
« Autant pour moi, j’ai fait une erreur ! Au temps pour moi, j’aurais pu faire attention. »
Nous abordons cette semaine un sujet qui n’a pas fini de susciter les passions. Quelle est la forme correcte entre « autant pour moi » et « au temps pour moi » ? Même les spécialistes de la langue française ne sont pas d’accord ! Cette phrase averbale (elle ne contient pas de verbe) est pourtant utilisée couramment en français. D’origine militaire ou plus mystérieuse, voici tout ce que vous devez savoir sur la différence entre l’expression « autant pour moi » et « au temps pour moi ».
Sommaire
On écrit « Au temps pour moi »

L’expression « au temps pour moi » a pour origine le jargon militaire. En effet, l’injonction « au temps ! » est utilisée dans le cadre d’exercices militaires, de danse ou gymniques qui se font en plusieurs temps (« 1,2,3… et 1,2,3… » ou la célèbre expression « en deux temps, trois mouvements », par exemple). L’injonction « au temps ! » enjoint la personne à reprendre le mouvement au premier temps lorsqu’il a fait une erreur.
C’est ainsi que l’expression « au temps pour moi » est née. Elle est utilisée pour admettre son erreur et signifier qu’on va reprendre le problème à son origine et reconsidérer la solution. C’est une manière élégante et humble d’admettre son tort.
Exemple : « Il avait fait une erreur dans un raisonnement délicat et avait dit gaiement : « au temps pour moi ». C’était une expression qu’il tenait de M. Fleurier et qui l’amusait. » (J.-P. Sartre, Le Mur, 1939).
L’expression « au temps pour moi » apparaît dans la littérature tardivement, à partir du début du XXe siècle seulement (chez Roland Dorgelès en 1923, par exemple). C’est pourquoi certains spécialistes de la langue française mettent en doute son antériorité sur l’expression « autant pour moi ».
On écrit « Autant pour moi »

Le site Expressio voit dans la graphie « autant pour moi » une origine singulière :
En effet, si on admet la graphie autant pour moi, on imagine aisément, vu le genre de situation où elle est utilisée, qu’elle est une forme elliptique de quelque chose comme « tu as commis une erreur et tu mérites des critiques, mais j’en ai autant pour moi, puisque j’ai commis la même ». On pourrait donc le prendre comme une sorte de moquerie, accompagnée d’indulgence, adressée à soi-même à propos d’une chose qu’on n’aurait pas faite complètement comme on aurait dû.
Si plusieurs spécialistes de la langue française estiment que la graphie « légitime » est celle de « autant pour moi », la date de son premier usage reste très mystérieuse. Toutefois, une mention ancienne a été trouvée en 1640. C’est Antoine Oudin, dans son ouvrage Curiositez françoises pour supplément aux dictionnaires, qu’on trouve la locution « autant pour le brodeur » signifiant « raillerie pour ne pas approuver ce que l’on dit ». On retrouve ainsi la définition d’Expressio mentionnée ci-dessus.
Par ailleurs, pour Maurice Grevisse, il est possible que « au temps » ne soit qu’un dérivé de « autant ». Pour l’écrivain spécialiste du langage Claude Duneton, l’expression doit s’entendre de la manière suivante : « Je ne suis pas meilleur qu’un autre, j’ai autant d’erreurs que vous à mon service : autant pour moi ». Il écrivait ainsi dans Le Figaro :
« […] Autant pour moi est une locution de modestie, avec un brin d’autodérision. Elle est elliptique et signifie : Je ne suis pas meilleur qu’un autre, j’ai autant d’erreurs que vous à mon service : autant pour moi. La locution est ancienne, elle se rattache par un détour de pensée à la formule que rapporte Littré dans son supplément : Dans plusieurs provinces on dit encore d’une personne parfaitement remise d’une maladie : il ne lui en faut plus qu’autant […] elle n’a plus qu’à recommencer. »
« Par ailleurs, on dit en anglais, dans un sens presque analogue, so much for… « Elle s’est tordu la cheville en dansant le rock. So much for dancing ! » (Parlez-moi de la danse !) So much, c’est-à-dire autant. C’est la même idée d’excuse dans la formulation d’usage : Je vous ai dit le « huit » ? Vous parlez d’un imbécile ! Autant pour moi : c’est le dix qu’ils sont venus, pas le huit. Le temps ici n’a rien à voir à l’affaire. Du reste on dit très rarement autant pour toi, ou autant pour lui, qui serait l’emploi le plus « logique » s’il y avait derrière quelque histoire de gesticulation.
