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Citations sur la donne - Page 3
Il y a 91 citations sur la donne.
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Je trouve les caprices de la mode, chez les Français, étonnants. Ils ont oublié comment ils étaient habillés cet été ; ils ignorent encore plus comment ils le seront cet hiver. Mais, surtout, on ne saurait croire combien il en coûte à un mari pour mettre sa femme à la mode.Que me servirait de te faire une description exacte de leur habillement et de leurs parures? Une mode nouvelle viendrait détruire tout mon ouvrage, comme celui de leurs ouvriers, et, avant que tu n’eusses reçu ma lettre, tout serait changé.Une femme qui quitte Paris pour aller passer six mois à la campagne en revient aussi antique que si elle s’y était oubliée trente ans. Le fils méconnaît le portrait de sa mère, tant l’habit avec lequel elle est peinte lui paraît étranger; il s’imagine que c’est quelque Américaine qui y est représentée, ou que le peintre a voulu exprimer quelqu’une de ses fantaisies.Quelquefois, les coiffures montent insensiblement, et une révolution les fait descendre tout à coup. Il a été un temps que leur hauteur immense mettait le visage d’une femme au milieu d’elle-même. Dans un autre, c’étaient les pieds qui occupaient cette place : les talons faisaient un piédestal, qui les tenait en l’air. Qui pourrait le croire ? Les architectes ont été souvent obligés de hausser, de baisser et d’élargir les portes, selon que les parures des femmes exigeaient d’eux ce changement, et les règles de leur art ont été asservies à ces caprices. On voit quelquefois sur le visage une quantité prodigieuse de mouches1, et elles disparaissent toutes le lendemain. Autrefois, les femmes avaient de la taille et des dents ; aujourd’hui, il n’en est pas question. Dans cette changeante nation, quoi qu’en disent les mauvais plaisants, les filles se trouvent autrement faites que leurs mères.Il en est des manières et de la façon de vivre comme des modes : les Français changent de mœurs selon l’âge de leur roi. Le Monarque pourrait même parvenir à rendre la Nation grave, s’il l’avait entrepris. Le prince imprime le caractère de son esprit à la Cour; la Cour, à la Ville, la Ville, aux provinces. L’âme du souverain est un moule qui donne la forme à toutes les autres.De Paris, le 8 de la lune de Saphar, 1717
Montesquieu — Lettres persanes -
Ça vous donne une prééminence, une supériorité qui fait qu'on s'habitue peu à peu à vous regarder comme le point central, la clé de voûte et presque le président.
Scribe — La Camaraderie -
Don DiègueRodrigue, as-tu du cœur ?Don RodrigueTout autre que mon pèreL’éprouverait sur l’heure.Don DiègueAgréable colère !Digne ressentiment à ma douleur bien doux !Je reconnais mon sang à ce noble courroux ;Ma jeunesse revit en cette ardeur si prompte.Viens, mon fils, viens, mon sang, viens réparer ma honte ;Viens me venger.Don RodrigueDe quoi ?Don DiègueD’un affront si cruel,Qu’à l’honneur de tous deux il porte un coup mortel :D’un soufflet. L’insolent en eût perdu la vie ;Mais mon âge a trompé ma généreuse envie :Et ce fer que mon bras ne peut plus soutenir,Je le remets au tien pour venger et punir.Va contre un arrogant éprouver ton courage :Ce n’est que dans le sang qu’on lave un tel outrage ;Meurs ou tue. Au surplus, pour ne te point flatter,Je te donne à combattre un homme à redouter :Je l’ai vu, tout couvert de sang et de poussière,Porter partout l’effroi dans une armée entière.J’ai vu par sa valeur cent escadrons rompus ;Et pour t’en dire encor quelque chose de plus,Plus que brave soldat, plus que grand capitaine,C’est…Don RodrigueDe grâce, achevez.Don DiègueLe père de Chimène.Don RodrigueLe…Don DiègueNe réplique point, je connais ton amour ;Mais qui peut vivre infâme est indigne du jour.Plus l’offenseur est cher, et plus grande est l’offense.Enfin tu sais l’affront, et tu tiens la vengeance :Je ne te dis plus rien. Venge-moi, venge-toi ;Montre-toi digne fils d’un père tel que moi.Accablé des malheurs où le destin me range,Je vais les déplorer : va, cours, vole, et nous venge.
