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Citations sur le ses
Il y a 35192 citations sur le ses.
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Le médisant trouve un plaisir incomparable à médire de ses amis, sa famille, et même des défunts, appelant cela franchise, démocratie, liberté.
Les Caractères, Théophraste (trad. Nicolas Waquet), éd. Rivages, 2010, Caractère XXVIII, § 6, p. 80 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource) -
Ève. Péché nu d'un ventre-monceau-de-forment. Un serpent l'entoure de ses replis, baiser-morsure.
Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 307 -
Des Chinois, en dépit de leur ancien grand timonier, Mao Tsé-toung, qui imposa leur embrigadement forcené et un totalitarisme fou, à l'origine d'ignominies sans nom, les Français ne peuvent, il est vrai, que dire du bien. Depuis que Dongfeng a pris le contrôle de Peugeot-Citroën, ces inlassables mangeurs de riz à la baguette ont illico presto trouvé un manager digne de ce nom, mis à la casse une série de bons à rien sauf à percevoir des dividendes, jetons de présence et plus par affinités, en clair la douzaine de membres de la famille Peugeot qui engluaient les organes de direction, et conservé à titre résiduel deux ou trois spécimens comme "pièces de collection" pour l'image et à usage d'alibi. Résultat : l'Etat et ses contribuables ne peuvent que se réjouir : Peugeot et Citroën sont redevenues des affaires qui roulent.
Improvisation so piano (2017), Jean-Pierre Thiollet, éd. Neva Éditions, 2017 (ISBN 978-2-35055-228-6), p. 108 -
—Je vais assassiner Trujillo, monseigneur. Y aura-t-il un pardon pour mon âme ? Sa voix se brisa. Il restait les yeux baissés, respirant avec anxiété. Il sentit sur son dos la main paternelle de monseigneur Zanini. Quand enfin il leva les yeux, le nonce tenait à la main le livre de saint Thomas d'Aquin. Un de ses doigts signalait un passage, sur la page ouverte. Salvador se pencha et lut : "L'élimination physique de la Bête est bien vue par Dieu si grâce à elle on libère un peuple."
(es) —Voy a matar a Trujillo, monseñor. ¿Habrá perdón para mi alma? Permenacia con los ojos bajos, respirando con ansiedad. Sintió en su espalda la mano paternal de monsenor Zanini. Cuando, por fin, levantó los ojos, el nuncio tenia un libro de santo Tomas de Aquino en las manos. Su cara fresca le sonreia con aire picaro. Uno de sus dedos senalaba un pasaje, en la pagina abierta. Uno de sus dedos señalaba un pasaje, en la página abierta. Salvador se inclinó y leyó : Salvador se inclinó y leyó: «La eliminación física de la Bestia es bien vista por Dios si con ella se libera a un pueblo». -
Une fausse dichotomie entre théisme et authentique humanisme, poussée à l'extrême jusqu'à créer un conflit inconciliable entre la loi divine et la liberté humaine, a conduit à une situation où l'humanité, en raison de tous ses progrès économiques et technologiques, se sent profondément menacée
Aux participants à la rencontre européenne des professeurs d'université, 23 juin 2007, dans [1], Pape Benoît XVI. -
Le Surmoi du pervers n'a pu être formé, laissant fonctionner le sujet avec, essentiellement, un Idéal du moi narcissique, maternel. Faute d'avoir pu réparer son narcissisme très tôt blessé, d'avoir élaboré des processus secondaires suffisamment efficaces, d'avoir rencontré la confiance d'un objet total, le pervers ne peut résister à ses impulsions (y compris sexuelles) et prend du plaisir dans l'usage d'objets partiels et de zones érogènes électives.
Les Perversions sexuelles et narcissiques, Gérard Pirlot/Jean-Louis Pedinielli, éd. Armand Colin, coll. « 128 Psychologie », 2005 (ISBN 2-200-34042-7), partie II. Caractéristiques des perversions, chap. 3. Invariants psychopathologiques, 3.1 L'Œdipe et la castration a) Evitement de l'angoisse de castration, p. 51 -
Le Surmoi est issu du rapport de l'enfant avec ses parents par un processus complexe d'identification, grâce à quoi l'autorité extérieure est transportée à l'intérieur du sujet et joue le rôle attribué couramment à la conscience morale. Malgré sa place apparemment élevée dans la hiérarchie, le Surmoi, qui est lui aussi en partie inconscient, a plus de rapports et d'affinités avec le Ça qu'avec le Moi, pour lequel il est le plus souvent un juge sévère et rigide. C'est lui qui est la cause du refoulement, soit qu'il s'agisse lui-même ou charge le Moi docile d'exécuter ses ordres. De par son origine archaïque, il est le représentant du passé, de la tradition, de l'inactuel. Sa tyrannie excessive est l'un des plus grands périls qui menaçent la psyché.