« Par les temps qui courent, j’ai gardé pour la fin ma botte secrète, de quoi clore le bec aux supposés gymnastes et adjudants de fantaisie dont jamais nous n’avons eu nouvelles. Dans les Curiositez françoises d’Antoine Oudin publié en l’an de grâce 1640, un dictionnaire qui regroupe des locutions populaires en usage dès le XVIe siècle, soit bien avant les chorégraphes ou les exercices militaires on trouve : Autant pour le brodeur, « raillerie pour ne pas approuver ce que l’on dit ».
« Aucune formule ne saurait mieux seoir à ma conclusion […]. »
On écrit « autant pour moi » ou « au temps pour moi » ?
Nous voyons donc que les deux graphies peuvent être utilisées. Certains avancent que l’usage de « autant » est plus familier que celui de « au temps ».
Toutefois, pour l’Académie française, rien ne justifie l’usage de « autant » :
Il est impossible de savoir précisément quand et comment est apparue l’expression familière au temps pour moi, issue du langage militaire, dans laquelle au temps ! se dit pour commander la reprise d’un mouvement depuis le début (au temps pour les crosses, etc.). De ce sens de C’est à reprendre, on a pu glisser à l’emploi figuré. On dit Au temps pour moi pour admettre son erreur – et concéder que l’on va reprendre ou reconsidérer les choses depuis leur début.
L’origine de cette expression n’étant plus comprise, la graphie Autant pour moi est courante aujourd’hui, mais rien ne la justifie.
Usage de « autant pour moi » et « au temps pour moi » dans les textes publiés
Dans les textes publiés depuis 1700, l’usage de « autant pour moi » semble prédominer bien que la forme « au temps pour moi » fasse une belle progression ces dernières années :

Pour terminer, voici une vidéo qui récapitule bien le débat entre « autant pour moi » et « au temps pour moi » :
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J’utilise personnellement autant pour moi que je trouve avoir plus de sens – je suis autant que vous à blâmer – que au temps pour moi…
Merci pour votre commentaire Denis !
À bientôt,
Nicolas.
Pour ma part, j’ai utilisé pendant des années « autant pour moi », sans doute parce qu’intuitivement, c’est la forme qui paraît faire sens. Et je blâmais ceux qui utilisaient « au temps pour moi », je trouvais ça ridicule… Mais ça, c’était « avant ». Avant d’apprendre l’origine de cette expression : militaire (comme la citation de l’Académie française, donnée sur le site) ou musicale, encore plus parlante: « au temps pour moi » = « on reprend au temps, pour moi ». Et là on retrouve du sens, qui rejoint une forme d’excuse qu’on retrouve dans son usage actuel: le musicien, qui a fait une erreur ou a du mal à suivre, demande qu’on reprenne l’exécution du morceau, au temps (= au début de la mesure par exemple).
Du coup, désormais j’utilise « au temps pour moi » et je blâme ceux qui, comme l’auteur de ce site, propagent l’usage fallacieux de « autant pour moi ». Comme quoi, il n’y a rien de pire que les nouveaux convertis ! Au temps pour moi… 😉
Il n’y a que les imbéciles qui ne changent jamais d’avis 😉
Nicolas.
