Accueil > Citations > Citations sur le tendre
Citations sur le tendre - Page 2
Il y a 45 citations sur le tendre.
-
Arlequin arrive en saluant Cléantis qui sort. Il va tirer Euphrosine par la manche.EuphrosineQue me voulez-vous ?Arlequin, riant.Eh ! eh ! eh ! ne vous a-t-on pas parlé de moi ?EuphrosineLaissez-moi, je vous prie.ArlequinEh ! là, là, regardez-moi dans l’œil pour deviner ma pensée.EuphrosineEh ! pensez ce qu’il vous plaira.ArlequinM’entendez-vous un peu ?EuphrosineNon.ArlequinC’est que je n’ai encore rien dit.Euphrosine, impatiente.Ahi !ArlequinNe mentez point ; on vous a communiqué les sentiments de mon âme ; rien n’est plus obligeant pour vous.EuphrosineQuel état !ArlequinVous me trouvez un peu nigaud, n’est-il pas vrai ? Mais cela se passera ; c’est que je vous aime, et que je ne sais comment vous le dire.EuphrosineVous ?ArlequinEh pardi ! oui ; qu’est-ce qu’on peut faire de mieux ? Vous êtes si belle ! il faut bien vous donner son cœur, aussi bien vous le prendriez de vous-même.EuphrosineVoici le comble de mon infortune.Arlequin, lui regardant les mains.Quelles mains ravissantes ! les jolis petits doigts ! que je serais heureux avec cela ! mon petit cœur en ferait bien son profit. Reine, je suis bien tendre, mais vous ne voyez rien. Si vous aviez la charité d’être tendre aussi, oh ! je deviendrais fou tout à fait.EuphrosineTu ne l’es déjà que trop.ArlequinJe ne le serai jamais tant que vous en êtes digne.EuphrosineJe ne suis digne que de pitié, mon enfant.ArlequinBon, bon ! à qui est-ce que vous contez cela ? vous êtes digne de toutes les dignités imaginables ; un empereur ne vous vaut pas, ni moi non plus ; mais me voilà, moi, et un empereur n’y est pas ; et un rien qu’on voit vaut mieux que quelque chose qu’on ne voit pas. Qu’en dites-vous ?EuphrosineArlequin, il me semble que tu n’as point le cœur mauvais.ArlequinOh ! il ne s’en fait plus de cette pâte-là ; je suis un mouton.EuphrosineRespecte donc le malheur que j’éprouve.ArlequinHélas ! je me mettrais à genoux devant lui.EuphrosineNe persécute point une infortunée, parce que tu peux la persécuter impunément. Vois l’extrémité où je suis réduite ; et si tu n’as point d’égard au rang que je tenais dans le monde, à ma naissance, à mon éducation, du moins que mes disgrâces, que mon esclavage, que ma douleur t’attendrissent. Tu peux ici m’outrager autant que tu le voudras ; je suis sans asile et sans défense ; je n’ai que mon désespoir pour tout secours, j’ai besoin de la compassion de tout le monde, de la tienne même, Arlequin ; voilà l’état où je suis ; ne le trouves-tu pas assez misérable ? Tu es devenu libre et heureux, cela doit-il te rendre méchant ? Je n’ai pas la force de t’en dire davantage : je ne t’ai jamais fait de mal ; n’ajoute rien à celui que je souffre.Arlequin, abattu et les bras abaissés, et comme immobile.J’ai perdu la parole.
Marivaux — L'île des esclaves -
Entre parents et enfants, le collage des collages forcé. Cohabitation forcenée. Jusqu’à l’âge d’homme, on vous accouche au forceps. Tête-à-tête de fauve à dompteur dans une cage, à l’infini des jours, féroce. Tendre. Toujours tendu. Le fouet rapproche. Qui aime bien châtie bien. Qui est bien châtié aime. La règle, ainsi que fonctionne le système. Mon système. Pas moi qui l’ai inventé, je fonctionne à mon tour dedans. À plein.
Serge Doubrovsky — Le Livre brisé -
Voici venir les temps où vibrant sur sa tigeChaque fleur s’évapore ainsi qu’un encensoir ;Les sons et les parfums tournent dans l’air du soir ;Valse mélancolique et langoureux vertige !Chaque fleur s’évapore ainsi qu’un encensoir ;Le violon frémit comme un cœur qu’on afflige ;Valse mélancolique et langoureux vertige !Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.Le violon frémit comme un cœur qu’on afflige,Un cœur tendre, qui hait le néant vaste et noir !Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir ;Le soleil s’est noyé dans son sang qui se fige.Un cœur tendre, qui hait le néant vaste et noir,Du passé lumineux recueille tout vestige !Le soleil s’est noyé dans son sang qui se figeTon souvenir en moi luit comme un ostensoir !
Charles Baudelaire — Harmonie du soir -
Il faut tendre la main à ses amis sans fermer les doigts.
Diogène -
La pire colère d'un père contre son fils est plus tendre que le tendre amour d'un fils pour son père.
Henry de Montherlant