La révolution psychanalytique — La vie et l'œuvre de Freud (1964), Marthe Robert, éd. Payot, coll. « Petite Bibliothèque Payot », 1989 (ISBN 2-228-88109-0), 25. Éros et la mort, p. 362 -
Ces moments ou ces mécanismes pervers-narcissiques servent plusieurs maîtres à la fois. Précisons-les : — le psychotique soulage sa profonde détresse et sa confusion en ébranlant le fonctionnement psychique d'autrui ; — il agit en « déprédateur », en essayant de subtiliser ou de s'apprioprier des qualités psychiques de l'autre pour trouver un contenant rassemblant ses parties dissociées ; — il a certes un éphémère sentiment de triomphe sur l'objet mais secondairement à l'emprise compulsive ; — il cherche aussi à dénigrer ou à démythifier tantôt la santé psychique, tantôt le savoir sexuel qui lui échappe, tantôt la capacité génitrice et gestatrice de son père et de sa mère.
Le pervers narcissique et son complice, Alberto Eiguer, éd. Dunot, coll. « Psychismes », 1989 (ISBN 2 10 002843 X), partie II. Applications à la psychopathologie, chap. Psychose et perversion narcissique, Emprise régressive et emprise fonctionnelle, p. 83 -
Il est clair que le bon fonctionnement de l'appareil psychique dépend en grande partie de la force et de la santé du Moi, qui ne doit pas être servile et anxieux, mais souverain, capable d'assurer harmonieusement les rapports entre ses trois tyrans.[Le Ça, le Surmoi et ...?]
La révolution psychanalytique — La vie et l'œuvre de Freud (1964), Marthe Robert, éd. Payot, coll. « Petite Bibliothèque Payot », 1989 (ISBN 2-228-88109-0), 25. Éros et la mort, p. 363 -
Corto : Triste aventure pour tous... Ambiguïté et quelques marins sont morts. Le trésor du "Fortune royale" est volatilisé pour toujours, ce pauvre fou a fini ses jours, et cette île a perdu son charme... En quelques heures nous avons tout détruit.
Sous le signe du Capricorne, Hugo Pratt, éd. Casterman, 1979 (ISBN 2-203-33221-2), partie ...Et nous reparlerons des gentilshommes de fortune, p. 116 -
Ce qui effrayait surtout le monde, c’étaient ses histoires. Histoires épouvantables, où il n’était question que d’hommes pendus ou jetés à l’eau, de tempêtes en mer, et des îles de la Tortue, et d’affreux exploits aux pays de l’Amérique espagnole.
Description du vieux flibustier. -
Monsieur le professeur, je ne suis pas ce que vous appelez un homme civilisé ! J’ai rompu avec la société toute entière pour des raisons que moi seul j’ai le droit d’apprécier. Je n’obéis donc point à ses règles, et je vous engage à ne jamais les invoquer devant moi !
Le capitaine Nemo -
Ô Muse, conte-moi l’aventure de l’Inventif : celui qui pilla Troie, qui pendant des années erra, voyant beaucoup de villes, découvrant beaucoup d’usages, souffrant beaucoup d’angoisses dans son âme sur la mer pour défendre sa vie et le retour de ses marins sans en pouvoir sauver un seul, quoi qu'il en eût ; par leur propre fureur ils furent perdus en effet, ces enfants qui touchèrent aux troupeaux du dieu d'En Haut, le Soleil qui leur prit le bonheur du retour… À nous aussi, Fille de Zeus, conte un peu ces exploits !
