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Citations sur le peuple - Page 2
Il y a 98 citations sur le peuple.
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S'il est difficile d'empêcher de penser les peuples qui y sont accoutumés, il est cent fois plus difficile de forcer à penser ceux qui l'ont oublié ou désappris.
Edgar Quinet — La Révolution, XXIV, 3 -
La bourgeoisie sans le peuple, c'est la tête sans le bras. Le peuple sans la bourgeoisie, c'est la force sans la lumière.
Edgar Quinet — Avertissement au pays -
Il est aussi vain d'écrire spécialement pour le peuple que pour les enfants. Ce qui féconde un enfant, ce n'est pas un livre d'enfantillages.
Marcel Proust — Contre Sainte-Beuve, Gallimard -
Le peuple voudrait en finir ; or il n'y a pas de fin.
Pierre Joseph Proudhon — Correspondance, décembre 1851 -
L'honneur d'un peuple est d'un seul tenant.
Charles Péguy — Notre jeunesse, Gallimard -
Souvent il est plus facile de vivre avec tout le monde extérieur qu'avec ce peuple intérieur que nous portons en nous-mêmes.
Pierre Nicole — Essais de morale, Des moyens de conserver la paix avec les hommes -
Surtout n'ayez pas peur du peuple, il est plus conservateur que vous !
Napoléon III — Mélanges, Du système électoral -
Les amours et les haines des peuples sont fondées, non sur des jugements, mais sur des souvenirs, des craintes et des fantômes.
André Maurois — Mes songes que voici, Grasset -
La vraie, la seule histoire d'un peuple, c'est la montée folklorique de ses réactions collectives, thèmes archétypiques lui servant à classer et à juger les témoins engendrés par sa masse.
Louis Massignon — Un vu et un destin : Marie-Antoinette, reine de France, in Lettres nouvelles n° 30-31 -
La clémence des princes n'est souvent qu'une politique pour gagner l'affection des peuples.
François, duc de La Rochefoucauld — Maximes -
Un grand peuple sans âme est une vaste foule !
Alphonse de Prât de Lamartine — Premières Méditations poétiques, Ressouvenir du lac Léman -
Quand le peuple est en mouvement, on ne comprend pas par où le calme peut y rentrer ; et quand il est paisible, on ne voit pas par où le calme peut en sortir.
Jean de La Bruyère — Les Caractères, Du souverain ou de la république -
L'esprit de parti abaisse les plus grands hommes jusques aux petitesses du peuple.
Jean de La Bruyère — Les Caractères, De l'homme -
Quant à flatter la foule, ô mon esprit non pas ! Ah ! le peuple est en haut, mais la foule est en bas.
Victor Hugo — L'Année terrible -
Un peuple a toujours besoin d'un homme qui comprenne sa volonté, la résume, l'explique et le mène où il doit aller.
Joseph Arthur, comte de Gobineau — Essai sur l'inégalité des races humaines -
Les nations, comme les hommes, meurent d'imperceptibles impolitesses. C'est à leur façon d'éternuer ou d'éculer leurs talons que se reconnaissent les peuples condamnés.
Jean Giraudoux — La guerre de Troie n'aura pas lieu, II, 13, Ulysse , Grasset -
Les exigences d'un grand peuple sont à l'échelle de ses malheurs.
Charles de Gaulle — Mémoires de guerre, l'Unité , Plon -
Démocratie est le nom que nous donnons au peuple chaque fois que nous avons besoin de lui.
Gaston Arman de CaillavetRobert Pellevé de La Motte-Ango, marquis de Flers — L'Habit vert, I, 11, Durand , Librairie théâtrale -
Le peuple n'a guère d'esprit et les grands n'ont point d'âme : celui-là a un bon fond et n'a point de dehors ; ceux-ci n'ont que des dehors et qu'une simple superficie. Faut-il opter ? Je ne balance pas, je veux être peuple.
Jean de La Bruyère — Les Caractères, Des grands -
Ce qui dans le peuple vit inconsciemment et à l'état virtuel, se trouve révélé et réalisé dans le génie.
Vissarion Grigorievitch Belinski — Œuvres complètes, tome X -
Despote mal éclairé, le peuple souverain ne s'engoue pas pour ceux qui répandent la lumière, mais pour ceux qui l'éblouissent.
Georges Elgozy -
Bien que la sentimentalité ne soit pas ce qu'un vain peuple pense
Laforgue — Moralités légendaires -
On voit un jeune homme de la lie du peuple, un simple pêcheur, acquérir en quelques heures le plus grand ascendant sur la multitude
auteur -
Le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes se réduit-il à une souveraineté territoriale ou se transforme-t-il nécessairement en droit des peuples à disposer des pôles de développement?
