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Citations sur le notre
Il y a 135 citations sur le notre.
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Nous n'apprenons jamais pourquoi et en quoi nous agaçons les autres, en quoi nous leur sommes sympathiques, en quoi nous leur paraissons ridicules ; notre propre image est pour nous le plus grand mystère.
Milan Kundera — L’Immortalité -
Des adjectifs marquant la possibilité et construits avec les suffixes -able, -ible et -uble, il n’a été tiré que très peu de verbes, cette dérivation étant sans doute éloignée du génie de notre langue. On se gardera donc d’employer les verbes crédibiliser et décrédibiliser apparus il y a quelque temps déjà et l’on se souviendra que le verbe créditer et ses dérivés, ainsi que les périphrases où figurent ces verbes, sont plus appropriés pour exprimer l’idée que telle action, telle attitude fait perdre ou augmente le crédit dont jouissait quelqu’un ou quelque chose.
Académie française — Dire -
« […] Tout ça pour dire que notre offensive de ce soir me paraît compromise. Je ne veux pas jouer les cassandres. Il n’empêche qu’à mon avis c’est mal parti. » Elle était d’accord.
Franz Bartelt — La mort d’Edgar -
Alors que les nineties sont plus que jamais en vogue, voici notre top 40 des films culte qui ont bercé la génération 90 à voir et revoir sans modération lorsque le besoin d’un saut dans le temps se fait sentir.
Vogue — 40 films culte des années 90 à voir absolument -
Assis, le regard tourné vers le sud, les lointains et la coulée du Rhône, on fumait le calumet de la paix en rêvant de l’Amérique de Buffalo Bill, de la prairie et des gauchos, du Canada et de ses bûcherons, de l’Alaska et de ses trappeurs. Notre Pacific-Railway, c’était le Paris-Marseille ou l’omnibus Lyon-Saint-Etienne.
Georges Navel — Passages -
Les acides ayant servi à la nitration peuvent aussi être récupérés à l’aide de dénitrants. Ces appareils sont à notre avis les plus économiques à employer pour la récupération des acides ayant servi à la fabrication des nitro-celluloses.
D. de Prat — Nouveau manuel complet de filature; 1re partie: Fibres animales & minérales -
Les médecins de Molière parlaient latin, les nôtres parlent grec
Gourmont — Esthétique du langage français -
Boubouroche: À la nôtre! Potasse: À la nôtre! On trinque
Georges Courteline — Boubouroche -
Il en est de notre vie comme de notre globe: notre enfance est son premier pôle, et notre vieillesse en est le dernier; c'est sur eux que roulent toutes les harmonies de notre vie
Bernard de Saint-Pierre — Harmonies de la nature -
Lorsque Catherine apparut, elle portait le corsage de lin bleu foncé qu’aimait David et un pantalon de toile et elle dit, « Chéri j’espère que tu n’es pas fâché. Ce n’était pas vraiment notre faute. J’ai vu Jean et je lui ai proposé de prendre un verre avec nous et il a dit oui… »
Ernest Hemingway — Le jardin d’Éden -
Il prophétisait vrai : notre maître Mitis,Pour la seconde fois, les trompe et les affine,Blanchit sa robe et s’enfarine ;Et, de la sorte déguisé,Se niche et se blottit dans une huche ouverte.Ce fut à lui bien avisé :La gent trotte-menu s’en vient chercher sa perte.Un rat, sans plus, s’abstient d’aller flairer autour ;C’était un vieux routier, il savait plus d’un tour ;Même il avait perdu sa queue à la bataille.Ce bloc enfariné ne me dit rien qui vaille,S’écria-t-il de loin au général des chats :Je soupçonne dessous encor quelque machine :Rien ne te sert d’être farine ;Car, quand tu serais sac, je n’approcherais pas.C’était bien dit à lui : j’approuve sa prudence :Il était expérimenté,Et savait que la méfianceEst mère de la sûreté.
Jean de La Fontaine — Fables -
Aussi sera-t-il sensible à l’appel de Pierre-Henri Teitgen, lorsque celui-ci lui demandera à brûle-pourpoint en 1945 à Lille, voulez-vous être des nôtres ?