(grc) Ἄνδρα μοι ἔννεπε, Μοῦσα, πολύτροπον, ὃς μάλα πολλὰ πλάγχθη, ἐπεὶ Τροίης ἱερὸν πτολίεθρον ἔπερσε· πολλῶν δ’ ἀνθρώπων ἴδεν ἄστεα καὶ νόον ἔγνω, πολλὰ δ’ ὅ γ’ ἐν πόντῳ πάθεν ἄλγεα ὃν κατὰ θυμόν, ἀρνύμενος ἥν τε ψυχὴν καὶ νόστον ἑταίρων. ἀλλ᾽ οὐδ᾽ ὣς ἑτάρους ἐρρύσατο, ἱέμενός περ: αὐτῶν γὰρ σφετέρῃσιν ἀτασθαλίῃσιν ὄλοντο, νήπιοι, οἳ κατὰ βοῦς Ὑπερίονος Ἠελίοιο ἤσθιον: αὐτὰρ ὁ τοῖσιν ἀφείλετο νόστιμον ἦμαρ. τῶν ἁμόθεν γε, θεά, θύγατερ Διός, εἰπὲ καὶ ἡμῖν. -
Vous avez encore ouï qu’il a été dit aux anciens : «Tu ne te parjureras pas, mais tu rendras justement au Seigneur tes serments». Mais moi, je vous dis de ne pas jurer du tout ; ni par le ciel, car il est le trône de Dieu ; ni par la terre, car elle est le marchepied de ses pieds ; ni par Jérusalem, car elle est la ville du grand Roi. Tu ne jureras pas non plus par ta tête, car tu ne peux faire blanc ou noir un cheveu. Mais que votre parole soit : Oui, oui ; non, non ; car ce qui est de plus vient du mal.
(fr) La Bible (trad. John Nelson Darby), éd. Éditions et publications chrétiennes, 1980, partie Nouveau Testament – Évangile selon Matthieu, chap. 5, p. 4, vers 33-37 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource) -
Lohengrin : Aux bords lointains dont nul mortel n'approche Il est un bourg qu'on nomme Montsalvat, Et là s'élève un temple sur la roche... Rien n'est au monde égal à son éclat. Comme le Saint des Saints, avec mystère On garde un vase auguste dans ses murs; Les anges l'ont remis sur cette terre Aux soins pieux des hommes les plus purs. Une colombe en traversant l'espace Vient tous les ans lui rendre sa splendeur. C'est le Saint Graal de la divine grâce,
Lohengrin répondant à une question d'Elsa -
Gavroche à l'aîné des deux enfants qu'il a recueillis (ce sont ses frères, mais il l'ignore) et auquel il donne un morceau de pain : Colle-toi ça dans le fusil.
Les Misérables, Victor Hugo, éd. Éditions du Seuil, 1963, t. IV (« L'Idylle rue Plumet et l'Épopée rue Saint-Denis »), chap. 2 (« Où le petit Gavroche tire parti de Napoléon le Grand »), livre VI (« Le Petit Gavroche »), p. 368 -
Maintenant, sur cette route déserte qui traversait l'interminable zone marécageuse, avec des tronçons de maigre végétation interrompue de temps à autres par des bois étiques, Natán se sentait obligé d'observer avec prudence ses anciens compagnons (ou ennemis), les arbres. Il ne faisait pas attention aux déserts d'herbes et d'eau stagnante, ni aux parcelles de plaines inhospitalières sillonnées de canaux qui circulaient entre les broussailles brûlées par le froid comme les veines d'un corps sans vie, mais aux forêts, aux tribus d'arbustes qui se groupaient pour fomenter une conspiration, aux pins et aux eucalyptus qui s'élevaient, menaçants, le long du ruban d'asphalte. Mais les arbres avaient peu à lui offrir en ce crépuscule glacial de mars. Les cèdres abattus dans la boue auraient pu l'orienter à l'époque où ils étaient debout, droits, mais à présent, leurs cadavres éclaboussés de fange évoquaient seulement la stérilité absolue de la fin. C'était un paysage cataleptique où sensations et mouvements étaient suspendus sous la lumière qui baissait graduellement.
Un pont dans la nuit, Carlos Victoria (trad. Liliane Hasson), éd. Phébus, 2007 (ISBN 275290231X), p. 143 -
Avant que nous les jugions trop sévèrement, nous devons nous souvenir à quelle destruction totale et impitoyable notre propre espèce s'est livrée, non seulement sur les animaux, comme le bison ou le dodo, mais aussi sur ses propres races inférieures. Les Tasmaniens, malgré leur apparence humaine, furent entièrement éliminés en cinquante ans dans une guerre d'extermination menée par des immigrants européens. Sommes nous de tels apôtres de miséricorde que nous puissions nous plaindre si les Martiens ont mené contre nous une guerre semblable ?