Perroux — Économie du XXe siècle -
Combien de gens croient pouvoir mépriser le peuple, qui sont peuple eux-mêmes!
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D'ailleurs, ce qui est particulier à la politique de l’histoire sainte,c'est que,chque fois qu'un personnage marquant fait quelque chose de mal,c'est toujours le pauvre peuple qui écope.
Émile Thirion — La Politique au village -
La Révolution ne convient qu’au peuple, aux hommes de toutes les conditions qui ont une âme pure & élevée, aux philosophes amis de l’humanité, aux sans-culottes, qui se sont, en France, parés avec fierté de ce titre, […].
Maximilien de Robespierre — Discours contre Brissot & les girondins -
Dion Cassius rapporte que les jubilés décennaux et vicennaux des Empereurs avaient leur origine dans le fait qu'en janvier 27 av. J.-C., Auguste avait reçu du Sénat et du peuple son imperium légal pour dix ans ; […].
Joseph Bidez — Albert Joseph Carnoy & Franz Valery Marie Cumont -
Nous avons cherché à savoir pourquoi un peuple réputé rebelle vote à 64% pour Jacques Chirac.
Erik Empatz — La Corse démasquée -
La phase de civilisation dans laquelle se trouve ce peuple est encore bien éloignée de celle où nous sommes arrivés en Europe.
Flora Tristan; Les Femmes de Lima — dans Revue de Paris -
Son principe [de la République française] est: gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple. La souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants et par la voie du référendum. Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s'en attribuer l'exercice. Constitution de 1958, art. 2 et 3.
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Louis XII a obtenu le plus beau surnom des rois de France: il fut tout d'une voix appelé le Père du Peuple
Chateaubriand — Études ou Discours historiques -
Par définition le peuple de Dieu en Christ comprend des hommes de toute race et de toute langue. Il est une réalité essentiellement religieuse et, partant, universelle
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Dire que la religion est l'opium du peuple reste en somme une critique sociologique, dont bien des penseurs religieux ont dû eux-mêmes reconnaître la fréquente vérité de fait
Lacroix — Marxisme, existentialisme, personnalisme -
Dans la salle d’attente du Centre de Réforme, où ils attendent de passer la visite, deux cents Français moyens, anciens combattants, ni bourgeois, ni peuple, mais de cette classe intermédiaire qui fait la France, avec leur génie français d’être ficelés comme l’as de pique, et leurs visages blêmes, ah, ma foi, pas beaux, de Parisiens.
Henry de Montherlant — Les jeunes filles -
Les quatre cavaliers furent rapidement entourés de jeunes filles du peuple habillées du dimanche.
Jean Giono — Le bonheur fou -
Après le tremblement de terre qui avait détruit les trois quarts de Lisbonne, les sages du pays n’avaient pas trouvé un moyen plus efficace pour prévenir une ruine totale que de donner au peuple un bel auto-da-fé ; il était décidé par l’université de Coïmbre que le spectacle de quelques personnes brûlées à petit feu, en grande cérémonie, est un secret infaillible pour empêcher la terre de trembler. il était décidé par l’université de Coïmbre que le spectacle de quelques personnes brûlées à petit feu, en grande cérémonie, est un secret infaillible pour empêcher la terre de trembler.On avait en conséquence saisi un Biscayen convaincu d’avoir épousé sa commère, et deux Portugais qui en mangeant un poulet en avaient arraché le lard : on vint lier après le dîner le docteur Pangloss et son disciple Candide, l’un pour avoir parlé, et l’autre pour l’avoir écouté avec un air d’approbation : tous deux furent menés séparément dans des appartements d’une extrême fraîcheur, dans lesquels on n’était jamais incommodé du soleil : huit jours après ils furent tous deux revêtus d’un san-benito, et on orna leurs têtes de mitres de papier : la mitre et le san-benito de Candide étaient peints de flammes renversées, et de diables qui n’avaient ni queues ni griffes ; mais les diables de Pangloss portaient griffes et queues, et les flammes étaient droites. Ils marchèrent en procession ainsi vêtus, et entendirent un sermon très-pathétique, suivi d’une belle musique en faux-bourdon. Candide fut fessé en cadence, pendant qu’on chantait ; le Biscayen et les deux hommes qui n’avaient point voulu manger de lard furent brûlés, et Pangloss fut pendu, quoique ce ne soit pas la coutume. Le même jour la terre trembla de nouveau avec un fracas épouvantable.