Collectif — Jean Lecanuet ou la Passion du centre [actes du colloque organisé à Paris le 12 février 2004] -
De Moscou à Paris, en passant par Varsovie et Berlin, une immense dérive gagne notre continent désaccordé. La guerre approche, des truands en tout genre trafiquent au long des routes. Dans leur croisade pour la reconquête du monde occidental, catholiques et orthodoxes rivalisent d’invention.
Danièle Sallenave — Les trois minutes du diable -
Voici des hommes noirs debout qui nous regardent et je vous souhaite de ressentir comme moi le saisissement d’être vus. Car le blanc a joui trois mille ans du privilège de voir sans qu’on le voie ; il était regard pur, la lumière de ses yeux tirait toute chose de l’ombre natale, la blancheur de sa peau c’était un regard encore, de la lumière condensée. L’homme blanc, blanc parce qu’il était homme, blanc comme le jour, blanc comme la vérité, blanc comme la vertu, éclairait la création comme une torche, dévoilait l’essence secrète et blanche des êtres. Aujourd’hui ces hommes noirs nous regardent et notre regard rentre dans nos yeux ; des torches noires, à leur tour, éclairent le monde et nos têtes blanches ne sont plus que de petits lampions balancés par le vent…
Jean-Paul Sartre — « Orphée noir » -
Parce que nous sommes des métis culturels, parce que, si nous sentons en nègres, nous nous exprimons en français, parce que le français est une langue à vocation universelle, que notre message s’adresse aussi aux Français de France et aux autres hommes, parce que le français est une langue “de gentillesse et d’honnêteté”.
Léopold Sédar Senghor — Ethiopiques -
Le mort est encore en morceaux. Le jour où l’on enterre, nous nous dispersons en piétinements, en mains d’amis vrais ou faux à serrer, en préoccupations matérielles. Le mort mourra demain seulement, dans le silence. Il se montrera à nous dans sa plénitude, pour s’arracher, dans sa plénitude, à notre substance. Alors nous crierons à cause de celui-là qui s’en va, et que nous ne pouvons retenir. Je n’aime pas les images d’Épinal de la guerre.
Antoine de Saint-Exupéry — Pilote de guerre -
Nos danses dans les rues et dans des bastringues, elles-mêmes quasi désuètes, en ont à leur manière pris la suite, mais désacralisées, sauf peut-être pour quelques lampées de patriotisme, motivées seulement dans la conscience claire des danseurs par quelques images d’Épinal de notre histoire.
Marguerite Yourcenar — Le Temps -
En conséquence, quand nous fûmes rentrés à la maison, et que nous eûmes pris notre thé, j’attirai Biddy dans notre petit jardin qui longe la ruelle…
Charles Dickens — Les grandes Espérances -
Au bout du petit matin, une autre petite maison qui sent très mauvais dans une rue très étroite, une maison minuscule qui abrite en ses entrailles de bois pourri des dizaines de rats et la turbulence de mes six frères et sœurs, une petite maison cruelle dont l’intransigeance affole nos fins de mois et mon père fantasque grignoté d’une seule misère, je n’ai jamais su laquelle, qu’une imprévisible sorcellerie assoupit en mélancolique tendresse ou exalte en hautes flammes de colère; et ma mère dont les jambes pour notre faim inlassable pédalent, pédalent de jour, de nuit, je suis même réveillé la nuit par ces jambes inlassables qui pédalent la nuit et la morsure âpre dans la chair molle de la nuit d’une Singer que ma mère pédale, pédale pour notre faim et de jour et de nuit.
Aimé Césaire — Cahier d’un retour au pays natal -
Notre vie disais-tu si contente de vivreEt de donner la vie à ce que nous aimionsMais la mort a rompu l’équilibre du tempsLa mort qui vient la mort qui va la mort vécueLa mort visible boit et mange à mes dépens.
