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Allitération – figure de style [définition et exemples]

23 janvier 2018 par Julie Manhes 5 commentaires

allitération

Histoire de l’allitération

L’allitération la plus célèbre, celle que l’on donne toujours en exemple dans les cours de français et ailleurs, est sans conteste cette réplique issue de l’Andromaque de Racine : « Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? » où l’allitération est tellement parfaite qu’elle imite le sifflement des serpents dont il est question grâce à la répétition de la consonne « s ». Ce jeu sur les sonorités en a fait une figure privilégiée dans le domaine de la poésie, mais cette figure a également eu un certain succès en prose.

Cette figure était déjà utilisée en latin, comme on peut le voir dans cet extrait du poète Ennius, né en 239 av. J.-C. : « O Tire tute Tati tibi tanta tyranne tulisti. » Même si l’on ne comprend pas le latin, la répétition de la consonne « t » est flagrante. Par la suite, l’allitération a surtout eu un grand succès dans les langues germaniques comme l’anglais pour créer une harmonie sonore puisque les vers n’étaient pas rimés.

En France, cette figure de style a donc été beaucoup utilisée en poésie et dans le théâtre, surtout classique, deux genres où les jeux sur les mots et les sons sont très importants. Elle a commencé à intéresser les poètes de la Pléiade comme Joachim du Bellay puis a trouvé ses lettres de noblesse grâce à Baudelaire : « Il est de forts parfums pour qui toute matière / Est poreuse. On dirait qu’ils pénètrent le verre. / En ouvrant un coffret venu de l’Orient / Dont la serrure grince et rechigne en criant, » (Les Fleurs du mal, « Le Flacon »).

De nos jours, l’allitération est toujours utilisée, dans le domaine de la chanson et dans celui de la publicité (on pense à certains noms de marque comme Coca-Cola avec la double allitération sur le « c » et le « a »). On peut aussi citer « Bonnie and Clyde » de Gainsbourg : « Dans les trois jours, voilà le tac-tac-tac / Des mitraillettes qui reviennent à l’attaque ».

Définition d’une allitération

Une allitération est, tout simplement, la répétition d’une même consonne, ou même de plusieurs, au sein d’une phrase ou d’un vers. Selon les sons qui sont répétés, l’allitération peut avoir divers effets. Ainsi, la répétition du « k » ou du « d » serait synonyme de dureté, quand celle du « s » serait associée à des choses plus douces (à l’exception de la répétition du « s » chez Racine citée précédemment, tout est une question de dosage dans la répétition).

De façon générale, cette figure a plusieurs buts. Elle peut tout d’abord avoir pour objectif de reproduire le son de la chose dont on parle. C’est donc l’exemple du fameux vers de Racine : « Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? ». L’allitération peut également donner plus de profondeur à une pensée, surtout dans le cadre de la prose : « Ma mémoire oppose sans cesse mes voyages à mes voyages, montagnes à montagnes, fleuves à fleuves, forêts à forêts, et ma vie détruit ma vie. Même chose m’arrive à l’égard des sociétés et des hommes. » Dans cette phrase issue des mémoires de Chateaubriand, la répétition de la consonne « m » , et de même la répétition de certains mots, donne encore plus de force au regret exprimé par l’auteur. Enfin, tout simplement l’allitération sert à donner plus d’harmonie à la phrase ou au vers, à renforcer les sonorités.

Différence entre assonance et allitération

Une assonance repose sur le même principe que l’allitération sauf qu’il s’agit de la répétition des mêmes voyelles, et non des consonnes. Là encore, on peut citer le maître en la matière, Racine : « Tout m’afflige et me nuit et conspire à me nuire. » dans Phèdre.

Exemples d’allitérations

“Ma mémoire oppose sans cesse mes voyages à mes voyages, montagnes à montagnes, fleuves à fleuves, forêts à forêts, et ma vie détruit ma vie. Même chose m’arrive à l’égard des sociétés et des hommes.” – Chateaubriand, Mémoires d’outre tombe.

“Tamtam sculpté, tamtam tendu qui gronde.” –Leopold Sedar Senghor, « Femme noire ».

“Non, il n‘est rien que Nanine n’honore” – Voltaire, Nanine.

“Un effroyable cri sorti du fond des flots”  – Racine, Phèdre.

“C’est que Paul a des moyens pour persuader, que la Grèce n’enseigne pas, et que Rome n’a pas appris.” – Bossuet, Panégyrique de saint Paul.

“Sa croupe se recourbe en replis tortueux” – Racine, Phèdre.

“De ce sacré Soleil dont je suis descendue ” – Racine, Phèdre.

“Cependant, Clémence achevait son croupion, le suçait avec un gloussement des lèvres.” – Zola, L’Assommoir.

“Triton trottait devant, et tirait de sa conque, des sons si ravissants qu’il ravissait quiconque.” – Hugo, Les Misérables.

“Il y a des gens dont les yeux / Fondent comme des nèfles fendues qui laissent couler leurs pépins..” – Paul Claudel, Tête d’or.

 

Vous voulez en savoir plus ?
Consultez de suite notre guide des figures de style en français.

 

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Catégorie(s) : Littérature

Interactions du lecteur

Commentaires

  1. SOSSOUKPE Donatien a écrit

    24 janvier 2018 à 15 h 15 min

    C’est normal

    Répondre
  2. bagui a écrit

    26 janvier 2018 à 0 h 54 min

    Très bien reçu. mille merci.

    Répondre
  3. bagui a écrit

    26 janvier 2018 à 0 h 56 min

    Je vous dis tout simplement, merci.

    Répondre
    • Nicolas Le Roux a écrit

      9 mars 2018 à 12 h 53 min

      Merci à vous d’avoir publié un commentaire.

      Nicolas.

      Répondre

Rétroliens

  1. Figures de style : le guide complet | La Langue Française dit :
    9 mars 2018 à 12 h 49 min

    […] Pour en savoir plus sur l’allitération, lisez cet article. […]

    Répondre

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