Mais un imbécile qui, en plus change d’avis, ce n’est pas mieux.
ha ha ha : signe de temps troublés, on se tourne vers l’armée…pourtant il semble que ce autant qui soit le plus ancien…ah l’emprise de l’uniforme !!! pour moi c’est autant !
Hé hé hé : moi je pense que c’est au temps (rien ne dit que « autant » est plus ancien)…
Signe d’un esprit critique absent, ça paraît logique d’au temps plus en cette période d’épidémie. Ah l’emprise d’internet…
bonjour, je suis comme vous…etiez avant….sauf que pour ma part je ne peux me resigner à changer d’avis:
certes au temps pour moi fait reference, comme je l’ai toujours penser au « temps », s’agissant de « reprendre au temps » ce qui au final « incombe » donc de se corriger donc reformuler ses propos etc, ce que ne font jamais les gens quand ils utilisent ce terme, surement parce que justement dans les faits ils utilisent bien ce « au temps » dans le sens exact de « autant » qui je trouve est plus adapté à la facon d’utiliser les 2termes…
faut pas oublier le sens de « autant pour moi » qui je trouve dans son sens literraire plus adapté (ce qui explique peut etre pourqoi de plus en plus d’ecrivains l’utilisent de plus en plus au lieu de « au temps »,
je trouve « autant » bien plus adapté et respectueux car on parle de « tort causé a l’autre » je t’ai repris/corriger dans tes propos en te disant que tu avais tort, te causant au passage un peu de tort forcement… »autant pour moi » il s’avere que je me suis tromper en te corrigeant je merite donc autant de tort que je n’en t’ai causer….et là c’est quand meme beaucoup plus parlant et ca montre un « grand » respecter vis a vis de l’autre….
alors que « au temps » bon c’est plus « oups jme suis tromper…je vais donc reprendre mon propos / le reformuler » ….le respect dû par rapport au tort causer a la personne zero quoi…..
apres c’est dans l’idée, perso quand je dis autant pour moi, c’est bien dans le sens litterale du mot « pardon je merite autant de torts que ceux que je viens de vous causer » il ya lexcuse, et le respect qui en incombe derriere pour avoir causer ce tort non merité à l’autre quoi……
mais bon je penses que les gens la plupart du temps non pas vraiment ce sentiment, ils utilisent « au temps » (pensent l’ecrire comme ca aussi) mais dans le sens « autant » mais sans le respect qui va avec du moins sans le sentiment d’avoir causer un peu de tort a l’autre et donc se sentir au moins en partie fautif de quelque chose…. je dis pas que les gens ne sont pas respectueux mais parfois ils pourraient montrer un peu plus de respect et se sentir un peu plus fautif vis a vis de leurs propos envers les autres..
du coup pour moi tout ca fait que non je ne peux utiliser « au temps » qui pour moi a toujours moins de sens que « autant »….je suis peut etre trop « respectueux » en regle general, ou c’est les autres qui sont un peu plus dans l’erreur que moi…
C’est bien beau votre réponse mais, les mots sans leurs accents n’ont aucune valeur
En complément, indépendamment des accents, la tournure «comme je l’ai toujours penser» fait également désordre…
« Autant » laisse entendre une erreur avec suspicion de faute. Vous ajoutez: « faute envers les autres ».
Pas d’accord avec cette interprétation, que les mots ne suggèrent pas. Une erreur n’est pas une faute envers les autres, tout au plus peut-on présenter ses excuses pour avoir momentanément induit une mauvaise piste dans un débat, mais ce n’est pas une faute. « Au temps » n’induit pas cette culpabilité, mais seulement la reconnaissance de l’erreur et, peut-être, l’intention se reprendre et de la corriger.
Pour ma part,
L’emploi de la formulation « autant » fait écho à une réponse, d’erreur à erreur.
Exemple simple :
– C’est faux il y a une faute ici.
– Non je pense avoir raison, vérifiez.
– Effectivement autant pour moi !
Réponse au tort causé par partage équitable de blâme.
Quand à la formulation « au temps » fais plus référence à une excuse faite en bonne forme.
