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Il y a 31 citations sur le naïvement.
L’ingratitude de Fouché, au contraire, n’est que celle, beaucoup plus fréquente, de l’amoraliste absolu, qui tout naïvement ne pense qu’à lui et à son propre avantage. Stefan Zweig — Joseph Fouché
Un jour, très naïvement, elle lui prit le bras et dit, avec un long regard tendre : « Fais-toi musulman… […] » Isabelle Eberhardt — Yasmina
Tu te trompes, j’ai cherché dans le Gotha de cette année, me confessa naïvement Bloch, et j’ai trouvé le prince de Guermantes, habitant l’hôtel où nous sommes et marié à tout ce qu’il y a de plus grandiose, attends un peu que je me rappelle, marié à Sidonie, duchesse de Duras, née des Baux. Marcel Proust — Le Temps retrouvé
(Ironique) — La culture est gériatrie expérimentale quand elle recycle naïvement une modernité dadaïste et publicitairement indéclassable, soi-disant subversive comme un sexagénaire rock’n’roll habillé en adolescent. — (Olivier Py, Cultivez votre tempête, Actes Sud-Papier, 2012)
Dans le silence matinal, les taureaux s'ébrouaient fièrement dans le corral, anticipant naïvement la danse mortelle de l'après-midi dans l'arène. (Citation fictive)
Remarquez que je ne parle pas ici de ces gredins honteux qui se croient naïvement honnêtes, et dont l’existence n’est qu’un long carottage organisé aux dépens de leurs amis ou même de leurs simples connaissances. Ceux-là pullulent ; ils sont une véritable plaie pour toutes les personnes auxquelles ils s’imposent par leur effronterie et leur impudence. Leur nombre s’élève à plus de cent mille : on les trouve partout ; je ne parle donc pas d’eux, mais seulement des coquins avoués, ceux qui ont toute honte bue, qui n’hésitent pas sur les moyens et atteignent leur but per fas et nefas. Gustave Aimard — Les Peaux-Rouges de Paris
El correo real dans lequel nous quittâmes Burgos mérite une description particulière. Figurez-vous une voiture antédiluvienne, dont le modèle aboli ne peut se retrouver que dans l’Espagne fossile ; des roues énormes, évasées, à rayons très minces, et placées très en arrière de la caisse, peinte en rouge au temps d’Isabelle la Catholique ; un coffre extravagant, percé de toutes sortes de fenêtres de formes contournées et garni à l’intérieur de petits coussins d’un satin qui avait pu être rose à une époque reculée, le tout relevé de piqûres et d’agréments en chenille, que rien n’empêchait d’avoir été de plusieurs couleurs. Ce respectable carrosse était naïvement suspendu par des cordes, et ficelé aux endroits menaçants avec des cordelettes de sparterie. Théophile Gautier — Voyage en Espagne
Le petit prince arracha aussi, avec un peu de mélancolie, les dernières pousses de baobabs. Il croyait ne jamais devoir revenir. Mais tous ces travaux familiers lui parurent, ce matin-là, extrêmement doux. Et, quand il arrosa une dernière fois la fleur, et se prépara à la mettre à l’abri sous son globe, il se découvrit l’envie de pleurer. – Adieu, dit-il à la fleur. Mais elle ne lui répondit pas. – Adieu, répétat-t-il. La fleur toussa. Mais ce n’était pas à cause de son rhume. – J’ai été sotte, lui dit-elle enfin. Je te demande pardon. Tâche d’être heureux. Il fut surpris par l’absence de reproches. Il restait là tout déconcerté, le globe en l’air. Il ne comprenait pas cette douceur calme. – Mais oui, je t’aime, lui dit la fleur. Tu n’en as rien su, par ma faute. Cela n’a aucune importance. Mais tu as été aussi sot que moi. Tâche d’être heureux… Laisse ce globe tranquille. Je n’en veux plus. – Mais le vent… – Je ne suis pas si enrhumée que ça… L’air frais de la nuit me fera du bien. Je suis une fleur. – Mais les bêtes… – Il faut bien que je supporte deux ou trois chenilles si je veux connaître les papillons. Il paraît que c’est tellement beau. Sinon qui me rendra visite ? Tu seras loin, toi. Quand aux grosses bêtes, je ne crains rien. J’ai mes griffes. Et elle montrait naïvement ses quatre épines. Puis elle ajouta : – Ne traîne pas comme ça, c’est agaçant. Tu as décidé de partir. Va-t’en. Car elle ne voulait pas qu’il la vît pleurer. C’était une fleur tellement orgueilleuse Antoine de Saint-Exupéry — Le Petit Prince
J’écrirai pour venger ma race. Faisait écho au cri de Rimbaud : « Je suis de race inférieure de toute éternité. » J’avais 22 ans. J’étais étudiante en lettres dans une faculté de province, parmi des filles et des garçons pour beaucoup issus de la bourgeoisie locale. Je pensais orgueilleusement et naïvement qu’écrire des livres, devenir écrivain, au bout d’une lignée de paysans sans terre, d’ouvriers et de petits commerçants, de gens méprisés pour leurs manières, leur accent, leur inculture, suffirait à réparer l’injustice sociale de la naissance. Qu’une victoire individuelle effaçait des siècles de domination et de pauvreté, dans une illusion que l’école avait déjà entretenue en moi avec ma réussite scolaire. En quoi ma réalisation personnelle aurait-elle pu racheter quoi que ce soit des humiliations et des offenses subies ? Annie Ernaux