Voltaire — Candide ou l’Optimisme -
C’est une œuvre de vérité, le premier roman sur le peuple, qui ne mente pas et qui ait l’odeur du peuple. Et il ne faut point conclure que le peuple tout entier est mauvais, car mes personnages ne sont pas mauvais, ils ne sont qu’ignorants et gâtés par le milieu de rude besogne et de misère où ils vivent. Seulement, il faudrait lire mes romans, les comprendre, voir nettement leur ensemble, avant de porter les jugements tout faits, grotesques et odieux, qui circulent sur ma personne et sur mes œuvres. Ah ! si l’on savait combien mes amis s’égayent de la légende stupéfiante dont on amuse la foule ! Si l’on savait combien le buveur de sang, le romancier féroce, est un digne bourgeois, un homme d’étude et d’art, vivant sagement dans son coin, et dont l’unique ambition est de laisser une œuvre aussi large et aussi vivante qu’il pourra ! Je ne démens aucun conte, je travaille, je m’en remets au temps et à la bonne foi publique pour me découvrir enfin sous l’amas des sottises entassées.
Zola — L’Assommoir -
Le nom de ce masque italien vient d'un certain paysan de Sorrente, contrefait, mais de bonne humeur, qui, vers le milieu du XVIème siècle, apportait ses poulets au marché de Naples qu'il égayait de ses saillies. Après sa mort, on eut l'idée de transporter ce personnage sur le théâtre pour l'amusement du peuple, et il obtint un grand succès. Suivant une autre version, une troupe d'acteurs étant venue à Acerra, à l'époque des vendanges, fut accueillie par les sarcasmes des paysans qui se livraient aux folies de ce temps de joie; les acteurs remarquèrent surtout les bouffonneries d'un certain Pulci d'Aniello, et parvinrent à l'engager dans leur troupe. Il parut sur la scène avec une large robe blanche, de longs cheveux, et il plut tellement aux Napolitains qu'à sa mort il fallut trouver un autre Pulcinello. (...) Ce n'est pas tout-à-fait là le polichinelle que nous connaissons, à la double bosse, au nez particulier, au vaste chapeau tricorne, aux jambes grêles avec de gros sabots, au vêtement multicolore, qui amuse la foule dans sa petite baraque, où, armé d'un bâton, il frappe à son tour sa femme, le commissaire, le gendarme (quelquefois même un malheureux chat), qu'il assomme successivement, jusqu'à ce que le diable parvienne à s'emparer de lui.
Encyclopédie des gens du monde — répertoire universel des sciences -
Il n’allait jamais chez personne, ne voulait ni recevoir ni donner à dîner ; il ne faisait jamais de bruit, et semblait économiser tout, même le mouvement. Il ne dérangeait rien chez les autres par un respect constant de la propriété. Néanmoins, malgré la douceur de sa voix, malgré sa tenue circonspecte, le langage et les habitudes du tonnelier perçaient, surtout quand il était au logis, où il se contraignait moins que partout ailleurs. Au physique, Grandet était un homme de cinq pieds, trapu, carré, ayant des mollets de douze pouces de circonférence, des rotules noueuses et de larges épaules ; son visage était rond, tanné, marqué de petite vérole ; son menton était droit, ses lèvres n’offraient aucunes sinuosités, et ses dents étaient blanches ; ses yeux avaient l’expression calme et dévoratrice que le peuple accorde au basilic ; son front, plein de rides transversales, ne manquait pas de protubérances significatives ; ses cheveux jaunâtres et grisonnants étaient blanc et or, disaient quelques jeunes gens qui ne connaissaient pas la gravité d’une plaisanterie faite sur monsieur Grandet. Son nez, gros par le bout, supportait une loupe veinée que le vulgaire disait, non sans raison, pleine de malice. Cette figure annonçait une finesse dangereuse, une probité sans chaleur, l’égoïsme d’un homme habitué à concentrer ses sentiments dans la jouissance de l’avarice et sur le seul être qui lui fût réellement de quelque chose, sa fille Eugénie, sa seule héritière. Attitude, manières, démarche, tout en lui, d’ailleurs, attestait cette croyance en soi que donne l’habitude d’avoir toujours réussi dans ses entreprises. Aussi, quoique de mœurs faciles et molles en apparence, monsieur Grandet avait-il un caractère de bronze. Toujours vêtu de la même manière, qui le voyait aujourd’hui le voyait tel qu’il était depuis 1791.
Balzac — Eugénie Grandet