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Citations sur l'ailleurs
Il y a 61 citations sur l'ailleurs.
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Pour aimer Paris, il faut d’abord avoir vécu ailleurs.
Martin Page — Evene.fr - Août 2008 -
Toute sortie est une entrée quelque part ailleurs.
Tom Stoppard -
Votre tribunal est en vous-mêmes ; pourquoi le chercher ailleurs ?
Marquise de Lambert -
La propagande est autochtone, la vérité vient d'ailleurs.
Alice Parizeau — La charge des sangliers -
L’herbe est toujours plus verte ailleurs.
Proverbe français -
Quand on vise le coeur, on frappe toujours ailleurs.
Hélène Rioux — Chambre avec baignoire -
Etre loin d’ailleurs, c’est être ici.
Philippe Geluck — Le Chat -
Les Allemands sont remarquables chez eux ; ailleurs, insupportables.
Reynaldo Hahn — Journal d'un musicien -
Ne souhaite pas trouver Dieu ailleurs que partout.
André Gide — Les nourritures terrestres -
Un jour, on ne rêve plus que d'ailleurs.
Georges Dor — Après l'enfance -
Les yeux sont aveugles lorsque l'esprit est ailleurs.
Publius Syrus -
Trop parler nuit. Le jour aussi d'ailleurs.
Pierre Perret -
Le bonheur est toujours ailleurs.
Robert Hollier — Marche ou crève, Carignan -
Ici, c'est autre chose que loin, c'est ailleurs.
Jean Giono — L'Iris de Suse, Gallimard -
Arjuna est engagé corps et âme dans une guerre sans merci. Krishna lui fait valoir que le jeu n’en vaut pas la chandelle. Il lui explique que la vérité est ailleurs et l’exhorte à la distance et au retrait en soi.
Jean d’ Ormesson — C’était bien -
J’embrassais des filles, l’essentiel de mon existence était tout entière à l’extérieur de cette classe étriquée, eh oui les gars, la vie est ailleurs, allez en cours si ça vous amuse, moi j’embrasse des filles et tant pis si j’attrape des trucs, croyez-moi, le jeu en vaut la chandelle, et je peux vous dire que mes yeux se ferment sans même que j’aie à leur imprimer la moindre impulsion tant la passion embrase tous nos sens…
Fabrice Caro — Le discours -
La pluie, dans la cour où je la regarde tomber, descend à des allures très diverses. Au centre c’est un fin rideau (ou réseau) discontinu, une chute implacable mais relativement lente de gouttes probablement assez légères. A peu de distance des murs de droite et de gauche tombent avec plus de bruit des gouttes plus lourdes, individuées. Ici elles semblent de la grosseur d’un grain de blé, là d’un pois, ailleurs presque d’une bille. Sur des tringles, sur les accoudoirs de la fenêtre la pluie court horizontalement tandis que sur la face inférieure des mêmes obstacles, elle se suspend en berlingots convexes.
Francis Ponge — « La Pluie » -
La preuve : le triomphe de la baguette, au détriment du bâtard qui a eu son heure de gloire, ce qu’on ignore parce que nous ne connaissons rien au pain. Ici, on a beau lever les yeux au ciel, ailleurs, on est plus admiratif ! Enfin, nul n’est prophète en son pays.
François-Marie Banier — Balthazar -
Que représentaient pour moi notre tramway de banlieue, notre train à impériale ? Les voyages, l’évasion, le rêve, de grands espaces, ces ailleurs mystérieux sortis des romans de Loti.
Édouard Bled — J’avais un an en 1900 -
Mais l'enfer est une hypothèse bien peu conforme à ce que nous savons par ailleurs de la bonté divine.
Ernest Renan — Souvenirs d'enfance et de jeunesse -
Tel est le diagnostic officiel, le seul raisonnable, ratifié d'ailleurs par la direction de la clinique.
Albert Camus — Un Cas intéressant, adapté de Dino Buzzati, 2e temps, 7e tableau -
Perdu dans son buisson, au coin le plus reculé de la scène, l'initiative lui devait venir d'ailleurs; il ne pouvait rien sans le signal nécessaire, et le moindre dérangement au centre, à Londres ou à Paris, une humeur de Pichegru, une indécision de Moreau, éternisaient les délais.
Charles-Augustin Sainte-Beuve — Volupté -
Les fêtes de roses qui se multipliaient, surtout autour de Paris, à Brie-Comte-Robert ou Grisy-Suisnes, en Brie, à Fontenay-aux-Roses, et ailleurs, étaient plus proches de la kermesse que de la mondanité.
François Joyaux — La rose -
Je ne suis jamais bien nulle part, et je crois toujours que je serais mieux ailleurs que là où je suis.
Charles Baudelaire — Petits poèmes en prose, Les Vocations -
Cette anecdote à la fois baroque et tragique illustre bien le paradoxe du relativisme culturel (que nous retrouverons ailleurs sous d’autres formes), c’est dans la mesure même où l’on prétend établir une discrimination entre les cultures et les coutumes que l’on s’identifie le plus complètement avec celles qu’on essaye de nier.