Le pire dans tout ça, c’est que c’est moi qui suis pognée pour jouer les chasseresses, même si j’ai un chat. Un gros chat fainéant qui regarde passer les mouches en tentant de la frapper naïvement d’un vain coup de patte. Mon chat est un Scott Gomez du tuage de mouche : il manque toujours sa cible. Duel nocturne
On sourit souvent à ce donquichottisme touchant, sincèrement et naïvement optimiste, qui voit le valeureux combattant se casser systématiquement le nez sur le silence abyssal de l'intéressé. La scène finale montre que Montana ne lâche rien, mais à sa façon. leparisien.fr — Sorties cinéma du 9 septembre : «La Daronne», «Rocks», «Adolescentes»… nos coups de cœur - Le Parisien
En effet, quoi de plus québécois que de réfléchir à la fois à son caractère européen et à son américanité? Comme spectateur, on est charmé par Léopold, un francophone de la classe ouvrière, qui découvre naïvement l’anglicisation du centre-ville de Montréal, abondant en publicités, apparaissant déjà en tant que symbole fort d’hyperconsommation et de cosmopolitisme au Québec. Cela est exécuté avec tout l’humour propre au cinéma de Carle. «Zoom sur un classique - Spécial Saint-Jean»: La Vie heureuse de Léopold Z de Gilles Carle | Bible urbaine
Une certitude cependant, glanée ces derniers jours : l’ambigu Benny Gantz ne se mettra pas en travers de la route des annexionnistes, comme l’imaginaient encore naïvement certains, qui voyaient dans l’ancien chef d’Etat maj Libération.fr — Annexion en Cisjordanie : Gantz blâme les Palestiniens embourbés dans «leur merde» - Libération
Bien sûr, les noirs doivent penser à roquer un jour : 11…Ff8-e7. Ce que devrait faire aussi les blancs. Mais voyons à présent une faute blanche. Naïvement tentés par une image de mat, les blancs jouent : 12.Fc1-f4. Avec l’idée Fc4xCd6, pour supprimer le défenseur de f7, puis Dd5xf7 mat. Culture - Loisirs | Contre-attaque !
Le président d’honneur 2019 était mon vieux chum Stéphane Richer et il n’était pas que naïvement sur le programme. Avec sa femme, Leisa, ils ont trimé dur pour grappiller chaque piasse de la réussite. Bravo ! Et bravo aussi à Claude Chagnon et à ses sœurs Isabelle et Élaine ainsi qu’à Yvan Dumont, beau-frère de cette famille qui, on le sait, a été fondatrice de Vidéotron. Le Journal de Montréal — Enfants chéris | Le Journal de Montréal
On a naïvement cru que c'était interminable et pénible, plus de quatre mois sans foot en France, mais c'était avant que le foot français nous rappelle ce qui était vraiment interminable et pénible. Tout était long, très long, trop long, vendredi au Stade de France, et tout était déjà long avant même que le match commence. Les traditions sont pulvérisées par le coronavirus qui réinvente les protocoles, mais le monde est décidément mal fait en 2020 : rien n'a pu empêcher Emmanuel Macron de saluer les joueurs parisiens et stéphanois, comme le président de la République en a l'habitude avant la finale de la Coupe de France. L'Équipe — Long - Humeur - L'Équipe
Alors pour ne pas terminer sur une note obtusément pessimiste (comme cet article le fait) ou naïvement optimiste (comme les fameux sondages décriés… ne le font pas, d’ailleurs, ils sont généralement bien nuancés) : peut-être pourrait-on dire que, quand bien même les jeunes lisent n’importe quoi, eux, au moins, ils lisent ? Éloge de la transmission — « Les jeunes lisent » ou le prototype de l’escroquerie intellectuelle — Éloge de la transmission
Quand je vois des artistes abandonner le combat nationaliste pour embrasser goulûment, aveuglément et naïvement le multiculturalisme canadien. Le Journal de Montréal — La question qui tue | Le Journal de Montréal
L'adolescente de 14 ans prend possession du gymnase canadien et va illuminer tous les spectateurs d'une grâce inégalable. À la fin de son enchaînement elle salue les juges presque naïvement et s'en va rejoindre ses coéquipières, le plus naturellement du monde. Soudain, à côté de son numéro 73, la note s'affiche : "1.00". Sur le moment, tous les spectateurs s'interrogent. 1.00 ne veut rien dire... Vaincu, le système informatique s'avère incapable d'aligner les quatre chiffres d'une performance aussi inédite qu'improbable. Francetvsport — Ça s'est passé le 18 juillet 1976 : Nadia Comăneci obtient le premier 10 de l'histoire des Jeux olympiques à seulement 14 ans
Tous les enfants de ma génération rêvaient de posséder des shurikens : ces petits triangles de ninja dont nous pensions naïvement qu’il s’agissait de l’arme absolue. Quelques-uns s’en étaient procurés, et nous avions pu vérifier que leurs pointes étaient parfaitement aiguisées — mais sans oser les lancer dans le dos de nos adversaires. Nous aimions je crois l’idée qu’avec eux la trigonométrie était devenue létale. France Culture — Létalité de la trigonométrie