Exemple :
– il y a une erreur sur ton rendu, et tu as oublié un mot.
– Ah, au temps pour moi !
Réponse à l’admission d’une erreur notifiant qu’on reprend tout depuis le début.
Mais ce n’est que mon avis !
« Autant pour moi » vous aviez raison et auriez du rester sur cette position 😉
La déformation « autant pour moi » ne tient pas car elle suppose que celui qui relève la faute en aurait aussi commis une, ce qui n’est pas le cas. « Au temps pour moi » est la seule écriture logique qui ne met en cause que l’auteur de l’erreur.
On tient ici le noyau du problème …comme il s’agit d’une formule de politesse, il n’est pas opportun de dire autant si l’interlocuteur n’est pas dans l’erreur lui même ;c’est plutôt malpoli! On dira donc au temps pour moi: je reconnais mon erreur..individuelle .
Par contre si tout le monde est dans l’erreur,
autant est plus pertinent ,qui introduit une notion de comparaison :je suis désolé d’être aussi nul que vous ; ne vous en faites pas ,je ne suis pas meilleur ..
Autrement dit: autant pour moi = »pas mieux »
Autant signifie pour moi une sorte d’égalité
(Tu as donné plus de gateau à x, j’en voudrais autant, autant pour moi, donne moi ton assiette.
Arthur au piano : reprends au deuxième temps, au temps pour moi je voulais dire le troisième.
sauf si tu as dis quelque chose de faux en reprenant la personne, et il se trouve que quand on dit ca c’est justement de ca dont il s’agit :
– il faisait beau hier
-ah non (je te reprends, c’est faux ce que tu viens de dire) il faisait plutot gris
– hier matin il faisait beau
– ah, autant pour moi (je merite autant de tort que je viens de te causer an disant que ce que tu venais de dire été faux), effectivement hier matin il faisait beau
(et là dedans tout a ce qu’il faut, les excuse ET le respect qui en incombe, tu as commis une erreur, tu as causer du tort à la personne, tu considere que tu merite autant de tort que ceux que tu lui a causer en la reprenant et en disant donc que ce qu’elle disait été faux)….
alors que « au temps » pour moi, le respect 404 not found, les excuse limite pareil, tu dis juste que tu reprends ton propos « au temps » et que tu corrige ce qui n’allait pas dans ce que tu as dit….effectivement tu corrige ton propos en disant que « effectivement hier matin il faisait beau » y aucune forme d’excuse ou de marque de respect du à la tentative de correction des propos de la personne quitte à la dire que ce qu’elle dit est faux….et donc le fait que tu considere meriter autant de torts que tu viens de lui causer….
et la plupart du temps c’est comme ca, tu dis « autant pour moi » (ou « au temps »..pour moi, pour certains xd) parce que tu as dit quelque chose de faux en reprenant la personne sur ses propre propos (et donc jle repete mais si tu reprends la personne c’est que tu considere que ce qu’elle dit elle-meme est faux…donc tu lui cause un tort, forcement.)…
ca peut arriver que tu lance une affirmation et que tu doivent te reprendre du genre « -vous aez rendez-vous quand svp ? -jeudi -ah? je vois ecris ici vendredi -ah, au temps pour moi (dailleur dans ce cas oui ce serais la bonne utilisation de cette forme, tu n’as pas causer de tort vu que tu n’as pas repris les propos d’une personne, donc encore une fois en disant que ce qu’elle disait etait faux, tu t’es juste tromper dans ta reponse à la question posée..) (donc, « au temps pour moi », je vais donc reformuler/reprendre ma reponse depuis le debut….) , ca me revient, effectivement c’est vendredi.