Claude Lévi-Strauss — Race et histoire -
Or, dans cette région lointaine, c’est la totalité de la terre qui est faite de telles couleurs ; bien mieux, de couleurs beaucoup plus éclatantes et plus pures que celles-ci : ici en effet elle est pourpre et d’une merveilleuse beauté, là elle est comme de l’or, ailleurs toute blanche et plus blanche que la craie ou que la neige ; et les autres couleurs dont elle est pareillement constituée sont aussi plus nombreuses encore et plus belles que toutes celles que, nous, nous avons pu voir.
Platon — Phédon -
Elle avait un cœur très classique, un cœur très féminin, de fonctionnement usuel, toujours prêt à aimer n'importe qui (enfin presque n'importe qui ce genre d'homme, précisément, le genre qui plaît à la plupart). C'était un problème dans la vie, un cœur d'assise aussi instable, aussi fragile (comme on dit un cœur d'artichaut, un cœur en cristal). Un homme d'ailleurs, un jour, lui avait dit Vous êtes. tu es. trop sensible. (Est-ce qu'il la tutoyait ?).
Dominique Barbéris — L’Heure exquise -
C'était des noms et des mots que l'on n'aurait entendus nulle part ailleurs dans tout Paris à cette époque...
Alfred de Vigny — Mémoires inédits -
Non. Ni là, ni ailleurs. Ce n'est inscrit nulle part.
Nathalie Sarraute — Pour un oui ou pour un non -
Enseigner? Enseigner, se doutait-elle de l'ennui, de l'épuisement que cela représentait? D'ailleurs, elle n'avait pas qualité à le faire. À chacun son métier et les vaches seront bien gardées.
Maryse Condé — Histoire de la femme cannibale -
Il n’allait jamais chez personne, ne voulait ni recevoir ni donner à dîner ; il ne faisait jamais de bruit, et semblait économiser tout, même le mouvement. Il ne dérangeait rien chez les autres par un respect constant de la propriété. Néanmoins, malgré la douceur de sa voix, malgré sa tenue circonspecte, le langage et les habitudes du tonnelier perçaient, surtout quand il était au logis, où il se contraignait moins que partout ailleurs. Au physique, Grandet était un homme de cinq pieds, trapu, carré, ayant des mollets de douze pouces de circonférence, des rotules noueuses et de larges épaules ; son visage était rond, tanné, marqué de petite vérole ; son menton était droit, ses lèvres n’offraient aucunes sinuosités, et ses dents étaient blanches ; ses yeux avaient l’expression calme et dévoratrice que le peuple accorde au basilic ; son front, plein de rides transversales, ne manquait pas de protubérances significatives ; ses cheveux jaunâtres et grisonnants étaient blanc et or, disaient quelques jeunes gens qui ne connaissaient pas la gravité d’une plaisanterie faite sur monsieur Grandet. Son nez, gros par le bout, supportait une loupe veinée que le vulgaire disait, non sans raison, pleine de malice. Cette figure annonçait une finesse dangereuse, une probité sans chaleur, l’égoïsme d’un homme habitué à concentrer ses sentiments dans la jouissance de l’avarice et sur le seul être qui lui fût réellement de quelque chose, sa fille Eugénie, sa seule héritière. Attitude, manières, démarche, tout en lui, d’ailleurs, attestait cette croyance en soi que donne l’habitude d’avoir toujours réussi dans ses entreprises. Aussi, quoique de mœurs faciles et molles en apparence, monsieur Grandet avait-il un caractère de bronze. Toujours vêtu de la même manière, qui le voyait aujourd’hui le voyait tel qu’il était depuis 1791.
Balzac — Eugénie Grandet -
Les étiquettes étant tracées en fort grosses lettres, il me fut facile de lire, ici, mines de Mont-au-Diable; là, charbonnages de Perlimpinpin; plus loin, la Villa-Viciosa, château en Espagne, au prix de cinq francs le coupon (...) enfin, ailleurs, papier de froment, fer de paille, pavage en caoutchouc, etc., etc. Plus d'illusion, j'étais dans le cabinet de ce que l'on nomme vulgairement un homme d'affaires.
Louis Reybaud — Jérôme Paturot -
La barque filait bien, compte tenu de ce qu'elle avait à traîner ; le vieux tenait la barre sous le bras. Il avait son poisson sous les yeux ; il lui suffisait d'ailleurs de sentir son dos douloureux contre le rebord de l'arrière, il lui suffisait de regarder ses mains, pour se convaincre que cette aventure avait réellement eu lieu, que ce n'était pas un songe.
Ernest Hemingway — Le vieil homme et la mer -
Seuls des mécènes pourraient financer un tel film que la censure, par ailleurs, empêcherait d'être projeté publiquement. D'autre part, je vous remercie de bien vouloir me faire le service de vos Éditions, j'espère y trouver plusieurs scénarios intéressants chaque année.
Louis-Ferdinand Céline — Lettres à la N.R.F. -
Ou bien, si vous aimez ça, ils préparent l'aïoli comme je n'en ai mangé nulle part ailleurs. Les Américains sont quelquefois gastronomes, et avec tout leur sérieux et leur bonne volonté ils deviennent des connaisseurs avertis de la cuisine et des vins français.