Paul Eluard — Le Temps déborde -
J’ai fait un voyage sur le plus beau bateau qui ait jamais été construit ; particularité étrange, à bord de ce transatlantique, passagers et hommes d’équipage étaient à cheval !Le capitaine, cavalier émérite, montait un pur-sang de courses, il portait un costume de chasse et sonnait du cor pour diriger la manœuvre, quant à moi, ayant horreur de l’équitation, j’avais pu obtenir de passer mes journées sur le cheval de bois de la salle de gymnastique. Nous débarquâmes sur une terre nouvelle où les chevaux étaient inconnus ; les indigènes prirent pour un animal à deux têtes les passagers montés de notre navire, ils n’osèrent s’en approcher en proie à la terreur ; moi seul, reconnu semblable à ces êtres primitifs, je fus fait prisonnier par eux. C’est de la prison ou l’on m’enferma que j’écrivis les lignes qui vont suivre. Cette prison était une île absolument déserte le jour, mais la nuit, les habitants d’une grande ville continentale ou le mariage et l’union libre étaient également défendus, s’y donnaient rendez-vous pour faire d’amour, j’ai pù ainsi rapporter de mon exil la plus splendide collection de peignes de femmes qui soit au monde, depuis le triste celluloïd jusqu’à l’écaille la plus transparente, couverte de pierres précieuses. J’ai offert cette collection à l’un de mes oncles, conchyliologiste distingué, chez lequel elle fait pendant à une vitrine de coquillages indiens.
Francis Picabia — Jésus-Christ Rastaquouère -
Ce soir, nous sommes deux devant ce fleuve qui déborde de notre désespoir. Nous ne pouvons même plus penser. Les paroles s’échappent de nos bouches tordues, et, lorsque nous rions, les passants se retournent, effrayés, et rentrent chez eux précipitamment.On ne sait pas nous mépriser.« Nous pensons aux lueurs des bars, aux bals grotesques dans ces maisons en ruines où nous laissions le jour. Mais rien n’est plus désolant que cette lumière qui coule doucement sur les toits à cinq heures du matin. Les rues s’écartent silencieusement et les boulevards s’animent: un promeneur attardé sourit près de nous. Il n’a pas vu nos yeux pleins de vertiges et il passe doucement. Ce sont les bruits des voitures de laitiers qui font s’envoler notre torpeur et les oiseaux montent au ciel chercher une divine nourriture.Aujourd’hui encore( mais quand donc finira cette vie limitée) nous irons retrouver les amis, et nous boirons les mêmes vins. On nous verra encore aux terrasses des cafés.Il est loin, celui qui sait nous rendre cette gaieté bondissante. Il laisse s’écouler les jours poudreux et il n’écoute plus ce que nous disons. » Est-ce que vous avez oublié nos voix enveloppées d’affections et nos gestes merveilleux? Les animaux des pays libres et des mers délaissées ne vous tourmentent-ils plus? Je vois encore ces luttes et ces outrages rouges qui nous étranglaient. Mon cher ami, pourquoi ne voulez-vous plus rien dire de vos souvenirs étanches? L’air dont hier encore nous gonflions nos poumons devient irrespirable. Il n’y a plus qu’à regarder droit devant soi, ou à fermer les yeux: si nous tournions la tête, le vertige ramperait jusqu’à nous.Itinéraires interrompus et tous les voyages terminés, est-ce que vraiment nous pouvons les avouer ? Les paysages abondants nous ont laisser un goût amer sur les lèvres. Notre prison est construite en livres aimés, mais nous ne pouvons plus nous évader, à cause de toutes ces odeurs passionnés qui nous endorment.
André Breton et Philippe Soupault — Les Champs magnétiques -
Après des discours à la mords-moi le nœud, il nous demandait notre avis. Voulant lui foutre de la poudre aux yeux, je rétorquais « A proprement parler, la dialectique de l’oligarchie rapport à la dictature du prolétariat marxiste telle que la concevait Karl Marx était une aberration pure et simple ».