au final là, dans un monde idéal, on a les bonnes utilisations des 2formulations, on dira que je suis trop respectueux en general donc j’utilise, dans ma facon de pensée « autant » car meme si ca devrait plutot etre parfois « au temps » que je devrais utiliser, je considere que au cas où j’ai causer du tort en ayant a reformuler mes propos, donc que mes propos precedent etaient incorrect, au final j’ai eu tort…ce qui aurait pu peut etre causer du tort, donc si jamais c’etait le cas je meriterais autant de torts que j’en aurais causer et je m’excuse au passage….et comme ca je garde toujours le respect qui incombe si jamais j’ai causer du tort à l’autre…..
au final, de mon point de vu, on peut dire que oui les 2 sont utilisable, mais clairement pas dans les meme contexte n’ayant tout les 2 pas le meme sens literraire ….l’un dit juste « je reprends mon propos depuis le debut » alors que l’autre dit » je merite autant de torts que je vous en ai causer en reprenant vos propos donc en vous disant que ce que vous disiez est faux », ce qui incombe bien plus de respect et d’excuses que la formulation faisant reference au temps….
Enfin une réponse à cette angoissante question. Autant savoir ce qu’il en est. Ou: Au temps savoir? Ca aurait du sens aussi ! J’ai aimé cette réponse de normand , la vie est un débat, pas une certitude définitive. J’emploierai les deux, au choix de mon destinataire, pour maintenir l’échange vivace.
« L’injonction « au temps ! » enjoint la personne »
Dommage : on dit « enjoindre à quelqu’un ».
Le principe des guillemets anglo-saxons changés par défaut en guillemets français dans les commentaires est lamentable et méprise la règle relative aux guillemets enchâssés.
Une dernière chose : on ne peut PAS écrire « autant pour moi ». Je ne sais pas d’où sortent les statistiques (je n’ai jamais vu autre chose qu’un illettré se tromper sur l’orthographe de cette expression), mais ceux qui s’amusent à débattre là-dessus pendant des heures sont soit ignorants, soit attardés.
Amicalement,
Le grand Ulbéric
Pardonnez notre ignorance, ô grand Ulbéric.
Un être aussi modeste et peu imbu de sa personne est forcément mieux éduqué que nous, c’est une évidence.
Rien qu’à le lire.
J’ai eu envie de le vomir.
Oh, un troll travesti en banane! 😀
Ulbéric va te faire voir chez les Grecs
excellent ! « lamentable », « illettré », « ignorant », « attardé »… que de tolérance au travers ces mots. Effectivement la suffisance n’a pas de limite, l’arrogance non plus…
Personnellement je reconnaîtrais volontiers 2 graphies :
« autant pour moi » si l’on reconnaît avoir été soi-même dans l’erreur, façon de présenter ses excuses en
renvoyant à soi-même une critique infondée,
« au temps pour moi » si il s’agit d’un morceau musical à reprendre, ou d’une chorégraphie, fut-elle militaire.
De quoi réconcilier les deux camps. Peut-être…
Bien cordialement
» Autant pour moi » est plus juste car c’est « autant d’erreur » alors que le mot » temps » n’a rien à voir là dedans et ça ne veut rien dire.
Je préfère quand même écouter des hommes de lettres et des grammairiens que des académies qui veulent se faire remarquer et faire leurs intéressantes.
Des experts en grammaires et en lettres sont quand même un peu plus avisés et a fortiori bien plus logique. LOL
Autant que quoi, autant que qui ? Si on fait une erreur on l’assume seul et non en se comparant à quelqu’un qui n’en a pas fait…
Au vu des différents échanges dont le contenu va de l’étonnement à la soumission en passant par le déni voire même par le pays des Hellènes, je m’autorise tout seul à enrichir cet instructif débat en suggérant une troisième graphie, notamment en ce qui concerne exclusivement l’usage militaire: ne devrait-on plutôt écrire « OTAN pour moi » ?
Excellent!
Je plussois….
Et le vent d’autan, d’où sort-il ?
Autant pour moi ou au temps pour moi dès que toutes deux (expressions) sont acceptables je ne vois pas l’intérêt de se chamailler mais Ulbéric m’a tué lol
Je me suis régalé en lisant les commentaires. Voilà, c’est tout.
