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Citations sur l'odeur
Il y a 43 citations sur l'odeur.
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[Vitellius] osa affirmer que l'odeur d'un ennemi tué est très agréable, surtout quand c'est un concitoyen.
Suétone en latin Caius Suetonius Tranquillus — Vies des douze Césars, Vitellius, X -
Chandeleur sans chaleur, crêpes sans odeur.
Dicton français -
Nous vivons avec nos défauts comme avec les odeurs que nous portons : nous ne les sentons plus ; elles n'incommodent que les autres.
Anne Thérèse de Marguenat de Courcelles, marquise de Lambert — Avis d'une mère à sa fille et à son fils -
Le succès est doux, mais il a d’ordinaire une odeur de sueur.
Anonyme -
Reste toujours l'odeur de sang : tous les parfums de l'Arabie n'adouciraient pas cette petite main.
William Shakespeare — Macbeth, V, 1, lady Macbeth -
Le pétrole me paraît très nettement être l'odeur la plus parfaite du désespoir humain, si le désespoir humain a une odeur.
Pierre Mac Orlan — Chansons pour accordéon -
Qui cultive les oignons n’en sent pas l’odeur.
Proverbe allemand -
L'argent n'a pas d'odeur, mais la pauvreté en a une.
Paul Léautaud -
L'odeur est l'intelligence des fleurs.
Henry de Montherlant — Carnets -
L'immortelle n'a pas d'odeur.
André Gide -
Les gens sérieux ont une petite odeur de charogne.
Francis Picabia — Ecrits -
Nul n’est dégoûté de sa propre mauvaise odeur.
Proverbe grec antique -
Le renard ne sent pas sa propre odeur.
James Freeman Clarke -
Les idées n’ont pas d’odeur.
Paul Nougé -
Point d'odeur, bonne odeur.
Cicéron -
L'argent n'a pas d'odeur.
Vespasien en latin Titus Flavius Vespasianus -
Comme son fils Titus lui reprochait d'avoir imposé l'urine, [Vespasien] lui mit sous le nez l'argent qu'avait rapporté l'impôt lors des premières rentrées et lui demanda s'il était incommodé par l'odeur.
Suétone en latin Caius Suetonius Tranquillus — Vies des douze Césars, Vespasien, XXIII -
L'argent a bonne odeur d'où qu'il vienne.
Juvénal en latin Decimus Junius Juvenalis — Satires, XIV, 204 -
D’où qu’il vienne, le gain fleure une bonne odeur.
Juvénal -
Une odeur de vétiver me tira de mon sommeil. Un intrus, juste à côté du buffet. Seul, sans chien, sans alibi.
Marie Nimier — La caresse -
On rentra daredare au commissariat en soulevant les gerbes d’eau des flaques. Opération menée à bien, le prisonnier au violon et les gardiens de la paix qui s’ébrouent dans leur habituelle odeur de cuir bouilli et de vinasse, en rigolant.
Claude Mourthé — Le temps des fugues -
Auprès des uns et des autres, je m'efforçais d'être la bonne odeur du Christ
Billy — Introïbo -
Je ne vous ai pas en particulière odeur de sainteté
Aymé — Tête autres -
Son marché noir lui rapporte gros et il en fait beaucoup profiter le maquis. L'argent n'a pas d'odeur
Triolet — Premier accroc -
Nicolas Leroy, juriste, un peu luthérien. On sent souvent dans la fréquentation de Rabelais une odeur de fagot
Anatole France — Rabelais -
[Le Diable] a disparu sans autre trace de lui Qu'une odeur de soufre et qu'un aigre éclat de rire
Verlaine — OEuvres complètes, Jadis -
Bientôt ses lettres arrivèrent comme de glorieux bulletins, toutes respirant l'odeur de la poudre, toutes écrites le lendemain d'un jour de combat
Sandeau — Mademoiselle de La Seiglière -
−T'es-tu lavée au savon d'odeur?
Guèvremont — Survenant -
Enfin, comme à dessein de le rendre plus complexe ,des odeursde caroube ,de denrées coloniales ,de goudron ,d’air marin arrivaient puissamment du port et se mêlaientà cellesqui montaientdes pavés et descaves .
Francis Carco — Brumes -
Elle achetait les onguents, des pots de fard, des crayons, qui traînaient sur tous les meubles, avec des houppettes de poudre de riz et des flacons d’odeur. Ses journées, elle les passait, devant sa glace, à se maquiller, à se contempler […]
Octave Mirbeau — Lettres de ma chaumière : La Tête coupée -
Un souffle de parfum qu’elle porte, une odeur d’encens et de fleurs, vient à moi, et à ce parfum qui la désigne comme un vrai nom, je la reconnais […]
Henri Barbusse — L’Enfer -
La honte et la mauvaise odeur de son âme le gênaient
Jouve — Scène capitale -
Une après-midi d’automne, Gervaise, qui venait de reporter du linge chez une pratique, rue des Portes-Blanches, se trouva dans le bas de la rue des Poissonniers comme le jour tombait. Il avait plu le matin, le temps était très doux, une odeur s’exhalait du pavé gras ; et la blanchisseuse, embarrassée de son grand panier, étouffait un peu, la marche ralentie, le corps abandonné, remontant la rue avec la vague préoccupation d’un désir sensuel, grandi dans sa lassitude. Elle aurait volontiers mangé quelque chose de bon. Alors, en levant les yeux, elle aperçut la plaque de la rue Marcadet, elle eut tout d’un coup l’idée d’aller voir Goujet à sa forge.
