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Citations sur la poussière
Il y a 45 citations sur la poussière.
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La poussière n'est pas encore le néant : elle doit être dispersée.
François Mauriac — Journal -
L’amour est la magie qui transforme la poussière de nos vies en une brume dorée.
Anonyme -
L’art lave notre âme de la poussière du quotidien.
Pablo Picasso -
Un grain de poussière ne souille pas une fleur.
Rabindranàth Tagore — A quatre voix -
L'espoir ne fait pas de poussière.
Eugène Grindel, dit Paul Eluard — Poésie ininterrompue, Ailleurs, ici, partout , Gallimard -
Si tu examines chaque grain de poussière, mille Adam peuvent y être découverts...
Mahmûd Shabestarî -
Le mariage, c'est comme la poussière, ça se fait tous les jours !
Nicole Dero -
L'homme n'est que poussière, c'est dire l'importance du plumeau.
Alexandre Vialatte -
Les poussières qui s’amassent forment une montagne.
Proverbe japonais -
En dessous de la poussière du temps, je suis toujours neuf.
Patricia Vallier -
Quoi de plus léger qu'une plume ? La poussière. - De plus léger que la poussière ? Le vent - De plus léger que le vent ? La femme. - De plus léger que la femme ? Rien.
Alfred de Musset -
Tu es poussière et tu retourneras en poussière.
Moïse — La Bible -
Poussière aux pieds vaut mieux que poussière au derrière.
Proverbe foulfouldé -
Je méprise cette poussière qui me compose et qui vous parle ; on pourra la persécuter et faire mourir cette poussière ! Mais je défie qu'on m'arrache cette vie indépendante que je me suis donnée dans les siècles et dans les cieux.
Louis Antoine Léon Saint-Just — Fragments sur les institutions républicaines -
La poussière n'est pas encore le néant : elle aussi doit être dispersée.
François Mauriac — Journal, Grasset -
l'œil doit se garer de la poussière, et le pied au contraire ne pas la craindre.
Paul Claudel — Journal, Gallimard -
Poussière aux pieds vaut mieux que poussière aux fesses.
Proverbe peul -
Je veux être enterré avec une brosse à habits pour quand je tomberai en poussière.
Georges Courteline -
Avant de me dire que né dans la poussière je redeviendrais poussière, ils devraient d'abord balayer devant leur porte !
Roland Bacri -
Il a quarante ans et des poussières. 33 briques et des poussières
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Voici une industrie formée d'une grande firme et d'une poussière de petites firmes qui appliquent le prix imposé par la grande
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Tous ces couples [de forces], agissant sur tous les éléments d'un fil conducteur parcouru par un courant et soumis à l'action d'un autre courant ou de la terre, devraient immédiatement briser le fil et le réduire en poussière
Henri Poincaré — Électricité et optique -
Vous voyez un homme qui est sur le point d'être réduit en poussière. L'heure de mon heureux sommeil est arrivée
Chateaubriand — Martyrs -
Au défaut des zéphirs, plus inconstants que les ondes, les insectes ailés, et surtout les mouches garnies de poils, se chargent de cette poussière fécondante en picorant les glandes nectarées des fleurs mâles, et vont la déposer au loin, au sein des fleurs femelles
Bernard de Saint-Pierre — Harmonies de la nature -
La pluie tombe, ou plutôt c'est de la poussière d'eau que le vent émiette des lourds nuages
Bourget — Études anglaises -
Le puy de la Vache à l'horizon, dont le cratère s'échancre, tout déchiré, tout rouge de poussière volcanique!
Bourget — Disciple -
Tandis que le jeune Auguste, ravi de tomber dans ce remue-ménage, furetait, disparaissait derrière la montagne de cartons, au milieu de laquelle Delestang semblait se retrancher. Ce dernier faisait beaucoup de poussière, en jetant de haut les journaux de la bibliothèque
Émile Zola — Les Rougon-Macquart -
La poussière de charbon se collait en masque noir sur le visage suant des hommes oppressés par les aspirations brûlantes devant le foyer rouge
Hamp — Marée -
Que de gens j'ai vu faire de la poussière, qui voudraient bien à présent être aussi avancés que moi! Dame! Je ne brille pas, non plus; je ne cherche pas à m'en faire accroire: je vais tout doucement, et je n'ai pas de plus grand plaisir que quand je vois tomber ceux qui voulaient courir plus vite que moi. , 1835, II, p.62.
Leclercq — Prov. dram., Mariage manqué -
Plût aux Dieux qu'aux plaines troyennes La lance lycienne, ô père, T'eût fait mordre la poussière!