Merci d’apporter plus de précisions sur l’origine des ces deux locutions.
Maurice Genevois, dans ses souvenirs de Verdun, fait dire à un officier qui s’adresse, dans la tranchée, à ses hommes. « Au temps. . . au temps pour moi « . Il semble ainsi leur commander « à mon signal on avance » ou quelque chose d’approchant.
Personnellement, je trouve les deux écritures acceptables, dans certaines conditions :
Si l’on veut réparer l’erreur, alors écrire au temps me semble justifié (revenons) au temps pour moi et corrigeons cette erreur!
Mais la plupart du temps quand on utilise l’expression autant/au temps pour moi, c’est rarement pour tenter de la corriger, mais plus souvent pour passer à autre chose et dans ce cas ce serait plus logique d’utiliser autant : il vaut autant mettre l’erreur commise sur mon compte (= pour moi) puisque je l’ai repérée et que je suis prêt à l’assumer que de chercher à savoir qui l’a réellement commise.
Pour ajouter mon grain de sel, je dirai ceci :
1°/ La langue Française est logique, esthétique et euphonique (les 2 dernières caractéristiques ayant pour intérêt de corriger ce que la 1° pourrait avoir de néfaste en créant des sons désagréable à entendre ou des mots laids à lire Or, « autant pour moi » est bien plus joli que « au temps pour moi »).
2°/ Au fond, « autant pour moi » ou « au temps pour moi », je m’en fiche un peu, je ne jetterai jamais la pierre à quelqu’un qui estime en toute sincérité devoir dire « au temps pour moi ». En revanche, il se développe autour de cette expression un pédantisme d’un ridicule hilarant, et ma foi, j’en ai personnellement fait un critère : chaque fois que je rencontre quelqu’un l’utilisant à l’écrit, je fais l’imbécile qui ne comprend pas. De la manière dont l’interpellé me répond et m’explique, je déduis immédiatement si j’ai affaire à une personne qui écrit avec sincérité ce qu’elle pense profondément juste (ce qui est son droit le plus naturel), ou si j’ai affaire à un de ces moutons pédants qui se la pètent. Indice très utile pour classer ses relations… Et si j’ai fait des fautes dans ce com, Otan pour moi car au jour d’aujourd’hui, je trouve que la langue se complexifie et il est difficile de finaliser son expressionnalité
Merci pour ce grain de sel 😉
Nicolas.
J’ai toujours dit « autant pour moi », voulant dire par là : « Je vous reprochais une erreur mais nous venons de voir que c’est moi qui me trompais, je reprends donc mes reproches à mon compte : autant pour moi ». Et je m’irritais, ces derniers temps, de voir fleurir sur les réseaux sociaux ou dans les articles de presse l’autre graphie, qui me paraissait fautive. Merci donc pour cette intéressante mise au point ! Et… autant pour moi ! Je ne prendrai plus les au-temps-pour-moi-istes pour des analphabètes, c’est promis !
Je ne vois pas en quoi « autant » sous-entend que l’autre devrait prendre une quelconque responsabilité.
Au contraire, comme le dit Michèle ci-dessus on est dans une situation où l’on a soutenu quelque chose que l’on découvre erroné, donc :
« Je t’ai contredit (ou j’ai affirmé avec force quelque chose) et je réalise que je me suis trompé, autant pour moi, autant pour ma gueule, je réalise mon erreur, passons à autre chose ».
En général, donc, le fait de dire « autant pour moi » clos le débat.
Or « au temps pour moi » sous-entendrait donc, si l’on accepte la supposée origine militaire, que tout le monde va recommencer la discussion « au temps » par ma faute…
Or si je ne m’abuse, les militaires sont loins d’être les seuls à faire de la musique.. Il me semble que si cette expression musicale-militaire avait le moindre fondement logique, elle serait utilisée encore de nos jours régulièrement par tous les musiciens jouant ensemble., non ?