(en) And before we judge of them too harshly we must remember what ruthless and utter destruction our own species has wrought, not only upon animals, such as the vanished bison and the dodo, but upon its inferior races. The Tasmanians, in spite of their human likeness, were entirely swept out of existence in a war of extermination waged by European immigrants, in the space of fifty years. Are we such apostles of mercy as to complain if the Martians warred in the same spirit? -
César Borgia fonda le plan de sa grandeur sur la dissension des Princes d'Italie. Pour usurper les biens de mes voisins, il faut les affaiblir ; pour les affaiblir, il faut les brouiller : telle est la logique des scélérats tels que Borgia. Abuser de la bonne foi des hommes, user de ruses infâmes, trahir, se parjurer, corrompre par toutes forces de moyens ceux dont on veut faire les instruments de ses forfaits, voilà la prudence des scélérats tels que Borgia.
Dictionnaire universel des sciences morale, économique, politique et diplomatique, Jean Baptiste Robinet, éd. Londres, Libraires associés, 1778, t. 5, p. 393 -
C’est dans Trois essais sur la théorie de la sexualité que Freud (1915) introduit la notion de pulsion dans sa dimension psychanalytique. La façon dont la sexualité et ses troubles sont envisagés par la médecine à la fin du XIXe siècle est fondée sur l'idée d'une indépendance entre psychisme et sexualité et sur l'idée que les comportements sexuels sont innés et gouvernés par l'instinct ; de ce fait les « aberrations sexuelles » sont des déviations de l'instinct liées à la « dégénérescence », explication universelle de l'époque à toute pathologie psychiatrique. La façon dont Freud relie le sexuel à l'ensemble du fonctionnement du psychisme, à travers la notion de pulsion précisément, inverse complètement la perspective. A la base des perversions il y a quelque chose que tous les hommes ont en partage, « les racines innées de la pulsion sexuelle » (Freud, 1915) que « les influences de l'existence » feront varier dans leur forme et dans leur intensité.
Les grands concepts de la psychologie clinique, François Marty (Sous la direction de), éd. Dunod, 2008 (ISBN 978-2-10-051145-7), Introduction, p. 23 -
Le cœur battant, je décidai de tenter le tout pour le tout. Lentement, je lui écartai les jambes, tel un voleur écartant des branches pour frayer subrepticement son chemin dans un jardin. Derrière la touffe d'herbe blonde, je voyais son bouton rose foncé, avec ses deux longs pétales légèrement ouverts, comme si eux aussi avaient été sensibles à la chaleur. Ils étaient particulièrement ravissants et, toujours avide, je me mis à les humer et à les lécher. Les pétales ne tardèrent pas à s'amollir et je savourai bientôt la rosée de bienvenue, bien que le corps restât immobile. [...] Dix minutes, ou peut-être une demi-heure plus tard (le temps s'état dissous dans une odeur de pin), ses entrailles commencèrent à se contracter et à se relâcher, et, en frémissant, elle accoucha enfin de sa jouissance, ce fruit de l'amour dont ne peuvent se passer mêmes les amants d'un jour. Quand la coupe déborda, elle me prit dans les bras pour m'attirer contre elle et je pus enfin la pénétrer la conscience tranquille.
À ce moment du récit, le héros, András Vajda, vit une relation avec une Italienne plus âgée que lui, Paola, qui a toujours refusé que son amant lui pratique un cunnilingus alors que celui-ci se sent coupable et égoïste lorsqu'il ne pratique pas ce préliminaire. Un matin, alors qu'il est réveillé par la chaleur, András décide de surprendre Paola dans son sommeil. -
Travail des enfants, chômage, bulle financière, changement du climat, grippe du poulet, pétrolier qui s'éventre dans l'océan, tous ces fléaux n'auraient qu'une seule origine, le libéralisme et ses suppôts sanguinaires. L'hystérie est devenue telle en France que tout évènement, fût-il majeur comme le référendum sur la constitution européenne, ou anecdotique, comme la privatisation de cette malheureuse SNCM, suscite désormais la croisade antilibérale. On y voit la gauche et la droite un instant réconciliées pou planter des hallebardes sur l'"anglo-saxon". Inutile de préciser qu'en tête se trouve le professionnel des causes sans risques, Jacques Chirac
« Le pays qui ne voulait pas changer », François Lenglet, Enjeux Les Échos, nº 04369, Novembre 2005, p. 9 -
La France, parce qu'elle est une démocratie libérale, ne peut éviter de considérer la liberté comme l'un de ses fondements naturels : de ce fait, une gauche gouvernante à ce point rebelle au libéralisme met en cause notre existence démocratique.
