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Citations sur le tandis - Page 2
Il y a 59 citations sur le tandis.
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Un après-midi d'avril, aussitôt après le déjeuner, mon mari m'annonça qu'il voulait me quitter. Il me le dit tandis que nous débarrassions la table, que les enfants se chamaillaient comme à l'ordinaire dans une autre pièce, et que le chien rêvait en grognant devant le radiateur.
Elena Ferrante — Les jours de mon abandon -
Sophie disparut de nouveau et Daniel resta seul. Il se balança dans le fauteuil de rotin en se disant qu’il jouissait de la tranquillité recouvrée. Puis il s’aperçut qu’il se dorait la pilule et alluma une cigarette. Il se sentait extrêmement ridicule, laissé en carafe dans cette antichambre ici intitulée « salon », tandis que Sophie s’affairait dans la cuisine.
Julia Chamorel — Colin-maillard -
On faisait tous les jours prendre des nouvelles de tant de gens à l'article de la mort, et dont les uns s'étaient rétablis tandis que d'autres avaient « succombé ».
Marcel Proust — Le Temps retrouvé -
À la vérité, il s'agit d'un vers d'Horace. Ce vers est celui qui précède le Carpe diem de l'Ode XI Dum loquimur fugerit invidia aetas. Carpe diem quam minimum credula postero. (Tandis que nous parlons le temps jaloux de toutes les choses du monde a fui. Coupe et tiens dans tes doigts le jour comme on fait d'une fleur. Ne crois jamais que demain viendra.)
Pascal Quignard — La Haine de la musique -
Carpe diem, Faufau, carpe diem, et toujours en pleine nuit Même la passade ivre contre les grilles du Panthéon, il y a six ans, la veille de son mariage. Et, lentement, tandis que Jude s'approche d'elle, des deux mains sur ses cuisses, elle remonte sa robe...
Jean-Noël Schifano — Les Rendez-vous de Fausta. -
Tous les Floche s’égayèrent de cette plaisanterie, tandis que les Mahé, vexés, déclaraient que Rouget était un gaillard tout de même, et qu’il risquait sa peau, lorsque d’autres, au moindre coup de vent, préféraient le plancher aux vaches.
Emile Zola — La fête à Coqueville -
Je connus donc pour la première fois le plaisir, étrange pour un enfant, mais vivement senti par moi, de me trouver seule, et, loin d’en être contrariée ou effrayée, j’avais comme du regret en voyant revenir la voiture de ma mère. Il faut que j’aie été bien impressionnée par mes propres contemplations, car je me les rappelle avec une grande netteté, tandis que j’ai oublié mille circonstances extérieures probablement beaucoup plus intéressantes.Dans celles que j’ai rapportées, les souvenirs de ma mère ont entretenu ma mémoire ; mais dans ce que je vais dire je ne puis être aidée de personne.Aussitôt que je me voyais seule dans ce grand appartement que je pouvais parcourir librement, je me mettais devant la psyché et j’y essayais des poses de théâtre ; puis je prenais mon lapin blanc et je voulais le contraindre à en faire autant ; ou bien je faisais le simulacre de l’offrir en sacrifice aux dieux, sur un tabouret qui me servait d’autel. Je ne sais pas où j’avais vu, soit sur la scène, soit dans une gravure quelque chose de semblable. Je me drapais dans ma mantille pour faire la prêtresse, et je suivais tous mes mouvemens. On pense bien que je n’avais pas le moindre sentiment de coquetterie : mon plaisir venait de ce que, voyant ma personne et celle du lapin dans la glace, j’arrivais, avec l’émotion du jeu, à me persuader que je jouais une scène à quatre, soit deux petites filles et deux lapins. Alors le lapin et moi nous adressions, en pantomime, des saluts, des menaces, des prières, aux personnages de la psyché. Nous dansions le bolero avec eux, car, après les danses du théâtre, les danses espagnoles m’avaient charmée, et j’en singeais les poses et les grâces avec la facilité qu’ont les enfans à imiter ce qu’ils voient faire. Alors j’oubliais complétement que cette figure dansant dans la glace fût la mienne, et j’étais étonnée qu’elle s’arrêtât quand je m’arrêtais.Quand j’avais assez dansé et mimé ces ballets de ma composition, j’allais rêver sur la terrasse.
George Sand — Histoire de ma vie -
Mes amies, et Zaza elle-même, jouaient avec aisance leur rôle mondain; elles paraissaient au « jour » de leur mère, servaient le thé, souriaient, disaient aimablement des riens; moi je souriais mal, je ne savais pas faire du charme, de l’esprit ni même des concessions. Mes parents me citaient en exemple des jeunes filles « remarquablement intelligentes » et qui cependant brillaient dans les salons. Je m’en irritais car je savais que leur cas n’avait rien de commun avec le mien: elles travaillaient en amateurs tandis que j’avais passé professionnelle. Je préparais cette année les certificats de littérature, de latin, de mathématiques générales, et j’apprenais le grec ; j’avais établi moi-même ce programme, la difficulté m’amusait; mais précisément, pour m’imposer de gaieté de cœur un pareil effort, il fallait que l’étude ne représentât pas un à-côté de ma vie mais ma vie même: les choses dont on parlait autour de moi ne m’intéressaient pas. Je n’avais pas d’idées subversives; en fait, je n’avais guère d’idées, sur rien; mais toute la journée je m’entraînais à réfléchir, à comprendre, à critiquer, je m’interrogeais, je cherchais avec précision la vérité: ce scrupule me rendait inapte aux conversations mondaines.