Et… « reprendre au temps » ???
En général une mesure peut avoir 3, 4, 8 temps…
Donc « reprenons au temps pour moi »… Certes mais… lequel ???
Cette origine n’a donc aucun sens .
Tout comme « au temps » donc.
Autant quoi pour « ta gueule » ? Autant de pommes ? Autant de poires ?
Faut arrêter de vouloir réinventer des expressions. Ces expressions ont été là avant nous, pourquoi vouloir les changer ??
L’orthographe correcte est « au temps pour moi’. Celà ne signifie pas que l’auteur va recommencer, mais qu’il s’est trompé. Et donc qu’il auraît dû recommencer « au temps » dans le contexte de base.
Quand vous dites je suis « dos au mur », vous êtes vraiment le dos collé à un mur ? Non… C’est une expression.
C’est pareil ici, c’est une expression.
Ce qui me fait rire, ce sont les gens qui disent « je trouve que ça sonne mieux, donc on devrait l’écrire de cette manière ».
En gros des expressions sont « inventées » avec des contexte précis, des sens précis. Mais non y en a qui vont dire que ceci n’est pas logique et qu’on devrait utiliser autre chose.
« Autant » à un sens qui ne peut pas substituer celui des termes « au temps » dans l’expression « au temps pour moi ».
Lorsqu’on écrit « autant pour moi » c’est simplement qu’on ne connaît pas l’expression et qu’on se trompe, comme je le faisais bien des années en arrière. J’ai appris l’expression, son orthographe, et son sens, je ne fais donc plus l’erreur.
Continuer de faire l’erreur tout en connaissant le sens de cette expression, c’est assez stupide je trouve.
L’origine militaire me paraît tirée par les cheveux, c’est pour cela que je suis un fervent défenseur de l’orthographe « autant pour moi » qui se rapproche de « très peu pour moi » ou de l’anglais « so much for ».
Quand bien même la graphie « au temps » soit l’originale, il n’est pas rare que des expressions se transforment avec des homophones.
En attendant que le débat soit clos, autant pour moi.
Une collègue a botté en touche hier sur une demande que je lui adressais, et qu’elle avait pourtant accepté il y a un an., Je lui ai donc transféré un email lui rappelant ce point. Ce à quoi elle m’a répondu le militaire « au temps pour moi ». Connaissant un peu les 2 orthographes et l’histoire qui va avec, j’avoue avoir été impressionné, mais aussi, amusé qu’elle use de l’approche « la plus correcte »….s’agissant de quelqu’un qui fait de nombreuses fautes de français, à l’écrit comme à l’oral.
Oui, il y a un petit côté élitiste et je-me-la-pète dans ce « au temps pour moi ». .
Et pourtant, sauf exception, les militaires ne sont pas vraiment des académiciens en tenue de camouflage ! A mieux la lire, l’expression « Au temps ! Pour moi ! » trahit bien ce côté langue orale et abrupte.
…et oui, il un petit côté ridicule et je-ne-sais-pas-écrire-correctement dans ce « au temps pour moi » …
On ne va pas s’en sortir 🙂
Puisque l’on en est à marcher au pas devant la langue de la grande muette, n’oublions pas non plus ces autres formules, tout aussi exactes, que nous lui devons. Extraits et traduction libre :
(1) « Vouuus ! » : Garde à vous
(2) « Qui va bien » : Conformément aux instructions
(3) « Sortez-vous les doigts du cul » : Allons les gars, mettez-y plus d’engagement.
