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Citations sur le serpent
Il y a 49 citations sur le serpent.
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Lorsque j'avais six ans j'ai vu, une fois, une magnifique image, dans un livre sur la Forêt Vierge qui s'appelait "Histoires Vécues". Ça représentait un serpent boa qui avalait un fauve. Voilà la copie du dessin. On disait dans le livre: "Les serpents boas avalent leur proie tout entière, sans la mâcher. Ensuite ils ne peuvent plus bouger et ils dorment pendant les six mois de leur digestion". J'ai alors beaucoup réfléchi sur les aventures de la jungle et, à mon tour, j'ai réussi, avec un crayon de couleur, à tracer mon premier dessin. Mon dessin numéro 1. Il était comme ça. J'ai montré mon chef d'œuvre aux grandes personnes et je leur ai demandé si mon dessin leur faisait peur. Elles m'ont répondu: "Pourquoi un chapeau ferait-il peur?
Antoine de Saint-Exupéry — Le Petit Prince -
Le premier animal domestique d'Adam après l'expulsion du Paradis fut le serpent.
Franz Kafka — Préparatifs de Noce à la campagne -
Quand on accouche d'un serpent, on le noue autour de sa taille.
Massa Makan Diabaté — Kala Jata -
Il était un pauvre serpent qui collectionnait toutes ses peaux. C'était l'homme.
Jean Giraudoux — Sodome et Gomorrhe, I, 3, Lia , Grasset -
Même le petit serpent a du venin.
Ankh-Sheshonq -
Une armée de fourmis peut triompher d’un serpent venimeux.
Proverbe chinois -
Il n’y a rien de si éloquent que la queue d’un serpent à sonnettes.
Proverbe indien -
Tu auras beau soigner au mieux un serpent, à sa première fureur tu recevras ta rétribution.
Abu Shakour — Les premiers Poètes persans -
Lorsque la tête du serpent est coupée, le reste n’est qu’une corde.
Proverbe bambara -
Celui que le serpent a piqué prend peur d'une simple corde.
Proverbe berbère -
Le redoutable dragon ne l'emporte pas sur le serpent lové dans l'herbe.
Proverbe chinois -
La gloire est un serpent. Que jamais ne m'atteigne sa morsure.
V. Rozanov — Esseulement -
Qui a été mordu par un serpent évite les hautes herbes.
Proverbe chinois -
Là où va le serpent, un dieu le précède.
Klaus Wentz -
Semblez être la fleur innocente, mais soyez le serpent qu'elle dissimule.
William Shakespeare — Macbeth, I, 5, lady Macbeth -
Un serpent se cache dans l'herbe.
Virgile en latin Publius Vergilius Maro — Les Bucoliques, III, 93 -
L'autre jour, au fond d'un vallon, Un serpent piqua Jean Fréron. Que pensez-vous qu'il arriva ? Ce fut le serpent qui creva.
François Marie Arouet, dit Voltaire — Poésies mêlées, Épigramme imitée de l'Anthologie -
Va ! je n'ai plus besoin de ta race naïve, Cher serpent
Paul Valéry — La Jeune Parque, Gallimard -
Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ?
Jean Racine — Andromaque, V, 5, Oreste -
On en use ainsi chez les grands : La raison les offense ; ils se mettent en tête Que tout est né pour eux, quadrupèdes et gens Et serpents.
Jean de La Fontaine — Fables, l'Homme et la Couleuvre -
Il y a des temps où l'on ne peut plus soulever un brin d'herbe sans en faire sortir un serpent.
Marceline Desbordes-Valmore — Correspondance, à Pauline Duchambge, 11 mai 1857 -
Il n'est point de serpent ni de monstre odieux Qui, par l'art imité, ne puisse plaire aux yeux.
Nicolas Boileau dit Boileau-Despréaux — L'Art poétique -
Serpent qui change de peau est toujours serpent.
Proverbe martiniquais -
Le serpent change de peau, mais garde sa nature.
Proverbe français -
Le serpent change de peau, non de nature.
Proverbe persan -
C'est [Jésus] le Serpent d'airain du Livre des Nombres
Claudel — Poète regarde Croix -
Ce n'est pas sans raison que le serpent est le symbole de la puissance oblique, littéralement diabolique, qui déforme nos beaux projets. En revanche, le serpent qui se mord la queue, imitant le cercle des rondes, représente la victoire de l'esprit, et l'éternel régnant sur la bête
Alain — Propos -
On a trop souvent annoncé l'arrivée de ce serpent de mer de la sociologie, la fin du couple, des noces, de la famille, pour qu'on y croie facilement
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Le mal, comme un serpent caché sous les fleurs, se serait glissé dans la république mellifère par cela même qui devait en faire la gloire
Proudhon — Propriété -
La simplicité de la colombe doit être tempérée par la prudence du serpent, et la prudence consiste essentiellement à ne tomber dans aucun piège et à choisir le bon chemin
Amiel — Journal -
Les véritables grimpeurs, dont le type est le Serpent volant
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Ces scorpions jaunes, noirs ou blancs qui se cachent dans les pantoufles, les chiques qui pondent entre les doigts de pied, le serpent-minute qui ne vous laisse pas faire votre testament
Morand — Paris-Tombouctou -
On donne ce nom [de serpent marin] à deux espèces du genre des murènes de Linnaeus
Baudr. — Pêches -
En dedhorsdeces établissements,tout chôme jusqu'aux décrotteursindépendants,dont l'unqui ciraitmes bottiness'est vu,c dernier Sunday,vément réprimandeparun 'serpent'qui passait
Paul Verlaine — Correspondance -
Devant le lutrin,trois hommes debout chantaient d'une voix pleine.Ils prolongeaient indéfiniment les syllabes du latin sonore ,eternisant les Amen avec des a-a indéfinis quele serpent soutenaitde sa note monotone poussée sans fin,mugie par l'instrument decuivre a large gueule.