La Gauche et la peur libérale, Thierry Leterre, éd. Presses de Sciences Po, 2000, p. 11 -
[Les héros de la tradtion juive] sont ce que Derrida appelait «le dernier des juifs» au sens de «dernier des cons» ! Ils sont toujours in and out, ils appartiennent et n’appartiennent pas tout à la fois. Ils sont sans cesse en train de s’arracher au monde qui les a vu naître. Ils sont donc des héritiers fidèles car ils se décrochent de leur appartenance première ! C’est vrai d’Abraham, de Jacob, des prophètes et des héros que l’on encense : ils sont vulnérables et ne sont pas toujours des modèles ! [...] [la littérature juive] met un point d’honneur à rendre ses héros faillibles. Cela a un grand avantage : le lecteur peut s’identifier plus facilement. On est ainsi plus proche de l’anti-héros et de ses petits (ou grands) travers que d’une figure parfaite, réputée infaillible, comme on en trouve souvent dans le Coran. Voyez plutôt : les Juifs n’ont aucun problème à dire que Noé n’était pas un super type, que Moïse s’est révélé être un mauvais père et un mauvais mari, que le roi David s’est lui-même trompé en plusieurs occasions… La littérature juive tire de cela un message puissant : c’est parce que ces héros sont faillibles, parce qu’ils se trouvent être peu qualifiés pour le rôle qu’on leur attribue qu’ils peuvent accéder à la fonction… Isaac est aveugle ? Il se retrouve visionnaire ! Jacob boîte ? Il incarnera la verticalité ! La leçon est la suivante : on n’a jamais fini de dire qui on peut être ! Cela brise donc l’obsession de l’identité pure, du retour à l’authenticité à tout prix comme elle est en vogue aujourd’hui…
Propos recueillis par Laurent David Samama -
Nous devons veiller à ce que le sens de ces mots ne soit pas oublié de nouveau. L’Ur-fascisme est toujours autour de nous, parfois en civil. Ce serait tellement plus confortable si quelqu’un s’avançait sur la scène du monde pour dire “Je veux rouvrir Auschwitz, je veux que les chemises noires reviennent parader dans les rues italiennes !” Hélas, la vie n’est pas aussi simple. L’Ur-fascisme est susceptible de revenir sous les apparences les plus innocentes. Notre devoir est de le démasquer, de montrer du doigt chacune de ses nouvelles formes – chaque jour, dans chaque partie du monde.
(fr) Reconnaître le fascisme, Umberto Eco, éd. Grasset, 2017 (première édition française 2010), p. 28 (de la version epub) -
L'antifascisme démocratique fut admirable, le pseudo-antifascisme stalinien effroyable, le néo-antifascisme est pitoyable. Une fois de plus, l'Histoire nous offre le spectacle de la répétition comique d'un épisode tragique. En l'absence de ses justifications historiques, un engagement héroïque est mimé d'une façon à la fois odieuse et burlesque.
Les Contre-Réactionnaires : Le Progressisme entre illusion et imposture, Pierre-André Taguieff, éd. Denoël, 2007 (ISBN 978-2-207-25321-2), partie 2. Au nom du Progrès : du progressisme à l’antifascisme, chap. 6. Les avatars de l’antifascisme. Mythologies de la « résistance », p. 484 -
Je me demande si fêter ses anniversaires ça ne fait pas vieillir.
Nancy Astor -
« On ne taquine pas un dragon vivant, Bilbo, espèce d'idiot ! » se dit-il - ce qui devint l'un de ses dictons préférés, et s'imposa plus tard comme proverbe.
(en) "Never laugh at live dragons, Bilbo you fool!" he said to himself, and it became a favorite saying of his later, and passed into a proverb. -
Mais déjà, droit sur eux, le dragon vigilant tendait son cou démesuré, dès qu'il les vit venir de loin de ses yeux toujours en éveil.
(grc) Αὐτὰρ ὁ ἀντικρὺ περιμήκεα τείνετο δειρὴν ὀξὺς ἀύπνοισιν προϊδὼν ὄφις ὀφθαλμοῖσιν νισσομένους, ῥοίζει δὲ πελώριον. -
Ce n'est pas chose insignifiante que de voir s'effondrer, chez un être humain, l'attitude et les structures conscientes. C'est en petit une véritable fin du monde, le sujet a l'impression que tous les éléments qui constituaient sa vie retombent dans une manière de chaos originel. Il se sent abandonné, désorienté, vulnérable à l'extrême, tel un navire sans gouvernail et livré aux fureurs des éléments. C'est du moins ce qui semble être et l'impression qu'il en a. L'expérience montre que la réalité est un peu différente : en fait, l'être, abandonné par son conscient, est retombé dans ses plans inconscients collectifs, auxquels il est livré.