(4) « C’est la fête du slip » : C’est le désordre ici
(5) « Crème de gland » : Tu as fait une erreur, je ne te félicite pas
(6) « TIG » « BAB » « VL »,… : Travaux d’Intéret Général, Bouchon Anti Bruit (=boules quiès), Véhicule Léger (=voiture)
Et pour finir, un petit exercice de traduction pour voir si vous maitrisez vraiment bien votre sujet :
« Sa mère lui avait fait faire un petit chaperon rouge, qui lui seyait si bien que partout on l’appelait le petit chaperon rouge »
–> » Sa supérieure parentale lui avait fait percevoir la parka rouge qui va bien. A l’issue, c’était le P.C.R. »
( remerciements : http://eteaching.free.fr/Humour/Parler%20comme%20un%20militaire.pdf)
Moi je serais plutôt adepte du « au taon pour moi » car je dois être piqué par son dard en cas d’erreur de ma part.
Merci à tous pour cette discussion et votre humour.
Je ne pense pas que « autant » implique forcément qu’on compare sa quantité de faute personnelle à celle de l’autre, ni n’implique strictement une comparaison quantitative.
Autant permet aussi de renvoyer à une autre éventualité, ou de reprendre un élément du discours :
_ « Autant le faire tout de suite. »
_ « Autant en emporte le vent »
_ « Tu m’en diras tant. », si « tant » peut être une forme réduite de « autant ».
Pour ma part, je comprends que « autant pour moi » signifie, « cette erreur, je la prends à mon compte » — je dirais presque comme quand on paye la tournée dans un café.
Quandil y a autant de polémique sur un point d’orthographe, il nous faut admettre qu’il y ait deux façons d’orthographier cette expression.
J’utilise autant pour moi, dans le sens « j’en ai autant à mon actif ». Donc également pour corriger une erreur, sous-entendu, « je prends tout pour moi ».
« Au temps pour moi » n’a aucun sens, même après lecture des explications, ça me laisse circonspecte.
Les Académiciens peuvent bien penser ce qu’ils veulent, ils ont de toutes façons toujours eu un métro de retard sur l’évolution de la langue vivante française : ce sont de vieux croûtons se décomposant dans leur fauteuil ;), et je ne changerai pas de graphie.
Question intéressante, cette expression ancienne est d’origine militaire et doit dater de l’ancien regime. Elle était utilisée durant les manœuvres dites d’ordre serré.
Lorsque le chef de trompait de commandement c’était une façon pour lui de s’excuser et de faire recommencer le mouvement qui pouvait dérouler en plusieurs temps. Maurice Genevoix écrit effectivement dans Ceux de 1914 « au temps pour moi ».
J’ai lu tous les commentaires ci-dessus et je suis très étonnée par l’ouïe quasi bionique des personnes qui parviennent à différencier à l’oral les deux expressions… Sinon, pour en revenir à l’article, « so much for » en anglais n’a pour moi rien à voir avec l’idée d’admettre une erreur qu’impliquent « autant/au temps pour moi ». Certes pris isolément les mots correspondent à « autant » mais l’expression signifie « tant pis pour » ou « dommage ».
Quelqu’un pourrait me dire la vraie définition s’il vous plaît
« Au temps pour moi » et son étymologie plus que douteuse ne font pas le poids face à « autant pour moi » qui peut se rapprocher de « très peu pour moi ».
Cette expression est un fait de mode, et elle disparaîtra tôt ou tard de la bouche de ceux qui manquent d’imagination…Quelque chose me fait sourire: c’est la manière docte qu’ont certains de défendre leur point de vue à coup de fautes d’orthographe!
Merci, j’utilisais les deux, mais je pense privilégier l’interjection en quatre mots…
Mais… attention, quatre ne prends pas de s, donc svp…aucune liaison pour « quatre expressions »!
La langue française est sans doute l’une des langues les plus compliquées au monde, mais c’est sans aucun doute la plus belle langue au monde. 🙂
Vive la langue française ! 🙂
Il est tout de même curieux que des personnes qui débattent de la langue française n’en maîtrisent pas les aspects les plus simples : accord sur les pluriels que l’on doit apprendre en cm1 les conjugaisons de cm2, avec les participes passés. Rien que cela et les textes ci-dessus seraient infiniment plus agréables à lire. Mais je me pare de lauriers sans les mériter. Autant pour moi !