Patrick Modiano — Dimanches d'août -
D'un autre côté, la haie, en cet endroit, étant moins fourrée qu'ailleurs, ce devait être sur ce point que les meurtriers l'auraient franchie.Passant et repassant devant la statue, je m'arrêtai un instant pour laconsidérer. Cette fois, je l'avouerai, je ne pus contempler sans effroi son expression de méchanceté ironique ; et, la tête toute pleine des scènes horribles dont je venais d'être le témoin, il me sembla voir une divinité infernale applaudissant au malheur qui frappait cette maison.
Mérimée — La Vénus d’Ille -
Je ne pouvais plus avoir de doutes, l'abbé Sérapion avait raison. Cependant, malgré cette certitude, je ne pouvais m'empêcher d'aimer Clarimonde et je lui aurais volontiers donné tout le sang dont elle avait besoin pour soutenir son existence factice. D'ailleurs, je n'avais pas grand-peur; la femme me répondait du vampire, et ce que j'avais entendu et vu me rassurait complètement; j'avais alors des veines plantureuses qui ne se seraient pas de sitôt épuisées, et je ne marchandais pas ma vie goutte à goutte. Je me serais ouvert le bras moi-même et je lui aurais dit : « Bois ! et que mon amour s'infiltre dans ton corps avec mon sang! ». J'évitais de faire la moindre allusion au narcotique qu'elle m'avait versé et à la scène de l'aiguille, et nous vivions dans le plus parfait accord. Pourtant mes scrupules de prêtre me tourmentaient plus que jamais, et je ne savais quelle macération nouvelle inventer pour mater et mortifier ma chair. Quoique toutes ces visions fussent involontaires et que je n'y participasse en rien, je n'osais pas toucher le Christ avec des mains, aussi impures et un esprit souillé par de pareilles débauches réelles ou rêvées. Pour éviter de tomber dans ces fatigantes hallucinations, j'essayais de m'empêcher de dormir, je tenais mes paupières ouvertes avec les doigts et je restais debout au long des murs, luttant contre le sommeil de toutes mes forces; mais le sable de l'assoupissement me roulait bientôt dans les yeux, et, voyant que toute lutte était inutile, je laissais tomber les bras de découragement et de lassitude, et le courant me rentraînait vers les rives perfides.
Théophile Gautier — La Morte Amoureuse -
Les murs de la cellule étaient nus, peints à la chaux. Une fenêtre étroite et grillée, percée très haut de façon qu'on ne pût pas y atteindre, éclairait cette petite pièce claire et sinistre; et le fou, assis sur une chaise de paille, nous regardait d'un œil fixe, vague et hanté. Il était fort maigre avec des joues creuses et des cheveux presque blancs qu'on devinait blanchis en quelques mois. Ses vêtements semblaient trop larges pour ses membres secs, pour sa poitrine rétrécie, pour son ventre creux. On sentait cet homme ravagé, rongé par sa pensée, par une Pensée, comme un fruit par un ver. Sa Folie, son idée était là, dans cette tête, obstinée, harcelante, dévorante. Elle mangeait le corps peu à peu. Elle, l'Invisible, l'Impalpable, l'Insaisissable, l'Immatérielle Idée minait la chair, buvait le sang, éteignait la vie. Quel mystère que cet homme tué par un Songe ! Il faisait peine, peur et pitié, ce Possédé ! Quel rêve étrange, épouvantable et mortel habitait dans ce front, qu'il plissait de rides profondes, sans cesse remuantes ?Le médecin me dit: "Il a de terribles accès de fureur, c'est un des déments les plus singuliers que j'ai vus. Il est atteint de folie érotique et macabre. C'est une sorte de nécrophile. Il a d'ailleurs écrit son journal qui nous montre le plus clairement du monde la maladie de son esprit. Sa folie y est pour ainsi dire palpable. Si cela vous intéresse vous pouvez parcourir ce document." Je suivis le docteur dans son cabinet, et il me remit le journal de ce misérable homme. "Lisez, dit-il, et vous me direz votre avis."
Guy de Maupassant — La Chevelure -
Je ne veux feuilleter les exemplaires Grecs,Je ne veux retracer les beaux traits d'un Horace,Et moins veux-je imiter d'un Pétrarque la grâce,Ou la voix d'un Ronsard, pour chanter mes Regrets.Ceux qui sont de Phoebus vrais poètes sacrésAnimeront leurs vers d'une plus grande audace :Moi, qui suis agité d'une fureur plus basse,Je n'entre si avant en si profonds secrets.Je me contenterai de simplement écrireCe que la passion seulement me fait dire,Sans rechercher ailleurs plus graves arguments.Aussi n'ai-je entrepris d'imiter en ce livreCeux qui par leurs écrits se vantent de revivreEt se tirer tout vifs dehors des monuments.
Du Bellay — Les Regrets -
D'ailleurs Baudelaire, qui appartient à cette aristocratie du Mal, ne croit pas assez à Dieu pour redouter sincèrement l'Enfer.
Jean-Paul Sartre — Baudelaire