Simone de Beauvoir — Mémoires d’une jeune fille rangée -
Jamais je ne me recollerai avec toi. −Pourquoi? bégaya-t-il, tandis qu'une contraction d'indicible souffrance passait sur son visage. −Pourquoi? Dame! Parce que... c'est impossible, voilà tout. Je ne veux pas.
Zola — Nana -
Le jeune homme, qui n’est pas contrariant, a laissé son amie faire ce qu’elle voulait. Mais, comme il n’est pas non plus romanesque, ayant vu à sa portée, sur une toute petite commode à grands pieds, un volume des Mousquetaires d’Alexandre Dumas, il l’a ouvert et accoté sur d’autres livres, et il s’amuse à lire les aventures de d’Artagnan, tandis que sa grande amoureuse épuise les mystérieuses joies du non-être. Il ne se lasse pas de suivre par monts et par vaux le Gascon infatigable et ses amis, Athos, Porthos et Aramis.
Théodore de Banville — La Lanterne magique -
SÉRAPHIN, paraissant, un rasoir à la main, un côté de la figure barbouillé de savon. Hein !… Qu’est-ce qu’il y a ?GÉVAUDAN, saluant à plusieurs reprises ainsi qu'Alfred et Laure.Monsieur l'agent… j'ai bien l’honneur…SÉRAPHIN.Bonjour ! bonjour ! (À part.) Ces domestiques sont assommants ! On dirait qu'on est à leur service. (Haut, continuant à se raser.) Asseyez-vous !GÉVAUDAN, gagnant la gauche.Oui, monsieur l'agent. (À Laure et à Alfred.) Asseyons-nous. (Ils s'asseyent sur les trois chaises qui sont presque en ligne à côté du poêle, de façon à faire face au bureau de l'agent. Moment de silence pendant lequel ils se regardent en riant bêtement, tandis que Séraphin se rase. Puis Gévaudan se lève.) Monsieur l'agent, nous venons…SÉRAPHIN, brusquement.Ne parlez pas, vous me feriez couper.Gévaudan soumis, retourne à sa place. Moment de silence. Séraphin achève de se raser, puis va au lavabo au fond et se débarbouille.GÉVAUDAN, bas à Laure.Arrange tes cheveux sur le front… tu es toute décoiffée.Nouveau moment de silence.
Georges Feydeau — Les fiancés de Loches -
Tandis que ma première enfance s’achève, et si je me retourne sur elle je m’avise soudain d’une découverte imprévue j’ai cru que ma mère tenait durant ces années une place éminente et exclusive dans mon cœur, mais force m’est de constater que je me trompais, qu’il y a eu partage, que l’alliance primitive s’est trouvée rompue puisqu’il m’a été possible de vivre longtemps, sinon loin d’elle, du moins soustrait à sa vigilance…
Robert André — L’enfant miroir -
L'aînée qui épouse, contre le gré de ses parents (elle se fait enlever) un être vain, sans valeur, mais d'assez de vernis pour séduire la famille après avoir séduit la jeune fille. Celle-ci, cependant, tandis que la famille lui donne raison et fait amende honorable, reconnaissant dans le gendre des tas de vertus dont il n'a que l'apparence, celle-ci découvre peu à peu la médiocrité foncière de cet être auquel elle a lié sa vie.
André Gide — Journal des faux-monnayeurs -
Ainsi parle-t-il, triomphant, tandis que l’ombre couvre les yeux d’Iphition et que les chars des Achéens le déchirent sous les jantes de leurs roues, aux premiers rangs de la bataille. Aprèslui, Achille s’en prend à Démoléon, vaillant défenseur des siens au combat, fils d’Anténor. Il le pique à la tempe, en traversant son casque aux couvre-joues de bronze. Le casque de bronze n’arrête pas la pointe qui le perce, furieuse, et brise l’os ; la cervelle au dedans est toute fracassée : l’homme est dompté en plein élan. C’est ensuite Hippodamas –qui vient de sauter de son char et qui s’enfuit devant lui –qu’il frappe au dos de sa pique. L’homme exhale sa vie en un mugissement ; tel mugit le taureau que les jeunes gens traînent en l’honneur du seigneur d’Hélice et qui réjouit l’Ébranleur du sol ; c’est avec un mugissement pareil que sa noble vie abandonne ses os.
Homère — L’Iliade -
Étant à la maison, assise à table dans son attitude rigide nouvelle tandis que le mari, le dos tourné, la chemise sortant du pantalon, les mains enfouies dans les poches, muet, se contentait de toussoter de temps en temps et que son plus jeune fils sur le divan, dans un coin, lisait un album de Mickey, les doigts dans le nez, là, elle cognait méchamment du doigt sur la table souvent et soudain mettait les mains sur ses joues.
Peter Handke — Le Malheur indifférent -
Je continuais à interroger Andrée tandis qu'Albertine, par discrétion et pour me laisser (devinait-elle cela ?) tout le loisir de la questionner, prolongeait son déshabillage dans sa chambre.
Marcel Proust — À la recherche du temps perdu -
L'amour seul est désintéressé, tandis que le mariage ne l'est jamais.
Francis Picabia — Lettres à Christine -
La richesse rend tout supportable, tandis qu’il n’y a pas de bonheur qui ne succombe à la misère.
Honoré de Balzac — César Birotteau -
Il y a du consentement dans le sourire, tandis que le rire est souvent un refus.
Victor Hugo — L'Homme qui rit