Émile Zola — L’Assommoir -
Cette première pièce exhale une odeur sans nom dans la langue, et qu’il faudrait appeler l’odeur de pension. Elle sent le renfermé, le moisi, le rance ; elle donne froid, elle est humide au nez, elle pénètre les vêtements ; elle a le goût d’une salle où l’on a dîné ; elle pue le service, l’office, l’hospice. Peut-être pourrait-elle se décrire si l’on inventait un procédé pour évaluer les quantités élémentaires et nauséabondes qu’y jettent les atmosphères catarrhales et sui generis de chaque pensionnaire, jeune ou vieux. Eh bien, malgré ces plates horreurs, si vous le compariez à la salle à manger, qui lui est contiguë, vous trouveriez ce salon élégant et parfumé comme doit l’être un boudoir. Cette salle, entièrement boisée, fut jadis peinte en une couleur indistincte aujourd’hui, qui forme un fond sur lequel la crasse a imprimé ses couches de manière à y dessiner des figures bizarres. Elle est plaquée de buffets gluants sur lesquels sont des carafes échancrées, ternies, des ronds de moiré métallique, des piles d’assiettes en porcelaine épaisse, à bord bleus, fabriquées à Tournai. Dans un angle est placée une boîte à cases numérotées qui sert à garder les serviettes, ou tachées ou vineuses de chaque pensionnaires. Il s’y rencontre de ces meubles indestructibles, proscrits partout, mais placés là comme le sont les débris de la civilisation aux Incurables. Vous y verriez un baromètre à capucin qui sort quand il pleut, des gravures exécrables qui ôtent l’appétit, toutes encadrées en bois noir verni à filets dorés ; un cartel en écaille incrustée de cuivre ; un poêle vert, des quinquets d’Argand où la poussière se combine avec l’huile, une longue table couverte en toile cirée assez grasse pour qu’un facétieux externe y écrive son nom en se servant de son doigt comme de style, des chaises estropiées, de petits paillassons piteux en sparterie qui se déroule toujours sans se perdre jamais, puis des chaufferettes misérables à trous cassés, à charnières défaites, dont le bois se carbonise. Pour expliquer combien ce mobilier est vieux, crevassé, pourri, tremblant, rongé, manchot, borgne, invalide, expirant, il faudrait en faire une description qui retarderait trop l’intérêt de cette histoire, et que les gens pressés ne pardonneraient pas. Le carreau rouge est plein de vallées produites par le frottement ou par les mises en couleur. Enfin, là règne la misère sans poésie ; une misère économe, concentrée, râpée. Si elle n’a pas de fange encore, elle a des taches ; si elle n’a ni trous ni haillons, elle va tomber en pourriture.
Balzac — Le Père Goriot -
[Il était] assez près du secret, pour ainsi dire, pour en sentir l'odeur, en savoir la présence, tendre la main dans la bonne direction, mais son bras se trouvait trop court d'un centimètre pour qu'il pût poser la main dessus. C'était un supplice de Tantale. Et s'il s'obstinait, c'était pire.
Alexandre Vialatte — Le Fidèle Berger -
Elle voyait aussitôt les dalles noires et blanches du vestibule, l'escalier de pierre, la cretonne fleurie de sa chambre − elle respirait l'odeur fraîche, un peu sure, des couloirs aux volets toujours mi-clos, elle s'emparait de la maison tout entière.
Bernanos — Joie -
C'était cependant un chien de berger courageux et qui ne prenait pas les vessies pour des lanternes. L'odeur était épouvantable.
Jean Giono — Ennemonde et autres caractères -
Elle y avait pensé mais, la vache! les cuirs verts faisaient mieux son affaire. A cause de l'odeur elle m'avait mieux. Elle sait que je sais. Elle rit jaune dans sa barbe.
Jean Giono — Les Grands chemins -
La chaleur, les mouches, la position des cadavres dans l'herbe et la quantité des papiers répandus, sont des impressions qui restent gravées. Mais il est impossible de se souvenir de l'odeur d'un champ de bataille, sous un soleil brûlant.
Ernest Hemingway — Histoire naturelle des morts et autres nouvelles -
La Cour du LionSa Majesté Lionne un jour voulut connaîtreDe quelles nations le Ciel l'avait fait maître.Il manda donc par députésSes vassaux de toute nature,Envoyant de tous les côtésUne circulaire écriture,Avec son sceau. L'écrit portaitQu'un mois durant le Roi tiendraitCour plénière, dont l'ouvertureDevait être un fort grand festin,Suivi des tours de Fagotin.Par ce trait de magnificenceLe Prince à ses sujets étalait sa puissance.En son Louvre il les invita.Quel Louvre ! Un vrai charnier, dont l'odeur se portaD'abord au nez des gens. L'Ours boucha sa narine :Il se fût bien passé de faire cette mine,Sa grimace déplut. Le Monarque irritéL'envoya chez Pluton faire le dégoûté.Le Singe approuva fort cette sévérité,Et flatteur excessif il loua la colèreEt la griffe du Prince, et l'antre, et cette odeur :Il n'était ambre, il n'était fleur,Qui ne fût ail au prix. Sa sotte flatterieEut un mauvais succès, et fut encore punie.[…]
Jean de La Fontaine — La cour au Lion