« Entre aller au cinéma et faire une promenade : quel dilemme ! »
On est souvent influencé de manière inconsciente par la prononciation ou l’écriture de certains mots. Cela peut engendrer des erreurs qui deviennent malheureusement trop courantes. S’il y a peu de mots qui se terminent par –emme en français (femme, gemme, flemme etc.), il n’est pas rare de voir leur orthographe atrophiée par -emne. Voici un article qui explique l’orthographe de « dilemme ».
On écrit « dilemme » ou « dilemne » ?
Règle : on écrit toujours « dilemme » avec deux « m » et non « mn ». On est en effet souvent influencé à tort par « indemne » qui lui s’écrit avec « mn ».
Définition de dilemme : un « dilemme » désigne la nécessité dans laquelle se trouve une personne de devoir choisir entre les deux termes contradictoires et également insatisfaisants d’une alternative. Lorsqu’on n’arrive pas à choisir entre deux options, on est face à un dilemme.
L’« alternative », au contraire, doit conduire à deux solutions différentes selon que l’une ou l’autre proposition a été adoptée.
Dilemme vient du grec ancien δίλημμα, dilemma, composé de δι-, di- (« double ») et λῆμμα, lêmma (« proposition »), désignant ainsi une double proposition à laquelle on fait face.
Le dilemme cornélien
On assimile le dilemme au « dilemme cornélien » (ou choix cornélien), expression créée en l’honneur de Corneille qui expose ce genre de choix impossible dans plusieurs pièces de théâtre et notamment Le Cid et Polyeucte.
Dans Le Cid, Rodrigue qui est follement amoureux de Chimène, doit venger l’honneur de son père « bafoué » par le père de sa fiancée. Rodrigue est ainsi face à un dilemme cornélien : si Rodrigue obéit à son devoir, il doit tuer le père de sa promise, mais par conséquent perd son amour ; s’il refuse la vengeance au profit de l’amour, il manque à son devoir et portera toute sa vie la marque de la lâcheté.
Exemples d’usage de « dilemme »
-« Je suis devant un dilemme : faire ou ne rien faire ? » — Georges-Marc Benamou, Comédie française: Choses vues au cœur du pouvoir, 2014.
-« Je m’agite dans ce dilemme : être moral; être sincère » — Gide, Journal, 1892.
-« Pour elle, en ces heures-là, aucun autre dilemme qu’être ou ne pas être » — Mauriac, Cahier noir, 1943.
-« On a fait ce dilemme : violation de la propriété, ou prime à la délation » — Proudhon, Révolution sociale, 1852.
A noter, pour ne pas simplifier les choses, qu’on trouve l’adjectif très rare « dilemnatique » écrit avec « mn » chez Balzac : « À quarante ans, la femme (…) éprouve un effroi solennel (…) Voici le sens dilemnatique de cette crise » — Balzac, Pts bourg., 1850.
Vous écrirez désormais toujours « dilemme » avec deux « m ». J’espère que cet article vous a été utile, n’hésitez pas à faire un tour dans les autres catégories du site.
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Bonjour
Et demander aux lecteurs à haute voix et comédiens de bien prononcer le N de dilemne comme le u d’arguer , comme le c de arctique, etc.. L’orthographe est une chose sa version orale en est une aussi.
Merci Nicolas, pour vos pertinentes notes.
Toujours à la hauteur. Bon continuation.
C’est vraiment nécessaire de faire un tour ici. Je vous présente mes sincères félicitations.
très bon article…..
Bonjour,
La prononciation des mots étant aussi une grammaire , concernant Dilemme et indemne j’ai fait une confusion je demandais à ce que l’on prononce bien le n le n d’indemne et non pas ,bien entendu ,de Dilemme. J’ajoutais qu’il en est ainsi pour certains mots entre autres, Arg-u-er prononcer le u contrairement à narguer et ar-c-tique prononcer le c comme dans arc.
Il serait bon de temps en temps d’intervenir sur la prononciation des mots .,qu’en pensez-vous ?
Vraiment je suis très contant de ces indications c’est très bien.
Merci à vous pour votre commentaire 😉
Excellent pour dissiper nos doutes. Plus aucun dilemme après lecture. Merci. 🙂