Claudel — Choéphores -
La poussière de craie donnait soif et cet automne était chaud. Je me souviens d’avoir bu un jour peut-être dix quarts de bouillon brûlant pris à la cuisine roulante.
Alain — Souvenirs de guerre -
Comme l’enfant, la femme se représente le bien et le mal en simples images d’Épinal ; le manichéisme rassure l’esprit en supprimant l’angoisse du choix ; décider entre un fléau et un moindre fléau, entre un bénéfice présent et un plus grand bénéfice à venir, avoir soi-même à définir ce qui est défaite, ce qui est victoire, c’est prendre de terribles risques ; pour le manichéiste le bon grain est clairement distinct de l’ivraie, et il n’y a qu’à arracher l’ivraie ; la poussière se condamne elle-même et la propreté est parfaite absence de souillure ; nettoyer, c’est expulser déchets et boue.
Simone de Beauvoir — Le deuxième sexe -
Mais plus proche encore, si on essaie de pencher la tête, il y a le mur, les feuilles déchiquetées, les persiennes vertes, les pigments de la chaux qui s’enflent presque au soleil de quatre heures, le mimosa, la poussière, le croisement, les feux de signalisation, une ou deux voitures qui passent, de nouveau une vespa, et ce sable rouge partout, chante, petite, chante encore, tant que le monde est immobile.
Colette Fellous — Le Petit Casino -
Je suis un pâle enfant du vieux Paris, et j’aiLe regret des rêveurs qui n’ont pas voyagé.Au pays bleu mon âme en vain se réfugie,Elle n’a jamais pu perdre la nostalgieDes verts chemins qui vont là-bas, à l’horizon.Comme un pauvre captif vieilli dans sa prisonSe cramponne aux barreaux étroits de sa fenêtrePour voir mourir le jour et pour le voir renaître.Ou comme un exilé, promeneur assidu,Regarde du coteau le pays défenduSe dérouler au loin sous l’immensité bleue,Ainsi je fuis la ville et cherche la banlieue.Avec mon rêve heureux j’aime partir, marcherDans la poussière, voir le soleil se coucherParmi la brume d’or, derrière les vieux ormes,Contempler les couleurs splendides et les formesDes nuages baignés dans l’occident vermeil,Et, quand l’ombre succède à la mort du soleil,M’éloigner encor plus par quelque agreste rueDont l’ornière rappelle un sillon de charrue,Gagner les champs pierreux, sans songer au départ,Et m’asseoir, les cheveux au vent, sur le rempart.Au loin, dans la lueur blême du crépuscule,L’amphithéâtre noir des collines recule,Et, tout au fond du val profond et solennelParis pousse à mes pieds son soupir éternel.Le sombre azur du ciel s’épaissit. Je commenceA distinguer des bruits dans ce murmure immense,Et je puis, écoutant, rêveur et plein d’émoi,Le vent du soir froissant les herbes près de moi,Et parmi le chaos des ombres débordantes,Le sifflet douloureux des machines stridentes,Ou l’aboiement d’un chien, ou le cri d’un enfant,Ou le sanglot d’un orgue au lointain s’étouffant,Ou le tintement clair d’une tardive enclume,Voir la nuit qui s’étoile et Paris qui s’allume
François Coppée — « Un pâle enfant du vieux Paris » -
Il est terriblele petit bruit de l'oeuf dur cassé sur un comptoir d'étain il est terrible ce bruitquand il remue dans la mémoire de l'homme qui a faim elle est terrible aussi la tête de l'hommela tête de l'homme qui a faimquand il se regarde à six heures du matindans la glace du grand magasinune tête couleur de poussière [...]