Dialectique du Moi et de l'inconscient (1933), Carl Gustav Jung (trad. Docteur Roland Cahen), éd. Gallimard, coll. « Folio Essais », 1964 (ISBN 2-07-032372-2), partie I. Des effets de l'inconscient sur le conscient, chap. IV. Tentatives pour extraire et libérer l'individualité de la psyché collective, La reconstitution régressive de la persona, p. 92 -
Le libéralisme déteste la famille car il ne croit qu'en l'individu et ses désirs. La famille est premier lieu de solidarité et de gratuité humaine et apprend aux individus qu'il existe des gens autour d'eux qui ont besoin d'aide, pour qui il faut travailler, et qui impose une réévaluation de nos propres certitudes.
Eugénie Bastié — « Phillip Blond, Le clivage entre droite et gauche est complètement obsolète », Limite, nº 1, Septembre 2015 -
Jusqu'ici nous avons eu une très bonne année: Coop a gagné des parts de marché. Nous n'avons pas à prouver ce succès commercial par de gros bénéfices ou sous la forme de dividendes aux actionnaires. Coop est une coopérative et appartient de ce fait à ses clients. Raison pour laquelle les clients profitent en premier lieu de ce succès commercial.
« Les prix resteront stables même si la tva augmente. », Jürg Peritz, propos recueillis par Coopération, Coopération (journal), nº 35, 31 août 2010, p. 41 -
La pensée trop libre n'avance pas, malgré ses efforts ; elle aurait besoin, comme l'oiseau, de la résistance du milieu. L'action révèle les limites que doit s'imposer l'esprit.
L'écrivain biographe André Maurois à propos de George Sand. -
Tous les mouvements de son âme semblaient se réunir dans ses yeux.
Abbé Antoine Prévost — Manon Lescaut -
Il était six heures du soir. On vint m'avertir, un moment après mon retour, qu'une dame demandait à me voir. J'allai au parloir sur-le-champ. Dieux ! quelle apparition surprenante ! j'y trouvai Manon. C'était elle, mais plus aimable et plus brillante que je ne l'avais jamais vue. Elle était dans sa dix-huitième année. Ses charmes surpassaient tout ce qu'on peut décrire. C'était un air si fin, si doux, si engageant ! l'air de l'Amour même. Toute sa figure me parut un enchantement.
Abbé Antoine Prévost — Manon Lescaut -
Tout le reste d'une conversation si désirée, ne pouvait manquer d'être infiniment tendre. La pauvre Manon me raconta ses aventures, et je lui appris les miennes. Nous pleurâmes amèrement en nous entretenant de l'état où elle était, et de celui d'où je ne faisais que sortir.
Abbé Antoine Prévost — Manon Lescaut -
Parmi les douze filles qui étaient enchaînées six par six par le milieu du corps, il y en avait une dont l'air et la figure étaient si peu conformes à sa condition, qu'en tout autre état je l'eusse prise pour une personne de premier rang. Sa tristesse et la saleté de sont linge et de ses habits l'enlaidissaient si peu que sa vue m'inspira du respect et de la pitié
Abbé Antoine Prévost — Manon Lescaut -
Il demeura quelque temps à me considérer sans me répondre. Comme je n'en avais pas à perdre, je repris la parole pour lui dire que j'étais fort touché de ses bontés ; mais que la liberté étant le plus cher de tous les biens, surtout à moi, à qui on la ravissait injustement, j'étais résolu de me la procurer cette nuit même à quelque prix que ce fût ; et de peur qu'il ne lui prît envie d'élever la voix pour appeler au secours, je lui fis voir une honnête raison de silence que je tenais sous mon justaucorps. Un pistolet ! me dit-il. Quoi, mon fils ! vous voulez m'ôter la vie, pour reconnaître la considération que j'ai eue pour vous ?
Abbé Antoine Prévost — Manon Lescaut -
En dépit du plus cruel de tous les sorts, je trouvais ma félicité dans ses regards et dans la certitude que j'avais de son affection. J'avais perdu, à la vérité, tout ce que le reste des hommes estime; mais j'étais le maître du coeur de Manon, le seul bien que j'estimais.
Abbé Antoine Prévost — Manon Lescaut -
Elle pèche sans malice, disais-je en moi même; elle est légère et imprudente, mais elle est droite et sincère. Ajoutez que l'amour suffisait seul pour me fermer les yeux sur toutes ses fautes.
Abbé Antoine Prévost — Manon Lescaut