Patricia Finaly — Le gai ghetto -
Nos cœurs étaient muets à force d’être pleins ;Nous effeuillions sur l’eau des tiges dans nos mains ;Je ne sais quel attrait des yeux pour l’eau limpideNous faisait regarder et suivre chaque ride,Réfléchir, soupirer, rêver sans dire un mot,Et perdre et retrouver notre âme à chaque flot.Nul n’osait le premier rompre un si doux silence,Quand, levant par hasard un regard sur Laurence,Je vis son front rougir et ses lèvres trembler,Et deux gouttes de pleurs entre ses cils rouler,Comme ces pleurs des nuits qui ne sont pas la pluie,Qu’un pur rayon colore, et qu’un vent tiède essuie.— Que se passe-t-il donc, Laurence, aussi dans toi ?Est-ce qu’un poids secret t’oppresse ainsi que moi ?— Oh ! je sens, me dit-il, mon cœur prêt de se fendre ;Mon âme cherche en vain des mots pour se répandre :Elle voudrait créer une langue de feu,Pour crier de bonheur vers la nature et Dieu.— Dis-moi, repris-je, ami, par quelles influencesMon âme au même instant pensait ce que tu penses ?Je sentais dans mon cœur, au rayon de ce jour,Des élans de désirs, des étreintes d’amourCapables d’embrasser Dieu, le temps et l’espace ;Et pour les exprimer ma langue était de glace.Cependant la nature est un hymne incomplet,Et Dieu n’y reçoit pas l’hommage qui lui plaît,Quand l’homme, qu’il créa pour y voir son image,N’élève pas à lui la voix de son ouvrage :La nature est la scène, et notre âme est la voix.Essayons donc, ami, comme l’oiseau des bois,Comme le vent dans l’arbre ou le flot sur le sable,De verser à ses pieds le poids qui nous accable,De gazouiller notre hymne à la nature, à Dieu :Créons-nous par l’amour prêtres de ce beau lieu !Sur ces sommets brûlants son soleil le proclame,Proclamons-l’y nous-même et chantons-lui notre âme !La solitude seule entendra nos accents : Écoute ton cœur battre, et dis ce que tu sens.
Alphonse de Lamartine — Jocelyn -
Quoi qu’il en ait pu être de cette interprétation, on se décida pour un petit baroud d’honneur. Nous étions envahis assez amicalement et une large zone inoccupée, par mesure de sécurité, s’étendait entre nos troupes en retraite et les avant-gardes de notre futur général. Il fallait se hâter pour un baroud, et on ne pouvait le confier qu’à des volontaires.
Octave Mannoni — Lettres personnelles -
Mais un chien, caniche ou saint-bernard, peu importe la taille, mais des poils, des puces, des tiques, voilà justement ce que n’entend pas tolérer notre infirmière-chef sans livrer un baroud d’honneur, dont ma sérénité pourrait bien faire les frais.
Bruno Krebs — La Mer du Japon -
Ce monde nouveau, régénéré par le baptême du sang, est maintenant encore dans sa jeunesse ; et comme l’énergie des premiers temps a fortement empreint de couleurs poétiques nos deux plus belles productions, la Genèse et l’Illiade, nous ne doutons pas que notre littérature ne se ressente aussi poétiquement de cette vie nouvelle qui anime notre société. Celle-ci est devenue plus vraie ; la littérature le sera aussi.
Alexandre Guiraud — article dans La Muse française -
Est-ce que c’est vraiment notre vénérable recteur maître Thibaut ? demanda Jehan Frollo du Moulin, qui, s’étant accroché à un pilier de l’intérieur, ne pouvait voir ce qui se passait au dehors.
Victor Hugo — Notre-Dame de Paris -
[…] [ces] mouvements indéfinissables qui glissent très rapidement aux limites de la conscience ; ils sont à l’origine de nos gestes, de nos paroles, des sentiments que nous manifestons, que nous croyons éprouver et qu’il est possible de définir. Ils me paraissaient et me paraissent encore définir la source secrète de notre existence. […] A ces mouvements qui existent chez tout le monde et peuvent à tout moment se déployer chez n’importe qui, des personnages anonymes, à peine visibles, devaient servir de simple support.
Nathalie Sarraute — Le Langage dans l’art du roman -
Rien n’est jamais acquis à l’homme Ni sa force Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit Ouvrir ses bras son ombre est celle d’une croix Et quand il croit serrer son bonheur il le broie Sa vie est un étrange et douloureux divorce Il n’y a pas d’amour heureux […]Il n’y a pas d’amour qui ne soit à douleur Il n’y a pas d’amour dont on ne soit meurtri Il n’y a pas d’amour dont on ne soit flétri Et pas plus que de toi l’amour de la patrie Il n’y a pas d’amour qui ne vive de pleurs Il n’y a pas d’amour heureux Mais c’est notre amour à tous les deux.