Corneille — Le Cid -
Pour conclusion, l’empereur leur donne des lettres de rémission, et ils se trouvent à la fin camarades comme cochons.
Furetière — Le roman bourgeois. A. Waberi -
Ils ne vont pas me faire de mal, m’sieur? Mais non, ma belle. C’est des manières qu’on se donne, tu vois. Profite bien de mes leçons ! Articule ! fit Roger.
Jean Amila — À qui ai-je l’honneur… ? -
L'aînée qui épouse, contre le gré de ses parents (elle se fait enlever) un être vain, sans valeur, mais d'assez de vernis pour séduire la famille après avoir séduit la jeune fille. Celle-ci, cependant, tandis que la famille lui donne raison et fait amende honorable, reconnaissant dans le gendre des tas de vertus dont il n'a que l'apparence, celle-ci découvre peu à peu la médiocrité foncière de cet être auquel elle a lié sa vie.
André Gide — Journal des faux-monnayeurs -
Or donc, cette préface est pour prier les personnes qui liront l'ouvrage ci-contre, de ne pas croire, d'après certains passages, que c'est une amende honorable que j'ai faite en le composant : ces passages et les sentiments que je donne à mes personnages sont nécessaires à l'intérêt du roman, comme les incidents et les aventures que l'on a trouvés condamnables dans le vicaire, l'étaient à l'intérêt de ce roman en lui-même.
Honoré de Balzac — Annette et le criminel -
Martha me dit enfin : Je te donne huit cent mille francs. Ça vaut le coût ?
Alfred Kern — Le Clown -
Modèle de procuration :Je soussigné(e) (indiquez ici vos nom, prénoms, date et lieu de naissance, nationalité, profession et domicile) Donne, par la présente lettre, tous pouvoirs à (indiquez ici les nom, prénoms, date et lieu de naissance, nationalité, profession et domicile de la personne que vous avez chargée de vous représenter).
Robert Badinter — Guide des droits des victimes -
Je pouvais mettre ma main dans sa main, sur son épaule, sur sa joue, Albertine continuait de dormir. Je pouvais prendre sa tête, la renverser, la poser contre mes lèvres, entourer mon cou de ses bras, elle continuait à dormir comme une montre qui ne s'arrête pas, comme une bête qui continue de vivre quelque position qu'on lui donne...
Marcel Proust — À la recherche du temps perdu -
Deux royaux cors de chasse ont encore un duo Aux échos, Quelques fusées reniflent s’étouffer là-haut !Allez, allez, gens de la noce, Qu’on s’ en donne une fière bosse !Et comme le jour naît, que bientôt il faudra, A deux bras, Peiner, se recrotter dans les labours ingrats,Allez, allez, gens que vous êtes, C’est pas tous les jours jour de fête !Ce violon incompris pleure au pays natal, Loin du bal, Et le piston risque un appel vers l’idéal…Mais le flageolet les rappelle Et allez donc, mâl’s et femelles !Un couple erre parmi les rêves des grillons, Aux sillons ; La fille écoute en tourmentant son médaillon.Laissez, laissez, ô cors de chasse, Puisque c’est le sort de la race.Les beaux cors se sont morts; mais cependant qu’au loin, Dans les foins, Crèvent deux rêves niais, sans maire et sans adjoint.Pintez, dansez, gens de la terre, tout est un triste et vieux mystère.-Ah ! Le premier que prit ce besoin insensé De danser Sur ce monde enfantin dans l’inconnu lancé !Ô terre, ô terre, ô race humaine, Vous me faites bien de la peine.
Jules Laforgue — « Complainte du soir des comices agricoles »