six mois qu'il extravague d'amour, qu'il en a la cervelle brûlée, qu'il en est comme un perdu je dois bien le savoir, car j'étais à lui, je le servais ; et c'est ce qui m'a obligé de le quitter, et c'est ce qui me force de m'en aller encore. Ôtez cela, c'est un homme incomparable.ARAMINTE, un peu boudant - Oh bien ! il fera ce qu'il voudra ; mais je ne le garderai pas : on a bien affaire d'un esprit renversé ; et peut-être encore, je gage, pour quelque, objet qui n'en vaut pas la peine ; car les hommes ont des fantaisies...DUBOIS - Ah ! vous m'excuserez ; pour ce qui est de l'objet, il n'y a rien à dire. Malepeste ! sa folie est de bon goût.ARAMINTE - N'importe, je veux le congédier. Est-ce que tu la connais, cette personne ?DUBOIS - J'ai l'honneur de la voir tous les jours ; c'est vous, Madame.ARAMINTE - Moi, dis-tu ?
Marivaux — Les Fausses confidences