Jacques Prévert — Paroles -
Cette première pièce exhale une odeur sans nom dans la langue, et qu’il faudrait appeler l’odeur de pension. Elle sent le renfermé, le moisi, le rance ; elle donne froid, elle est humide au nez, elle pénètre les vêtements ; elle a le goût d’une salle où l’on a dîné ; elle pue le service, l’office, l’hospice. Peut-être pourrait-elle se décrire si l’on inventait un procédé pour évaluer les quantités élémentaires et nauséabondes qu’y jettent les atmosphères catarrhales et sui generis de chaque pensionnaire, jeune ou vieux. Eh bien, malgré ces plates horreurs, si vous le compariez à la salle à manger, qui lui est contiguë, vous trouveriez ce salon élégant et parfumé comme doit l’être un boudoir. Cette salle, entièrement boisée, fut jadis peinte en une couleur indistincte aujourd’hui, qui forme un fond sur lequel la crasse a imprimé ses couches de manière à y dessiner des figures bizarres. Elle est plaquée de buffets gluants sur lesquels sont des carafes échancrées, ternies, des ronds de moiré métallique, des piles d’assiettes en porcelaine épaisse, à bord bleus, fabriquées à Tournai. Dans un angle est placée une boîte à cases numérotées qui sert à garder les serviettes, ou tachées ou vineuses de chaque pensionnaires. Il s’y rencontre de ces meubles indestructibles, proscrits partout, mais placés là comme le sont les débris de la civilisation aux Incurables. Vous y verriez un baromètre à capucin qui sort quand il pleut, des gravures exécrables qui ôtent l’appétit, toutes encadrées en bois noir verni à filets dorés ; un cartel en écaille incrustée de cuivre ; un poêle vert, des quinquets d’Argand où la poussière se combine avec l’huile, une longue table couverte en toile cirée assez grasse pour qu’un facétieux externe y écrive son nom en se servant de son doigt comme de style, des chaises estropiées, de petits paillassons piteux en sparterie qui se déroule toujours sans se perdre jamais, puis des chaufferettes misérables à trous cassés, à charnières défaites, dont le bois se carbonise. Pour expliquer combien ce mobilier est vieux, crevassé, pourri, tremblant, rongé, manchot, borgne, invalide, expirant, il faudrait en faire une description qui retarderait trop l’intérêt de cette histoire, et que les gens pressés ne pardonneraient pas. Le carreau rouge est plein de vallées produites par le frottement ou par les mises en couleur. Enfin, là règne la misère sans poésie ; une misère économe, concentrée, râpée. Si elle n’a pas de fange encore, elle a des taches ; si elle n’a ni trous ni haillons, elle va tomber en pourriture.
Balzac — Le Père Goriot -
Cet appartement était aussi confortablement meublé que peut l’être une garçonnière. Mais comme un intérieur prend à la longue la physionomie et peut-être la pensée de celui qui l’habite, le logis d’Octave s’était peu à peu attristé ; le damas des rideaux avait pâli et ne laissait plus filtrer qu’une lumière grise. Les grands bouquets de pivoine se flétrissaient sur le fond moins blanc du tapis ; l’or des bordures encadrant quelques aquarelles et quelques esquisses de maîtres avait lentement rougi sous une implacable poussière ; le feu découragé s’éteignait et fumait au milieu des cendres. La vieille pendule de Boule incrustée de cuivre et d’écaille verte retenait le bruit de son tic-tac, et le timbre des heures ennuyées parlait bas comme on fait dans une chambre de malade ; les portes retombaient silencieuses, et les pas des rares visiteurs s’amortissaient sur la moquette ; le rire s’arrêtait de lui-même en pénétrant dans ces chambres mornes, froides et obscures, où cependant rien ne manquait du luxe moderne.
Théophile Gautier — Récits fantastiques -
L'image de la voiture de Breedlove, une ruine recouverte d'une épaisse couche de grasse poussière urbaine, passa dans l'esprit de Ben. C'était l'hôpital qui se fout de la charité, alors? observa-t-il. Les yeux de Daniels se braquèrent vers lui. Hein? Je veux dire que sa vieille Ford était pas très reluisante.
Thomas H. Cook — Les rues de feu -
Il faut aller voir de bon matin, du haut de la colline du Sacré-Cœur, à Paris, la ville se dégager lentement de ses voiles splendides, avant d’étendre les bras. Toute une foule enfin dispersée, glacée, déprise et sans fièvre, entame comme un navire la grande nuit qui sait ne faire qu’un de l’ordure et de la merveille. Les trophées orgueilleux, que le soleil s’apprête à couronner d’oiseaux ou d’ondes, se relèvent mal de la poussière des capitales enfouies. Vers la périphérie les usines, premières à tressaillir, s’illuminent de la conscience de jour en jour grandissante des travailleurs. Tous dorment, à l’exception des derniers scorpions à face humaine qui commencent à cuire, à bouillir dans leur or. La beauté féminine se fond une fois de plus dans le creuset de toutes les pierres rares. Elle n’est jamais plus émouvante, plus enthousiasmante, plus folle qu’à cet instant où il est possible de la concevoir unanimement détachée du désir de plaire à l’un ou à l’autre, aux uns ou aux autres.
André Breton — Les Vases communicants -
Pendant trente ans il a caressé le rêve insensé de vivre aux champs, de posséder des terres où il ferait bâtir le château de ses songes. Rien ne lui a coûté pour contenter son caprice de grand seigneur ; il s’est imposé les plus dures privations : on l’a vu, pendant trente ans, se refuser une prise de tabac et une tasse de café, empilant gros sous sur gros sous. Aujourd’hui, il a assouvi sa passion. Il vit un jour sur sept dans l’intimité de la poussière et des cailloux. Il mourra content.
Émile Zola — Les Parisiens en villégiature