Guy De Maupassant — La Maison Tellier -
C’était presque le manège d’une fille du trottoir. Mais elle portait un tailleur vert tendre de la rue de la Paix, des bas d’une soie admirable, des chaussures en serpent qui étaient des merveilles.
Georges Simenon — Le Relais d’Alsace -
Dans le récit de la Genèse, le serpent est le tentateur.
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« Tu mourras. » À ces mots, plein de juste courroux,Il vous prend sa cognée, il vous tranche la Bête,Il fait trois Serpents de deux coups,Un tronçon, la queue, et la tête.
Jean de La Fontaine — Le Villageois et le Serpent -
L’autre jour au fond d’un vallonUn serpent piqua Jean FréronQue pensez-vous qu’il arriva ?Ce fut le serpent qui creva.
Voltaire — sur Jean Fréron -
Ô géraniums, ô digitales… Celles-ci fusant des bois-taillis, ceux-là en rampe allumés au long de la terrasse, c’est de votre reflet que ma joue d’enfant reçut un don vermeil. Car « Sido » aimait au jardin le rouge, le rose, les sanguines filles du rosier, de la crois-de-Malte, des hortensias, et des bâtons-de-Saint-Jacques, et même le coqueret-alkékenge, encore qu’elle accusât sa fleur, veinée de rouge sur pulpe rose, de lui rappeler un mou de veau frais… A contre-cœur, elle faisait pacte avec l’Est : « Je m’arrange avec lui », disait-elle. Mais elle demeurait pleine de suspicion et surveillait, entre tous les cardinaux et collatéraux, ce point glacé, traître aux jeux meurtriers. Elle lui confiait des bulbes de muguet, quelques bégonias, et des crocus mauves, veilleuses des froids crépuscules. Hors une corne de terre, hors un bosquet de lauriers-cerises dominés par un junkobiloba, – je donnais ses feuilles, en forme de raie, à mes camarades d’école, qui les séchaient entre les pages de l’atlas – tout chaud jardin se nourrissait d’une lumière jaune, à tremblements rouges et violets, mais je ne pourrais dire si ce rouge, ce violet, dépendaient, dépendent encore d’un sentimental bonheur ou d’un éblouissement optique. Étés réverbérés par le gravier jaune et chaud, étés traversant le jonc tressé de mes grands chapeaux, étés presque sans nuits… Car j’aimais tant l’aube, déjà, que ma mère me l’accordait en récompense. J’obtenais qu’elle m’éveillât à trois heures et demis, et je m’en allais, un panier vide à chaque bras, vers des terres maraîchères qui se réfugiaient dans le pli étroit de la rivière, vers les fraises, les cassis et les groseilles barbues. A trois heures et demie, tout dormait dans un bleu originel, humide et confus, et quand je descendais le chemin de sable, le brouillard retenu par son poids baignait d’abord mes jambes, puis mon petit torse bien fait, atteignait mes lèvres, mes oreilles et mes narines plus sensible que tout le reste de mon corps… J’allais seule, ce pays mal pensant était sans dangers. C’est sur ce chemin, c’est à cette heure que je prenais conscience de mon prix, d’un état de grâce indicible et de ma connivence avec le premier souffle accouru, le premier oiseau, le soleil encore ovale, déformé par son éclosion… Ma mère me laissait partir, après m’avoir nommée « Beauté, Joyau-tout-en-or » ; elle regardait courir et décroître sur la pente son œuvre, - « chef-d’œuvre » disait-elle. J’étais peut-être jolie ; ma mère et mes portraits de ce temps-là ne sont pas toujours d’accord… Je l’étais à cause de mon âge et du lever du jour, à cause des yeux bleus assombris par la verdure, des cheveux blonds qui ne seraient lissés qu’à mon retour, et de ma supériorité d’enfant éveillée sur les autres enfants endormis. Je revenais à la cloche de la première messe. Mais pas avant d’avoir mangé mon saoul, pas avant d’avoir, dans les bois, décrit un grand circuit de chien qui chasse seul, et goûté l’eau de deux sources perdues, que je révérais. L’une se haussait hors de la terre par une convulsion cristalline, une sorte de sanglot, et traçait elle-même son lit sableux. Elle se décourageait aussitôt née et replongeait sous la terre. L’autre source, presque invisible, froissait l’herbe comme un serpent, s’étalait secrète au centre d’un pré où des narcisses, fleuris en ronde, attestaient seuls sa présence. La première avait goût de feuille de chêne, la seconde de fer et de tige de jacinthe… Rien qu’à parler d’elles, je souhaite que leur saveur m’emplisse la bouche au moment de tout finir, et que j’emporte, avec moi, cette gorgée imaginaire…
Colette — Sido