Louis Aragon — La Diane française -
Nous sommes ravies de notre soirée qui se termine par un bombardement soigné mais qui paraît loin. Nous descendons quand même dans notre sape où nous restons une demi-heure ; ce petit intermède nous amuse beaucoup et finit ainsi dignement notre séjour à Prouilly.
Adrienne Durville — Carnets de guerre -
VALÈRE: Monsieur, préparez-vous. Voici notre médecin qui entre. GÉRONTE: Monsieur, je suis ravi de vous voir chez moi, et nous avons grand besoin de vous.
Molière — Le Médecin malgré lui -
Vous avez empoigné les crins de la DéesseAvec un tel poignet, qu’on vous eût pris, à voirEt cet air de maîtrise et ce beau nonchaloir, Pour un jeune ruffian terrassant sa maîtresse.L’œil clair et plein du feu de la précocité, Vous avez prélassé votre orgueil d’architecteDans des constructions dont l’audace correcteFait voir quelle sera votre maturité.Poëte, notre sang nous fuit par chaque pore ;Est-ce que par hasard la robe de Centaure, Qui changeait toute veine en funèbre ruisseau, Était teinte trois fois dans les baves subtilesDe ces vindicatifs et monstrueux reptilesQue le petit Hercule étranglait au berceau ?
Baudelaire — Les Fleurs du mal -
Une fois la tenture tirée pour la nuit, notre mère quittait la pièce. Quand les chats sont partis, les souris dansent. Laura et moi formions un joli couple de coquins!
Catherine Paysan — Les Feux de la Chandeleur -
Il est certains esprits dont les sombres penséesSont d’un nuage épais toujours embarrassées ;Le jour de la raison ne le saurait percer.Avant donc que d’écrire, apprenez à penser.Selon que notre idée est plus ou moins obscure,L’expression la suit, ou moins nette ou plus pure.Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement,Et les mots pour le dire arrivent aisément.
Nicolas Boileau — L’Art poétique -
Pangloss disait quelquefois à Candide : Tous les événements sont enchaînés dans le meilleur des mondes possibles ; car enfin si vous n’aviez pas été chassé d’un beau château à grands coups de pied dans le derrière pour l’amour de mademoiselle Cunégonde, si vous n’aviez pas été mis à l’Inquisition, si vous n’aviez pas couru l’Amérique à pied, si vous n’aviez pas donné un bon coup d’épée au baron, si vous n’aviez pas perdu tous vos moutons du bon pays d’Eldorado, vous ne mangeriez pas ici des cédrats confits et des pistaches.Cela est bien dit, répondit Candide, mais il faut cultiver notre jardin.
Voltaire — Candide -
(…) le ton montait et, presque chaque fois, il la battait. « Corrigeait », disait Maryse qui ajoutait, histoire de ne rien nous épargner du calvaire de notre chère Madeleine « Que de fois elle s’est réfugiée chez moi, les yeux au beurre noir, le visage tuméfié. Mais toujours faut qu’elle y retourne. Je dois dire à sa décharge que quand il est à jeun, il est doux et gentil, comme un agneau. Mais c’est elle à présent qui l’entraîne à boire. »
Anne Wiazemsky — Hymnes à l’amour -
Au cours de notre promenade, nous nous sommes sentis mieux. Nous avons déjeuné dans un hôtel du quai des Grands-Augustins qui s'appelait Le Relais Bisson.
Patrick Modiano — Un cirque passe -
Quelles que soient nos infirmités personnelles, la noblesse de notre métier s’enracinera toujours dans deux engagements difficiles à maintenir le refus de mentir sur ce que l’on sait et la résistance à l’oppression.
Albert Camus — Discours de Suède -
Voyager me semble un exercice profitable. L’âme y a une continuelle excitation à remarquer des choses inconnues et nouvelles ; et je ne sache point meilleure école, comme j’ai dit souvent, à former la vie que de lui proposer incessamment la diversité de tant d’autres vies, fantaisies et usances, et lui faire goûter une si perpétuelle variété de formes de notre nature.
Montaigne — Essais